Par Hervé Glevarec, directeur de recherche CNRS
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Lecteur de l’œuvre de Lacan, je me pose depuis quelque temps cette question : le savoir psychanalytique, de type lacanien, n’est-il pas théoriquement bousculé par les nouvelles formes de filiation et de famille issues de la procréation médicalement assistée (PMA) ? Métaphore paternelle, Désir de la mère et Nom-du-père conviennent-ils encore quand il y a trois mères, deux pères, absence de père ou absence de mère ? Ces trois termes centraux dans la conception lacanienne du sujet humain sont-il indifférents à ces nouvelles configurations ? Ou, dit autrement, quel est le savoir que la psychanalyse possède qui l’autoriserait à caractériser un changement ou une permanence ? Disons ici que pour ce qui concerne la réalité du dispositif analytique ça ne change rien pour qui croit à l’inconscient, c’est-à-dire au désir inconscient.
Sans entrer dans des définitions de l’inconscient qui feraient sans doute désaccord, on peut s’en tenir à ceci que les psychanalystes tiennent le sujet humain pour divisé. Est-ce tout ? La psychanalyse a, bien entendu, quelque chose de plus que le sujet divisé (l’inconscient qui le divise), elle a un savoir qui concerne la filiation, qui n’est par exemple pas celui de la socialisation (les parents transmettent leur culture aux enfants).