Catégorie : Sciences Sociales

Mumia Abu Jamal : « Les couloirs de la mort doivent disparaître ! »

— Propos recueillis par Rodolf Etienne —

mumia_abu_jamal-325Mumia Abu Jamal est né le 24 avril 1954 à Philadelphie (Pennsylvanie), journaliste, écrivain et militant afro-américain. Il a été condamné en 1982 à la peine de mort pour le meurtre de Daniel Faulkner, un policier de Philadelphie. Une mobilisation internationale a eu lieu en faveur de sa libération. Il est devenu un symbole pour beaucoup d’opposants à la peine de mort.
Le 9 décembre dernier, pour marquer l’anniversaire de l’emprisonnement de Mumia Abu Jamal, une série de manifestations étaient réalisées dans le cadre d’une campagne intitulée « Bring Mumia Home – Ramenez Mumia à la maison » , lancé par plusieurs organisations de soutien à Mumia Abu Jamal. Dans leurs discours ces organisations déclarent : « Demandons au Ministre de la Justice, Eric Holder, de reconsidérer le dossier de Mumia Abu-Jamal et au Gouverneur Tom Corbett de procéder à sa libération immédiate en raison du fait que sa condamnation à mort a été jugée contraire à la loi en 2011 et qu’il est malgré tout condamné à la prison à vie pour le meurtre présumé du policier Daniel Faulkner en 1981 à Philadelphie ».

→   Lire Plus

Brûlée vive par son ex-compagnon

—Par Rita Bonheur, Présidente de l’UFM —

Toutes et tous solidaires pour condamner cet acte barbare !
violence_faite_auxfemmes-32C’est avec horreur et révolte que nous apprenons l’agression sauvage contre une femme qui a eu lieu ce lundi au François. Une nouvelle fois, un homme s’est attaqué à son ex-compagne et l’a immolée par le feu. Un acte de barbarie inqualifiable, gratuit, que rien ne peut justifier. Une nouvelle fois, une femme est victime de la violence domestique et se retrouve dans un état critique, parce qu’elle est une femme qui a pensé avoir le droit de décider de sa vie.
Une nouvelle fois, cet acte se veut un signal de peur pour toutes les femmes qui voudraient croire qu’elles n’ont pas le droit de se séparer de leur conjoint…violent ou non !
Nous ne pouvons pas continuer à assister, impuissant-es, à ces drames atroces, voire ces tueries et nous contenter de recenser et pleurer les mortes et les handicapées à vie.
Pour les bourreaux, passivité et silence valent complicité, approbation et même encouragement à continuer.
Nous pouvons manifester notre colère et notre condamnation de tels actes inqualifiables par une chaine de solidarité.

→   Lire Plus

Inégalités : 1% des plus riches détiennent près de la moitié des richesses mondiales

oxfam-750

Des logements destinés aux classes moyennes les plus aisées sont érigés face aux communautés vivant dans la précarité des bidonvilles de Lucknow, en Inde. Photo : Tom Pietrasik/Oxfam

Documents à télécharger : Le rapport « En finir avec les inégalités extrêmes » – –

Les inégalités économiques se sont amplifiés rapidement dans la plupart des pays depuis le début de la crise, a dénoncé ce lundi l’ONG Oxfam dans un rapport publié à la veille de l’ouverture du Forum économique mondial de Davos, le rendez-vous planétaire des capitalistes.

Ainsi, près de la moitié des richesses mondiales (46%) sont aujourd’hui détenues par 1% de la population, selon le rapport de l’ONG Oxfam intitulé En finir avec les inégalités extrêmes (à consulter ci-dessous), qui rappelle que les 85 personnes les plus riches possèdent autant que la moitié la plus pauvre de la population. La richesse de ces 1% s’élève à 110 trillions de dollars soit 65 fois la richesse totale de la moitié la moins riche de la population mondiale…

→   Lire Plus

En quoi, l’opinion est-elle une soupe ?

—Par Victor Lina, psychologue clinicien —

« Quelques mots écrits  pour dire psy »

moi_oignon-325bNous savons d’un homme que les hommes sont plus émus par l’opinion – fut-elle fausse – que par la raison vraie.
C’est en substance ce qu’écrivait SPINOZA, il y a près de 350 ans.
Il n’est pas besoin d’être devin pour considérer que ce qui est servi à longueur de journée par l’intermédiaire de l’appareillage technologique qui nous environne, voire qui nous colle à la peau, n’est pas que de la soupe à l’oignon, mais bien (celle) de l’opinion.
En quoi, l’opinion est-elle une soupe ? Sans vouloir dénigrer ce met souvent délicieux et fort recommandable, on peut considérer que l’opinion s’accommode de tout et son contraire. Elle charrie aussi aisément les préjugés archaïques, que les jugements relevant du bon sens. Elle se nourrit généralement d’idées portées par des leaders

→   Lire Plus

Mayotte. Loin des yeux, loin des indignations de Manuel Valls

—Par Adrien Rouchaleou —

mosqueeC’est un scandale! La profanation 
d’une mosquée dans le département de Mayotte suscite peu de réactions en métropole.

Certaines personnes ont du mal à admettre que nous vivons au XXIe siècle. Ainsi en est-il de ce militaire de la marine française en mutation à Mayotte, de son épouse et de l’épouse d’un de ses collègues. Le 31 décembre dernier, ils passent ensemble le réveillon, dans le département français de l’océan Indien. La soirée rassemble principalement des militaires et des fonctionnaires de la police aux frontières. La nouvelle année semble avoir été particulièrement arrosée. Les convives s’amusent à se lancer des paris d’ivrognes. L’un d’entre eux ne sera pas simplement stupide, mais aussi particulièrement écœurant. La maîtresse de maison, épouse d’un sous-officier de la légion étrangère, leur confie la tête coupée d’un des deux porcelets qui composaient le repas. Leur mission, qui selon une source judiciaire « a fait beaucoup rire les convives » : aller déposer la tête de l’animal devant la mosquée du quartier de Dzaoudzi-Labattoir, en Petite-Terre.

→   Lire Plus

Roger Jean-Claude Mbédé, mort d’avoir été homosexuel et pauvre

—Par Quentin Girard —

r-j-c-_mbedeCe Camerounais avait été emprisonné pour ses orientations sexuelles. Libéré, il a été rejeté par son entourage.

Une vidéo, postée sur Youtube, un peu floue. «Je ne sais pas pourquoi ils veulent me prendre pour une cible», se demande Roger Jean-Claude Mbédé. «Je sais que je dois me battre pour m’en sortir. Je sais que je n’ai rien fait», continue-t-il. En février 2013, au moment de la diffusion de ces images, le jeune homme venait de sortir de prison, après un an de détention. Il avait été condamné par la justice de Yaoundé à 36 mois d’enfermement pour avoir envoyé un SMS à un autre garçon. Un simple «Je suis très amoureux de toi». Au Cameroun, les relations homosexuelles sont interdites, passibles de prison, comme dans de nombreux pays africains. Un petit message, cela suffit. Grâce à la mobilisation de ses avocats et de plusieurs organisations internationales, Roger Mbédé avait pu sortir de prison. Il était désormais en liberté provisoire.

→   Lire Plus

Ce que ne dit pas la polémique autour de Dieudonné

— Par  Guy Lubeth —
dieudo_reviso_luzJean Bricmont, dont Claude Morton nous a fait suivre l’interview postée sur Youtube, amalgame idéologie et histoire, principes formels et éthique de la discussion. Si on peut argumenter en faveur d’une éthique du tout-dire, on ne peut argumenter en faveur d’une indifférence à la souffrance historique d’autrui. S’il est justifiable de pouvoir se moquer de tout, il n’est pas souhaitable d’agresser autrui inutilement au nom de la liberté de se moquer. Car, ce faisant, on montre une indifférence envers le ressenti d’autrui, laissant libre court à cette haine irrationnelle latente qui nous habite tous. Et la haine est une passion et non un argument rationnel. Tout cela parait fort inquiétant. Défendre la liberté d’expression qu’on érige en principe absolu au-dessus de toute autre considération et qu’on assimile à une vertu républicaine cardinale, c’est de l’extrémisme, c’est de l’idéologie, c’est-à-dire un système d’idées purement formel qui exclue des éléments essentiels, tels que la compassion, de ce qu’être humain veut dire.
On ne peut donc appliquer un système d’idées, aussi exigeant soit-il en apparence, à des vécus de souffrance inouïe et à un projet mortifère que l’histoire n’arrive toujours pas à métaboliser, au point que nombreux sont ceux qui préfèrent sombrer dans la dénégation et nier que ces actes soient bien des crimes.

→   Lire Plus

Dieudonné, les nègres et le populisme métis.

— Par Jacky Dahomay —

dieudo_theatre_cabuDieudonné, maintenant, ça suffit ! En tant que nègre des Antilles (je ramasse ce mot « nègre » comme une pierre qu’on nous a jetée comme le dit Sartre dans Orphée noir), je ne peux supporter que Dieudonné puisse affirmer, comme on a pu l’entendre sur LCI, qu’il est un représentant des  nègres marrons et que c’est en cela qu’on lui en veut. C’est vraiment insulter la mémoire de nos aïeux ! Rappelons que les nègres marrons étaient les Noirs d’Amérique qui fuyaient leur condition d’esclaves et que c’est sur eux que s’est appuyé Dessalines pour vaincre les troupes de Napoléon et proclamer Haïti la première république noire en 1804. C’est où disait Césaire que la négritude se mit debout pour la première fois, le même Césaire qui aurait déclaré selon Frantz Fanon : « Quand tu entends parler du Juif tend l’oreille, c’est de toi que l’on parle ».

→   Lire Plus

Benoîte Groult, le féminisme jusqu’au bout du crayon

— Par Lucie Servin —
ainsisoit_benoite_groultCatel a écrit « Ainsi soit Benoîte Groult« , une biographie dessinée d’une grande figure du féminisme, récompensée par le prix  Artémisia.

Ainsi soit Benoîte Groult, de Catel. Éditions Grasset, 22 euros. «Une bande dessinée, quelle drôle d’idée ! » s’est exclamée Benoîte Groult lorsqu’elle a compris l’ambition de Catel d’écrire un roman graphique sur sa vie. Il faudra toute la force de persuasion de la dessinatrice pour convaincre l’écrivaine que la BD ne se limite pas à Bécassine. Bien lui en a pris.

À quatre-vingt-treize ans, Benoîte Groult est de celles qui ont traversé et marqué l’histoire du féminisme du XXe siècle.

→   Lire Plus

Au Lamentin, un handicapé enchaîné dans sa chambre pendant 45 ans

 prisonnierCet homme, souffrant de graves troubles mentaux, était maintenu dans un état proche de celui d’un prisonnier.

Lorsque les secours l’ont trouvé lundi matin, l’homme, hirsute, était «couvert de poils comme un animal», selon Martinique 1ère qui a révélé l’information. Daniel, 51 ans, aura passé quarante-cinq ans enfermé dans une petite chambre transformée en cellule au domicile de sa mère, dans le quartier Acajou du Lamentin, deuxième plus grande ville de la Martinique après Fort-de-France.

C’est la sœur de Daniel qui a donné l’alerte. Elle a découvert la situation de son frère il y a cinq ans, lors d’une visite à sa mère. Celle-ci, bien que trop âgée pour s’occuper de son fils mentalement dérangé, continuait de le considérer comme un enfant. Mais avec ses chaînes, ses barreaux et sa porte cadenassée, la chambre de Daniel ressemblait davantage à une geôle de prison qu’à une chambre d’enfant. La sœur avait déjà prévenu les services sociaux. Le médecin de famille, au courant de la situation et qui venait «de temps en temps», aurait déclaré aux médias locaux que «beaucoup de choses avaient été faites.»

→   Lire Plus

Koletetkolezepol : 5ème colloque le 26-01-2014

koletetkolezepolChaque jour apporte les preuves d’une incompréhension, voire d’un divorce, entre les responsables des Institutions politiques,  sociales, culturelles, économiques qui nous gouvernent et la Population. Ni an tjak an koté. Les Martiniquais seraient-ils résignés? Seraient-ils satisfaits? Une nouvelle éruption se préparerait-elle ?

Comment améliorer le rapport « qualité-prix » du service Public ? Comment optimiser l’action des responsables élus et administratifs ? Comment favoriser des démarches efficaces de la part des Citoyens et des usagers ?

Fidèle à sa méthode, KTKZ, vous invite à réfléchir ensemble à ces problèmes et à proposer des solutions concrètes dans le respect total de vos options.

Le V° COLLOQUE DE KOLETETKOLEZEPOL se tiendra

DIMANCHE 26 JANVIER 2014   – DE 8 H 30 à 13 H 30 –  Salle de la FOL Route de Didier

 THEME :   RELATIONS ENTRE INSTITUTIONS ET POPULATIONS

 

→   Lire Plus

Deux morts et six blessés dans une fusillade en Martinique

—AFP 13 janvier 2014—

la_mortLes faits se sont déroulés en pleine nuit à la sortie d’un restaurant de Sainte-Anne.

Deux jeunes hommes d’une vingtaine d’années sont morts et six personnes ont été blessées lors d’une fusillade «entre bandes rivales», dans la nuit de dimanche à lundi, à la sortie d’un restaurant de plage en Martinique, selon les gendarmes. «C’est une bagarre qui a dégénéré entre deux bandes rivales», a déclaré à l’AFP le capitaine Noviant, commandant en second de la compagnie du sud du Marin.

La fusillade s’est produite à 1h40 au restaurant «Le Touloulou», situé sur la plage et jouxtant la plage du Club Méditerranée, à la Pointe du Marin, sur la commune de Sainte-Anne. Alertés pour une bagarre, les secours ont pris en charge à leur arrivée une première victime, défavorablement connue des autorités. Blessé par balles, le jeune homme est décédé quelques minutes après, durant son transfert vers le Centre hospitalier universitaire de Fort-de-France.

Le bilan s’est alourdi après la découverte sur place du corps d’une deuxième victime, âgée aussi d’une vingtaine d’années. Une troisième victime, d’abord donnée morte, est en réalité grièvement blessée et son pronostic vital est engagé.

→   Lire Plus

Michel Foucault et archéologie de prison

—Par Jérôme Lamy, historien des sciences —
prisonDans son cours sur la « société punitive », l’historien et philosophe étudiait comment les sociétés capitalistes traitent les individus ou les groupes dont elles veulent se débarrasser.

La société punitive, de Michel Foucault. Éditions Ehess, Gallimard, Seuil, 2013, 26 euros.  Dans son cours au Collège de France de l’année 1972-1973, Michel Foucault abordait ce qui allait devenir la thèse centrale de son livre Surveiller et punir, à savoir la transformation, au XIXe siècle, des modes de répression des illégalismes. L’enseignement du philosophe s’ouvre sur une analyse serrée de la figure du criminel comme ennemi social. En considérant la politique comme une perpétuation de la guerre civile, Foucault réinscrit l’économie de la punition dans l’ordre capitaliste de la modernité. Il remarque également que la morale religieuse vient redoubler la structuration pénitentiaire. La bourgeoisie, jusqu’à la Révolution, s’est accommodée d’une certaine forme d’illégalisme des classes populaires. Mais une fois au pouvoir, et disposant de l’institution judiciaire, les illégalismes des plus humbles lui sont devenus insupportables, car elle craignait une confiscation de son capital. Foucault pointe ici la double articulation du système punitif aux exigences capitalistes et aux impératifs moraux.

→   Lire Plus

Des rôles pas drôles dans l’affaire Dieudonné

« Prétendre combattre l’extrême droite alors qu’en fait on lui trace un boulevard, c’est ouvrir davantage encore la boîte de Pandore », estime Michel Guilloux dans l’édito de l’Humanté de ce vendredi.

tristesse-1Ainsi le Conseil d’État saisi en urgence par Manuel Valls a-t-il désavoué ce jeudi soir le tribunal administratif de Nantes, trois heures à peine après la décision de ce dernier. Ainsi celui qui a depuis longtemps quitté les rives de l’humour et de la dérision pour se vautrer dans la fange de l’antisémitisme a vu interdire sa prestation et, de fait, l’ensemble d’une tournée. L’on découvre au passage ces jours-ci   »l’évaporation » de sommes qui se comptent en centaines de milliers d’euros engrangées par l’ami des 
Le Pen et de fascistes revendiqués, pour ne pas dire plus. Le pourfendeur du «système» ne s’en tire pas si mal côté tiroir-caisse.

Mais le tribunal ligérien interrogeait, entre autres, la méthode employée, visant une prestation donnée sans autre souci «depuis plusieurs mois à Paris» renvoyant dans ses cordes un ministre de l’Intérieur dont la méthode contribue largement à promouvoir celui qu’il prétend combattre.

→   Lire Plus

Le décret LUREL : une opportunité pour repenser la filière carburant dans les DOM

— Par Danielle LAPORT
Docteure en Sociologie – Sociologue du travail
Enseignante-chercheure associée à l’Université Paris-Est-Créteil
Co-rédactrice du Rapport sur la chaîne pétrolière en Martinique (ARACT 2009) —

pompe_essenceLes années passent et se ressemblent pour la filière carburant dans les DOM. Une situation de crise permanente caractérise ce secteur d’activité. La crise de 2009 qui avait pour revendication la baisse de la vie chère a débuté avec  la question du carburant. De nombreux rapports tentent de lire la réalité de ce secteur d’activité singulier. Singularité qui se situe à deux niveaux : la présence des compagnies pétrolières à chaque maillon de la filière et l’encadrement par l’administration de ce secteur d’activité qui en fait un « secteur de prix administré » du fait de situation monopolistique à l’importation, au raffinage et au stockage.
Deux logiques contraires coexistent, une logique habitée par le tout profit et une logique portée par l’intérêt général, pour la gestion et la distribution d’une ressource indispensable au fonctionnement d’un micro-territoire insulaire. Si les décrets se ressemblent quelque peu, le décret LUREL, qui tente de porter réponse à la baisse des prix à la pompe, introduit une variante de taille permettant un contrôle plus affirmé pour un calcul au plus juste des marges afin d’éviter d’importants profits privés.

→   Lire Plus

Pour une agriculture d’excellence en Martinique

— Par Jean-Philippe Nilor—
agriculture_excelle-2Discours prononcé le 7 janvier 2014 à l’Assemblée Nationale par Jean-Philippe Nilor, Député de la Martinique, à l’occasion de la discussion du projet de loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt.

« Je partage totalement l’ambition de ce projet de loi qui propose de réconcilier les performances économiques et environnementales. C’est une approche audacieuse que nous avons toujours prônée.
Il s’inscrit clairement dans une approche systémique qui intègre la formation, l’installation, la transmission des exploitations, la production, la transformation, la distribution, la consommation.
Cette politique de rupture avec les politiques agricoles menées jusqu’à aujourd’hui est potentiellement porteuse d’avancées, particulièrement en Martinique.

→   Lire Plus

Le retour de Duvalier.

— Par Jacky Dahomay—
la_faucheuse-3Ce texte, sans doute noir, est l’expression d’une expérience personnelle, mais il  se veut un hommage à tous ceux qui sont morts sous les dictatures en Haïti

Je suis en train de déjeuner tranquillement, sous le regard envieux de mon chat, quand je reçois d’Haïti, un coup de fil de Sylvie Bajeux m’annonçant  la triste nouvelle : le premier janvier, date d’anniversaire de l’indépendance d’Haïti, le président Martely est venu à la célébration officielle aux Gonaïves accompagné de Jean-Claude Duvalier. Il y avait aussi un ancien  dictateur comme Prosper Avril ! Le président Martely a fait un appel solennel aux autres anciens dictateurs pour l’aider à consolider son pouvoir. Symboliquement, c’est lourd, trop lourd !
 De rage, j’envoie promener mon assiette de court-bouillon.  Mon chat bondit hors de la cuisine puis revient, sans doute attiré par les éclaboussures de poisson, mais suspend son geste félin en une interrogation muette en me fixant du regard, comme si son étonnement d’animal interrogeait ma propre humanité. Veut-il me signifier que la rage, en politique, est toujours impuissante ? Je reste donc debout mais ma tête vacille.

→   Lire Plus

Tribune libre : « Faire entendre notre voix »

— Par Jean Abaul et Alain Limery pour le CNCP—
porte-voix« JE n’accepte pas de voir notre jeunesse dans la rue » «  JE pense au sort de nos personnes âgées », « JE réponds à de nombreuses  sollicitations » « JE suis porteur d’un programme qui fera la commune aller de l’avant » !!!  Peu de gens croient encore en la sincérité de la kyrielle de ces  candidats (es) qui, juste avant les élections,  viennent chanter leurs déclarations d’amour envers le peuple.  Mais, prétexter que « tous les politiques sont des pourris »  pour se détourner du « carnaval des élections » ne saurait être une attitude satisfaisante. Le seul résultat de cette position est de laisser le champ libre aux « agoulous » et aux magouilleurs. Or,  les élus, au bout du compte,  détiennent un pouvoir, même limité, d’agir sur notre vie quotidienne et ils ne  pourraient  absolument pas mettre en œuvre les politiques dénoncées  s’ils n’avaient l’aval d’électeurs.

→   Lire Plus

« Adresse d’Elisabeth Badinter aux femmes qui portent la burqa » : un bel article?

— Par Roger BELLEMARE—

burqa_niqab-325J’ai reçu récemment dans un e-mail, transféré cinq fois,  la photocopie d’un article de Mme Badinter paru le 9 juillet 2009 (!) dans le Nouvel Observateur, intitulé : « Adresse à celles qui portent volontairement la burqa » avec comme seul commentaire : « bel article ».  J’ai lu et relu cette adresse et, j’en suis désolé, je ne trouve pas que ce soit un « bel article », mais plutôt un article  consternant.
Pour comprendre celle qui parle, il faut savoir qui elle est et d’où elle parle. Elisabeth Badinter est la fille de Marcel Bleustein Blanchet, elle est féministe mais aussi femme d’affaires. Actionnaire majoritaire du conseil de surveillance du groupe Publicis (4° groupe mondial de publicité) créé par son père, ce qui lui donne collectivement avec sa famille la 51ème fortune de France. Elle fait partie de la gauche sociale-démocrate.
Enfin, elle n’ignore pas que l’Article 9-2 de la Convention Européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales prévoit que : « La liberté de manifester sa religion ou ses convictions ne peut faire l’objet d’autres restrictions… que celles… nécessaires, dans une société démocratique, à la sécurité publique, à la protection de l’ordre, de la santé ou de la morale publiques, ou à la protection des droits et libertés d’autrui.

→   Lire Plus

Les filets de colin gonflés à l’eau et aux produits chimiques

—Par Le Nouvel Observateur—
poisson_indus-2Une étude met en évidence cette pratique frauduleuse et difficilement détectable qui alourdit la facture pour le consommateur.

Le poisson vendu en filet, pratique et facile à cuisiner, est de plus en plus populaire auprès des consommateurs. Mais des méthodes couramment employées comme le trempage, l’injection ou les additifs, qui favorisent la rétention d’eau, permettent d’accroître le poids de la marchandise à bon prix comme l’explique un article d’UFC-Que choisir.

C’est pour mettre fin à ces pratiques frauduleuses que le Syndicat national du commerce extérieur des produits congelés et surgelés (SNCE), qui regroupe les principaux producteurs de poissons surgelés, a décidé de réagir. « En période de crise économique, de stagnation des ressources halieutiques, de forte demande dans le monde, beaucoup peuvent penser qu’ajouter de l’eau aux produits peut permettre de gagner plus, constate Stéphane Barbut, président du SNCE. Mais, à terme, il y aura un prix à payer pour tous. »

→   Lire Plus

« Adolescents dans la tourmente » : entretien avec Julie Ostan-Casimir

ados_ds_tourmenteJulie Ostan-Casimir est Psychologue clinicienne (Paris ,1978), Docteur en psychologie de l’enfant et de l’adolescent (Paris, 1983), Docteur en psychopathologie et psychologie clinique (Toulouse, 2006). Elle publie « Adolescents dans la tourmente », Troubles des conduites et des comportements, aux K. Editions,nov. 2013 ( ISBN : 9782918141341)
Entretien autour de son livre :

 _Madinin-Art : 1) Vous êtes Psychologue clinicienne, et vous travaillez en Institut Médico-pédagogique (IMP) et en Institut Médico-professionnel (IMPRO) ?

 Julie Ostan-Casimir : Oui, Je suis Psychologue clinicienne et Madinin-Art a déjà publié un entretien à propos de mon ouvrage, sorti en 2009 : « Ces enfants en échec scolaire massif ». Je présente des enfants, orientés vers ces Instituts, autrement que réduits à un manque, à une insuffisance. Aujourd’hui, je souhaite parler d’adolescents dans la tourmente.

 

→   Lire Plus

Une inconnue au Panthéon, pourvu qu’elle soit une femme

— Bruno NASSIM ABOUDRAR Professeur d’esthétique – théorie de l’art à l’université de Paris-III Sorbonne-

pantheonMona Ozouf veut faire entrer deux résistantes au Panthéon, Geneviève Anthonioz-De Gaulle et Germaine Tillion ; Régis Debray, une danseuse, Joséphine Baker. Taguées au pochoir sur les trottoirs du Quartier latin, des listes de «panthéonisables» mentionnent encore Olympe de Gouges, Louise Michel ou Simone de Beauvoir. Toutes des femmes exceptionnelles. C’est une manière subtile de négocier avec la dédicace inscrite au fronton du monument national : «Aux grands hommes, la patrie reconnaissante». «Homme» s’entendrait donc dans le sens d’humain (sens vieilli), mais «l’entre ici», comme résonnent encore les mots sonores de Malraux, ne s’entrouvrirait aux femmes qu’à condition de leur grandeur. Laquelle est supposée universelle, si les modalités en peuvent varier : grande artiste, grande philosophe, grande militante, etc. Une seule grande homme à ce jour, Marie Curie. Pour entrer au Panthéon, être un homme n’est donc pas, ou plus, un réquisit, mais il faut avoir été grand. Pour plusieurs raisons, cette règle, égalitaire en apparence, est en fait inéquitable.

D’abord, elle établit entre les mânes féminines vouées au Panthéon une forme de hiérarchie dérisoire et odieuse.

→   Lire Plus

Le retour du duvaliérisme en Haïti sous le manteau de la « réconciliation nationale »

—Par Robert Berrouët-Oriol —

neo-duvalierismeÀ quelques jours de la commémoration du tremblement de terre du 12 janvier 2010, l’année 2014 s’annonce déjà, en Haïti, sous le signe d’une mortifère et criminelle déflagration : le retour à visage découvert du duvaliérisme au pouvoir d’État avec la participation éhontée, provocatrice, du nazillon Jean Claude Duvalier –invité de Michel Martelly–, aux cérémonies officielles du Jour de l’Indépendance aux Gonaïves le 1er janvier 2014.

Pareille provocation, qui est en réalité une imposture et un amalgame, ne semble pas encore avoir immédiatement provoqué un raz-de-marée d’indignation en Haïti : la presse locale a même signalé l’événement sur un ton relativement banal sinon bienveillant. Ainsi l’agence en ligne HPN (Haïti Press Network), depuis Port-au-Prince, titre l’événement comme suit: «Indépendance – Célébration – Martelly, Avril et Duvalier, trois présidents pour un message d’unité1». L’article de HPN est repris par le site de la Radio Télévision Caraïbes, le 2 janvier 2014, sous le titre légèrement modifié «Gonaïves 1er 201: Martelly, Avril et Duvalier, trois présidents pour un message d’unit ».

→   Lire Plus

« On n’éteint pas la haine par décret »

— Par Pascal Bruckner (Essayiste)—

antiracisme-325L’écrivain antillais Frantz Fanon aimait à rapporter les paroles de son professeur de philosophie : « Quand vous entendez dire du mal des juifs, dressez l’oreille, on parle de vous. » Un antisémite était forcément un négrophobe, englobant l’un et l’autre dans une même animosité.

On sait qu’en France comme aux Etats-Unis Noirs et juifs ont partagé une même solidarité d’exclus : ils étaient ces invisibles de la société, bannis de l’espace public réservé aux seuls WASP (Blancs anglo-saxons protestants). Cette belle unité s’est fracassée : le juif n’est plus « le frère de malheur », selon Frantz Fanon, mais celui dont la tragédie, en l’occurrence la Shoah, ternit la mienne et m’empêche d’être son frère.

MÉMOIRES BLESSÉES EN CONCURRENCE

Il y a eu des génocides avant 1942 et toute l’histoire de l’humanité est l’histoire d’un crime contre l’humanité. Tout se passe comme si l’Holocauste avait ouvert un espace d’interprétation : dans un cas, c’est un événement ouvrant à l’intelligence des crimes de masse, et qui permet de regarder d’un autre œil l’extermination des Amérindiens, des Aborigènes australiens, des Arméniens, des Herrero en Namibie, les crimes du colonialisme et l’abomination de l’esclavage ; dans l’autre, une théologie négative qui fait des juifs et d’eux seuls les agents d’une élection maudite.

→   Lire Plus

Amath Dansokho : « Derrière les guerres en Afrique, la guerre économique »

amath_dansokho« Avec la religion universelle qu’est devenu le capitalisme, on a encouragé l’émergence d’oligarchies bâties sur le détournement des ressources publiques. »

Le Sénégalais
 Amath Dansokho
 est une figure de la gauche africaine. Ministre d’État, l’ancien secrétaire général du Parti 
de l’indépendance et du travail, réputé pour son franc-parler, décrypte les engagements militaires français 
sur le continent.

Avec l’opération « Sangaris » en Centrafrique, la France est une nouvelle fois engagée militairement sur le continent. Comment jugez-vous cette posture de gendarme de l’Afrique ?
Amath Dansokho. Apparemment, c’est pour la bonne cause… Ces pays, le Mali, puis la Centrafrique, étaient confrontés à des situations catastrophiques. Il fallait une force pour enrayer le cycle des violences de masse. Dans ces circonstances, la France est apparue comme une force luttant contre des tortionnaires, des assassins de la pire espèce. Dans le cas du Mali, on voit mal quelle autre force organisée et puissante aurait pu arrêter l’avancée des djihadistes, des forcenés qui veulent imposer leur modèle de société par la mort et la violence. C’est ce qui explique le large soutien apporté à l’opération « Serval » au moment de son déclenchement.

→   Lire Plus