Catégorie : Sciences Sociales

Le satanisme, simple rébellion ou dérive sectaire ?

Livre. Un guide de la mission contre les sectes explique les codes et les rites du phénomène et met en garde sur les possibles endoctrinements.

 

 Par Bruno ICHER

 

QUOTIDIEN : Vendredi 20 octobre 2006 – 06:00

 

Faire, en un peu plus de 100 pages petit format, un tri cohérent dans le bazar référentiel qui hante satanisme, gothisme ou heavy metal, relevait de la mission suicide. Entre Nietzsche, J.-K. Huysmans, Anton LaVey, le créateur de l’Eglise satanique, des groupes comme Cradle of Filth ou les Rolling Stones, la confusion est à peu près totale dans le grand public. C’est pourtant le tour de force accompli par un ouvrage intitulé Satanisme, un risque de dérive sectaire (1).

Le livre effectue un résumé historique plus qu’honorable sur les origines des divers mouvements et s’attache systématiquement à discerner ce qui relève du folklore de l’authentique dérive sectaire. «Il n’y a rien de pire que de laisser un vide face à des peurs nées de fantasmes», résume Jean-Michel Roulet, président de la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires), qui a chapeauté cet ouvrage.

→   Lire Plus

Le créole et le monde

  — Par Pierre PINALIE —


C’est vrai que le créole est une langue, une langue qui appartient à la grande famille des langues du monde, une langue parlée par des millions de locuteurs et un outil qui véhicule une culture profonde et multiple. Effectivement, de la Guyane à la Réunion, ce mode d’expression à base lexicale française traduit l’esprit de lieux fort divers, de la même manière que les autres créoles qui peuvent avoir d’autres origines telles que l’anglais, le portugais ou l’espagnol. Bien sûr, comment pourrait-on omettre qu’en amont, c’est toujours le colonialisme européen qui a présidé à la naissance de ces codes ? Mais est-il indispensable de le rappeler en permanence ?

Le beau créole des Anciens

 En effet, les langues latines ne sont-elles pas les filles colonisées du latin, les descendantes du parler des maîtres romains ? Et c’est un fait historique, descriptible, admis, mais surtout digéré par les peuples latins. Et si l’on parle un baragouin sur un divan au pied d’un vasistas, est-on conscient de faire des emprunts à l’allemand, au turc, au persan, à l’arabe et au breton ?

→   Lire Plus

« Les Antillais au miroir des autres » d’Émile Désormeaux

Nouveau portrait du colonisé

—Par Pierre Pinalie —

 

C’est un surprenant ouvrage que nous a livré Émile Désormeaux, sous un titre poétique et attirant. Peut-être en effet est-il le premier à écrire que les militants locaux sont quasiment tous fonctionnaires avec leurs 40 %, et que parmi eux les retraités sont nombreux. Et quand il nous dit qu’aux yeux des étrangers, les Français sont des professionnels de la contestation, il n’oublie pas d’ajouter que l’élève a dépassé le maître dans la promptitude à faire grève. Avec d’innombrables citations et un recours permanent à l’Histoire, l’auteur nous promène de par le monde afin de décrire l’état des choses dans une très grande objectivité. C’est par exemple en faisant appel aux écrits d’Albert Memmi, l’auteur du « Portrait du colonisé » qu’il propose un meilleur avenir, le jour où n’importe quel homme sera chez lui n’importe où, et pourra œuvrer ailleurs aussi bien que chez lui.

L’ASSERVISSEMENT

 

Ne manquant évidemment pas de rappeler qu’aux Antilles rien n’a pu soigner à court terme le traumatisme de l’asservissement, il n’omet pas non plus de révéler qu’en Russie les serfs ne furent libérés qu’en 1861, soit treize ans après l’abolition aux Antilles.

→   Lire Plus

« Le commerce des pissotières » de Laud Humphreys

—Par Didier Eribon —

Un pionnier des études gays

Le sexe des pissotières

 

Dans l’Amérique des années 1960, Laud Humphreys a enquêté sur les rencontres homosexuelles dans les urinoirs

 

Dans « Querelle de Brest » aussi bien que dans son « Journal du voleur », Jean Genet a chanté la légende des toilettes publiques comme foyers de la drague homosexuelle. Plus récemment, avec le développement des recherches universitaires sur ces questions, des historiens ont reconstitué l’importance de ces lieux de rencontre dans la culture gay. Des théoriciens ont même exalté cette tradition du « sexe impersonnel » dans l’espace public pour l’opposer au retrait sur le « privé » que symbolise à leurs yeux la revendication du droit au mariage.

Mais l’on est en train de redécouvrir que, dès les années 1960, des sociologues américains s’étaient intéressés de très près à ces phénomènes et à ces pratiques. Dans le sillage des travaux fondateurs d’Erving Goffman et de Howard Becker, de nombreuses études furent menées sur différents aspects de ce qu’on désignait alors sous le terme général de « déviance ».

→   Lire Plus

« Lettres sur la Justice sociale à un ami de l’humanité » de Michel Herland

 

justice_sociale— Par Jacques Brasseul —

(Paris, Ed. Le Manuscrit, 2006, 334 p).

 

Le dernier ouvrage de Michel Herland, professeur à l’Université des Antilles-Guyane en Martinique, se présente comme une suite de onze lettres. Les dix premières présentent les principales théories concurrentes en matière de justice sociale. Sur la base de cette analyse comparée, la dernière lettre présente un certain nombre de propositions concrètes.

 

La méthode retenue par M.H. consiste à focaliser sur les quelques auteurs qui ont développé explicitement une théorie de la justice, à faire ressortir les logiques internes de chacune et le type de politiques qui en résulte. Il multiplie les citations, ce qui offre le double avantage de nous permettre de contrôler ses interprétations et de nous mettre en contact direct avec des manières d’écrire très diverses, suivant l’époque et le tempérament des auteurs considérés. Pour qui n’a jamais rien lu de l’« inventeur d’idées » génial que fut Charles Fourier, par exemple, la découverte de son style farfelu sera toute une expérience !

→   Lire Plus

Propos sobres sur une supposée « nouvelle économie » du psychisme et de la sexualité

 

— par Pierre-Henri Castel —

(version de travail d’un article publié dans Comprendre (2004) n°6)

            J’aborderai le thème de ce colloque avec un mélange de perplexités et d’inquiétudes qui risquent de prendre ici plus de poids que son objet lui-même : la sexualité. Il ne me semble pas, en effet, que la sexualité puisse devenir un problème, y compris en psychanalyse, sans que deviennent en même temps problématiques les données scientifiques, les concepts, les arguments, les stratégies rhétoriques, les idéologies, les usages politiques et sociaux des notions savantes ou informelles qui isolent la « sexualité » comme telle. La sophistication des discours qu’on tient dessus n’y change rien ; c’est comme imaginer qu’avant qu’on l’examine sous le microscope, telle cellule s’était développée naturellement sur une lame de verre, en baignant par miracle dans le bon colorant.

Il en va de même avec l’approche clinique en psychanalyse.

            Or ces dernières années, d’importants représentants de la communauté analytique ont multiplié les déclarations sur la question sexuelle, surtout réactionnaires, mais pas toujours (je dirai plus loin pourquoi je ne suis pas plus convaincu par le foucaldo-lacanisme qui campe la position symétrique et inverse).

→   Lire Plus

Des dégâts humains et écologiques

— Par Laurent Marot —

 

L’Office national des forêts (ONF) est en voie d’achever un inventaire des dégâts environnementaux de l’orpaillage en Guyane.  » Depuis 1990, selon une première évaluation, 200 kilomètres de criques ont été impactées, le sol étant bouleversé par des baranques – les fosses creusées pour chercher l’or – sur une surface de 7 000 à 10 000 hectares « , indique Michel Bordères, le directeur régional de l’ONF.

Les rejets de boues de l’orpaillage illégal dans les criques  » asphyxient les poissons et les herbes, quand la pollution est chronique et dure longtemps « , précise-t-il.  » Chez les orpailleurs légaux, il y a eu une évolution positive depuis dix ans, le fonctionnement des chantiers en circuit fermé – avec des bassins de décantation pour rejeter des eaux plus propres – a été adopté par presque tout le monde « , souligne M. Bordères.

Depuis le 1er janvier, le mercure – utilisé pour récupérer l’or, par amalgame – est interdit sur les sites aurifères. Selon la direction régionale de l’industrie de la recherche et de l’environnement (Drire), il ne serait plus utilisé par les orpailleurs légaux, mais il est toujours de mise sur les sites clandestins.

→   Lire Plus

Chlordécone : la mort à petite dose

—  par Florent GRABIN —

 

Amis lecteur, c’est souvent que vous avez entendu parler du « Chlordécone » qui est un organochloré extrêmement stable, persistant très longtemps dans la nature et pendant des centaines d’années ou plus.

QUE SONT LES ORGANOCHLORÉS ?

Ce sont des substances synthétiques qui associent chimiquement du chlore et du carbone. Ils sont pour la plus part toxiques et rémanents. Ils ont une propension à la bioaccumulation. Ces propriétés en font le groupe de substances chimiques les plus dangereux auquel l’environnement soit exposé. Près de 11000 organochlorés ont été identifiés.

→   Lire Plus

Les Amérindiens de plus en plus contaminés

—  Par Eliane PATRIARCA —

Bilan de l’étude épidémiologique sur l’impact du mercure rejeté par l’orpaillage.

 


Libération vendredi 02 juin 2006

Le mercure rejeté par les chercheurs d’or en Guyane provoque-t-il des malformations congénitales ? On sait, depuis une première étude menée en 1994, que les habitants des villages amérindiens de la région du haut Maroni sont contaminés par le mercure via la consommation des poissons prédateurs des fleuves. Face à l’angoisse des populations qui redoutaient un lien entre malformations et mercure, la Cellule interrégionale d’épidémiologie (Cire) Antilles-Guyane a mené une nouvelle étude en 2005 dont les résultats seront publiés d’ici l’été. Entretien avec le docteur Thierry Cardoso.

Comment avez-vous procédé ?

Nous avons étudié 246 naissances survenues entre juin 1993 et juin 2005. Pour les huit malformations congénitales observées (hydrocéphalie, trisomie, malformation vasculaire, perforation anale…), nous avons reconstitué l’histoire obstétricale des mères. En l’état actuel des connaissances scientifiques, aucune ne peut être imputée au méthylmercure.

Vous ne signalez pas d’excès de malformations…

On retrouve dans cette population exactement la même prévalence de malformations que partout ailleurs. Rien de plus.

→   Lire Plus

Rapport d’information sur l’utilisation du chlordécone et des autres pesticides aux Antilles

pesticides

Commander ce document en ligne
Version PDF
Retour vers le dossier législatif
graphique

N° 2430

______

ASSEMBLÉE NATIONALE

CONSTITUTION DU 4 OCTOBRE 1958

DOUZIÈME LÉGISLATURE

Enregistré à la Présidence de l’Assemblée nationale le 30 juin 2005.

RAPPORT D’INFORMATION

DÉPOSÉ

en application de l’article 145 du Règlement

PAR LA COMMISSION DES AFFAIRES ÉCONOMIQUES, DE L’ENVIRONNEMENT ET DU TERRITOIRE

sur l’utilisation du chlordécone et des autres pesticides dans l’agriculture martiniquaise et guadeloupéenne,

ET PRÉSENTÉ

PAR M. Joël BEAUGENDRE,

Rapporteur

en conclusion des travaux d’une mission d’information présidée par

PAR M. Philippe Edmond-Mariette,

et composée en outre de

MM. Jacques Le Guen, Louis-Joseph Manscour,

François Sauvadet, Jean-Sébastien Vialatte,

Députés.

INTRODUCTION 9

PREMIÈRE PARTIE : UTILISÉ ENTRE 1981 ET 1993, LE CHLORDÉCONE NE POURRAIT PLUS ÊTRE HOMOLOGUÉ AUJOURD’HUI 15

I.- UN ORGANOCHLORÉ UTILISÉ AU DÉBUT DES ANNÉES 1980 AFIN DE FAIRE FACE À DES CONDITIONS CLIMATIQUES EXCEPTIONNELLES 15

A.- LA LÉGISLATION ENTOURANT L’UTILISATION DES PESTICIDES DATE, DANS SES PRINCIPES ESSENTIELS, DE PLUS DE CINQUANTE ANS 15

1. La définition des pesticides 15

2. Le cadre juridique en vigueur lors de l’homologation du chlordécone : un cadre exclusivement national et reposant sur des principes datant de 1943 16

B.- L’HOMOLOGATION DU CURLONE 19

1. Un

→   Lire Plus

Une Imposture française Par Nicolas Beau et Olivier Toscer, Editions

 

Lu pour vous par CLA

Une Imposture française

Par Nicolas Beau et Olivier Toscer, Editions Les Arènes, Paris, 2006, 14,90 euros.

Nicolas Beau et Olivier Toscer sont journalistes, respectivement au Canard Enchaîné et au Nouvel Observateur.

Ils ont publié Une Imposture française qu’on aura du mal à trouver facilement dans les grandes librairies .A la FNAC par exemple, en cherchant bien, on pourra le trouver dans le rayon philosophie.

Dans les librairies en ligne, il faut compter un peu plus de 12 jours pour le recevoir.

Dans ce livre, il est question de Bernard- Henri Lévy (BHL), l’intellectuel médiatique français le plus célèbre.

Preuves à l’appui, les auteurs démontrent que BHL ,farceur professionnel est d’abord un affairiste peu regardant sur les moyens d’accumuler des euros, qui sait entretenir des réseaux d’influence dans le paysage médiatique français où il peut compter sur le soutien d’amis bien placés. BHL en parfait cynique, est passé maître en l’art du renvoi d’ascenseur et ses amis de la presse et des médias français sont parvenus à lui établir une réputation d’intellectuel, voire de philosophe.

→   Lire Plus

Le chlordécone aux Antilles Françaises

 

 

Aux Antilles, l’utilisation du chlordécone, pesticide organochloré, a été interdite en septembre 1993, en raison des risques potentiels qu’il présentait pour la santé humaine. Cet insecticide organochloré, que l’on pourrait qualifier de pesticide de « première génération » puisque sa synthèse remonte au début des années 1950, fut d’abord produit aux Etats-Unis, avant d’être homologué en France au début des années 1980, pour lutter contre le charançon du bananier.

Compte tenu de sa rémanence dans l’environnement, les autorités administratives de Guadeloupe et de Martinique, en application du principe de précaution, ont pris différentes mesures, depuis plusieurs années, afin de limiter l’exposition des personnes. Ceci s’est traduit par la mise en œuvre de plans d’actions visant la protection des ressources en eaux, la surveillance de la teneur en résidus des aliments, l’élimination des derniers stocks de pesticides non utilisés et l’évolution rapide des pratiques agricoles. Par ailleurs, en 2003, dans les deux départements, la réalisation d’analyses de sols préalables à la plantation de cultures vivrières a été imposée par arrêté préfectoral.

Afin de compléter ces mesures, le Gouvernement a demandé à l’AFSSA d’évaluer le risque de l’exposition alimentaire de la population antillaise au chlordécone et de proposer des limites maximales de résidus pour les aliments les plus contaminés.

→   Lire Plus

Martinique : une bombe chimique à retardement

— Par Florent Grabin —

Juillet 2005: dans l’indifférence estivale est rendu public le rapport de la commission parlementaire qui s’est rendue en Martinique en février de la même année. Elle constate que les arrêtés ne sont pas appliqués, d’ailleurs comment pourraient-ils il être ? Elle apprend dans le même temps que le Chlordécone ne se dégrade pas et pourrait rester dans les sols pendant plusieurs siècles.

La chance ou la malchance des DOM -TOM c’est d’être traités différemment des autres départements de la nation, singulièrement en terme de santé.

En effet, avec la bénédiction l’A.F.S.S.A. (L’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments), l’État Français, sous la signature du Ministre de l’économie des finances et de l’industrie du Ministre de l’Agriculture et de la pêche, du Ministre de l’outre-mer, du Ministre de la santé et des solidarités, vient d’autoriser la consommation de denrées alimentaires d’origine animale et végétales contaminées à des taux élevés par le chlordécone , un pesticide particulièrement redoutable utilisé sur les bananes.

→   Lire Plus

Antilles : silence, on empoisonne !

 

La Lettre de S-EAU-S Février 2006

 

Les nouvelles que nous recevons de Guadeloupe et de Martinique sont véritablement effarantes. Avec la bénédiction de l’AFSSA (l’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments), l’Etat Français, sous la signature du ministre de l’économie des finances et de l’industrie, du ministre de l’agriculture et de la pêche, du ministre de l’outre-mer, du ministre de la santé et des solidarités, vient d’autoriser la consommation de denrées alimentaires d’origine animale et végétales contaminées à des taux élevés par le chlordécone, un pesticide particulièrement redoutable utilisé sur les bananes.

Rappel des faits :

Octobre 2002 : une tonne et demie de patates douces en provenance de la Martinique sont saisies par la répression des fraudes sur le port de Dunkerque. Elles présentent une forte contamination par le Chlordécone, un insecticide puissant utilisé sur les exploitations de bananes et interdit depuis 1993.

Juillet 2001 : un rapport est remis à Dominique Voynet, ministre de l’environnement, et à Dominique Gillot, secrétaire d’état à la santé. Rédigé par deux inspecteurs généraux des affaires sociales et de l’environnement, il décrit un état de pollution « difficilement admissible » ainsi que les risques sanitaires courus par la population (cancers, troubles neurologiques et de la reproduction).

→   Lire Plus

La censure est imbécile, même en Martinique!

— Par Roland Sabra —

Poster-Tabou

La censure est imbécile, seuls les censeurs ne le savent pas et pour cause.
Tout pouvoir a ses zélotes et ses sicaires, au sens réel parfois, au sens figuratif le plus souvent et de façon involontaire. La droite nationalo-populiste qui qui est aux affaires régionales à les siens. Ils œuvrent sous le masque des institutions, en catimini. Le Rectorat est un de leurs domaines d’expérimentation de ces lendemains qui chantent qu’ils nous promettent.

Le 10 octobre 2005, ils ont obtenu d’un Conseiller polpo-TICE du Recteur la fermeture totale d’un site internet consacré aux sciences sociales et économiques, destiné aux élèves, étudiants et enseignants des disciplines concernées. Le prétexte? Sur les 3800 pages du site deux pages, signées R. Sabra, épinglaient le clientélisme du MIM.

Un texte sur «Phèdre» et les conditions socio-politiques de sa création en Martinique, comme possible illustration des dimensions économiques, sociales et politiques d’un évènement culturel ( première leçon de l’année pour les élèves des classes de seconde et de première). Un autre intitulé «DMS n’est pas un modèle» » sur l’absence de stratégie de développement «durable» d’un Conseil Régional qui aligne sa politique sur celle des milieux d’affaires et qui tire son profit d’un assistanat qu’il feint de déplorer et dont il fait son fonds de commerce électoral.

→   Lire Plus

La censure est imbécile, même en Martinique!

— Par Roland Sabra —

 

censure-1La censure est imbécile, seuls les censeurs ne le savent pas et pour cause.
Tout pouvoir a ses zélotes et ses sicaires, au sens réel parfois,au sens figuratif le plus souvent et de façon involontaire. La droite nationalo-populiste qui qui est aux affaires régionales à les siens. Ils oeuvrent sous le masque des institutions, en catimini. Le Rectorat est un de leurs domaines d’expérimentation de ces lendemains qui chantent qu’ils nous promettent.

Le 10 octobre 2005, ils ont obtenu d’un Conseiller polpo-TICE du Recteur la fermeture totale d’un site internet consacré aux sciences sociales et économiques, destiné aux élèves, étudiants et enseignants des disciplines concernées. Le prétexte? Sur les 3800 pages du site deux pages, signées R. Sabra, épinglaient le clientélisme du MIM.

Un texte sur «Phèdre» et les conditions socio-politiques de sa création en Martinique, comme possible illustration des dimensions économiques, sociales et politiques d’un évènement culturel ( première leçon de l’année pour les élèves des classes de seconde et de première). Un autre intitulé «DMS n’est pas un modèle» » sur l’absence de stratégie de développement «durable» d’un Conseil Régional qui aligne sa politique sur celle des milieux d’affaires et qui tire son profit d’un assistanat qu’il feint de déplorer et dont il fait son fonds de commerce électoral.

→   Lire Plus

DMS n’est pas un modèle !


par Roland Sabra —


Poster-Tabou

DMS est le nom d’un modèle économique utilisé par l’INSEE pour faire des prévisions. Ce sont aussi les initiales de Daniel Marie-Sainte vice-président du Conseil Régional

Les seconds couteaux sont bien utiles en politique : ils disent tout haut ce que le chef, charismatique selon les codes journalistiques, pense tout bas..

AMJ est paraît-il « charismatique ». « Charismatique » :relatif au charisme, don particulier conféré par la grâce divine » dixit le Robert véhément serait plus juste, même Claude Lise est qualifié de « charismatique » ( Antilla n° 1162) on constate à quel point l’adjectif est dévalorisé.  Claude Lise est tout sauf charismatique, placide à la rigueur. Rappelons encore une fois que lorsque le sociologue Max Weber utilise ce terme, aujourd’hui galvaudé, il fait référence au discours tenu par les dominés pour justifier leur domination. Le « charisme » n’existe pas en dehors de ce rapport de sujétion. Le mot en dit plus sur celui qui l’attribue que sur celui auquel il est attribué. Revenons aux seconds couteaux, à Daniel Marie-Sainte en particulier, lui tout le monde sera d’accord n’a rien de charismatique, mais il présente un intérêt: il en dit plus sur la politique de son chef que son chef lui-même.

→   Lire Plus

DMS n’est pas un modèle !

— par Roland Sabra —


DMS était le nom d’un modèle économique utilisé par l’INSEE pour faire des prévisions. Ce sont aussi les initiales de Daniel Marie-Sainte vice-président du Conseil Régional

Les seconds couteaux sont bien utiles en politique : ils disent tout haut ce que le chef, charismatique selon les codes journalistiques, pense tout bas..

AMJ est paraît-il « charismatique ». « Charismatique » :relatif au charisme, don particulier conféré par la grâce divine » dixit le Robert, véhément serait plus juste, même Claude Lise est qualifié de « charismatique » ( Antilla n° 1162) on constate à quel point l’adjectif est dévalorisé.  Claude Lise est tout sauf charismatique, placide à la rigueur. Rappelons encore une fois que lorsque le sociologue Max Weber utilise ce terme, aujourd’hui galvaudé, il fait référence au discours tenu par les dominés pour justifier leur domination. Le « charisme » n’existe pas en dehors de ce rapport de sujétion. Le mot en dit plus sur celui qui l’attribue que sur celui auquel il est attribué. Revenons aux seconds couteaux, à Daniel Marie-Sainte en particulier, lui tout le monde sera d’accord n’a rien de charismatique, mais il présente un intérêt: il en dit plus sur la politique de son chef que son chef lui-même.

→   Lire Plus

Père la pudeur martiniquais

— Par Roland Sabra —

C’est l’histoire, inventée d’un type directeur d’un centre de formation qui prend des photos de sa femme en train de s’envoyer en l’air. Les photos numériques sont stockées sur une clé USB, un format très en vogue chez les utilisateurs d’informatique. Il regarde dans l’oeil de l’appareil et se met donc doublement en position de voyeur. Il lui faut ça pour bander et des cassettes pornographiques. Rien de très reluisant : un pervers au petit pied comme il en existe des centaines de millions. On l’a compris le type n’est pas un saint, on peut même dire qu’il a une odeur de fagot qui lui colle à la peau ou des casseroles au cul, comme on préfère. Jusque là pas de quoi fouetter un chat. Imaginons la suite , le type perd sa clé USB ou se la fait voler et/ou elle tombe entre les mains de petits salopards qui diffusent les photos sur Internet. Plaintes, perspectives de procès pour atteintes à la vie privée. Normal même les bandits ont droit à une vie sexuelle.

Mais les charognards veillent et vont transformer les victimes idéales, puisqu’un peu sulfureuses, en bouc émissaire de leur propre turpitude, en coupables désignées avec la complicité d’un élu qui s’auto-instituant Père la Pudeur de la nation martiniquaise va exiger le limogeage du couple au nom de la moralité, lui qui a femmes et enfants.

→   Lire Plus

La violence à l’égard des femmes : un symptôme de la misère sexuelle masculine.

— Par Roland Sabra —

Notre monde est sexué et nous n’en sommes pas encore revenus! La sexuation est sans doute la régularité la plus constante qu’ait pu observer notre espèce depuis les débuts de l’hominisation. Cette reproduction sexuée, l’existence d’un principe mâle et d’un principe femelle, concerne l’essentiel des espèces animales. Pour autant cette différence n’induit pas d’elle-même une inégalité, pour cela il faut passer par une symbolisation, par un marquage langagier, pour qu’elle se traduise en rapport de domination. La symbolisation est une mise à distance du réel, une transformation sur laquelle va s’étayer un rapport de pouvoir. La nomination permet d’évoquer la chose sans avoir à la convoquer. Le nom tue la chose, comme l’écrivent les linguistes. Il va s’agir de montrer comment à partir d’une position vécue comme inférieure vis à vis des femmes, les hommes vont produire un agencement social et politique qui va masquer ce réel pour asseoir une tentative plus ou moins réussie de maîtrise du corps des femmes. Mais le réel est impossible à symboliser totalement, totalitairement. Il échappe, il fait retour, avec violence, et ce d’autant plus que les sujets de la langue éprouvent des difficultés dans leur rapports avec le registre du symbolique, ce qui semble être un fait de structure pour les hommes martiniquais.

→   Lire Plus

Contre le salaire au mérite dans l’enseignement.

— Par Jean-Yves Mas —

evaluation_merite« Je sais que je suis minoritaire et je ne crois pas être un crétin obscurantiste, mais je pense (et c’est difficile de l’entendre et de le dire pour un enseignant) qu’il faut participer de la résistance à l’évaluation de ce qui n’est pas évaluable (…) L’évaluation individualisée des performances est une ineptie, mais on préfère s’en tenir à des méthodes objectives qui ne fonctionne nullement comme une reconnaissance mais comme une menace »

Christophe Dejours.

Dans le discours actuellement dominant sur l’éducation, il existe une proposition récurrente selon laquelle l’évaluation des établissements scolaires et de leurs agents permettrait d’améliorer l’efficacité de l’ensemble du système éducatif. En effet pour F.Dubet et M. Duru-Bellat il faudrait «  passer d’un système de gestion par les normes …à un système prenant au sérieux les capacités d’inventivité des établissements  en se polarisant sur les effets de leurs pratiques , bref à une gestion par les résultats » 1.Ce qui implique donc d’évaluer les établissements, mais aussi leurs agents, car même si cette dernière mesure n’est pas suggérée telle quelle, elle semble tout de même implicite lorsque les auteurs estiment que «  les établissement devraient être audités régulièrement par des équipes formées d’inspecteurs, de professionnels, de chercheurs et d’usagers (élus, parents).

→   Lire Plus

Des sévices dans les services

— Par Christophe Dejours* —
sevices_servicesLa volonté collective de coopération est indispensable pour atteindre la qualité. Mais elle est aussi le moyen indépassable de régulation des souffrances individuelles et de contrôle des dérives.

D es catastrophes industrielles et commerciales ont endeuillé l’été : le crash du Concorde à Roissy, le naufrage du Koursk en mer de Barents, le rappel de 6,5 millions de pneus Firestone qui auraient déjà provoqué 62 morts. Mais, dans l’ombre, il y a d’autres tragédies moins spectaculaires, comme la fermeture de la clinique de la Martinière et le récit de Christine Noël dont la grand-mère, hospitalisée à Marseille, est décédée dans des conditions lamentables.
La petite-fille retrouve sa grand-mère  » couverte de cloques et de brûlures. Une aide- soignante l’avait contrainte à prendre une douche sous l’eau brûlante « , et avait  » sans se soucier de ses cris, poursuivi sa besogne jusqu’à brûler la majeure partie du corps « . Et de préciser  » que cette aide-soignante du service de neurogériatrie inflige quotidiennement des brûlures aux malades qu’elle a en charge de doucher. Ma grand-mère a été une de ses victimes « .

→   Lire Plus

Richesse des nations et promesse de bonheur

— Par Christophe Dejours —
travail_&_mafiaLe « caïdat » et les organisations mafieuses commencent à coloniser les zones exclues de la prospérité.
Avec le retour de la croissance, on attendait que la société don-ne des signes de réjouissance. En fait les réactions sont discordantes et prêtent aux malentendus. Pour peu qu’on soit trop loin des lieux du drame où se fomentent les manifestations de protestation, on en vient vite – trop vite – à condamner ceux qu’on prend pour des geignards. Un exemple ? Celui de cette grande entreprise où ont été embauchés, en deux ans, 2 000 jeunes possédant des diplômes commerciaux. Confrontés à un flux ininterrompu de clients, ils se plaignent d’une surcharge et d’une dégradation insupportable des relations de travail. Et pourtant, ils bénéficient d’un statut et de revenus confortables, doublés d’un temps de travail record ne dépassant pas 30 heures par semaine ! Des mouvements de grève se préparent.
Contrairement à ce que l’on pourrait croire de l’extérieur, ce ne sont pas des caprices d’enfants gâtés. L’investigation clinique révèle une souffrance indiscutable, confirmée par des décompensations psychopathologiques en nombre.

→   Lire Plus

Réévaluer l’évaluation

— Par Christophe Dejours*–

evaluationsAucune production, aucune entreprise, aucune organisation, aucune armée ne serait opérationnelle si les travailleurs exécutaient les ordres. Travailler suppose toujours des infractions aux règlements, aux procédures, aux prescriptions.
Réévaluer l’évaluation On évalue un patrimoine, le débit d’un fleuve ou la population d’un territoire : l’évaluation est devenue le signe extérieur de dignité de la démarche scientifique. Par mimétisme ou par vanité on évalue ce qui n’est pas objectif : des intentions (comme les intentions de vote), le stress, voire la dépression, on évalue même l’intelligence ! N’y a-t-il donc pas de limite à l’évaluation ?
Le domaine du travail est lui aussi concerné. Or toute situation de travail se caractérise par l’écart irréductible entre conception, organisation, procédures et prescriptions, d’un côté ; modes opératoires, coups de main, ficelles, « tacit skills » (habiletés tacites), de l’autre. Quelles que soient la nature de la production (de biens ou de servi- ces) et la méthode d’organisation du travail, y compris dans les chaînes de montage lorsque les cycles de travail sont inférieurs à 60 secondes, les travailleurs ne respectent pas les prescriptions.

→   Lire Plus

Le mal-vivre ensemble

— Par Christophe Dejours* —
le_mal_vivreOu bien le travail est un lieu d´exercice, pour chacun, de la délibération et de la confrontation des opinions ; ou bien il est un lieu d´expérimentation de la duplicité, de la manipulation et de la méfiance qui conduisent à la démobilisation, à la solitude et au repli individualiste défensif Le Monde daté du mardi 16 janvier 2001 En décembre, dans un discours à l´Académie des sciences morales et politiques, le président du Medef a vigoureusement appelé à la revitalisation de la société civile et, pour ce faire, a exposé un projet de refondation sociale. Son principal leitmotiv est la dénonciation des interventions de l´État, du gouvernement, de l´administration, du Parlement et de l´appareil judiciaire, qu´il tient pour responsables de « la sclérose du modèle social français ». Il ne souhaite rien de moins que de » faire reculer le domaine [de la loi] au profit du contrat « .
L´ensemble de son argumentaire se déploie donc vers l´extérieur de l´entreprise. Mais peut-être faudrait-il aussi attirer l´attention vers l´intérieur. Les nouvelles formes d´organisation du travail, de gestion et de management qui succèdent au modèle fordiste se caractériseraient par « le développement de l´autonomie et la mise en place d´une hiérarchie à la fois plus directe et plus légère » , ce qui laisse supposer qu´elle serait plus souple et plus nuancée.

→   Lire Plus