— Par Michel Herland —
L’élection de Nicolas Sarkozy, venant après deux mandats Chirac qui ne furent pas marqués par des succès éclatants sur les plans économique et social, est le signe d’une faiblesse profonde de la gauche. Comme en 2002, l’usure de la droite au pouvoir n’a pas suffi à réaliser l’alternance. La sociologie de la France étant ce qu’elle est, la victoire n’apparaît possible en effet, à gauche, que si trois conditions sont réunies: un candidat (ou une candidate) suffisamment charismatique, un programme mobilisateur, une stratégie en phase avec le rapport des forces en présence. Ce fut le cas en 1981 avec François Mitterrand, le programme commun et l’union de la gauche. Mais aujourd’hui aucune personnalité ne semble en mesure d’entraîner derrière elle les socialistes et, au-delà, de rassembler tous les Français qui ne se situent pas irréductiblement à droite; le Parti socialiste peine à produire un programme à la mesure des enjeux du moment; quant à la stratégie à même d’élargir la base électorale, elle est apparue aussi hésitante que fluctuante.
En attendant l’émergence du leader capable de conduire la gauche à la victoire, il est permis de réfléchir sur le programme et la stratégie.