— Par Stéphanie Maupas —
En plus de dix ans d’existence, l’institution de La Haye a mené huit procédures, toutes sur le sol africain.
Le président de l’Union africaine accuse la Cour pénale internationale de mener une » sorte de chasse raciale « , tandis que de plus en plus d’observateurs pointent les approximations des enquêteurs.
La Haye, correspondance
La Cour pénale internationale, née dans le sillage de tribunaux chargés de statuer sur les crimes de masse en ex-Yougoslavie, au Rwanda et en Sierra Leone dans les années 1990, n’a mené de procédures que contre des suspects africains. L’accusant de racisme, l’Union africaine envisage, en réaction, de se doter de sa propre cour.
L’accusation était retentissante. C’était le 27 mai, au terme du sommet marquant les 50 ans de l’Union africaine (UA). Pendant trois jours, les Etats avaient planché sur la meilleure stratégie pour contrer les poursuites engagées par la Cour pénale internationale (CPI) contre le président du Kenya, Uhuru Kenyatta, fraîchement élu, lorsque le président en exercice de l’UA et premier ministre d’Ethiopie, Hailemariam Desalegn, a accusé la Cour de mener » une sorte de chasse raciale » contre les Africains.