Catégorie : Sciences Sociales

«Sur le phénomène des jobs à la con»

— Par David Graeber —
jobs_a_la_con«On the Phenomenon of Bullshit Jobs»: «Sur le phénomène des jobs à la con». C’est le titre de l’article mis en ligne par David Graeber à l’été 2013.

Dans les années 30, John Maynard Keynes avait prédit que, à la fin du siècle, les technologies seront suffisamment avancées pour que des pays comme le Royaume Uni ou les Etats Unis envisagent des temps de travail de 15 heures par semaine. Il y a toutes les raisons de penser qu’il avait raison. Et pourtant cela n’est pas arrivé. Au lieu de cela, la technologie a été manipulée pour trouver des moyens de nous faire travailler plus. Pour y arriver, des emplois ont du être créés et qui sont par définition, inutiles. Des troupes entières de gens, en Europe et en Amérique du Nord particulièrement, passent leur vie professionnelle à effectuer des tâches qu’ils savent sans réelle utilité. Les nuisances morales et spirituelles qui accompagnent cette situation est profonde. C’est une cicatrice qui balafre notre âme collective. Et pourtant personne n’en parle.

Pourquoi donc, l’utopie promise par Keynes – et qui était encore attendue dans les années 60 – ne s’est jamais matérialisée?

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Activités économiques et logique du partage pour un mieux vivre dans le pays Martinique

— Par Jean Bernabé —
indiv_esp_socBonvini ek lonnè respé ba zott toutt ki vini adan konsitt tala ki ka woulé pou rann péyi Matnik pli djok. Nou ké gadé wè, dabò pou yonn, sa KTKZ yé. Pou dé, asou ki sa pawol KTKZ ké woulé jòdi a.
1/ tout d’abord, le rappel de ce qu’est KTKZ
Je crois utile de rappeler d’emblée le concept fondamental de « trinité humaine » proposé par le philosophe et sociologue Edgar Morin et qui se résume à ces trois mots : Individu, société, espèce.
Ces trois réalités tout à la fois séparées et reliées renvoient à la complexité de la condition humaine. Il importe d’en tirer comme il se doit les conséquences dans toute démarche se voulant progressiste, ce qui est la vocation première de KTKZ, ce sigle représentant l’expression d’origine haïtienne Kolé tett kolé zépol, image très expressive de la Solidarité en actions et pas seulement en paroles⋅
Le mot « solidarité », en rapport avec le mot « solidité », traduit l’action volontaire de chaque individu avec d’autres, pour faire groupe, faire société, faire peuple, faire communauté, faire nation, pour le plus grand bénéfice de l’espèce humaine.

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La place des pères et des mères pour faire intégrer les limites aux enfants ?

— Par Jean Gabard —

La place du père et de la mère dans la famille a considérablement évolué depuis une cinquantaine d’années et ne paraît toujours pas évidente aujourd’hui : plus que jamais, en ce début de XXIème siècle, elle pose question !

Pendant des siècles, les rôles des hommes et des femmes ont été cadrés avec rigueur par la société patriarcale. La marche vers la démocratie a apporté, avec l’égalité en droits, des ouvertures. Aujourd’hui les hommes ne se sentent plus obligés de maintenir une posture rigide et acceptent de dévoiler leur sensibilité. Ils peuvent se permettre d’exprimer leurs sentiments et de participer à des tâches autrefois réservées aux femmes, sans pour autant sentir leur virilité défaillir. Ils sont même des papas beaucoup plus présents, plus proches, qui savent entourer leur famille de leur protection et de leur affection⋅

Si on ne peut que se féliciter du recul des comportements sexistes chez l’homme, celui-ci doit-il cependant devenir dans la famille « une femme comme les autres », une seconde maman ?

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Pour limiter vos déchets, connaître les bons gestes

Semaine européenne de la réduction des déchets

dechets La poubelle  Terre http://www.midwayfilm.com/

Dans le cadre de la semaine européenne de la réduction des déchets du 22 au 30 novembre 2014, retrouvez sur le site de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) une série de conseils pratiques destinés à limiter les déchets à la maison, au bureau ou en faisant les courses.
L’Ademe recommande notamment de :
– bien acheter et bien vous équiper (emprunter ou louer des produits neufs ou d’occasion, éviter les achats de produits à usage unique, choisir les produits sans suremballage, préférer les sacs réutilisables…),
– éviter le gaspillage alimentaire (être vigilant sur les offres promotionnelles, respecter au mieux la chaîne du froid en effectuant vos achats, être attentif aux dates de péremption, assurer une bonne conservation de vos aliments…),
– moins jeter (valoriser les déchets organiques par le compostage, donner une seconde vie à certains produits comme les vêtements, les livres, les appareils électriques, utiliser moins de piles, limiter la consommation de papier…), .

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De l’enfermement

— Par Victor Lina, psychologue clinicien —

enfer_me_ment« Quelques mots écrits pour dire psy »

Vu d’ici, et de notre point de vue, quelle pourrait être notre contribution à une réflexion partagée sur l’enfermement, son histoire, ses déclinaisons, ses justifications ses extravagances et ses limites ?
De notre point de vue, c’est-à-dire du lieu à partir duquel nous parlons. Quel est-il ?
S’il est, il est multiple et insulaire ; parlant et partant donc de notre îlet, de cet enclos qui délimite les bords de notre espace familier. Partant de notre territoire, du terrain au sein duquel nous nous situons et de ce que nous y faisons dans les circonstances favorables, une pratique clinique s’appuyant sur la rencontre et l’écoute dans une pièce porte fermée et en particulier en milieu fermé.
Foucault lors d’un entretien filmé propose une analyse de ce l’on entend par le terme humanité. L’humanité, celle à laquelle nous sommes souvent amenés à nous référer, est présentée par lui comme une manière raisonnable d’exercer le pouvoir.
L’enfermement et la privation de liberté traduirait ainsi une nouvelle économie du pouvoir régie par un discours empreint d’humanité.

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L’extension du port : et si on se fédérait ?

— Par Florent Grabin, Pour Une Martinique Autrement —
extension_por_f-d-fUn développement durable doit répondre à nos besoins présents, sans que cela empêche les générations futures de répondre aux leurs. Le développement durable gaspille-t-il des ressources de l’environnement ?
Entraîne-t-il une faillite économique ?
Permet-il à d’autres humains de vivre dignement ?
Pour répondre à ces questions, il nous faut commencer par mettre un terme à cette équation : « Quand on additionne dix Martiniquais à dix autres on n’obtient pas logiquement vingt Martiniquais, mais bel et bien vingt divisions » . Oui à l’écologie, non à certains écologistes politiciens.
Le rétablissement de cette règle impose à tous ceux qui participent au débat sur l’extension du port de Fort-de-France, de se regrouper pour accompagner les promoteurs dans la réussite de ce projet nécessaire au développement de notre région.
Au moment où tout le monde parle de préservation de notre riche biodiversité, n’est-il pas contradictoire d’observer cette absence de projet commun pour la préservation de la baie de Fort-de-France ? Nous avons ici l’opportunité de fédérer toutes les études qui circulent et qui, trop nombreuses, perdent leur crédit.

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VI° Colloque de Kolétètkolézépol : une belle rencontre !

— Par Robert Saé —koletetkolezepol

Ce mardi 11 Novembre, se tenait le VI° colloque organisé par Kolétètkolézépol. Les participants étaient invités à échanger autour du thème : « Activités économiques et logique du partage pour un mieux vivre dans le pays Martinique. »

Après que le Professeur Jean BERNABE, membre du secrétariat, eut rappelé les principes fondant l’action de KTKZ et précisé les objectifs du colloque, les participants ont pu apprécier des contributions  de haute tenue  et confronter sereinement leurs points de vue.M. Georges PARA, statisticien, responsable de l’IMSEPP* a présenté les chiffres permettant de mesurer les revenus et les inégalités dans la société martiniquaise, mais il s’est surtout attaché à définir les concepts permettant d’appréhender la situation, en particulier celui de « pauvreté ».M. Eddie MARAJO, directeur d’OPEN SOFFT SYSTEM, a fait état de la philosophie et de l’impact des mesures prises par le gouvernement français sur le plan social.M. Robert SAE, membre du secrétariat de KTKZ, a relevé les obstacles au partage qui conduirait au mieux vivre.M. Jean Paul JOUANELLE, membre de Contact  Entreprise, à partir d’exemples concrets, a insisté sur notre capacité à surmonter les obstacles.M.

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L’histoire de l’Histoire

— Par Juan Nicolás Padrón —

histoireTout récemment j’ai écouté, rien que des lèvres d’une enseignante de la matière, que l’histoire n’a besoin que de la mémoire ». Une affirmation pareille m’a rappelé que pour Hérodote, reconnu comme le « père de l’historiographie », tout au moins dans le monde occidental, les dites Histoires –dont le titre signifie en grec « recherche ou quête- avaient pour but de faire connaître les mœurs et les traditions du « monde antique » objet de ses études, et d’abonder sur les conflits armés entre ces peuples, leurs causes et les arguments des parties. Il ne s’agissait pas de recueillir des événements pour leur ultérieur apprentissage par cœur, mais il faisait appel à une morale ou à un enseignement pour comprendre le présent et tenir en considération sa signification fondamentale pour une projection vers le futur. Si l’on passe revu des cultures anciennes, telles celles de la Chine ou de l’Inde, ni Confucius ni Bouda, associés à l’histoire de ces civilisations, n’insistent sur les données et les chiffres, les noms et les relations de faits, parce que ce n’est pas la mémorisation ce qu’a prévalu dans leurs discours mais l’analyse et le raisonnement dérivés de leurs légendes et une sorte de réalité mythique liée à la pensée et à la sensibilité des ancêtres.

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L’espace public : un lieu pour débattre des choses qui nous concernent tous

— Bruno Ollivier —
journalMalgré tout ce qu’on peut lui reprocher, la presse écrite est une composante fondamentale de notre espace public, et donc de notre démocratie. On peut faire à la presse écrite beaucoup de reproches et en plus, elle collectionne les handicaps.
En premier lieu, la presse quotidienne écrite se meurt lentement. Le phénomène est ancien. Les 2/3 des quotidiens français de 1946 ont disparu. Les Français lisent de moins en moins le journal : on vend 154 exemplaires de quotidiens pour 100 habitants en France contre 459 en Suède. Et les journaux français sont plus chers. Les lecteurs sont de plus en plus âgés. La presse quotidienne a mal résisté à la télévision, et Internet semble lui donner le coup de grâce, comme c’est et ce sera le cas d’innombrables métiers, de l’enseignement aux taxis et de la banque à la médecine.

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Nomad’s land

Par RESF

 resf« Yéro, élève en CAP menuiserie au lycée Léonard de Vinci (75015), en rétention depuis le 25 octobre » Yéro Sall, lycéen d’origine mauritanienne, mineur isolé étranger, a été arrêté le 25 octobre, alors qu’il rentrait tranquillement chez lui. Il est depuis en rétention. Son délit ? Double selon la préfecture : un premier délit serait en effet d’être majeur, d’avoir 23 ans au lieu des 17 ans qu’il déclare.

L’autre délit (plus grave selon la préfecture ?) et directement lié à celui énoncé précédemment tient au fait que Yéro Sall, possesseur d’un extrait du registre des actes de naissance attestant pourtant de son  identité mauritanienne et de sa minorité, aurait des empreintes digitales correspondant au passeport d’un certain  Idrissa Djibril Demba SALL, né au Sénégal en 1991. Interrogé sur ces faits, Yéro explique que, sa mère, sénégalaise,  a acheté ce passeport pour pouvoir l’envoyer en France, avec un visa…de 7 jours⋅ Ce fameux passeport, Yéro ne l’a plus car il lui a été repris par un correspondant du passeur, dès son arrivée sur le sol français⋅

Un immigré qui rentre avec un faux passeport n’est finalement quelque chose que de très banal, compte tenu de la politique migratoire et du peu de possibilités qu’ont les immigrés des pays pauvres pour venir en Europe⋅ Ce qui pose problème dans le cas de Yéro est bien évidemment l’importante différence d’âge qu’il existe entre ces deux identités possibles.

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Soldats indigènes : un siècle d’oubli, de mépris

Un livre de de Mehdi Lallaoui

poilus_d_ailleursAu cours de la Première Guerre mondiale, des centaines de milliers de soldats « indigènes » sont venus, de gré ou de force, se battre pour leur colonisateur et ont largement payé le prix du sang. Le réalisateur et écrivain Mehdi Lallaoui, connu pour ses films et ouvrages sur la colonisation et l’immigration, apporte, avec un livre et un documentaire, une précieuse pierre au travail de reconnaissance de ces relégués de l’histoire.
En août 1914, les premiers contingents de troupes coloniales arrivèrent massivement en France. Ils participèrent à toutes les batailles offensives et décisives. Et on oublie souvent l’armée d’Orient, majoritairement constituée de coloniaux qui combattirent entre 1915 et 1918 aux Dardanelles et à Gallipoli (Italie). Dans ce premier conflit mondial, l’Afrique du Nord fournira 300 000 soldats, pour moitié des Algériens. Leurs régiments feront l’objet du plus grand nombre de citations militaires. On lèvera de l’Afrique équatoriale et occidentale française d’alors quelque 200 000 tirailleurs.

IL A FALLU ATTENDRE CENT ANS, LE DÉBUT DU XXIE SIÈCLE, POUR QUE DES STÈLES OU DES MONUMENTS SOIENT ÉRIGÉS DANS L’ESPACE PUBLIC EN SOUVENIR DES POILUS D’AILLEURS.

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Le privé à l’assaut du patrimoine culturel

— Par Laurent Etre —
culture_&_privatisationAvec leur ouvrage Main basse sur la culture, les journalistes Michaël Moreau et Raphaël Porier 
nous entraînent dans les arcanes de la marchandisation de la culture.

Voici un livre qui tombe à point nommé, alors que l’inauguration de la Fondation Louis-Vuitton par Bernard Arnault, le week-end dernier, a suscité un emballement médiatique sans doute au-delà des espérances du PDG de l’entreprise de luxe LVMH. Certes, pour une part, l’enthousiasme concernait la prouesse architecturale de Frank Gehry, le concepteur du bâtiment de verre. Mais cela ne fera pas oublier l’opération de communication menée par Bernard Arnault. Évoquant le personnage, les auteurs de Main basse sur la culture rappellent qu’il a « bâti son empire sur les décombres de l’usine de textiles Boussac, rachetée en 1984 parce que l’entreprise détenait la pépite Christian Dior ».

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Bilinguisme et Monoparentalité

— Par Victor Lina, psychologue clinicien —

bilinguisme_monoparentalite« Quelques mots écrits pour dire psy »
C’est en vue d’introduire et d’illustrer deux problématiques en relation, celle de la monoparentalité et celle du bilinguisme que des auteurs d’horizons divers ont apporté leur contribution à : Bilinguisme et Monoparentalité Handicap et discriminations inaperçues, ouvrage sorti, il y a quelques mois déjà, à l’initiative et sous la direction, du Professeur Mareike WOLF-FEDIDA.
Dans la présentation de l’ouvrage, elle écrit « Une famille sur cinq est monoparentale selon les statistiques de l’INSEE et le bilinguisme toucherait une famille sur quatre. On estime que les chiffres augmentent, et la monoparentalité et le bilinguisme sont beaucoup plus répandus qu’on pense. Être monolingue serait un phénomène presqu’en voie de disparition. Puisque le bilinguisme est aussi répandu, il est étonnant qu’il intrigue toujours et suscite toute sorte de préjugés, à commencer par ce premier malentendu selon lequel on imagine une compétence parfaite dans les deux langues, concevant le bilinguisme à la manière d’une compétence encyclopédique⋅»
WOLF-FEDIDA, souligne d’une part les aspects défectueux qui peuvent ressortir du rapport entre le bilinguisme et la monoparentalité à partir de l’écoute de patients concernés par cette situation, d’autre part l’exploitation avantageuse de cette « singularité » de plus en plus fréquente.

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En Guadeloupe, des bananes sans pesticides

— Par Martine Valo —

L’île a été empoisonnée par le chlordécone, un produit interdit aux Etats-Unis depuis 1976

banane_bio

Pisang raja, Calcutta-4 : les noms des bananiers de la station agronomique expérimentale de Neufchâteau, sur les hauteurs de Capesterre-Belle-Eau (Guadeloupe), rappellent que leurs origines se situent en Inde ou en Asie du Sud-Est. Dans cette belle plantation sont entretenues quatre cents variétés de bananes, c’est l’une des cinq plus riches collections du monde.

Mais toute cette diversité présente sur la plate-forme du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement, le Cirad, est au service d’une seule : la banane d’exportation produite sur l’île, l’omniprésente Cavendish qui règne sur la quasi-totalité des marchés mondiaux. L’objectif numéro un est de trouver le moyen de rendre ce fruit plus résistant aux attaques de ravageurs qui prospèrent dans la chaleur humide tropicale… mais sans recourir aux pesticides.

Grâce à l’aide des scientifiques en partie soutenus par des fonds européens, avec aussi une forte pression de la société, les planteurs assurent avoir réduit de 75 % l’usage des produits phytosanitaires en dix ans.

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Les économistes sont-ils des imposteurs?

— Par Aude Lancelin —

eco_imposture-2Ils influencent les politiques et ont remplacé philosophes, sociologues et historiens pour expliquer le monde. Daniel Cohen et Marcel Gauchet s’interrogent sur leurs pouvoirs, leurs mérites et leurs limites.

Hier encore on demandait à Claude Lévi-Strauss ou à Jean Baudrillard de déchiffrer l’avenir de notre civilisation, aujourd’hui on demande à Daniel Cohen ou à Jean Tirole, nouveau prix Nobel d’économie, de nous expliquer la panne de croissance. A quel moment a eu lieu la bascule ? Dans les cabinets ministériels, difficile d’entendre parler d’autre chose que de courbes et de chiffres. Chez les éditorialistes, on parle réduction de la dette et réforme du marché du travail avec la gravité intimidante de qui prétend remplacer l’argumentation par les équations.

Le ton BFM et l’esprit «Capital» – l’hebdo du business, pas celui de Marx – semblent avoir tout annexé. A l’économie, et quasi à elle seule désormais, on accorde le sérieux, le concret des choses, les clés du lendemain. Partout elle s’est peu à peu substituée à la délibération politique et aux visions non utilitaristes du monde.

Chez les jeunes économistes eux-mêmes, la révolte gronde d’ailleurs contre les prétentions écrasantes à la scientificité de leurs aînés néoclassiques.

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En finir avec la fabrique des garçons

— Par Yves Raibaud et Sylvie Ayral —

fabrik_malesQuelque chose ne tourne pas rond chez les garçons. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : au collège, ils représentent 80 % des élèves sanctionnés tous motifs confondus, 92 % des élèves sanctionnés pour des actes relevant d’atteinte aux biens et aux personnes, ou encore 86 % des élèves des dispositifs Relais qui ­accueillent les jeunes entrés dans un processus de rejet de l’institution scolaire. Tous ces garçons ont-ils des problèmes, des troubles du comportement et/ou de l’apprentissage ? Eh bien non, loin s’en faut. Des travaux récents1 montrent que leurs transgressions et leurs difficultés scolaires sont, le plus souvent et quelque soit leur milieu social d’origine, des conduites liées à la construction même de leur identité masculine.
L’injonction sociale à la virilité

Très jeunes et surtout pendant les années de collège, période où la puberté vient sexuer toutes les relations, les garçons se retrouvent en effet pris entre deux systèmes normatifs. Le premier, véhiculé par l’école, prône les valeurs de calme, de sagesse, de travail, d’obéissance, de discrétion, vertus traditionnellement associées à la féminité.

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De la résilience individuelle à la résilience collective

Samedi 8 novembre 2014 à 9h30    À l’amphithéâtre Michel-Louis, campus de l’U.A. à Schoelcher (Entrée libre)

resilienceDe la résilience individuelle à la résilience collective

 Deux ans après la venue chez nous du professeur Boris CYRULNIK*, le groupe de travail et de réflexion « Résilience-Martinique » invite le public martiniquais à poursuivre cette importante réflexion sociétale, lors d’une conférence-débat avec :

Claire-Emmanuelle LAGUERRE, docteur en neurosciences et psychologue clinicienne,
sous la présidence du professeur émérite de psychiatrie Aimé CHARLES-NICOLAS

Claire-Emmanuelle LAGUERRE tentera de répondre à différentes questions
– Comment l’histoire s’inscrit-elle dans les destins individuels ?
– Sous l’angle d’une psychologie géopolitique clinique, il s’agira de tenter d’expliquer l’articulation entre histoire individuelle (subjective et propre à chaque individu) et histoire collective, l’une ayant des répercussions sur l’autre.
– Ces histoires font-elles trauma ? Le trauma peut-il être figé dans un complexe culturel transmis de génération en génération ?
– Dans cette perspective, la résilience (individuelle et/ou collective) est-elle envisageable ?

Cette conférence-débat se tiendra le

Samedi 8 novembre 2014 à 9h30    

(Entrée libre)
À l’amphithéâtre Michel-Louis, campus de

l’U.A. à Schoelcher


ÉVÉNEMENTS TRAUMATIQUES À LA MARTINIQUE

Les vivre et les surmonter
Claire-Emmanuelle Laguerre
Transversalité
PSYCHANALYSE, PSYCHIATRIE, PSYCHOLOGIE MONDE CARAÏBES Martinique

Sous l’angle d’une psychologie géopolitique clinique, cet ouvrage questionne les répercussions des événements traumatiques actuels ou transmis rencontrés à la Martinique (traite négrière, névrose du colonisé, catastrophes naturelles).

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Professeurs et Chefs d’établissement : dans les coulisses d’une relation professionnelle

— Par Jean-Marc Robin —

enseignantEntre souffrance et engagement
La souffrance des enseignants, du moins d’une part croissante d’entre eux, est une réalité(1). Elle est d’abord imputable à notre Ministère qui laisse s’engager dans une profession des jeunes collègues qui ne réussiront jamais face aux élèves; elle est imputable à une Institution qui est prisonnière de schémas pédagogiques anciens et d’une préoccupation uniquement quantitative: une classe pour 35 lycéens ou pour 30 collégiens. Pourra-t-on un jour imaginer qu’on peut obtenir de meilleurs résultats avec moins d’heures d’enseignement mais réalisées ?(2) dans de meilleures conditions Que dire encore de l’absence de formation continue digne de ce nom: les professeurs partent peu en stage alors qu’ils devraient consacrer au développement de leurs compétences au moins 15 jours par an comme les cadres des industries de pointe.
Notre Institution est, par ailleurs, incapable de penser « la deuxième carrière des professeurs » et d’accompagner les enseignants qui veulent quitter l’Ecole et se lancer dans un nouveau métier(3). Les Rectorats ne disposent ni des moyens humains – hormis quelques conseillers en mobilité trop occupés -ni des moyens financiers pour faciliter ces reconversions.

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Un vaccin contre la dengue disponible dès la mi-2015

— Par Armelle Bohineust —

sanofi_pasteurSanofi espère commercialiser au deuxième semestre 2015 le premier vaccin contre la dengue, maladie qui affecte 50 à 100 millions de personnes dans le monde.

Un vaccin contre la dengue devrait voir le jour en 2015. Sanofi, laboratoire le plus avancé dans ce domaine, loin devant ses concurrents GSK et Merck, a confirmé qu’il déposerait l’an prochain des demandes d’enregistrement du vaccin dans plusieurs pays confrontés à la dengue, en vue d’une commercialisation au second semestre. Les derniers résultats des essais de phase 3 en cours ont confirmé l’efficacité de ce traitement, a souligné lundi le laboratoire. Les tests ont montré une efficacité globale du vaccin de 61 % chez les jeunes âgés de 9 à 16 ans et le taux de protection contre la dengue sévère atteint 95,5 %, a précisé Sanofi.
Le premier cas signalé en France

En vingt ans, le groupe français a investi plus de 1,3 milliard d’euros dans ce projet. Il a même lancé il y a cinq ans la construction d’une usine à Neuville-sur-Saône, près de Lyon, alors même que les essais en étaient aux premiers stades.

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60ème anniversaire du début de la guerre d’Algérie

novembre-19954Il y a 60 ans commençait la guerre d’Algérie. Une guerre contre la puissance coloniale française qui a duré près de huit ans, pour s’achever le 3 juillet 1962 avec l’indépendance du pays.

Le 1er novembre 1954, constatant que la lutte pacifique était épuisée, le Front de libération nationale (FLN) lance un appel au peuple algérien pour libérer le pays et restaurer « l’Etat algérien souverain, démocratique et social dans le cadre des principes islamiques”, ainsi que “le respect de toutes les libertés fondamentales sans distinction de races et de confessions”.

“Devant cette situation qui risque de devenir irréparable, une équipe de jeunes responsables et militants conscients, ralliant autour d’elle la majorité des éléments encore sains et décidés, a jugé le moment venu de sortir le mouvement national de l’impasse où l’ont acculé les luttes de personnes et d’influence, pour le lancer aux côtés des frères marocains et tunisiens dans la véritable lutte révolutionnaire”. Extrait de l’Appel du FLN du 1er novembre 1954· ( lire ci-dessous)

Ce fut le déclenchement de la guerre d’Algérie contre l’armée française. Aujourd’hui, il est difficile de faire un bilan des pertes humaines, mais les Algériens parlent d’un million et demi de martyrs.

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Cadavres exquis : dans les coulisses de la mort

thanatopracteurREPORTAGE – « Absorber l’horreur » de la mort pour rendre un corps serein et apaisé à la famille du défunt : c’est le quotidien de Léa, 38 ans, thanatopracteur en région parisienne. LeJDD.fr a passé une journée à ses côtés.

Dans la pièce carrelée de blanc, trois immenses frigos : sept places en chambre froide, dont deux pour les personnes corpulentes, et une case à température négative, qui contient des corps en « standby », soit parce qu’on n’en connait pas l’identité, soit parce qu’un contentieux – le plus souvent administratif – en bloque l’inhumation.

Elle débarque dans ce funérarium du Val d’Oise, pressée, nymphette au volant d’un énorme fourgon-corbillard noir qu’elle manoeuvre d’une main experte. Léa, 38 ans, est thanatopracteur. Cheveux très longs, très lisses, très noirs, les jambes fines plantées dans d’énormes bottes fourrées noires à petits noeuds. Les ongles manucurés, rose vif et doré, le sourcil dessiné, la bouche rose. On dirait une guerrière taille XS. Elle saute du véhicule, tirant deux énormes valises cuirassées qui contiennent tout son matériel – des kilomètres de coton, des bidons de fluides nettoyants, du maquillage pour toutes les couleurs de peau et une batterie de scalpels, pinces et ciseaux.

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« Changer de modèle » : nouveau thème de bavardage pour une gouvernance déphasée

— Par Serge HARPIN—

porte_conteneurs-2Depuis la thèse d’Etat d’Alain-Philippe BLERALD sur « L’histoire économique de la Guadeloupe et de la Martinique » (édit. Karthala, 1986), la critique de « l’économie de comptoir » et la réflexion sur les stratégies de développement en Martinique ont fait l’objet, de façon centrale ou connexe, de nombreux travaux, articles et colloques. Ils faisaient écho aux interrogations, dès les années 1960, des déçus de la Départementalisation, à celles aussi, à partir années 1990, des insatisfaits de la Décentralisation. Le débat sur ces deux sujets fortement corrélés est par conséquent loin d’être nouveau. Mais alors, qu’est-ce qui justifie que deux universitaires ès qualités, Kinvi LOGOSSAH et Hector ELISABETH, dans un texte intitulé « Plaidoyer pour une autre stratégie de développement à la Martinique » publié récemment sur le site Politique publique (09/10/2014) insinuent d’une manière aussi équivoque le contraire ? Troublante aussi cette quasi-simultanéité entre la sortie de ce texte et l’annonce deux jours après, lors de la rentrée politique du PPM, de ce thème comme un des trois axes politiques de ce parti.

Le sentiment qu’on a est que sous l’habillage d’une analyse qu’on voulait être pour la circonstance rigoureuse, objective, et savante se cache une opération de « marketing politique » et de théorisation d’un argument de campagne de ladite « Nouvelle Gouvernance ».

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« Contre-histoire du libéralisme », de Domenico Losurdo

— Par Jérémy Perrin —
domenico_losurdo-400Victor Hugo passe pour être l’auteur de l’observation selon laquelle « l’amour des Anglais pour la liberté se complique d’une certaine acceptation de la servitude d’autrui. » Si l’on réclame des preuves, c’est du côté de Domenico Losurdo qu’il faut se tourner, avec cette Contre-histoire du libéralisme qui paraît aux éditions La Découverte, traduction bienvenue d’un ouvrage italien, paru en 2006 aux éditions Laterza. Le philosophe d’Urbino, spécialiste de Hegel, nous y propose une enquête attentive sur les angles les moins flatteurs du libéralisme réel. Il insiste en particulier sur la permanence massive de pratiques attentatoires à toute liberté, dans les sociétés britanniques et américaines des XVIIIe et XIXe siècles.

Les premières révolutions « libérales » – celles d’Angleterre, d’Amérique et bien sûr, avant cela, de Hollande – ont largement renforcé l’esclavage. Bien loin de constituer une menace pour lui, leurs principes généreux l’ont conduit à son âge d’or – statistiquement visible à l’explosion du nombre d’esclaves. Domenico Losurdo parle ainsi d’un « accouchement gémellaire » du libéralisme et de l’esclavage racial. Ce thème constitue le point de départ de sa démarche qui, par un jeu serré de citations éclairées par quelques faits de contexte, nous conduit des colonies à la métropole, avant d’aborder la vision mondiale des libéraux classiques, puis de conclure par l’héritage supposé de cette vision dans les catastrophes politiques du siècle dernier.

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Atelier d’étude du créole martiniquais

creole_martiniquaisL’atelier d’étude du créole martiniquais sous l’égide du Centre International de Recherches d’Echanges de Coopération Caraïbes Amériques (CIRECCA), poursuit ses activités avec cette année, une nouveauté quant à son organisation.
Les créolophones d’origine, les personnes désireuses de s’initier au fonctionnement du créole martiniquais pour des raisons familiales, professionnelles ou autres, seront toujours les bienvenus mais il est prévu un deuxième niveau destiné aux créolophones (de toutes provenances) qui veulent approfondir leur connaissance et pratique de cette langue.
Sous l’égide du CIRECCA (Centre International Recherches Echanges Coopération Caraïbes Amériques), l’ATELIER D’ETUDE DU CREOLE MARTINIQUAIS animé par l’écrivain Daniel BOUKMAN , vous invite à participer à ses travaux.
Niveau 1 : initiation à la pratique (orale, écrite) du créole martiniquais (graphie, grammaire, syntaxe, lexique) destiné aux créolophones natif-natal, d’option, d’adoption.
Niveau 2  : analyse et production de textes ( sémantique, stylistique, rhétorique), destiné aux personnes ayant déjà une pratique de la langue .
Les séances du niveau 1 et celles du 2, au rythme de 1 heure 30 heures par semaine, auront lieu en début de soirée sur le Campus de Schoelcher.
Pour toutes informations complémentaires
Contacts
cireccamartinique[at]gmail.com

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Le « fléau » du portable en classe touche aussi les enseignants

— Par Stéphane Cassereau —
classe_portable-2C’est un problème auquel sont désormais confrontés la plupart des enseignants du supérieur, mais aussi ceux du secondaire et même du primaire : durant les cours, l’usage quasi-systématique des téléphones portables par leurs élèves. Ceux-ci ne cessent d’échanger des messages (et des photos), de consulter leur appareil, de guetter l’arrivée de la réponse à leurs envois… Résultat, une baisse spectaculaire du niveau général de l’attention et de la concentration en classe. Avec des répercussions évidentes sur l’acquisition de connaissances et sur l’aptitude à comprendre les phénomènes, quelle que soit la discipline enseignée. De plus en plus d’enseignants se plaignent de cette situation. Certains persistent à faire la guerre aux portables et à tenter de les interdire en classe ; beaucoup finissent par renoncer, tant la lutte leur paraît inégale, les élèves déployant des trésors d’imagination pour continuer à utiliser leur appareil en cachette, contre vents et marées.

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