Catégorie : Sciences Sociales

Verdict historique pour le Rwanda

pascal_simbikangwa

—Par Marie Barbier —

Jusqu’au bout Pascal Simbikangwa aura joué la partition de l’innocence. Hier matin, s’adressant aux jurés avant qu’ils ne se retirent pour délibérer, l’ancien dignitaire hutu répète qu’il n’a jamais vu aucun cadavre à Kigali au printemps 1994… Une façon aussi de nier la réalité du génocide des Tutsis, qui vu le  massacre de plus de 800 000 hommes, femmes et enfants en cent jours.

Mais l’ancien capitaine de la garde présidentielle n’aura pas convaincu la Cour d’assises de Paris, premier tribunal français à juger un présumé génocidaire rwandais. Au terme de douze heures de délibéré, les six jurés populaires et les trois magistrats professionnels ont déclaré Pascal Simbikangwa coupable de génocide et de complicité de crimes contre l’humanité commis à Kigali, estimant qu’il avait eu la « volonté de tromper la justice » sur ses activités réelles durant le génocide.

→   Lire Plus

Contestation de paternité : l’enfant victime des aberrations du droit

Faire prévaloir la vérité biologique pour contester ou établir un lien de filiation peut conduire à des situations aussi absurdes qu'injustes.

—Par Laurence Neuer—

expertise_genetiqueIllustration.
Un cas atypique de contestation de paternité a été examiné le 10 mars par la cour d’appel d’Agen.
Stéphanie* a 6 ans. Lorsqu’elle naît, Gilles la reconnaît, alors même qu’il n’est pas son géniteur. Mais il est, à cette époque, le compagnon de sa mère avec laquelle il a déjà un autre enfant. Harmonie familiale oblige, Stéphanie portera donc, elle aussi, son nom patronymique.
Jusqu’au jour où sa mère, après s’être séparée de Gilles, décide de contester sa paternité. À sa demande, fondée sur l’article 332 du code civil, le tribunal ordonne une expertise génétique. Qui confirme, sans surprise, que Gilles n’a pas de lien biologique avec Stéphanie. Ce rapport est alors homologué par le juge. « Les tribunaux tendent à faire prévaloir la vérité biologique. Un enfant peut ainsi voir sa filiation récusée au seul motif que son père n’est pas son géniteur ! Il est aberrant que l’on détruise des liens affectifs pour ce seul motif ! 

→   Lire Plus

Jacques Derrida, marrane solitaire

Déconstruire, démanteler, décomposer la parole occidentale : retour sur le travail de sape qu’opère le marginal le plus célèbre de la philosophie contemporaine.

—Par Stéphane Floccari, philosophe—
derridaDerrida. Un démantèlement de l’Occident,  de Jean-Clet Martin. Éditions Max Milo, 2014, 322 pages, 19,90 euros. En parcourant ce livre privé de centre, on se dit que son auteur a su se tenir sans trébucher sur l’étroite crête qui sépare tout en les reliant dans la langue derridienne le risque et la chance. Jean-Clet Martin, remarqué aussi bien pour ses deux ouvrages consacrés, à vingt ans d’intervalle, à Gilles Deleuze (1) que pour son bel Ossuaires (2), a en effet réussi la gageure de composer un ouvrage éminemment derridien sur le plus grand pourfendeur du logocentrisme, à la fois ami et ennemi de l’écriture selon une tradition qui remonte à Platon.

Ce livre constitue l’une des premières sommes philosophiques de langue française sur une œuvre dont l’étendue intellectuelle intimide et qui déjoue par avance toute logique de la trace. Loin d’être un chemin qui ne mène nulle part, à la manière de l’Holzweg heideggérien, le travail entrepris par Jacques Derrida (1930-2004) est de ceux qui exposent à tous les dehors et qui contraignent à aimer les lointains, à préférer les ailleurs à toutes les certitudes gravées dans le marbre de la présence, toujours suspecte.

→   Lire Plus

Elections municipales de mars 2014 : Citoyennes, nous voulons plus !

— Par l’Union des Femmes de Martinique—ufm_325
Dans quelques jours se dérouleront les élections municipales, et les DE LA MARTINIQUE différent-es candidat-es nous parlent de leur programme, sollicitent nos
suffrages. C’est le moment ! De quoi ? D’être attentives à ce qu’ils nous proposent, de leur poser des questions, de les interpeller sur des points qui nous paraissent importants pour notre commune. Et parmi ceux-ci : quelle place auront les femmes ?
La loi sur la parité s’est encore renforcée : désormais ce sont toutes les communes de plus de 1 000 habitant-es qui doivent élire leurs conseiller-es au scrutin de liste, et l’équipe des adjoint­es devra être paritaire. Il en est de même, pour la 1° fois, pour les conseiller-es communautaires. Elle concerne donc 32 des 34 communes de chez nous.
C’est une avancée appréciable, mais la présence équilibrée de femmes et d’hommes dans les organes de décision n’est pas en elle-même un garant de la gestion des politiques dans le sens de la prise en compte de la dimension du genre.
Alors, nous vous engageons, vous qui êtes sensibles aux conditions de vie des femmes, qui souhaitez comme nous avancer vers une Martinique plus respectueuse des femmes, que vous soyez femme ou homme, à poser ces 10 questions aux différent-es candidat-es afin qu’ils et elles se positionnent, et afin de contribuer à votre choix de vote.

→   Lire Plus

Le centenaire d’Albert Camus (1913-1960) – Camus et le théâtre

Albert Camus

Par Selim Lander – Hasard, bien sûr : deux auteurs français célèbres dont le nom débute par la lettre « C »  sont nés en 1913 (Camus, Césaire), un troisième (Cocteau) est mort en 1963. Un tel télescopage n’a pas aidé à ce que ces anniversaires fussent commémorés avec toute la ferveur souhaitable. Sans compter que 1913 fut également l’année de la publication du premier volume de la Recherche du temps perdu, Du côté de chez Swann, événement considérable qui n’a pas manqué de faire beaucoup d’ombre aux trois précédents. Dans le cas d’Albert Camus, le brouillage a été encore accentué par la polémique autour de l’organisation de la grande exposition commémorative, à la médiathèque d’Aix-en-Provence qui abrite le Fonds Camus.

→   Lire Plus

Maryse Condé se livre et se délivre

Maryse Condé : La vie sans fards, Paris, J.C. Lattès, 2012, 334 p., 19 €.

maryse-conde-Par Michel Herland – En plaçant d’entrée ce livre de mémoires sous l’invocation de Jean-Jacques Rousseau et de ses Confessions, Maryse Condé (née en 1937) annonce la couleur. Loin de vouloir dresser pour la postérité une statue à sa gloire, elle livrera aux lecteurs le récit « sans fards » de ses années de jeunesse. Ce livre devrait passionner, au-delà des admirateurs de l’auteure de Ségou (publié en 1984), les Africains, sans parler de tous les Européens ou Antillais qui, comme elle, ont laissé une part d’eux-mêmes sur « le continent ». C’est pourtant en Haïti que ces nouvelles confessions ont fait le plus de bruit (1) quand il est apparu que le père de Denis, le fils aîné de M. Condé, né en 1956, n’était autre que Jean Dominique (1930-2000), une figure de la résistance contre les Duvalier, coupable d’avoir abandonné Paris et sa jeune maîtresse passionnée lorsqu’il apprit qu’elle était enceinte de ses œuvres.

→   Lire Plus

L’Indianité antillaise

indienA l’occasion du cent soixantième anniversaire de l’arrivée des indiens en Martinique,
L’AMMCA, Association Martiniquaise de la Maison de la Canne, désireuse d’approfondir notre connaissance du sujet  et fidèle à sa tradition pédagogique, organise un séminaire sur l’indianité antillaise à la Maison de la Canne des
Trois-Îlets, le samedi 29 mars 2014, dès 8 heures.

→   Lire Plus

Les « pervers narcissiques » ou le triomphe d’un concept flou

—Par Emilie Seguin (psychologue clinicienne) —

manipMéfiez-vous des pervers narcissiques : ils sont votre mari, votre patron, votre belle-mère. Coupez les ponts, fuyez. C’est votre magazine hebdomadaire qui vous l’a dit, voire votre… psy. Comment contenir son agacement aujourd’hui face à l’exploitation effrénée et peu scrupuleuse de la formule pervers narcissique ?
Il est difficile de ne pas constater depuis quelques temps un recours incontinent à ce diagnostic au sein de certains médias et, de manière plus regrettable, par certains professionnels de la santé eux-mêmes.
Qui n’a jamais entendu dire, à quelques détails près, qu’une telle en instance de divorce demande la garde exclusive de ses enfants afin qu’ils échappent à son mari, diagnostiqué pervers narcissique par son magazine féminin. Qu’un tel ne veut plus voir son frère en raison d’un diagnostic sauvagement posé par un psychothérapeute sur ce dernier ?
Parallèlement, une littérature abondante se déploie autour de ce concept, permettant aux lecteurs de se sentir un peu plus psychologues et de se rassurer dès qu’ils ont affaire à un individu retors.

→   Lire Plus

Bernard Petitjean-Roget. Un « honnête homme » a disparu.

— Par Max Auguiac et Jean-Claude William.—

petitjean-roget_2La mémoire de Bernard Petitjean Roget a été saluée de fort belle manière dans la presse par deux personnalités qui, l’une et l’autre, ont fait ressortir son engagement pour le développement économique  et culturel de notre pays. A quoi bon un témoignage de plus voire  un  témoignage de trop ?
Pour la raison que nous sommes très émus, comme tous ceux qui l’ont connu, par sa disparition prématurée mais, hélas, prévisible. Et aussi parce que nous souhaitons parler de « l’honnête homme ».
Cette formule tombée en désuétude nous parait convenir à la personnalité de notre défunt ami.
Honnête au sens courant-et nous insistons sur ce point- mais aussi curieux de toutes choses, cultivé, étranger aux vaines querelles.

→   Lire Plus

Sur les pesticides

— Par Jacky Dahomay —

Le Conseil d’Etat n’a pas admis le  recours du ministre Le Foll contre l’ordonnance de référé du Tribunal adminisstratif de Basse-Terre qui a suspendu l’arrêté préfectoral du 29 avril 2013 donnant autorisation à l’épandage aérien. C’est une grande victoire pour nos associations ayant lutté contre la pratique de l’épandage aérien.
Par ailleurs, le dernier rapport publié par un organisme indépendant, l’Eceri, affirme que trois des cinq pesticides utilisés dans les plantations de bananes en Guadeloupe et en Martinique sont jugés très toxiques: le propiconazole et difénoconazole sont potentiellement cancérigènes et neurotoxiques. Ils peuvent toucher le système nerveux. Quant au Gardian, il altère la fertilité et présente des risques pour le foetus.

→   Lire Plus

Manifeste « Prenons la Une »

Collectif de femmes journalistes pour une juste représentation des femmes dans les médias et l'égalité professionnelle dans les rédactions.

 martinique_1ere325Nous, femmes journalistes, dénonçons la trop grande invisibilité des femmes dans les médias. Dans les émissions de débat et les colonnes des journaux, les femmes ne représentent que 18 % des experts invités. Les autres femmes interviewées sont trop souvent présentées comme de simples témoins ou victimes, sans leur nom de famille ni leur profession.
Nous, femmes journalistes, ne supportons plus les clichés sexistes qui s’étalent sur les Unes. Pourquoi réduire encore si souvent les femmes à des objets sexuels, des ménagères ou des hystériques ? Par ces déséquilibres, les médias participent à la diffusion de stéréotypes sexistes. Or ils devraient à l’inverse représenter la société dans toutes ses composantes.
Ces stéréotypes sont à la fois la cause et le résultat des inégalités professionnelles, des propos et attitudes sexistes au sein des rédactions, mais aussi du manque de sensibilisation des journalistes à ces sujets.

→   Lire Plus

08 mars : journée internationale de luttes pour les droits des femmes

1944 – 2014 : 70 ans de solidarité féministe

Cette journée internationale de lutte pour les droits des femmes est l’occasion de dénoncer les inégalités, les discriminations, la violence dont les femmes sont victimes, mais aussi de montrer la solidarité dont nous avons besoin pour faire reculer tout cela, et aller vers une société avec plus de progrès, de respect et de dignité pour les femmes.

8 mars 2014 : toutes et tous ensemble et solidaires !

A l’appel de plusieurs organisations, syndicats et associations

Rassemblement dès 8h30

Place de l’enregistrement (devant le Centre Commercial Perrinon)

Manifestation de rue à 9h30
Nous vous attendons,
Ce rendez-vous s’adresse aux femmes et aux hommes
Tambour,  expressions libres, prises de paroles,
tout au long du parcours, autour de la condition des femmes

→   Lire Plus

Hommage à Guy Alexandre

— Par André Lucrèce —

guy_alexandreJ’apprends avec émotion la mort de mon ami Guy Alexandre.
Sociologue, professeur, ambassadeur d’Haïti en République dominicaine pendant de nombreuses années,  Guy Alexandre était un homme d’une grande richesse humaine et d’une très grande intégrité.
Guy Alexandre avait séjourné en Martinique à la fin des années 1970, et c’est à cette occasion que nous sommes connus. Nous nous sommes ensuite plusieurs fois rencontrés à Paris où nous avons été, avec d’autres intellectuels de la Caraïbe, à l’origine de la création de la revue Archipelago, Revue de la Caraïbe, dont le premier numéro parut en mars 1982. Nous avons eu l’occasion ensuite de travailler ensemble en Haïti à une vaste enquête sur la situation des infrastructures dans le sud du pays et des incidences de cette situation sur la vie sociale des habitants dont nous pouvions voir chaque jour l’extrême misère qu’ils affrontaient avec un courage insoupçonné.

→   Lire Plus

A côté des élections, la Vie

Tribune

— Par Robert Saé —
electionsC’est vrai, il faut attacher de l’importance aux élections dans sa commune. C’est vrai, le rapport entre les forces politiques issu des prochaines échéances sera l’un des éléments comptant dans l’évolution de notre pays. Mais,  quand même, un regard lucide sur le monde actuel ne devrait-il pas amener chacun à mieux évaluer la portée de ces scrutins ?  Il nous faudra bien plus que les commandes d’une municipalité ou de la collectivité Unique pour répondre aux défis qui sont les nôtres !
Face à la gangrène du système financier international et à l’agressivité des politiques imposées par les gouvernements agents du néolibéralisme, peut-on continuer à promettre le « développement » en prétendant séduire les investisseurs ou convaincre le gouvernement français de prendre en compte notre « retard de développement » et nos « spécificités »?

→   Lire Plus

Économie politique contre science économique

— Par Jean-Christophe Le Duigou —

plantu_eco-cL’auteur reconstitue le processus qui a conduit à la construction d’un nouvel ordre dans lequel tout semble se plier à l’économique et invite à renouer avec « l’économie politique ».

« À quoi sert un économiste », de Mariana Heredia. Éditions la Découverte, 2014, 
245 pages, 17 euros.D’où vient le rôle grandissant des économistes dans les affaires publiques ? Plusieurs auteurs se sont essayés, ces dernières années, à l’analyse de ce phénomène. La sociologue Maria Heredia, qui a soutenu sa thèse à l’École des hautes études en sciences sociales et enseigne en Argentine, sans rien lâcher d’un discours critique sur le néolibéralisme, cherche à appréhender à son tour cette économicisation de plus en plus poussée du discours public.

→   Lire Plus

L’image troublée de Mgr Méranville

— Par M’A—

meranvilleL’Église catholique fait face depuis la fin du XXe siècle à la révélation de nombreuses affaires d’abus sexuels sur mineurs commis par des prêtres et des religieux. Certaines de ces affaires ont été portées en justice, mais d’autres sont prescrites, souvent parce qu’elles ont été couvertes ou étouffées par la hiérarchie ecclésiastique. Depuis le début du XXIe siècle, de nombreux diocèses tendent à reconnaître publiquement leurs torts et cherchent à mieux collaborer avec les autorités civiles.( Wikipedia)

En Martinique la rumeur courrait depuis longtemps. Il a fallu qu’un paroissien détourne vers la presse un courrier adressé au pape par quatre prêtres pour que le scandale éclate. Ces prêtres dénoncent un comportement tendancieux vis à vis des jeunes garçons de la part du successeur pressenti de l’actuel archevêque qui aussitôt prend sa défense en évoquant « des allégations fumeuses ».

→   Lire Plus

L’homme, capitale de la jouissance

— Par Thierry Blin, maître de conférences en sociologie.—
metastasesTout passe entre les griffes de Slavoj Zizek, philosophe classé à la rubrique marxiste. Il livre ici un ouvrage tout à la fois brillant, inattendu, jargonneux, et inutilement complexe.

Métastases du jouir. Des femmes  et de la causalité, de Slavoj Zizek, traduit 
par Daniel Bismuth. Éditions Flammarion, 2014, 336 pages, 24 euros.  Prenez du Lénine, ajoutez du Lacan, sans oublier énormément de Cahiers du cinéma, et vous obtiendrez Slavoj Zizek. Son objet : décortiquer la culture populaire contemporaine. Cinéma, littérature, cyberworld, gender studies… Tout passe entre ses griffes. On le classe généralement à la rubrique marxiste, tendance insolite. Certains fâcheux parlent même de philosophe-entertainer, de « l’entertainment », le « spectacle », « l’amusement ».

→   Lire Plus

Pour Bernard Petitjean Roget

—Par Édouard de Lépine—
b_p_rBernard Petitjean Roget n’était pas seulement un ami. C’était un frère. Mais c’était aussi plus qu’un frère. Je ne vais donc point évoquer ici  mes relations personnelles avec avec lui.  Des relations qui ont lui ont valu, directement ou indirectement, tant d’insinuations malveillantes et d’accusations diffamatoires, dont il a été complètement lavé au terme d’une procédure qui a duré plus de 14 ans, mais qui l’ont terriblement marqué. Je me réserve d’y revenir dans d’autres circonstances.
Je veux parler ici de l’homme que la Martinique vient de perdre et qui était un grand Martiniquais. C’était un symbole.  Le symbole de la Martinique dont on se surprend à rêver parfois. C’était un Martiniquais conscient de la nécessité de construire notre communauté  : celle d’un peuple uni dans toutes ses composantes, sans exclusive, dans le respect de nos différences, caraïbes,  blancs, nègres,  Indiens, Chinois,  mais avec la ferme volonté de renforcer chaque jour notre unité pour faire face à de très réelles difficultés et  tirer le meilleur parti de nos possibilités qu’il croyait énormes.

→   Lire Plus

Guadeloupe : le chômage et l’emploi préoccupent davantage que l’évolution institutionnelle.

qualiststat-fevrier-2014

Pointe-à-Pitre. Vendredi 21 février 2014.CCN Le dernier sondage de Qualistat est un véritable camouflet pour tous les partisans d’une éventuelle évolution institutionnelle. Seulement 6% des personnes interrogées ont font une préoccupation et 5% citent la question identitaires. Et encore trois réponses étaient possibles!

En 2014, les Guadeloupéens se préoccupent toujours principalement de chômage et d’emploi (59%), d’insécurité (46%), de l’avenir de la jeunesse (38%) et de la situation économique de l’île (27%).
Le chômage et l’emploi, préoccupations davantage présente que l’an passé (+4pts) sont davantage mentionnés par les jeunes, à 67% (il est vrai, massivement touchés par le chômage) que les seniors, tandis que l’insécurité perd 8 points (passant sous la barre des 50% pour la 1ère fois depuis 2010), sans doute du fait d’une relative accalmie de la rubrique des faits divers depuis le début de l’année.

Consulter l’étude Qaulistat

→   Lire Plus

Roland Gori : « L’enjeu politique d’aujourd’hui est un enjeu d’humanité »

Comment «néopsychiatrie» et néolibéralisme provoquent-ils un «séisme de civilisation» ? Comment s’opposer aux nouvelles «servitudes volontaires» ?

roland_gory Le psychanalyste creuse son sillon critique de la dictature de la technique et de l’évaluation. Il signe un livre manifeste dont le titre résume le défi posé au sujet contemporain : « Faut-il renoncer à la liberté pour être heureux ? »

Le psychanalyste et co-initiateur de l’Appel des appels vient de publier « Faut-il renoncer à la liberté pour être heureux ? » (éditions les Liens qui libèrent, voir l’Humanité du 7 février)⋅ Dans le prolongement de ses trois derniers ouvrages, de la Dignité de penser à la Fabrique des imposteurs, il poursuit ici son travail de critique des ravages du néolibéralisme et de la domination aveugle de la technique en un véritable manifeste de civilisation⋅

Vous parlez de «séisme anthropologique». Pouvez-vous en développer quelques-uns des aspects dont vous parlez dans votre ouvrage ?

Roland Gori⋅ Un point de départ pourrait être les travaux de sociologie d’Ulrich Beck sur « la société du risque » (1986)⋅ Aujourd’hui, il importerait moins de répartir les richesses que les risques.

→   Lire Plus

Augusto Cesar Sandino, le général des hommes libres du Nicaragua

—Par Cathy Ceïbe — 

augusto_sandinoLa figure historique de la guérilla du Nicaragua meurt assassinée, le 21 février 1934, sur ordre des États-Unis. Aux basses œuvres, on retrouve Somoza, le futur dictateur. Quatre-vingts ans plus tard, la popularité de Sandino est intacte, et son combat anti-impérialiste d’une brûlante actualité.

Il était «le général des hommes libres». Ce surnom, Augusto Cesar Sandino le doit à un Français, Henri Barbusse, fondateur de l’Association républicaine des anciens combattants. Entre les deux guerres, le Nicaraguayen a acquis une renommée mondiale. On pourrait presque parler de mythe. Patriote et anti-impéraliste, Sandino a consacré sa vie au combat pour la souveraineté du Nicaragua, alors bafoué par des dictatures et par l’occupation des États-Unis.

→   Lire Plus

Café-débat social club : « L’identité en procès »

Par Jenner Benmister (professeur de philosophie) le 27/02/2014 à La Casa del tango

debatsNous vous invitons à notre prochain café-débat qui se tiendra le jeudi 27 février 2014 à  19 h à la Casa del tango, 651 rue Alfred Lumière à Jarry. Notre thème choisi est celui de l’identité. En effet, les questions identitaires ne cessent de travailler les consciences antillaises mais aussi celles de citoyens du monde entier. Mais que cachent-elles en réalité ? Ne faudrait-il pas les interroger en profondeur ? En pièce jointe un article de Michel Giraud sur la créolité paru dans  la  revue L’homme, qui nous paraît fondamental pour notre réflexion.
Dans un tout autre registre en pièce jointe aussi, la décision de la Cour d’appel  de Port-au-Prince d’inculper jean-claude Duvalier pour crimes  économiques et crimes contre l’humanité. C’es une victoire pour des défenseurs des droits de l’homme et de ceux qui luttent contre l’impunité en Haïti.
PS. Ceux qui ne reçoivent plus notre newsletter doivent consulter leur liste de courrier indésirable. Informez vos amis.

→   Lire Plus

Quand on réécrit l’histoire du féminisme avec Antoinette Fouque

Billet

— Par Annette Lévy-Willard—

antoinette_fouqueQuelle étrangeté que d’entendre, ce samedi 22 février 2014, les grandiloquents hommages à Antoinette Fouque, disparue jeudi à l’âge de 77 ans. Sans elle, si l’on croit ce qu’on nous répète en boucle, les Françaises ne seraient ni libérées, ni indépendantes. Horreur, sans Antoinette Fouque nous serions encore, malheureuses, toujours sans le droit à la contraception, à l’avortement, à la parité, harcelées sexuellement dans les ascenseurs… ? Ainsi de la ministre des Droits des femmes qui a donné le ton : «Sa contribution à l’émancipation d’une génération de Françaises est immense», affirme sans hésiter et sans modération Najat Vallaud-Belkacem, qui a l’excuse d’être née dix ans après le début d’un mouvement de femmes en France. Et c’est de ma génération qu’elle parle.

«Merci ! Merci !», tweetent les unes après les autres, les ministres femmes qui semblent dire qu’elles lui doivent leurs postes dans le gouvernement socialiste.

→   Lire Plus

Antoinette Fouque, cofondatrice du MLF, est morte

De formation littéraire, cette psychanalyste avait été à l'origine de la création du M.L.F. avec Monique Wittig, en octobre 1968.

—Par Le Nouvel Observateur avec AFP—
antoinette_fouqueAntoinette Fouque, cofondatrice du Mouvement de libération des femmes (MLF) en 1968, est décédée dans la nuit de mercredi à jeudi à Paris à l’âge de 77 ans, ont annoncé vendredi 21 février soir « ses amies du MLF ».

Figure historique du féminisme français des années 70, créatrice et directrice des éditions des Femmes (1973), elle fut l’animatrice du groupe « Psychanalyse et Politique », l’un des courants majeurs du féminisme en France.

Elle avait été députée européenne (Radicale) de 1994 à 1999.

Née le 1er octobre 1936 à Marseille (Bouches-du-Rhône), Antoinette Fouque, diplômée d’études supérieures de lettres et docteur en sciences politiques, est d’abord enseignante (1961), et parallèlement, à partir de 1964, critique littéraire et traductrice, notamment aux Cahiers du Sud et à La Quinzaine littéraire

→   Lire Plus

Un nouvel humanisme cosmopolitique

— Par Nicolas Mathey —
cosmopolitismeRefonder le cosmopolitisme,  de Yves-Charles Zarka. Éditions PUF, 104 pages, 18 euros. Sous le nom d’«inappropriabilité de la Terre», le philosophe Yves-Charles Zarka entend forger un concept susceptible de refonder à la fois la politique et l’éthique de notre temps. Ce concept découle selon lui de deux principes, le premier étant que la Terre est le bien commun de l’humanité, le second que les hommes sont responsables des générations futures, mais aussi de l’ensemble du monde vivant. Cette « inappropriabilité de la Terre » s’oppose aux méfaits que les appropriations capitalistes infligent à ce bien commun : luttes pour la propriété, accumulation sans fin et démesure des enrichissements, guerres de conquêtes, surexploitations des travailleurs et des ressources naturelles, pollutions en tous genres.

→   Lire Plus