— Par Yves-Léopold Monthieux —
Les récents incidents survenus au collège des Trois-Ilets ramènent au sujet récurrent de l’affectation de professeurs blancs en Martinique. Leur nombre ainsi que leurs lieux d’affectation sont source de débats infinis dont je retrouve l’écho dans une chronique de votre serviteur, parue le 21 mai 2007, Le recrutement des enseignants à la Martinique : quel beau sujet de réflexion pour le Congrès !
Les problèmes que rencontre l’encadrement scolaire dans notre département se ramènent toujours à la formule souvent galvaudée de Césaire : « génocide par substitution ». En effet, l’emprise mémorielle et coloriste constitue le fonds de sauce de tout débat en Martinique. Cette réalité est à ce point affirmée qu’on ne prend plus la peine d’étudier le fond des problèmes qui se posent. On sent bien que pour certains, la solution immédiate serait d’interdire la venue des professeurs français en Martinique, ce que pourrait traduire un slogan qui en rappelle un autre, qui fut révolutionnaire en son temps1 : « l’enseignement martiniquais aux enseignants martiniquais ! ». Cependant, peut-on se priver de cet apport d’effectifs ?