Catégorie : Sciences Sociales

« C’est l’argent qui pourrit jusqu’à la conscience des hommes »

— Par Georges Erichot, secrétaire général du Parti communiste martiniquais (PCM) —

Jérôme Cahuzac, l’un des ministres les plus influents du gouvernement socialiste vient d’être emporté par un formidable scandale politico-financier qui ébranle jusqu’aux fondements mêmes de l’Etat. En effet, l’homme qui dirigeait l’administration fiscale et était chargé de lutter contre la fraude se trouvait être lui-même, depuis plus de vingt ans, un fraudeur qui a fini par avouer avoir organisé une évasion fiscale de grande ampleur en cachant des sommes énormes dans les paradis fiscaux, avec la complicité des banques.
De plus la grande presse internationale vient de révéler avec fracas des évasions fiscales considérables organisées par des banques (par exemple BNP Paribas, Crédit agricole), par des patrons d’entreprises et par des personnalités politiques vers des paradis fiscaux.
Ces nouveaux scandales financiers provoquent la colère et l’indignation. Ils alourdissent le discrédit qui pèse sur le gouvernement. Ils illustrent, une fois de plus, les liaisons dangereuses pour la démocratie de la proximité entre certains hommes politiques et la haute finance.

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Le mirage du mariage pour tous

– Par Michel Herland –

La nouvelle loi française ouvrant le mariage aux homosexuels fait l’objet d’un affrontement passionné entre des anciens qui n’imaginent pas autre chose que le maintien d’une tradition, il est vrai solidement établie, suivant laquelle il ne saurait y avoir de mariage qu’entre un homme et une femme – et des modernes qui, mettant en avant l’idéal d’égalité, revendiquent pour les couples homosexuels le droit de se marier et d’avoir des enfants, tout comme les couples hétérosexuels.

Les anciens, cependant, s’appuient rarement sur la tradition de manière explicite ; ils mettent en avant plus volontiers l’intérêt des enfants. Ces derniers auraient absolument besoin d’un référent paternel et d’un référent maternel pour s’épanouir.

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Mariage pour tous : les antis et l’opposition se déchaînent

 

 

Deux jours après l’adoption au Sénat du projet de loi sur le mariage entre personne du même sexe et l’annonce par le gouvernement d’avancer au 17 avril le passage en deuxième lecture à l’Assemblée nationale du texte de loi, l’opposition dénonce un « passage en force » et parle de « coup d’État » l’accélération de son réexamen au Palais Bourbon, les opposants au mariage pour tous quant à eux durcissent leurs actions.

La décision du gouvernement de soumettre les articles restant en discussion dès mercredi prochain et non fin mai comme initialement prévu a provoqué la colère des opposants au mariage pour tous et de l’opposition. Le président de l’UMP Jean-François Copé a dénoncé « la volonté délibérée du gouvernement de passer en force au Parlement », tandis que le député UMP Hervé Mariton a évoqué un « coup d’État ». Le député UMP Philippe Gosselin a pour sa part mis en garde contre « une guerre civile ». Le chef de file des députés UMP, Christian Jacob, a estimé vendredi que « le président de la République prend le risque d’une confrontation violente avec les Français »

La présidente du Parti démocrate-chrétien (PCD, associé à l’UMP) Christine Boutin a estimé samedi sur ITélé que François Hollande et Jean-Marc Ayrault seraient « responsables » des « débordements » qui pourraient survenir en cas de maintien du texte.

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Venezuela : Maduro d’extrème justesse!

Nicolas Maduro, l’héritier désigné de Hugo Chavez, a gagné l’élection présidentielle d’une courte tête dimanche: 50,66%, selon le premier décompte annoncé par le Conseil électoral national (CNE) . «Nous avons un triomphe juste, légal, constitutionnel et populaire», a déclaré le chef d’Etat par intérim du Venezuela, à l’issue de sa victoire.

Son rival, Henrique Capriles, a rapidement refusé de reconnaître sa défaite, avant le recomptage de tous les suffrages. «Nous n’allons pas reconnaître un résultat avant que chaque bulletin des Vénézuéliens ne soit recompté, un par un», a déclaré le candidat de l’opposition, lors d’une conférence de presse.

Si le résultat est confirmé, c’est presque un échec compte tenu des conditions dans lesquelles s’est déroulée cette élection: le décès de Hugo Chavez avait plongé le pays dans une ferveur chaviste qui empêchait le candidat de l’opposition, Henrique Capriles, de dérouler son programme.

Nul doute que cette courte victoire va donner lieu à des contestations de la part de l’opposition. Les jours qui viennent risquent d’être très tendus dans le pays. Ce résultat fragilise aussi grandement la position de Nicolas Maduro au sein du camp chaviste et montre qu’il ne tient pas le parti.

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Les rayons vides du Venezuela

Le pays est exsangue, et l’enjeu de l’élection de dimanche est aussi de choisir entre une économie rentière, redistributive et sociale, ou libérale et productive.

De [l’] envoyée spéciale [ du Point] à Caracas, Claire Meynial

Le sourire fatigué traduit tout de même un amusement attendri devant l’ignorance de l’étranger. Du sucre ? « No hay. » De la farine de blé ? « No hay. » Du papier toilette ? « No hay », pas plus que tout ce qui y ressemble, serviettes en papier ou essuie-tout. « Il n’y a pas » non plus de riz. En revanche, la jeune femme qui passe la serpillière dans ce supermarché d’un quartier chic de l’est de Caracas indique la farine de maïs pour les arepas, ces crêpes épaisses qui constituent la base de l’alimentation au Venezuela. Ce soir, les seuls rayons qui resteront bien garnis seront ceux des boissons alcoolisées : la prohibition s’applique jusqu’au 15 avril, lendemain de la présidentielle.

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« Moraliser la vie politique » ou repenser les relations sociales

— par Robert Sae —

En prétendant, qu’une publication de patrimoine, qu’une loi de plus ou qu’un référendum seraient de nature à moraliser la politique, les « Outrés » et les « Meurtris » ne sont pas moins menteurs que le sieur Cahuzac. On voudrait nous faire croire que l’individu en question ne serait qu’une tache incongrue sur le blanc manteau d’une République exemplaire. Or, le mensonge est le moteur d’un système organisé afin que les commandes de la société soient solidement tenues par les détenteurs des capitaux.

Au plan économique, il a pour nom «libéralisme». Entre les mains des lobbies de l’agroalimentaire ou des laboratoires pharmaceutiques, à coups de pots de vin et de dessous de table, le mensonge devient crimes sanitaires.

Au plan politique, il à pour nom « démocratie représentative».Entre les mains des bénéficiaires de financements occultes, à coups de désinformation de manipulation médiatiques, le mensonge se mue en austérités assassines. 

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Des mensonges d’Etat

— Par SERGE HEFEZ psychiatre, psychanalyste. —

Dans cette immense révolution des valeurs que représente le passage à nos sociétés individualisées, notre référent ultime n’est-il pas l’Individu tout-puissant, contenant en lui-même l’humanité entière, incarnation de l’autonomie absolue ? Ne nous étonnons donc pas de voir fleurir ces dernières années toutes ces personnalités de droite comme de gauche doper le règne de l’individualisme, le culte de l’ego, le sentiment d’impunité, la fascination pour la puissance et l’argent. Elles savent utiliser leur mandat pour le convertir en jubilé ininterrompu, en ivresse d’elles-mêmes, en carburant pour mieux désirer et être désirées. Elles sont loin d’être les plus nombreuses, mais leur pouvoir de séduction n’en finit pas de nous ensorceler. Il suffit, pour qu’elles s’épanouissent, qu’aucune autorité ne vienne les limiter et les border.

Leur désir tient lieu de vérité, la cour des courtisans et des communicants qui les entoure galvanise leur toute-puissance, et l’exercice du pouvoir devient l’épreuve exquise de la tentation. La plupart du temps clivées entre la figure idéalisée et irréprochable à laquelle elles rêvent de s’identifier, et une autre partition raturée d’une multitude de mensonges, de bassesses et de faux-semblants, elles dépensent une énergie considérable à rassembler les morceaux d’elles-mêmes en un tout cohérent.

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Génération Y… Les empêcheurs de travailler en rond

— Par Guillemette Faure —

C’est l’histoire de la directrice d’une agence de pub qui a voulu secouer un de ses salariés âgé de 28 ans pour qu’il accepte d’arriver au bureau avant 11 h 30 et qui s’est vu répondre : « C’est pas de ma faute, c’est mon biorythme. » C’est l’histoire de la responsable d’un magasin de luxe qui a trouvé son employé affalé dans un fauteuil en vente, un café à la main et a entendu : »Ben quoi, je suis en pause. » C’est l’histoire de la responsable des ressources humaines d’une grande entreprise de bâtiment à laquelle un jeune conducteur de travaux a demandé de cesser de prélever de sa paie les cotisations retraite, avec cet argument : « La retraite, ça ne m’intéresse pas. » Des anecdotes déversées par chariots dans les formations au « management intergénérationnel », voire plus explicitement intitulées « Apprendre à manager la génération Y ». Autrement dit, les moins de 30 ans (lire l’encadré).

« Comme dans « Super Nanny », les dirigeants font appel à des personnes extérieures pour élever leurs enfants », blague à moitié Christine Charlotin, du cabinet Openmind Conseil, qui intervient dans toutes sortes d’ entreprises, de Hermès à Eiffage.

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«Le recul des valeurs judéo-chrétiennes favorise le mensonge»

— Interview de Michel Fize, sociologue —

Comptes dissimulés de l’ex-ministre du Budget Jérome Cahuzac, mensonge et plagiats de Gilles Bernheim, le mensonge est-il devenu partie intégrante de la vie publique ? «Les tentations d’y recourir sont de plus en plus grandes», explique le sociologue Michel Fize au Figaro.

LE FIGARO – Pourquoi mentons-nous et qu’espèrons-nous en tirer?

Miche Fize – Il existe plusieurs types de mensonges. Nous mentons parfois par compassion, quand par exemple nous apprenons qu’un de nos proches est atteint d’une maladie incurable, nous pouvons être tenté de lui cacher la vérité. Nous pouvons aussi mentir par faiblesse, ou par simple souci de gagner du temps, quand la vérité parait trop longue ou trop compliqué à expliquer. Certains mentent aussi car ils ne peuvent pas faire autrement, comme certains voleurs sont amenés à le faire pour vivre: c’est le cas par exemple d’une personne sans aucune ressource qui enjolive son CV pour décrocher un poste. Mais la plupart du temps, nous mentons pour cacher des vérités qui pourraient nous causer des désagréments, pour éviter la sanction comme dans le cas de Jérome Cahuzac ou par intérêt dans le cas de Gilles Bernheim.

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Bisphénol A : l’Anses confirme les risques potentiels pour la santé

Dans un communiqué du 9 avril 2013, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) confirme les risques potentiels pour la santé d’une exposition au bisphénol A.

L’avis de l’Anses confirme les effets sanitaires du bisphénol A en particulier pour la femme enceinte (risques potentiels pour l’enfant à naître). Selon l’Anses, l’alimentation contribue à plus de 80 % de l’exposition de la population. Les principales sources d’exposition alimentaire sont les produits conditionnés en boîtes de conserve. L’Agence a également identifié l’eau distribuée en bonbonnes de polycarbonate comme une source conséquente d’exposition au bisphénol A. Enfin, les travaux ont également conduit à identifier d’autres situations d’exposition, notamment liées à la manipulation de papiers thermiques (tickets de caisse, reçus de cartes bancaires…), en particulier dans un cadre professionnel.

Depuis le 1er janvier 2013, la mise sur le marché à titre gratuit ou onéreux de tout conditionnement comportant du bisphénol A destiné à entrer en contact direct avec des denrées alimentaires pour les nourrissons et enfants en bas âge est interdite. Cette interdiction doit s’étendre à l’ensemble des conditionnements à usage alimentaire au 1er janvier 2015 (loi du 24 décembre 2012).

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L’économie dans sa tour d’ivoire

— Par Jean-Marie Harribey et Dominique Plihon Membres des Économistes atterrés —

Il faut le dire d’emblée, l’économie enseignée à l’université fut historiquement plutôt favorable aux idées confortant les positions sociales et l’ordre bien établis. Mais l’avènement du capitalisme néolibéral approfondit cette tendance jusqu’à un point caricatural. Toute pensée dissidente ou simplement distante par rapport à la théorie libérale néoclassique fut écartée : le keynésianisme fut relégué dans les placards lorsque la dérégulation financière s’imposa et tout le marxisme fut banni en même temps que s’écroulèrent le mur de Berlin et les pays prétendument socialistes.
Le seul paradigme admis est celui du calcul individuel optimisateur, des anticipations rationnelles, du marché meilleur allocateur des ressources en face d’un Etat forcément improductif et gaspilleur : ainsi, la prospérité et le bien-être étaient promis à l’humanité entière si les capitaux pouvaient circuler sans entraves, des places financières aux sweatshops (ateliers de misère) en passant par les paradis fiscaux, au bénéfice des actionnaires. Tous les économistes bien en vue et bien en cour se mirent à justifier les privatisations, le recul des services publics, de la protection sociale et du droit du travail.

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Déficit linguistique de l’enfant et situation de la famille en Martinique

–-  Par George Huyghes des Étages —

 Au cours de plus de 30 ans d’exercice de la psychologie à Fort- de – France (en cabinet

privé et pendant plusieurs années en association à des orthophonistes et des rééducatrices en psychomotricité) et après le traitement statistique des données que constituent les résultats aux tests accumulés depuis tant d’années, j’ai pu  constater que la plupart des enfants qu’on m’amène pour difficultés scolaires souffrent d’un important déficit  verbal.

Ce déficit – en l’absence de tout trouble auditif  et quel que soit le milieu social d’origine –  porte électivement sur les connaissances acquises (vocabulaire et information). La grande majorité de ces enfants ont des capacités intellectuelles normales et même  « très supérieures » ( à mon avis, beaucoup de petits martiniquais peuvent être considérés comme surdoués : ils obtiennent des scores très élevés aux épreuves de raisonnement tant verbal que pratique mais leurs potentialités restent inexploitées car la plupart d ‘entre eux n’ont à leur disposition qu’un nombre restreint de mots et d’informations pour  comprendre ce qu’on leur dit ou ce qu’ils lisent et pour s’exprimer.)

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Naître ou ne pas naître fille en Inde

— Par MARIO CIFALI Psychanalyste et écrivain —

Qu’il s’agisse du rejet des veuves ou de leur suicide, du mariage forcé des enfants, de l’infanticide ou du viol mortel, dans maintes situations les femmes indiennes sont brutalisées par une seule et même politique relationnelle.

A la différence de Montaigne, je ne peux soutenir : «Il n’y a rien de barbare et sauvage en cette nation, sinon que chacun appelle barbarie ce qui n’est pas de son usage.» Connaître les us et coutumes d’un peuple ne signifie pas accepter ses violences. Où que ce soit, la barbarie n’est pas justifiable sous couvert de croyance. Entendre que la vie doit être martyrisée, parce qu’ainsi elle donne accès à la félicité de l’au-delà, glace le sang. «Souffre et meurs ici bas, tu bénéficieras des béatitudes de l’autre monde» : cette parole d’un traditionaliste indien en dit long. Elle appelle la réplique : «Pourquoi ne meurs-tu pas à l’instant ?» En Inde, l’esprit déifiant qui tourmente les hommes, les femmes et les enfants est souverain. En lui, un imaginaire, mâtiné de superstitions, décide des conduites des individus.

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L’inquiétante résurgence des théories de la race

— Par Bernadette Hétier et Pierre Mairat, coprésidents du Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les peuples (MRAP). —

Bernadette Hétier et Pierre Mairat, coprésidents du Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les peuples (MRAP) mettent en exergue « la gangrène de la racialisation du discours qui affecte aussi certains secteurs communautaires, et c’est là un fait nouveau ». Ils en appellent « au législateur pour que la proposition de retirer le mot race de la Constitution soit retenue ».

 Leur tribune:

« Le racisme peut se définir par la multiplication de propos ou d’actes stigmatisant telle ou telle catégorie de la population, par des rapports de domination inscrits dans une histoire liée ou non à la colonisation, par la relégation sociale, les discriminations, par un statut de citoyen de seconde zone, par des contrôles policiers, etc.

Mais il peut s’exprimer aussi dans un corps de doctrine racial. Les théories racistes peuvent, selon les contextes, se propager à l’ensemble de la société et doivent être combattues et dénoncées clairement et fermement. Le combat du Mrap contre le discours racial d’extrême droite ou de droite extrême est connu.

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Que cache l’assistance sexuelle aux handicapés ?

Cette proposition renforce l’ordre établi 
par la domination masculine

— Par Anne-Cécile Mailfert 
et Julie Muret, porte-parole, 
et Claire Serre-Combe, 
militante d’Osez le féminisme. —

La société prend enfin conscience que les personnes handicapées, tout comme les valides, ont une sexualité et une vie affective. Mais le débat se focalise sur des cas individuels extrêmes, souvent des hommes, avec plusieurs handicaps physiques et/ou moteurs lourds, qui ne sont pas forcément représentatifs de la situation des personnes handicapées. Celui qu’on donne à voir en ce moment sur nos écrans de cinéma : The Session, de Ben Lewin, ou le documentaire Sexe, amour et handicap, de Jean-Michel Carré, ou encore Hasta la Vista, de Gilles De Schrijver, mettent en scène des personnages masculins lourdement handicapés, à la recherche d’une sexualité qu’ils estiment ne pouvoir trouver que dans le recours à une tierce personne, de préférence prostituée. Ils popularisent l’idée que la sexualité des personnes handicapées est forcément impossible autrement.

Cette sexualité est bien souvent taboue. Les professionnels se sentent mal à l’aise face à cette question, l’éducation à la sexualité est encore moins faite qu’ailleurs, les familles acceptent mal que leur enfant handicapé grandisse et s’émancipe également dans sa vie affective et sexuelle.

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La vraie Église des pauvres

 — Par Michael Löwy Sociologue franco-brésilien. Directeur de recherche émérite au CNRS. —

Le pape François entend être du côté des plus faibles. Née comme lui en Amérique du Sud, la théologie de la libération portait ce message. Fera-t-il le choix de s’en inspirer ?

Le premier pape latino-américain, François, semble vouloir se distinguer des idées et des pratiques de son prédécesseur, en se référant à saint François d’Assise et en mettant la pauvreté au centre de son pontificat. Pour être comme elle d’origine sud-américaine, est-il proche de la théologie de la libération ? Il est permis d’en douter…

Ce qu’on désigne habituellement par théologie de la libération – un corpus de textes produits depuis 1971 par des figures comme Gustavo Gutierrez, Hugo Assmann, Frei Betto, Leonardo Boff, Pablo Richard, Enrique Dussel, Jon Sobrino, Ignacio Ellacuria, pour ne citer que les plus connus – n’est que l’expression intellectuelle et spirituelle d’un vaste mouvement social, né au moins une dizaine d’années plus tôt, qui se manifeste à travers un réseau serré de pastorales populaires (de la terre, ouvrière, urbaine, indigène, de la femme), de communautés ecclésiales de base, de groupes de quartier, de commissions justice et paix, de formations de l’Action catholique, qui ont assumé de façon active l’option préférentielle pour les pauvres.

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Ou sé ich ki moun, Sa ki papaw ?

 « Quelques mots écrits pour dire psy » —Par Victor Lina —

L’enfant arrivant sur la scène du monde est d’abord un étranger.

L’enfant est un étranger que l’on naturalise, c’est un inconnu que l’on reconnaît, c’est une énigme que l’on est conduit à résoudre, car si la mère accouche de l’enfant, l’enfant amène la question : de qui ? La question du père.

En 1981, Dany DUCOSSON, psychiatre guadeloupéenne évoque le rapport de l’enfant et de la loi dans la revue CARE à travers son article « La Mère et la Loi ». A partir de préalables socio-historiques, l’auteur souligne certaines conditions ayant pu déterminer un type singulier de rapport du sujet à la loi par l’intermédiaire maternel. Partant de son expérience clinique auprès de familles en Guadeloupe, elle souligne que « s’il y a eu évacuation du père réel, il n’y a pas de relation mère-enfant excluant totalement le père au nom d’une loi édictée par la mère, fixant les interdits en fonction de ses désirs à elle. Le père est toujours présent dans le discours de la mère, le cherchant là où il n’est pas, là où elle et l’enfant ne peuvent rencontrer que le maître.

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L’OCDE met en garde la zone euro contre l’austérité

La mauvaise conjoncture européenne implique « de ne pas respecter les objectifs de déficit nominal » selon l’organisation qui appelle à ne pas durcir l’austérité.

L’OCDE a appelé l’Europe à ne pas durcir ses politiques d’austérité tout en poursuivant les engagements actuels en faveur d’un assainissement budgétaire structurel.
Sur le même sujet

» L’OCDE prévoit 0,1% de croissance pour la France en 2013

L’OCDE a appelé jeudi 28 mars la zone euro à faire preuve de plus de souplesse dans la réduction des déficits et à s’abstenir de prendre de nouvelles mesures de rigueur budgétaire pour l’instant même si cela « implique » de « ne pas respecter » les objectifs chiffrés.

Dans son « évaluation intérimaire » pour les pays riches du G7, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) estime que le rebond de la croissance au premier semestre 2013 est plus fort que prévu aux Etats-Unis, au Japon et en Allemagne, tandis que la France et l’Italie, en stagnation ou en récession, semblent faire encore moins bien qu’escompté.
Le Japon et les Etats-Unis font mieux que prévu

« L’économie mondiale a connu un nouvel accès de faiblesse à la fin de 2012, mais l’activité se redresse actuellement dans nombre de grandes économies », estiment les auteurs du rapport.

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L’islamisation est un mythe

— Par Raphaël Liogier (politologue) —

Contrairement aux apparences le débat autour de l’affaire dite Baby Loup relative au licenciement d’une employée de crèche ayant refusé de retirer son voile au travail, ne porte pas sur la défense de la laïcité. Si c’était le cas personne ne serait étonné que la Cours de cassation, sensée juger strictement en droit, ait cassé les décisions précédentes du juge du fond qui violait objectivement la liberté d’expression, en l’occurrence la liberté d’expression religieuse.

Rappelons qu’il s’agit en l’espèce d’un simple foulard, qui ne masque en rien le visage. Alors pourquoi un tel scandale presque unanimement reconnu, de droite à gauche, au point que le ministre de l’intérieur Manuel Vals sorte même de sa réserve en pleine séance du Parlement. Au point que l’on projette déjà une loi pour nous préserver du désastre, tandis qu’un sondage BVA affirme que plus de 80 % des français souhaiteraient une interdiction s’appliquant à l’ensemble des entreprises privées et des lieux accueillant le public.

Le débat est en réalité nourri par le sentiment de faire face à une catastrophe imminente qu’il faudrait à tout prix éviter, au prix même de la violation des droits de l’homme.

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Les stéréotypes garçons-filles s’imposent dès la crèche

— Judith Duportail —

L’Inspection générale des affaires sociales (Igas) a remis ce jeudi un rapport à Najat Vallaud-Belkacem qui explique qu’avant 3 ans, les enfants sont déjà assignés à des rôles en fonction de leur sexe.

Jolies princesses contre superhéros. Dès la crèche, les enfants sont incités à se conduire en fonction des stéréotypes sexués, selon un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) remis ce jeudi à la ministre du Droit des femmes, Najat Vallaud-Belkacem. Les jouets proposés aux enfants, les compliments différents qui leur sont faits, les attitudes qu’on leur demande d’adopter sont autant d’incitations invisibles, expliquent les auteurs, qui s’étaient vus chargés de cette mission par la ministre il y a trois mois. Najat Vallaud-Belkacem va maintenant «étudier avec attention» ce rapport avant de prendre d’éventuelles décisions.

A partir des observations menées, les auteurs ont constaté que “les petites filles sont moins stimulées, moins encouragées dans les activités collectives tandis que leur apparence est davantage l’objet des attentions des adultes”. A l’inverse, «les préoccupations pour les activités physiques sont plus prononcées quand il s’agit des garçons».

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Sociologie : les avis de parution de mars 2013

 

 

L’ÉCOLE ET LA FAMILLE DANS LES MILIEUX POPULAIRES AU BRÉSIL

Discours parental et apprentissages scolaires
Cristiane Regina Arns de Oliveira
Ce que pensent les parents de l’école et de l’impact de la réussite scolaire sur la qualité de vie future des individus joue-t-il un rôle sur la trajectoire scolaire des enfants ? Les propos de parents d’élèves en situation d’échec ou de réussite dans les milieux populaires d’une ville du sud au Brésil ont été recueillis puis comparés afin de faire émerger « le discours parental sur l’école ». Cet ouvrage dessine les contours du programme d’intervention Ciranda de Pais, mis en oeuvre avec succès au Brésil.(Coll. Recherches Amériques latines, 29 euros, 294 p., mars 2013) EAN : 9782336007052
EAN PDF : 9782296530461  EAN ePUB : 9782336660134

FRAGMENTS POUR UNE SOCIOLOGIE EXISTENTIELLE (TOME 1)
Théories et concepts
Marcel BOLLE DE BAL
Une sociologie existentielle ? Pour quoi faire ? Surtout pour aborder sociologiquement les dimensions cruciales de l’existence humaine : la naissance, la vie, les émotions, la croissance, l’amour, la mort… en étroite collaboration avec les sciences voisines que sont la psychologie et la philosophie.

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Pourquoi sodas et yaourts sont-ils plus sucrés en outre-mer ?

— Par Marie Piquemal —

Aux Antilles, un soda orange contient 42 % de plus de sucre que le même soda en métropole.


Une proposition de loi débattue ce mercredi vise à remettre un peu d’ordre dans la quantité de sucre et les dates de péremption de certains produits distribués dans les collectivités d’outre-mer.
Par MARIE PIQUEMAL

Outre-mer, une partie des yaourts ont des dates de péremption deux fois plus longues qu’en métropole, comme ça, sans véritable justification. Autre anomalie : certains aliments, pourtant vendus sous la même étiquette, contiennent beaucoup plus de sucres ajoutés selon que vous l’achetiez à Pointe-à-Pitre ou à Toulouse.

Une proposition de loi socialiste, au menu des députés ce mercredi, vise à remettre enfin de l’ordre. Une première mouture du texte avait été défendue en octobre 2011 par l’actuel ministre de l’outre-mer, Victorin Lurel, alors député de Guadeloupe. Elle avait été repoussée de justesse à l’Assemblée par 199 voix contre 190 sur fond de bisbilles politiciennes.

Ce nouveau texte devrait, lui, être adopté sans trop de difficulté, assure la députée PS de Guadeloupe Hélène Vainqueur-Christophe, rapporteure du texte.

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Nous sommes conditionnés à préférer certains aliments

— Par Jean-Louis Lambert,
Sociologue des pratiques alimentaires —

Les députés examinent ce mercredi un projet de loi visant à rétablir l’équité en matière d’alimentation entre l’outre-mer et la métropole, notamment sur la teneur en sucre. En effet, les produits vendus en outre-mer contiennent souvent nettement plus de sucre que dans l’Hexagone. Pourquoi ? Et surtout, une loi peut-elle vraiment changer les choses ? Explications de Jean-Louis Lambert, sociologue des pratiques alimentaires

L’être humain a un goût inné pour le sucre. C’est une saveur qu’il apprécie et ce dès sa naissance. Mais en outre-mer s’ajoutent des facteurs historiques qui expliquent la plus grande présence du sucre dans l’alimentation. C’est devenu au fil du temps une habitude et comme toutes les habitudes, et plus encore quand elles sont alimentaires, il est difficile de s’en défaire.

 

Nous sommes conditionnés à préférer certains aliments

 

Les terres d’outre-mer ont été pendant des siècles des lieux de production de sucre. Quand des êtres humains se trouvent dans un environnement qui met à leur disposition un aliment, ils s’habituent à le consommer dès le plus jeune âge.

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L’essentiel sur la réforme des rythmes à l’école primaire

L’objectif de la réforme : mieux apprendre et favoriser la réussite scolaire de tous

 Depuis la mise en place de la semaine de quatre jours en 2008, les écoliers français ont le nombre de jours d’école le plus faible des 34 pays de l’OCDE : 144 jours contre 187 jours en moyenne. Ils subissent de ce fait des journées plus longues et plus chargées que la plupart des autres élèves dans le monde.

 Selon les scientifiques spécialistes des rythmes de l’enfant, cette extrême concentration du temps est inadaptée et préjudiciable aux apprentissages. Elle est source de fatigue et de difficultés scolaires.

 La réforme des rythmes scolaires conduira à mieux répartir les heures de classe sur la semaine, à alléger la journée de classe et à programmer les séquences d’enseignement à des moments où la faculté de concentration des élèves est la plus grande.

 Elle permettra une meilleure articulation des temps scolaire et périscolaire et s’accompagnera d’une prise en charge des élèves jusqu’à 16h30 au moins.

 Les élèves pourront accéder à des activités sportives, culturelles, artistiques qui contribueront à développer leur curiosité intellectuelle et à renforcer le plaisir d’apprendre et d’être à l’école.

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La Galléria : publicité sexiste encore et toujours !

 

 

Voilà,  comme chaque année « les belles plantes » étaient à la Galléria…Une jeune femme, une « belle plante » a illustré les affiches publicitaires qui annonçaient l’événement commercial. Ils nous embêtent !

Mais, qu’en pensent les gens ? Beaucoup partagent et repartagent la photo, la trouvant très belle et dans les  discussions autour de nous, notamment avec des jeunes, nous entendons que « nous allons trop loin, que  LA PHOTO EST TRES BELLE et fait preuve de créativité artistique, … »

Mais dans notre société mercantile, le regard est conditionné, alors il faut détricoter ces stéréotypes et réveiller l’esprit critique. Même si elle est artistique, et qu’il s’agit de fleurs, la photo est encore une invitation à acheter avec une femme comme support. Et on la compare à une plante, c’est-à-dire qu’on l’invite à être belle, seulement belle …

Nous ressortons donc notre propre photo, notre montage parodique et critique : un homme parmi les fleurs.

Eh oui :  les belles plantes sont à la G…   Pourquoi pas lui ? Un homme n’est-ce pas aussi beau ?  Pourquoi les goûts de la moitié de l’humanité devraient-ils  toujours être sacrifiés ?!

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