Catégorie : Sciences Sociales

Roland Gori : « L’enjeu politique d’aujourd’hui est un enjeu d’humanité »

Comment «néopsychiatrie» et néolibéralisme provoquent-ils un «séisme de civilisation» ? Comment s’opposer aux nouvelles «servitudes volontaires» ?

roland_gory Le psychanalyste creuse son sillon critique de la dictature de la technique et de l’évaluation. Il signe un livre manifeste dont le titre résume le défi posé au sujet contemporain : « Faut-il renoncer à la liberté pour être heureux ? »

Le psychanalyste et co-initiateur de l’Appel des appels vient de publier « Faut-il renoncer à la liberté pour être heureux ? » (éditions les Liens qui libèrent, voir l’Humanité du 7 février)⋅ Dans le prolongement de ses trois derniers ouvrages, de la Dignité de penser à la Fabrique des imposteurs, il poursuit ici son travail de critique des ravages du néolibéralisme et de la domination aveugle de la technique en un véritable manifeste de civilisation⋅

Vous parlez de «séisme anthropologique». Pouvez-vous en développer quelques-uns des aspects dont vous parlez dans votre ouvrage ?

Roland Gori⋅ Un point de départ pourrait être les travaux de sociologie d’Ulrich Beck sur « la société du risque » (1986)⋅ Aujourd’hui, il importerait moins de répartir les richesses que les risques.

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Augusto Cesar Sandino, le général des hommes libres du Nicaragua

—Par Cathy Ceïbe — 

augusto_sandinoLa figure historique de la guérilla du Nicaragua meurt assassinée, le 21 février 1934, sur ordre des États-Unis. Aux basses œuvres, on retrouve Somoza, le futur dictateur. Quatre-vingts ans plus tard, la popularité de Sandino est intacte, et son combat anti-impérialiste d’une brûlante actualité.

Il était «le général des hommes libres». Ce surnom, Augusto Cesar Sandino le doit à un Français, Henri Barbusse, fondateur de l’Association républicaine des anciens combattants. Entre les deux guerres, le Nicaraguayen a acquis une renommée mondiale. On pourrait presque parler de mythe. Patriote et anti-impéraliste, Sandino a consacré sa vie au combat pour la souveraineté du Nicaragua, alors bafoué par des dictatures et par l’occupation des États-Unis.

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Café-débat social club : « L’identité en procès »

Par Jenner Benmister (professeur de philosophie) le 27/02/2014 à La Casa del tango

debatsNous vous invitons à notre prochain café-débat qui se tiendra le jeudi 27 février 2014 à  19 h à la Casa del tango, 651 rue Alfred Lumière à Jarry. Notre thème choisi est celui de l’identité. En effet, les questions identitaires ne cessent de travailler les consciences antillaises mais aussi celles de citoyens du monde entier. Mais que cachent-elles en réalité ? Ne faudrait-il pas les interroger en profondeur ? En pièce jointe un article de Michel Giraud sur la créolité paru dans  la  revue L’homme, qui nous paraît fondamental pour notre réflexion.
Dans un tout autre registre en pièce jointe aussi, la décision de la Cour d’appel  de Port-au-Prince d’inculper jean-claude Duvalier pour crimes  économiques et crimes contre l’humanité. C’es une victoire pour des défenseurs des droits de l’homme et de ceux qui luttent contre l’impunité en Haïti.
PS. Ceux qui ne reçoivent plus notre newsletter doivent consulter leur liste de courrier indésirable. Informez vos amis.

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Quand on réécrit l’histoire du féminisme avec Antoinette Fouque

Billet

— Par Annette Lévy-Willard—

antoinette_fouqueQuelle étrangeté que d’entendre, ce samedi 22 février 2014, les grandiloquents hommages à Antoinette Fouque, disparue jeudi à l’âge de 77 ans. Sans elle, si l’on croit ce qu’on nous répète en boucle, les Françaises ne seraient ni libérées, ni indépendantes. Horreur, sans Antoinette Fouque nous serions encore, malheureuses, toujours sans le droit à la contraception, à l’avortement, à la parité, harcelées sexuellement dans les ascenseurs… ? Ainsi de la ministre des Droits des femmes qui a donné le ton : «Sa contribution à l’émancipation d’une génération de Françaises est immense», affirme sans hésiter et sans modération Najat Vallaud-Belkacem, qui a l’excuse d’être née dix ans après le début d’un mouvement de femmes en France. Et c’est de ma génération qu’elle parle.

«Merci ! Merci !», tweetent les unes après les autres, les ministres femmes qui semblent dire qu’elles lui doivent leurs postes dans le gouvernement socialiste.

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Antoinette Fouque, cofondatrice du MLF, est morte

De formation littéraire, cette psychanalyste avait été à l'origine de la création du M.L.F. avec Monique Wittig, en octobre 1968.

—Par Le Nouvel Observateur avec AFP—
antoinette_fouqueAntoinette Fouque, cofondatrice du Mouvement de libération des femmes (MLF) en 1968, est décédée dans la nuit de mercredi à jeudi à Paris à l’âge de 77 ans, ont annoncé vendredi 21 février soir « ses amies du MLF ».

Figure historique du féminisme français des années 70, créatrice et directrice des éditions des Femmes (1973), elle fut l’animatrice du groupe « Psychanalyse et Politique », l’un des courants majeurs du féminisme en France.

Elle avait été députée européenne (Radicale) de 1994 à 1999.

Née le 1er octobre 1936 à Marseille (Bouches-du-Rhône), Antoinette Fouque, diplômée d’études supérieures de lettres et docteur en sciences politiques, est d’abord enseignante (1961), et parallèlement, à partir de 1964, critique littéraire et traductrice, notamment aux Cahiers du Sud et à La Quinzaine littéraire

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Un nouvel humanisme cosmopolitique

— Par Nicolas Mathey —
cosmopolitismeRefonder le cosmopolitisme,  de Yves-Charles Zarka. Éditions PUF, 104 pages, 18 euros. Sous le nom d’«inappropriabilité de la Terre», le philosophe Yves-Charles Zarka entend forger un concept susceptible de refonder à la fois la politique et l’éthique de notre temps. Ce concept découle selon lui de deux principes, le premier étant que la Terre est le bien commun de l’humanité, le second que les hommes sont responsables des générations futures, mais aussi de l’ensemble du monde vivant. Cette « inappropriabilité de la Terre » s’oppose aux méfaits que les appropriations capitalistes infligent à ce bien commun : luttes pour la propriété, accumulation sans fin et démesure des enrichissements, guerres de conquêtes, surexploitations des travailleurs et des ressources naturelles, pollutions en tous genres.

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Cette génération réinvente la famille

—Par Odile Nguyen-Schoendorff, professeur d’histoire de la philosophie.—

pere_&_enfantÀ travers les récentes manifestations contre le mariage pour tous, la droite a fait de la famille son fonds de commerce. Exhibant papys, mamys et poussettes, sous des bannières proclamant sur fond rose : « Papa, Maman et les enfants, c’est naturel », elle se drape dans une légitimité sacrée. Selon sa nouvelle égérie, Ludovine de La Rochère : « Tout homme a la famille inscrite dans son cœur. »

La gauche, avec les lois sur la famille, est suspecte de vouloir saper ce que l’humanité a de plus précieux, détruisant la morale et l’équilibre social, menaçant au nom de spéculations tortueuses et de jouissances perverses l’aspiration légitime des gens normaux au bonheur. La reculade du gouvernement de Hollande nous oblige à revenir sur ce que pourrait être une vision de gauche de la famille et dire que la gauche n’a pas attendu les gesticulations de la droite pour se pencher sur cette question. Qu’est-ce que « la » famille ?

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A propos des « Assises du tourisme » du 18 février 2014

Tribune

— Par Philippe PIERRE-CHARLES, pour le coodination CDMT de l’hotelerie —
tourisme-3La nécessité de discussions voire de négociations entre les différents acteurs de l’activité touristique, parmi lesquels bien entendu les salariés et leurs organisations, ne fait pas l’ombre d’un doute à un moment où le contraste est aussi net entre les proclamations sur la « vocation touristique » de notre pays et la situation réelle marquée par les fermetures d’hôtels, les licenciements, les volontés de s’en prendre aux acquis des salariés et la démotivation  évidente de certains acteurs.

La CDMT ne participera pourtant pas aux «  Assises du tourisme » se déroulant en Martinique. Cette prise de position n’est  pas la conséquence d’une réflexion sur l’efficacité ou la non efficacité de ce type de réunions en général et de celle-ci en particulier.

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Ces 1600 enfants réunionnais « déportés » vers l’Hexagone

pupilles_reunionÀ l’initiative d’Ericka Bareigts, députée PS de La Réunion, les parlementaires se prononceront mardi sur «la responsabilité morale de l’Etat» sur le transfert de 1600 enfants de La Réunion en métropole entre 1963 et 1982. Une affaire méconnue dans l’Hexagone.

Ils attendent que l’Etat français fasse son mea culpa. Entre 1963 et 1982, 1600 enfants réunionnais ont été transférés vers 64 départements, principalement dans le Sud-Ouest et le Massif central, des zones rurales vieillissantes. «La majorité des enfants ont souffert de déracinement, de la déculturation et de racisme», explique l’historien Ivan Jablonka , auteur du livre Exil d’enfants, transfert de pupilles réunionnais en métropole. Mardi, les députés vont se prononcer sur cette page oubliée de l’histoire contemporaine française. Ils seront appelés à voter une «résolution mémorielle» sur cette affaire dite des «Réunionnais de la Creuse».

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« Lettre à une femme d’honneur »

mence-casterMadame la Présidente de l’Université des Antilles et de la Guyane,
Lorsque vous avez été élue en janvier 2013, nous avons célébré dans un élan de fierté, la personne d’excellence que vous représentez.
Portées par vos projets et votre intelligence, nous avons continué à croire en votre présidence éclairée.
Mais déjà un vent mauvais soufflait, que nous n’avions pas perçu.
Déjà, des sables mouvants mais ondoyants nous encerclaient.
Nous voyions une personne, quand d’autres déjà, détestaient la femme.
D’autres. Des mâles trépidant, arrogants, suffoquant de petites misères, étouffant dans leurs gorges le mépris pour ce qu’ils ne pouvaient concevoir que comme une claque : une Vaillante.

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Manifeste pour une union politique de l’euro

Un collectif d'économistes et de politologues, dont Thomas Piketty ou Pierre Rosanvallon, appelle à de profondes réformes démocratiques et notamment à la création d'une chambre parlementaire de la zone euro.

—Par collectif—

drapeau_europeL’Union européenne traverse une crise existentielle, comme vont bientôt nous le rappeler brutalement les élections européennes. Cela concerne au premier chef les pays de la zone euro, enferrés dans un climat de défiance et une crise de la dette qui est très loin d’être terminée, alors que le chômage persiste et que la déflation guette. Rien ne serait plus faux que de s’imaginer que le plus dur est derrière nous.

C’est pourquoi nous accueillons avec le plus grand intérêt les propositions formulées à la fin de l’année 2013 par nos amis allemands du groupe de Glienicke, composé d’experts et de personnalités proches de la CDU et du SPD, en vue d’un renforcement de l’union politique et budgétaire des pays de la zone euro.

Seuls, nos deux pays ne pèseront bientôt plus grand-chose dans l’économie du monde d’aujourd’hui. Si nous ne nous unissons pas à temps afin de porter notre modèle de société dans la mondialisation, alors la tentation du repli national finira par l’emporter, et engendrera des frustrations et des tensions à côté desquelles les difficultés de l’Union sembleront joyeuses.

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Aurélie Filippetti : «Le Medef veut tuer la culture»

culture_pcfDans une interview au «Parisien Dimanche» – «Aujourd’hui en France», Aurélie Filippetti, ministre de la Culture, vient au secours des intermittents du spectacle au lendemain des Victoires de la musique. Alors que les négociations se poursuivent sur l’assurance chômage, le Medef a mis le feu aux poudres en proposant de supprimer le régime des intermittents, critiqué pour son déficit, pour l’aligner sur le régime général.

En réaction, ces derniers appellent à une journée de mobilisation le 27 février. Aurélie Filippetti, elle, accuse le Medef de chercher des boucs émissaires.

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Les premières cles pour résoudre tous nos problèmes se trouvent entre nos propres mains

Tribune

— Par Robert Saé—
porte-voix1-    Les peuples sont le moteur de l’histoire
Pour la majorité de l’opinion publique, seuls des élites,  des leaders providentiels ou des sauveurs suprêmes peuvent porter solutions aux problèmes des populations. Comment s’en étonner ?  Pendant des millénaires, ceux qui propagent l’idéologie des classes dominantes se sont appliqués à en persuader les peuples et les individus.     On ne saurait nier le rôle joué par des personnes ou des dirigeants d’exception qui, par leur parcours et par leur capacité d’analyse, ont pu être en mesure de  synthétiser l’expérience et les attentes des peuples pour proposer des orientations capables de faire avancer la cause de ceux-ci. Mais, on commettrait un crime de lèse-humanité en méconnaissant cette réalité : ce sont les peuples, par leur génie collectif et par leurs luttes,  qui sont la source des réponses les plus concrètes et les plus durables aux nécessités vitales. 

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L’Occident a-t-il vraiment inventé la démocratie ?

—Par Eric Aeschimann—
athenesDans «le Choc des civilisations», l’Américain Samuel Huntington listait les valeurs de l’Occident: «Individualisme, libéralisme, constitutionnalisme, droits de l’homme, égalité, liberté, règne de la loi, démocratie, marché libre, séparation de l’Eglise et de l’Etat…» Mais définir une civilisation par des valeurs est toujours un jeu dangereux.

Avec humour, son compatriote et anarchiste David Graeber lui répond qu’on est en droit d’affirmer avec la même évidence que la culture occidentale repose sur «la science, l’industrie, la rationalité bureaucratique, le nationalisme, les théories raciales et une tendance irrépressible à l’expansion géographique». Ce qui change quand même le regard…

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Non, elles ne veulent pas être mères, et alors?

4,3% des femmes déclarent ne pas vouloir d'enfants, selon une étude de l'Ined parue ce mercredi. Le non désir de maternité reste tabou.

—Par Claire Hache—

pas_de_bebe325Dans une France féconde -deux enfants par femme en moyenne- elles font figure d’exception. Elles, ces femmes qui ne sont pas mères et ne veulent pas le devenir représentent 4,3% des Françaises, selon les données de l’enquête Fecond réalisée par l’Ined. Ces femmes qui font le choix de « l’infécondité volontaire » restent minoritaires. Mais elles interrogent une certaine vision de la femme, du couple et de l’accomplissement personnel par la maternité.

« Ma mère est assistante-maternelle. Chez nous, il y a toujours eu plein d’enfants et j’adore ça. Je suis gaga devant un bébé, je suis la première à proposer de garder les enfants de mes amis. Je ne fais pas de rejet. Je ne veux juste pas faire des enfants qui subiront le monde tel qu’il est. » Nora, 27 ans, en couple, assume son choix qui s’éloigne de la norme.

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Le Medef veut supprimer le régime des intermittents

—par Jean-Baptiste Chastand—

clownsLa négociation va pouvoir entrer dans le vif du sujet. Mercredi 12 février, à la veille d’une nouvelle séance de discussion, le Medef a envoyé aux syndicats ses propositions de réforme de l’assurance-chômage. Si les partenaires sociaux ont jusqu’à fin mars pour trouver un accord, les idées patronales, dévoilées par Les Echos, promettent de tendre les discussions, tant certaines sont explosives.

Intermittents Au premier rang des propositions du Medef figure en effet la fin du régime spécifique des intermittents du spectacle. « L’équité entre les cotisants est pour le régime d’assurance-chômage une condition de son acceptation », plaide le Medef qui demande « à l’Etat de prendre en charge, s’il considère qu’il relève de l’intérêt général de mieux indemniser les [intermittents du spectacle], le surcoût de ce traitement plus favorable ».

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Elisabeth Roudinesco : «Notre identité est bien triple : biologique, psychique, sociale»

—Propos recuillis par Cécile DAUMAS—

identite_tripleTout s’est emballé. Un concept mal compris – le genre – une rumeur folle, des peurs irrationnelles. Pourquoi un programme visant à l’égalité, dispensé à l’école, a-t-il laissé croire qu’on allait transformer les filles en garçons et les garçons en filles ? Pourquoi dans le sillage du mariage pour tous, tout projet sociétal concernant la famille est-il désormais vécu par une part de la population comme une mise en danger de l’enfant et un démantèlement de la structure familiale ? Réponses de l’historienne et psychanalyste Elisabeth Roudinesco.

Etes-vous surprise de ces mobilisations au nom de la famille en danger ?
Je ne suis pas surprise. Depuis un an, à l’occasion du vote du mariage pour les personnes du même sexe, on a vu émerger cette forme d’hostilité qui est en fait le symptôme d’autre chose.

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Genre à l’école : les garçons sont en péril !

bonnet_ane-3Un garçon sur trois ne maîtrise pas la lecture en 6e. En cause, une pédagogie qui ne tient pas compte des difficultés propres au sexe dit « fort ». Interview.
Il existe en France une non-mixité a posteriori, due à la présence massive de garçons dans les dispositifs à destination des élèves en difficulté.

Jean-Louis Auduc a fait partie de la mission laïcité du Haut Comité à l’intégration, opportunément dissous par Jean-Marc Ayrault pour ouvrir la voie à… Eh bien justement, on ne sait pas trop à quoi, ou on ne le sait que trop. Historien de formation, universitaire, Jean-Louis Auduc s’intéresse depuis toujours, dans le débat-serpent de mer sur l’égalité des sexes à l’école, à la laïcité (ici même il y a quelques mois) et au sort fait aux garçons, laissés pour compte de l’Éducation, comme en témoigne le dernier rapport Pisa : est-ce un hasard si presque personne n’a soulevé ce point délicat ?

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« Théorie » du genre à l’école : rétablissons la vérité !

—Par le Webpedagogique—
egalite_hom_femLa « théorie » du genre ça existe vraiment?
Tout d’abord le concept même de théorie du genre n’existe pas. Ce principe a été écrit mille et mille fois mais des radicaux voudraient nous faire croire le contraire. En réalité il existe tout un panel d’études sociologiques et scientifiques que l’on dénomme « gender studies ».

Ça consiste en quoi cette « théorie »?
L’idée est née dans le années 70 auprès de chercheurs américains mais aussi français, que notre identité sexuelle n’était pas uniquement biologique mais aussi sociale via l’acculturation (c’est à dire le berceau social dans lequel on est élevé). Le genre serait une construction sociale. Mais les études ne portent pas que sur le sexe mais bien plus sur la hiérarchie et les inégalités qui demeurent entre hommes et femmes de par leur construction sociale.

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Jack El-Hai : le psychiatre des nazis de Nuremberg

L'historien américain, Jack El-Hai, raconte le face-à-face entre le psychiatre Douglas Kelley et le nazi Hermann Göring.

—Par Marie-Laure Delorme —

jack_el-haiLe nazi, le psychiatre et l’auteur. Car l’historien et journaliste américain Jack El-Hai possède un fort point de vue sur la rencontre fatale entre le criminel nazi de 52 ans et le psychiatre américain de 32 ans. L’un s’est plongé dans les abîmes et les abysses de l’autre et ne s’en est pas remis. Parce qu’il s’y est reflété, parce qu’il était trop fragile, parce qu’il n’a pas supporté le poids de la vérité entraperçue, parce qu’il n’a pas su garder ses distances.

Douglas Kelley McGlashan mettra fin à ses jours en 1958, dans sa maison de Kensington, de la même manière qu’Hermann Göring, la veille de son exécution, en 1946 : en avalant une capsule de cyanure. Seules douze années séparent les deux suicides. Les deux fins ont en commun plus qu’une capsule de cyanure ingérée : un goût certain de la mise en scène, un mystère quant à la provenance du poison, un doigt accusateur pointé vers les autres.

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Le dépassement des analyses unilatérales

—Par Paul Boccara, économiste, secteur économique du pcf.—

karl_marxÀ propos de trois siècles de théories sur les crises dans toutes les écoles de pensée économique, nous avons vu (1) la prédominance des analyses unilatérales. Il s’agissait des théories d’insuffisance de consommation, comme les salaires, ou sous-consommationnistes, et des théories opposées d’excès de consommation, comme les salaires contre les profits, ou surconsommationnistes. Nous considérons maintenant, en relation avec mon ouvrage, Théories sur les crises, la suraccumulation et la dévalorisation du capital (Delga, 2013), la question cruciale des diverses tentatives de conciliation ou de dépassement des deux sortes d’analyses unilatérales, pour la reconstitution d’un puzzle du processus d’ensemble.

Le défi consiste, au-delà de la juxtaposition dualiste des deux sortes de théories opposées, de les articuler pour montrer comment, dans la réalité, on passe d’un élément unilatéral à l’autre.

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Face à la crise, Keynes ne suffira pas, le retour à Marx est nécessaire

—Par Rémy HERRERA, chercheur au CNRS, Centre d’économie de l’université de La Sorbonne-Paris-I.—

keynes_&_marxDepuis plus de trente ans, un courant de pensée domine en économie : c’est l’idéologie scientifique « néoclassique », qui croit à un « équilibre général des marchés » et entretient des liaisons très étroites avec le néolibéralisme. Pourtant, le fait est – incroyable, mais vrai ! – qu’il n’existe pas, à l’intérieur du courant dominant, de théorie de la crise. En clair, l’idéologie du capitalisme non seulement ne prend pas la crise pour objet d’étude, mais encore n’est pas en mesure d’expliquer la crise du capitalisme réellement existant. Les rares économistes orthodoxes qui s’y intéressent l’analysent d’ailleurs à partir de facteurs toujours extérieurs aux marchés, venant perturber les mécanismes de correction automatique par les prix : syndicats « archaïques », interventions de l’État, « bugs » informatiques, fraudes de traders isolés… Mais pour eux, la concentration de la propriété privée et la logique de maximisation du profit individuel ne sont pas des problèmes.

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Jeux de Sotchi 2014 : nous ne serons pas complices !

—Par Jean-Marie Brohm (Professeur émérite de sociologie à l’université Montpellier III) et Fabien Ollier (Directeur de la revue Quel Sport ?)—

flamme_olympiqueNul ne peut plus l’ignorer aujourd’hui, Vladimir Poutine organise les Jeux olympiques d’hiver dans la droite ligne de toutes les dictatures qui ont instrumentalisé les grandes manifestations sportives. Ses objectifs sont clairs : − Restriction des libertés civiles et contrôle militaro-policier des espaces publics et privés au nom de la « paix olympique ».
− Extension des zones d’influence géopolitique et économique grâce aux investissements olympiques pharaoniques.
− Médiatisation à haute dose du grand show sportif en tant qu’opération de propagande que le parcours de la flamme olympique a portée à son paroxysme.
− Endoctrinement et obnubilation nationalistes de la population par la promotion de champions d’État transformés en vitrines publicitaires.
− Durcissement autoritaire du pouvoir, des services de sécurité et des groupes supplétifs qui bafouent les libertés démocratiques élémentaires avec la complicité des partenaires économiques.

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La crise de l’essence n’est pas finie.

-Par Dolto, économiste—
 
crise_essenceLa sortie de crise du conflit de l’essence est intéressante à de nombreux égards. Par exemple, avant la crise, nous croyions savoir des choses sur la fixation des prix de l’essence que nous ne savions pas vraiment. Et nous ignorions beaucoup de choses dont nous sommes certains aujourd’hui à savoir qu’a notre sens cette crise n’est pas finie et qu’elle rebondira mais sous une autre forme . En bref, la crise n’est donc plus observable. Mais elle n’a pas disparu pour autant. Elle est devenue souterraine. Nous avons dû entièrement revoir un grand nombre de nos hypothèses notamment sur une baisse annoncée du prix de l’essence pour le consommateur . Mais nous avons beaucoup appris non sur la stratégie à venir de la SARA qui demeure opaque , mais dans le domaine des revenus des pétroliers , dont la corrélation réside dans le système des prix réglementés.

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7 février : symbole du refus de la dictature

— Par  Danièle Magloire —
duvalier_pere_&_filsLe 7 février 1986, date de la chute de la dynastie Duvalier, est l’aboutissement de longues et terribles années de lutte qui ont emporté des milliers de compatriotes.
Après la brutale répression du 28 novembre 1980, qui a particulièrement ciblé la presse, les populations sont à nouveau mises hors jeu. La flamme de la résistance est ravivée en 1984 par les jeunes, en particulier ceux de la ville des Gonaïves, qui expriment leur rejet de la présidence héréditaire et du pouvoir absolu qu’elle implique: « A bas la misère à vie! A bas le chômage à vie! A bas la torture! A bas la dictature! » C’est l’indignation d’une jeunesse meurtrie qui porte les derniers coups de butoir à un régime qui ose encore transformer la seule bibliothèque d’une ville en caserne pour les tontons macoutes.

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