Catégorie : Sciences Sociales

Hypersexualisation et profits

Angélino Cabit, militant féministe.

 

 

Il suffit de jeter un coup d’œil sur les affiches publicitaires, à la télé ou dans les magazines, pour s’apercevoir que le corps de la femme est utilisé en tant qu’objet sexuel pour vendre n’importe quel produit n’ayant aucun lien avec la sexualité. C’est ce phénomène qu’on nomme généralement « hypersexualisation ». Il conduit à une surenchère sexuelle publique que dénoncent les féministes. Certain-e-s les accusent d’être rétrogrades et de manquer d’humour, en effet, ils apprécient ces pub qu’ils trouvent amusantes, coquines… ou tout simplement un hommage à la beauté de la femme, voire à sa libération ! Cependant, les capitalistes ne sont ni des esthètes, ni des bienfaiteurs de l’humanité : par cette hypersexualisation, ils cherchent avant tout à pousser les gens à consommer le plus possible pour maximiser leurs profits car « le sexe est vendeur ». Ainsi toute une économie vit de cette exploitation du corps de la femme. Citons les médias comme la télévision, la musique, l’Internet, le cinéma et les magazines. Et aussi l’industrie de la mode, des produits de beauté, les fabricants des divers aliments de  » régime « , les laboratoires pharmaceutiques, ainsi que les spécialistes du marketing, de la publicité… À cela, on peut ajouter la pornographie, de plus en plus banalisée par les media cités ci-dessus et la prostitution.

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Les violences, c’est aussi au travail

par Sylvie Javaloyes, militante féministe et syndicale

  

Les violences c’est aussi au travail. Le 25 novembre est une occasion de dire et redire non aux violences faites aux femmes sur les lieux de travail.

Ces violence revêtent plusieurs formes plus ou moins sournoises. Dès l’entrée au travail ; elle s’exprime par le temps partiel imposé et la précarité pour les plus nombreuses d’entre nous. Ainsi notre travail trop souvent ne nous permet pas de vivre juste décemment.

Elle se poursuivent par la discrimination qui est faite à de trop nombreuses femmes par rapport à la reconnaissance de leurs diplômes, de leurs compétences. En effet, un même niveau de diplôme et de compétence ne donnent pas le même salaire. Nous ne le savons que trop bien, nos salaires sont inférieurs de 20 à 25% à ceux de nos collègues hommes.

Elle deviennent intolérables quant s’y ajoute le harcèlement – qu’il soit moral, psychologique ou sexuel – d’autant plus fréquent que le chômage sévit et que notre tissu économique se compose de petites entreprises où la représentation des salarié-e-s est inexistante. Il n’y a pas de témoin ou s’ils existent, ils se taisent bien trop souvent par peur ou indifférence.

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« Mon interlocuteur »

— par Térèz Léotin —

Marguerite Donnadieu, Aurore Dupin, Françoise Gourdji, François Marie Arouet, Henri Beyle, Louis-Ferdinand Destouches, Isidore Ducasse, André Pétricien, André Pierre-Louis, Jean-Baptiste Poquelin, Frédéric Louis Sauser, sont les noms d’état civil d’auteurs français connus. Cependant pour leurs activités d’écriture, ces noms ne figurent que dans leur biographie, et beaucoup parmi nous les ignorent parce que Marguerite Duras, George Sand, Françoise Giroud, Voltaire, Stendhal, Céline, Lautréamont, Tony Delsham, Monchoachi, Molière, Blaise Cendrars, sont respectivement leur nom de plume.
Vous viendrait-il à l’idée de débaptiser Françoise Giroud en la renvoyant à son nom d’état civil Gourdji ? En feriez-vous de même pour Marguerite Duras (Marguerite Donnadieu), George Sand (Aurore Dupin), Stendhal (Henri Beyle), Voltaire (François Marie Arouet), Tony Delsham (André Pétricien), Monchoachi (André Pierre-Louis), Molière (Jean-Baptiste Poquelin), Céline (Louis-Ferdinand Destouches), Lautréamont (Isidore Ducasse), Blaise Cendrars (Frédéric Louis Sauser) ? Ou même Johnny Hallyday l’appelleriez-vous Jean-Philippe Smet ? Refuseriez-vous à Jacques Delmas son nom de résistant Chaban, comme vous vous êtes entêtez à le faire pour Boukman ?
Le droit français admet l’usage d’un pseudonyme. Il est même possible que celui-ci figure sur la carte d’identité à côté du vrai nom.

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Refuser la violence envers les femmes en tout temps et en tout lieu

par Danièle Magloire – Sociologue, féministe haïtienne

 

 

-Dès 1930, les féministes haïtiennes se sont mobilisées. Depuis la résurgence du mouvement en 1986 après la chute de la dictature des Duvalier, la violence spécifique envers les femmes est, dans

une diversité de registres, au coeur des revendications: droit de cuissage et harcèlement sexuel (ouvrières sous-traitance), violence dans les sphères privée et publique (femmes marginalisées), violences conjugale et civile récurrentes, abus sexuels en milieu scolaire, violence pour motif politique. Beaucoup se demandent pourquoi s’attacher à distinguer la violence selon le sexe des victimes. Des apparences trompeuses peuvent laisser croire qu’Haïti n’est pas une société d’obédience patriarcale: matrifocalité, présence marquée des femmes dans l’espace public, taux élevé d’activité économique généralement sans mouvement de retrait/retour sur le marché du travail. Le principe de l’égalité des droits a finalement été consacré en 1987. Dans la pratique, les Haïtiennes sont soumises à un ensemble de contraintes et ont un accès marginal aux ressources (économiques, productives, politiques, temps). Lorsque les agressions envers les femmes s’inscrivent dans le cadre d’attaques contre les populations (violence d’État, de groupes armés), il est relativement aisé de faire reconnaître certaines formes de violence (viols, tortures, séquestration, violences à caractère économique).

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Être une femme migrante : le cumul des peines…

 

par Muriel Ameller, militante féministe

 

Quand on parle de femmes migrantes et/ou immigrées, on pense de suite à la lutte pour la régularisation des papiers de séjours. Mais cette seule bataille gagnée, tout ne devient pas limpide et facile dans la société d’accueil pour toutes ces femmes. Sur du long, voire très long terme, doit être menée la rude bataille de leur citoyenneté, de leur reconnaissance, de leur considération dans cette société qui se prétend libératrice et sympathique, sur le plan tant privé que public et professionnel.

La plupart des femmes recherchent par l’exil – pour les mêmes raisons économiques, sociales et politiques que les hommes – un espoir d’amélioration de vie pour elles-mêmes, mais surtout pour leur famille. Néanmoins, aujourd’hui, elles sont moins des « suiveuses » de conjoints mais plutôt des actrices de leur immigration. Sous les statistiques diverses existent des femmes fortes, courageuses, résistantes, qui luttent quotidiennement, travaillent régulièrement, souvent dans des travaux que personne d’autre ne veut faire, se responsabilisent face à de nouveaux modes culturels de vie, s’engagent dans des associations, combattent pour leur qualité de vie et meurent souvent en exil.

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Des SMS pour tenir les Saoudiennes en laisse

Par Pierre Prier

 

REPORTAGE – Lorsqu’une Saoudienne veut sortir du territoire, un message est envoyé à son «gardien mâle». Des femmes s’élèvent contre cette «humiliation».

Envoyé spécial à Riyad

Aziza al-Youssef se souvient du jour où un policier l’a arrêtée alors qu’elle était au volant. Un policier sympa. «C’était un quinquagénaire bienveillant. Il m’a dit: “Tu devrais conduire la nuit, ça se verrait moins”.» Aziza al-Youssef, professeur d’informatique au caractère bien trempé, en rit encore en montrant la vidéo de ses exploits postée sur You Tube. On la voit roulant tranquillement dans les rues de Riyad, la capitale saoudienne. Un acte strictement prohibé par la monarchie conservatrice, seul État au monde à appliquer cette restriction.

Aziza est l’une des organisatrices de la manif «femmes au volant» du 17 juin 2011. Plus de 80 conductrices avaient voulu marquer ainsi le 20e anniversaire de la première tentative, le 17 juin 1991. Une époque d’avant Facebook et Twitter. Cette fois les contrevenantes se sont donné le mot sur l’Internet. Chacune a pris le volant séparément, rendant la répression plus difficile. «J’ai conduit pendant plusieurs jours, raconte Aziza.

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« Racisme anti-Blancs », non à une imposture !

Par Stéphane Beaud, sociologue et Gérard Noiriel, historien

 

Le 26 octobre, pour la première fois dans une affaire de ce type, la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra) s’est portée partie civile contre un prévenu accusé de violences avec la circonstance aggravante de « racisme », au motif qu’il a insulté la victime en criant « sale Blanc, sale Français ». Invité à commenter cette initiative ahurissante, le coprésident du Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP), Pierre Mairat, l’a cautionnée en affirmant que la « vraie question » était de savoir si on nie « le racisme anti-Blancs », ou si on le « constate » et « l’analyse » (Le Monde du 27 octobre).

Le « racisme anti-Blancs », slogan lancé comme on le sait par le Front national (FN) dans les années 1980, repris ensuite par la droite « décomplexée », est donc en passe d’être validé par des associations antiracistes !

Si le FN peut revendiquer la paternité de la formule « racisme anti-Blancs », il n’a pas inventé la rhétorique qui la sous-tend.

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Le racisme anti-blanc est-il une imposture ?

Par Antoine Spire et Mano Siri, membres de la direction nationale de la Licra et Alain Jakubowicz, président de la Licra

 

Gerard Noiriel et Stephane Beaud affirment, dans une tribune du Monde du 15 novembre, que le racisme anti-blanc est une imposture. Il n’y a rien d’ahurissant à ce que la Licra se soit constituée partie civile le 26 octobre contre un prévenu accusé de violences avec la circonstance aggravante de « racisme », puisqu’il aurait insulté sa victime en criant « sale Blanc, sale Français ». Ce n’est ni par souci médiatique ni par l’effet d’une racialisation de notre discours que nous sommes partie prenante à ce procès initié par la Parquet.

Il est clair que les actes de racisme qui visent des populations ou des individus « blancs » ne sont pas majoritaires mais il n’en reste pas moins qu’ils existent et qu’il s’agit d’une réalité qu’on ne saurait nier au motif qu’elle nous gênerait ou que nous ne disposerions pas des outils conceptuels adéquats pour l’analyser. Il en va justement de notre crédibilité que d’être capable de dénoncer et de traiter le problème.

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Impressions sur les Békés

Par Dominique DOMIQUIN

–C’est difficile pour un Guadeloupéen de prendre position dans une querelle entre Martiniquais. Encore plus lorsqu’il s’agit d’un contentieux entre blancs et noirs. Ce qui suit n’engage que moi. Je ne suis ni un universitaire ni une sommité littéraire mais je vais tâcher d’être honnête : Des chansons du répertoire traditionnel antillais à Petitjean-Roget en passant par Guy Cabort (Masson), Drasta Houël et Clémence Cassius de Linval, on aura tout dit, tout écrit sur les békés.

Pour que la société martiniquaise fonctionne il faut que le béké demeure… le béké ! Et si un béké tente de marronner la bitasyon (un béké riche, s’entend), si les plus conservateurs de ses compères békés ne l’ostracisent pas, les noirs se chargeront de systématiquement l’y renvoyer afin qu’il continue d’occuper son rôle indispensable d’être-à-détester, sans qui tout partirait à vau-l’eau… Je risque une hypothèse : en 2009, au plus fort d’une crise politico-sociale sans précédent aux Antilles, aucun noir Martiniquais n’est allé « koupé tèt boulé kay » du vieux béké symbole, Alain Huygues-Despointes, après sa performance hallucinante, hallucinée et hallucinogène dans le reportage de R Bolzinger, Les derniers maîtres de la Martinique.

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Asé pwofité anlè fanm !

par George Arnauld, militante féministe

 -Le 25 novembre, toutes les féministes du monde se mobilisent pour dire avec force, crier : « Non aux violences faites aux femmes ! » et nous féministes de la Martinique nous joignons nos voix pour dire : «Asé pwofité anlè fanm

Dans notre pays, cette violence est bien réelle et chacune, chacun en connaît un bout. Les violences envers les femmes sont multiples.

Les violences dont on parle le plus sont les violences dans le couple, les violences conjugales.

Plus de 80 % des Assises de la cour du tribunal de Fort-de-France sont des affaires de violences envers les femmes, d’assassinat, de coups et blessures sur les femmes. Cependant, on peut noter, malgré tout, une diminution des assassinats de femmes par rapport aux années précédentes.

Mais cette violence a changé de forme. Elle est inventive : les nouvelles technologies, par exemple, sont devenues des outils de persécution des femmes. Elle est surtout plus insidieuse,elle laisse moins de traces physiques, mais elle est toute aussi destructrice : ce sont les violences psychologiques, morales, d’où les femmes sortent complètement meurtries, anéanties.

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Non au viol de la démocratie ! Non à l’opacité et à l’arbitraire !

Communiqué du Groupe des élus Patriotes Martiniquais et Sympathisants

 

        

Depuis plus de 25 ans, la Commission Permanente du Conseil Régional vote des aides individuelles dans la plus grande transparence et conformément aux dispositions de la loi en la matière.

 

Ces aides relèvent non seulement du secteur social mais également des secteurs de la formation professionnelle, des études supérieures, de l’habitat, du logement, de la culture et des sports.

 

Or, depuis deux mois, le nouveau président du Conseil régional a décidé de dissimuler aux élus de l’opposition l’identité des personnes dont les dossiers sont présentés en Commission Permanente pour l’attribution des ces différentes aides.

 

Aucune loi ne justifie un tel diktat.

 

Il est désormais le seul à connaître le nom des personnes à qui la Région accorde des aides individuelles.

 

Cette impossibilité pour des élus d’exercer leur contrôle démocratique sur les décisions du nouveau président ouvre la porte à tous les arbitraires, dont certains ont déjà été constatés et dénoncés dans l’attribution de ces aides individuelles !

 

Nous tenons à faire savoir à l’opinion publique que les quatre élus patriotes membres de la Commission Permanente refusent de participer au vote sur les dossiers présentés de cette façon anonyme,  sans donc la garantie du minimum de transparence prévu par les textes.

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Elu, catho et en faveur du mariage pour tous

Par Florent Serrette Conseiller municipal d’une commune rurale dans le Jura, catholique pratiquant

 

L’évangile selon saint Matthieu indique : «Si quelqu’un te frappe sur la joue droite, présente-lui aussi l’autre» (5.39). Mais c’en est assez. Dans le débat pour ouvrir le mariage civil et l’adoption à tous les couples, la hiérarchie de l’Eglise catholique et les groupes les plus traditionalistes ne cessent de prendre la parole pour exprimer leur opposition. C’est leur droit. Nous avons besoin de ce débat, où tous les points de vue peuvent être entendus pour peu qu’ils s’expriment avec respect. Mais ils le font bien souvent en utilisant des arguments au minimum caricaturaux, au pire homophobes, sexistes et scandaleux. Relayés par les médias, ils sont considérés comme représentatifs.

La réalité est plus nuancée. Je suis catholique, pratiquant, élu local et favorable à la mise en œuvre de l’égalité pour tous promise par notre devise républicaine, en ouvrant le droit au mariage et à l’adoption pour les couples de même sexe. Je me sens blessé, insulté même, par les déclarations du cardinal Vingt-Trois («supercherie»), du cardinal Barbarin («polygamie», «inceste») ou par les écrits du diocèse de Dijon («pédophilie»).

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L’altérité sexuelle survivra

Par Irène Théry, sociologue

 

  – En s’engageant à transformer deux institutions aussi fondamentales que le mariage et la filiation, la nouvelle majorité a placé les enchères très haut. Elle l’a fait en pensant que c’est autour d’une certaine idée non plus seulement du « eux », les homosexuels (leur situation, leurs aspirations, leurs droits), mais bien du « nous », qui faisons société commune par-delà la pluralité de nos orientations sexuelles, que l’essentiel se joue désormais.

Mais peut-être n’avait-elle pas mesuré le grand déplacement que cela allait produire : de la question des sexualités à la question des sexes. Hier encore, on pouvait croire que « l’égalité des sexualités », opposant les hétérosexuels et les homosexuels selon le vieux schéma dominants/dominés, suffirait à engager la rhétorique bien rôdée de la lutte contre les discriminations.

Aujourd’hui, il ne s’agit certes pas de nier qu’existe un très fort sentiment d’inégalité chez les couples de même sexe. Mais pour en comprendre les raisons profondes, il faut reconnaître qu’opposer hétérosexuels et homosexuels ne permet justement pas de penser ce qui transcende ces catégories identitaires : notre condition commune d’êtres sexués et mortels.

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Légère baisse du nombre de décès liés au sida en 2011

 

1,7 million de personnes sont mortes l’année dernière et 2,5 millions de nouvelles contaminations ont été recensées par l’Onusida.

Le nombre des décès dus au sida dans le monde a légèrement baissé en 2011, pour la 5e année consécutive, avec 1,7 million de morts (-5,6%), a annoncé mardi l’ONUSIDA, dans son rapport annuel 2012 publié à Genève.
 

En outre, les nouvelles contaminations ont diminué, passant à 2,5 millions (contre 2,6 millions en 2010), notamment celles touchant les enfants (330 000 au lieu de 370 000). Depuis 2001, les nouvelles contaminations ont baissé de 20%.

Face à ces chiffres, le rapport relève qu’une «nouvelle ère d’espoir est en train de s’ouvrir dans des pays et des communautés dans le monde qui ont été dévastés dans le passé par le sida». Pour les experts de l’ONU, la fin de l’épidémie «n’est plus simplement une vision, elle peut être réalisée».

Le nombre des personnes vivant avec le virus du sida a cependant légèrement progressé l’an dernier, passant à 34 millions, contre 33,5 millions en 2010. «Globalement, on estime que 0,8% des adultes dans le monde, âgés entre 15 et 49 ans, vivent avec le VIH, bien que le fardeau de l’épidémie continue à varier considérablement entre les pays et les régions», indique le rapport de l’Onusida.

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 » Les psychanalystes doivent écouter leurs patients et non dire la norme »

 par Caroline Thompson, psychanalyste et thérapeute familiale, service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent de la Pitié-Salpêtrière

 

 –Comment interprétez-vous cette « guerre des psys » qui a lieu autour de l’homoparentalité ?

Les psys se sont retrouvés un peu pris au piège par cette manie de concevoir les questions de société en termes de « pour ou contre ». Or, une des forces des psychanalystes, c’est d’avoir une position de retrait par rapport à l’alternative du « pour ou contre ».

Quand on écoute ce que nous dit un patient, on n’est pas pour ou contre, mais dans une neutralité par rapport au contenu de ce qu’il peut dire. On peut entendre des choses très choquantes, des propos racistes, sexistes ou des fantasmes d’une grande violence… On n’est pas là pour dire « Ce n’est pas bien » ou « C’est bien ».

C’est la spécificité de notre métier : ne pas être dans une norme. Les psys ont été attirés comme des aimants vers ce qu’ils considéraient être de leur ressort, à la fois le bien-être des enfants et la structure de la famille, et la manière dont cette structure mettait en place l’univers psychique et de l’enfant.

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Concubins : la dette de l’un n’engage l’autre que s’il a signé

 – Direction de l’information légale et administrative (Premier ministre)

 

Contrairement à un époux ou à une personne ayant conclu un Pacs, un concubin n’est jamais tenu au remboursement d’une dette contractée par l’autre s’il n’a pas lui-même signé le contrat.

C’est ce que vient de rappeler la Cour de cassation. Les faits sont les suivants : deux personnes vivent en concubinage. L’un des concubins contracte seul un prêt auprès d’une société de crédit. Suite à des impayés, l’organisme financier poursuit les deux concubins pour le paiement. Le tribunal d’instance les condamne tous deux solidairement au remboursement de la dette. Le jugement est cassé. Pour la Cour de cassation, un concubin n’est pas tenu au remboursement d’une dette contractée par l’autre s’il n’a pas lui-même signé le contrat. Et ce, même s’il avait connaissance de l’engagement pris par l’autre et en avait profité.

Il s’agit d’une jurisprudence constante : les dispositions du code civil qui prévoient la solidarité des époux en matière de dettes contractées pour l’entretien du ménage ou l’éducation des enfants, ne sont pas applicables aux concubins.

Si un époux passe seul un contrat qui a pour objet l’entretien du ménage ou l’éducation des enfants, son conjoint sera automatiquement engagé et pourra se voir réclamer la totalité de la dette.

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« L’humanité n’a cessé d’inventer de nouvelles formes de mariage et de descendance »

Maurice Godelier.

 

Maurice Godelier, directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales, est l’un des plus grands anthropologues français. Prix de l’Académie française, il a reçu la médaille d’or du CNRS en 2001 pour l’ensemble de son œuvre. Il est notamment l’auteur de Métamorphoses de la parenté (éd. Flammarion, 2010).

Les opposants au projet de loi sur le mariage homosexuel parlent d' »aberration anthropologique », qu’en pensez-vous ?

Cela n’a aucun sens. Dans l’évolution des systèmes de parenté, il existe des transformations mais pas des aberrations. Certes, on ne trouve pas, dans l’histoire, d’union homosexuelle et homoparentale institutionnalisée. On comprend pourquoi. Pendant des millénaires, la société a valorisé l’hétérosexualité pour se reproduire. Mais souvent l’homosexualité au sein des sociétés a été reconnue dans la formation de l’individu, en Grèce antique par exemple. J’ai vécu sept ans dans une tribu de Nouvelle-Guinée, les Baruya, où, pour être un homme, il fallait être initié. Les initiés vivaient en couple homosexuel jusqu’à 20 ans. L’homosexualité avait un sens politique et religieux. Mais la question des unions homosexuelles et de l’homoparentalité est une question moderne, qui ne s’est jamais posée auparavant.

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Etre père aujourd’hui ?

 par Jean GABARD

 

Dans la société patriarcale traditionnelle le père était le chef de la famille. Son rôle apparemment déterminé et indiscutable a été remis en cause radicalement par la « révolte contre le père » des années 1960. Un nouveau père est né. Après un demi siècle d’expériences diverses, pourtant, nombreux sont ceux qui s’interrogent encore sur la nouvelle place à donner à ce père dans la famille…

Pendant des millénaires et pratiquement dans l’ensemble des sociétés, alors même que le géniteur restait « incertus », le statut de père était connu et reconnu. L’homme identifié comme tel savait parfaitement le comportement qu’il devait adopter. Il lui suffisait d’appliquer ce qui lui avait été appris par ses parents et qui se transmettait de générations en générations. Les rôles de chacun étaient fixés et les règles nécessaires à la survie du groupe ne souffraient aucune discussion.

Avec la contestation de son autorité dite d’origine divine, la société toute entière a été transformée. L’autorité paternelle devenue insupportable a disparu au profit de l’autorité parentale : une autorité exercée par les pères et les mères dans l’intérêt de l’enfant ayant acquis des droits.

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Campus France fait fuir les étudiants étrangers qu’elle est censée attirer

Par Isabelle Rey-Lefebvre

 

Mauvais départ pour Campus France. Après deux mois d’activité, cette nouvelle agence, créée par le précédent gouvernement et dont l’objet est de promouvoir l’enseignement supérieur français dans le monde, multiplie les ratés dans l’accueil des étudiants étrangers. Ses prétentions financières et la qualité discutée de ses prestations, auxquelles s’ajoutent la politique restrictive de visas et les tracasseries administratives faites aux étudiants étrangers non européens, ne sont-elles pas plutôt en train de les faire fuir ?

Sur les 280 000 jeunes qui viennent suivre un cursus en France, près de 10 % perçoivent une bourse du gouvernement français, de leur pays d’origine ou de fondations et entreprises privées, comme Total ou Areva. A ces quelques 28 000 étudiants, Campus France propose, moyennant finance, des facilités : hébergement, couverture sociale et gestion de la bourse d’études, dont le montant est d’au minimum 600 euros par mois.

CHANTAGE AU VISA

« L’ambassade de France à Tripoli ne délivre plus, depuis des mois, de visas à nos étudiants au motif que mon gouvernement refuse de traiter avec la nouvelle agence Campus France.

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Faut-il choisir entre sauver la planète et sortir de la crise?

par Xavier Timbeau


 

–Il incombe à notre génération et aux suivantes de trouver un moyen de faire vivre décemment 10 milliards d’habitants sur une planète aux ressources et aux capacités finies de façon durable. Comme un niveau de vie décent suppose un mode de consommation plus proche de celui de nos sociétés occidentales que du dénuement d’une grande partie des habitants du monde, la tâche est immense et l’échec inacceptable. Tout cela impose de freiner le changement climatique, d’anticiper les chutes de rendements agricoles, de se préparer aux conséquences de la montée des mers, de s’adapter et de mettre un terme aux destructions de la biomasse et de la biodiversité ou de prendre en compte l’épuisement des ressources naturelles, qu’elles soient renouvelables ou non. La liste des contraintes est longue et ne s’arrête malheureusement pas à ces quelques exemples.

Pourtant, on oppose souvent la crise qui frappe les pays développés (la Grande Récession) à l’urgence environnementale, suggérant que la préoccupation éthique d’insérer la société humaine dans les limites imposées par son environnement est un luxe que l’on ne peut plus se permettre.

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Angela Merkel, nouveau Machiavel

Par Ulrich Beck, sociologue et philosophe allemand

 

–Nombreux sont ceux qui voient en la chancelière allemande la reine sans couronne de l’Europe. Quand on pose la question de savoir d’où Angela Merkel tient son pouvoir, on est renvoyé à l’une des caractéristiques qui définissent sa façon de faire : une habileté machiavélique.

Selon Nicolas Machiavel (1467-1529), premier penseur à se pencher sur la nature du pouvoir, le prince ne doit tenir sa parole donnée hier que si elle peut lui apporter des avantages. Si l’on transpose cette maxime à la situation d’aujourd’hui, cela donne : il est possible de faire aujourd’hui le contraire de ce que l’on a annoncé hier, si cela augmente les chances de gagner les prochaines élections. Les affinités politiques entre Merkel et Machiavel – le fameux modèle Merkiavel, comme je l’appelle – reposent en gros sur quatre composantes destinées à se compléter les unes les autres.

1. L’Allemagne est le pays le plus riche et économiquement le plus puissant de l’Union européenne. Dans l’actuel contexte de crise financière, tous les pays endettés dépendent de la bonne volonté des Allemands prêts à se porter garants des crédits nécessaires.

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Campagne 2012 pour l’élimination des violences envers les femmes

 


La blague machiste, la main aux fesses, la pub qui présente la femme comme objet sexuel,   le harcèlement, le viol… il y a bien un lien : le sexisme.
Une certaine vision de la femme, objet naturel de la convoitise sexuelle des hommes.
On ne peut plus prétendre combattre les violences faites aux femmes sans vouloir déconstruire ces visions du « machisme ordinaire ».

L’Union des Femmes de la Martinique vous invite
Le Mercredi 21 novembre à 18h
A l’Espace Jane Léro – 17 rue Lamartine – FdeF
Notre société au quotidien … Analyse et décryptage
Visible du 21 novembre au 15 décembre
Rencontre-débat autour du thème :
Hypersexualisation, pub sexistes, vidéos dégradantes,
quel impact sur les violences ?
Analyse et décryptage
Intervenant-es :
  • Laure Martin, journaliste : Quelle est l’influence des médias ?
  • Fred Galva et Cinthya Petit, psychologues : De la séduction à la soumission, la sexualisation précoce des filles

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Sociologie : Avis de parution Octobre 2012

 

En librairie

ACCUEILLIR L’ENFANT SOUS DE MEILLEURS AUSPICES
Association Nationale des Placements Familiaux
Comment en placement familial faire une place à l’enfant, prendre en compte ses parents et construire un cadre sécurisant pour développer le soin des liens ? L’ouvrage répond aux interrogations des professionnels de la protection de l’Enfance et aux familles d’accueil au regard de l’accélération du mouvement législatif dans ce domaine, notamment la loi du 5 mars 2007 énonçant l’objectif de travail de collaboration avec les parents.(12,5 euros, 112 p., octobre 2012) ISBN : 978‑2‑336‑00135‑7
EAN PDF : 9782296505490 EAN ePUB : 9782296983731
LES IDENTITÉS MULTIPLES
Joseph Aoun
Avec le développement de la mondialisation, de la technologie, la progression de l’immigration, des mariages mixtes… une nouvelle identité est née et se développe : l’identité multiple. Identités multiplesaborde les questions de codes culturels, du port du voile, du Blanc et du Noir, des accommodements raisonnables, de l’identité nationale, de l’immigration. Les porteurs d’identités multiples représentent presque la moitié de l’humanité. Voici une invitation à un regard plus ouvert, qui refuse l’uniformisation et le repli sur soi.

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L’éducation, ce grand corps malade

Par Gérard Courtois


  Le 9 octobre, dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne, François Hollande clôturait la concertation engagée durant l’été pour préparer la « refondation de l’école », cette promesse centrale de sa campagne. Et cette semaine, le ministre de l’éducation nationale consulte tous azimuts – enseignants, parents, collectivités locales, associations… – pour préparer une loi d’orientation et de programmation annoncée pour décembre.

Le président de la République a affiché son ambition : rien moins que réinventer un « projet éducatif », c’est-à-dire, « par définition, un projet de société ». Mais il n’a pas dissimulé la difficulté de la tâche : « Je n’ignore rien du scepticisme français, j’entends déjà les voix de ceux qui murmurent : encore une réforme. L’éducation nationale a, en effet, été échaudée. La France aussi. Que d’annonces ont été faites, aussi vite oubliées que solennellement formulées. »

On ne saurait mieux dire. Pour s’en convaincre, il suffit de consulter Légifrance et d’y rechercher la trace de la précédente loi d’orientation socialiste sur l’éducation, celle du 10 juillet 1989. Que reste-t-il, formellement, de cette « loi Jospin », à l’époque déjà considérée comme une refondation ?

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Appel pour un débat national sur les réparations liées à l’esclavage

Par Collectif


 



  En France, les réparations liées à l’esclavage demeurent un sujet tabou. Dans les Outre-mer et dans la société française dans son ensemble, les questions liées à l’esclavage sont encore source de colères, de ressentiments et de problèmes non résolus. La traite négrière est l’un des phénomènes qui ont le plus bouleversé l’humanité (conséquences démographiques, politiques, économiques, sociales, culturelles sur plusieurs continents). Elle a laissé des traces profondes et durables.
La question des réparations ne date pas d’hier. Beaucoup de gens l’ignorent, mais, après l’indépendance d’Haïti, les colons français ont exigé des réparations en invoquant le  » préjudice  » que leur faisait subir la liberté nouvelle conquise par les esclaves. En 1825, Charles X a donc envoyé une flotte de guerre de 14 navires. Pour éviter que son peuple ne retombe en esclavage, le président Boyer a alors « accepté » le tribut de 150 millions de francs-or imposé par la France (ramené ensuite à 90 millions grâce au « Traité de l’amitié » signé en 1838). Pour payer cette somme, le peuple haïtien a dû s’endetter jusqu’en 1946.

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