Le 3 mars, le gouvernement haïtien a pris des mesures drastiques en déclarant l’état d’urgence et en instaurant un couvre-feu à Port-au-Prince, suite à l’évasion massive de milliers de détenus de la plus grande prison de la capitale, attaquée par des gangs armés. La situation en Haïti, déjà en proie à une grave crise politique, sécuritaire et humanitaire depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse en 2021, a atteint un nouveau sommet de chaos.
La prison de Port-au-Prince, qui hébergeait près de 3 800 détenus avant l’attaque, a été largement vidée lors de l’assaut perpétré par des gangs armés cherchant à renverser le Premier ministre contesté, Ariel Henry. Selon des sources proches des autorités pénitentiaires, la grande majorité des prisonniers se sont échappés, plongeant la capitale dans un climat de peur et d’insécurité.
Au moins dix personnes ont perdu la vie lors de cette évasion, les victimes comprenant des citoyens tués à l’intérieur de maisons incendiées et d’autres touchées en tentant de fuir les violences. Face à cette escalade de la violence, le gouvernement haïtien a justifié la déclaration d’état d’urgence et l’imposition du couvre-feu en invoquant une « dégradation sécuritaire » caractérisée par des actes criminels de plus en plus violents commis par les gangs armés.