— Par Alice Géraud —
Les institutions juives et les Français d’outre-mer signent ensemble un mémorandum contre la concurrence mémorielle, fonds de commerce de Dieudonné.
C’était avant que l’on invente le concept de concurrence mémorielle. En 1685, dans son article premier, le Code noir, réglementant la traite négrière dans les îles françaises, enjoignait les officiers du roi à «chasser hors de nos îles tous les Juifs qui y ont établi leur résidence». Ces derniers n’étant pas habilités à jouir du privilège de l’exercice de la traite. Ou comment rassembler en un seul document officiel ces deux haines de l’autre que sont la négrophobie et l’antisémitisme. «Quand vous entendez dire du mal des juifs, dressez l’oreille, on parle de vous», préviendra trois siècles plus tard Franz Fanon à l’attention des Antillais.
Un Mémorial contre l’esclavage