Catégorie : Sciences Sociales

Haïti sous l’emprise du chaos

État d’urgence prolongé, menace de guerre civile et crise humanitaire en escalade

— Par Jean Samblé —

La République d’Haïti, déjà plongée dans une crise politique aiguë depuis l’assassinat du président Moïse Jovenel en 2021, se trouve désormais confrontée à une escalade de violences sans précédent, mettant en péril la sécurité et la stabilité du pays. L’état d’urgence, déjà décrété, vient d’être prolongé d’un mois à Port-au-Prince, la capitale, face à l’aggravation de la menace posée par les bandes armées qui contrôlent une part significative du territoire.

Les autorités haïtiennes ont pris cette mesure drastique en réponse aux attaques répétées des gangs, qui, selon le Syndicat national de policiers haïtiens (Synapoha), ont déjà détruit 10 bâtiments de police et vidé deux prisons civiles. Une première déclaration d’état d’urgence et un couvre-feu avaient été annoncés après l’évasion massive de milliers de détenus consécutive à une attaque coordonnée sur des prisons par les gangs.

La situation sur le terrain est chaotique, avec une violence croissante, symbolisée par l’incendie d’une nouvelle antenne de police à Port-au-Prince. Les forces de l’ordre se trouvent dans une position précaire, confrontées à des groupes armés déterminés à déstabiliser davantage le pays.

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L’UPLG salue le combat des femmes en Guadeloupe et dans le monde.

—Communiqué de l’UPLG —
En cette année 2024, la journée internationale de la lutte des femmes revêt un caractère particulier tant la situation des femmes est affectée par les conflits et les crises.

En Guadeloupe, nous sommes consternés à chaque fois où une femme est tuée par son conjoint ou son compagnon. Le pays hurle de douleur et d’indignation. Seulement les violences faites aux femmes sont en hausse et dépassent les moyennes de nombre de pays et territoires.

En Guadeloupe comme partout ailleurs les femmes doivent se battre pour bénéficier des mêmes droits que les hommes, même quand l’égalité homme femme est reconnue par la loi. L’accès à certains emplois ou à certaines fonctions est plus difficile pour les femmes, en particulier pour les postes d’encadrement. Quand on regarde la répartition homme/femme dans l’éducation en Guadeloupe, à l’école maternelle, les enseignants sont presque en totalité des femmes, à l’école élémentaire elles sont plus de 60% pour un peu moins de 40% d’hommes, dans l’enseignement secondaire les hommes sont un peu plus nombreux, dans l’enseignement supérieur les hommes sont la grande majorité.

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L’intérimaire peut obtenir une requalification de son intérim en CDI et un cumul d’indemnités

Des missions d’intérim peuvent être requalifiées en CDI lorsque le salarié occupe un poste permanent dans l’entreprise. Il peut également bénéficier d’un cumul d’indemnités auprès de l’entreprise utilisatrice et de l’agence d’intérim lorsque l’objet des contrats n’est pas le même. C’est ce que la Cour de cassation affirme dans un arrêt du 7 février 2024 publié au bulletin.

Une salariée licenciée par son agence d’intérim et par son entreprise de travail temporaire saisit la justice afin que ses missions d’intérim soient requalifiées en contrat à durée indéterminée (CDI). L’entreprise utilisatrice oppose que la requalification en CDI doit être exclue car le salarié intérimaire ne peut être lié par deux CDI distincts pour une même prestation de travail.

La cour d’appel accueille la requête de la salariée et condamne l’entreprise utilisatrice. Elle retient que les missions d’intérim peuvent être requalifiées en CDI lorsqu’elles ont pour objet ou pour effet de « pourvoir durablement un emploi lié à l’activité normale et permanente ». Pour elle, la salariée peut demander des indemnités pour ruptures injustifiées aussi bien auprès de l’entreprise utilisatrice que de l’agence d’intérim dès lors que les contrats n’ont pas le même objet.

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Autorité parentale : qu’est-ce qu’un acte usuel ?

Madame Pierre est séparée de Monsieur Dubois avec lequel elle a eu un enfant que le père a reconnu. Les deux parents ont l’autorité parentale. Madame Pierre possède déjà une carte nationale d’identité (CNI) pour l’enfant et s’étonne que son ex-compagnon puisse de son côté demander un passeport dans le but de voyager. Elle souhaite savoir si cette pièce d’identité peut être remise au père seul sans qu’elle ne consente à cette démarche.

On vous répond :

En cas d’exercice conjoint de l’autorité parentale, un parent peut faire, seul, un acte usuel.

L’acte usuel n’a pas de définition dans la loi. En pratique, ce sont les juges qui ont dégagé les critères de cet acte. Il s’agit d’un acte quotidien, sans gravité, qui n’engage pas l’avenir de l’enfant ou ses droits fondamentaux ou qui s’inscrit dans une pratique antérieure non contestée.

Lorsqu’il fait un acte usuel, le parent titulaire de l’autorité parentale est présumé avoir l’accord de l’autre.

Sont notamment considérés comme des actes usuels :

  • Dans le domaine de l’administration : la demande de CNI ou de passeport, la délivrance de diplômes, la sortie du territoire national lorsqu’un juge ne l’a pas interdit, etc.

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RSA : expérimentation des 15 heures d’activité dans 29 nouveaux départements à partir de mars 2024

Le nombre de territoires où l’obtention du revenu de solidarité active (RSA) est associée à la réalisation d’au moins 15 heures d’activité hebdomadaires passe à compter du 1er mars 2024 de 18 à 47, a indiqué la ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités ; elle avait précédemment signalé que ce dispositif devrait être généralisé en 2025.

Le ministère du Travail a publié le 1er mars 2024 la liste des 29 nouveaux départements participant à l’expérimentation de la réforme du revenu de solidarité active ; celle-ci vise à lier le versement de l’allocation à la réalisation de 15 à 20 heures d’activité par semaine.

Ces départements sont : la Haute-Savoie ; le Rhône ; l’Allier ; le Cantal ; le Territoire de Belfort ; la Haute-Saône ; la Saône-et-Loire ; le Finistère ; le Loir-et-Cher ; le Cher ; l’Eure-et-Loir ; la Meuse ; la collectivité européenne d’Alsace (le Bas-Rhin et le Haut-Rhin) ; les Ardennes ; la Marne ; le Pas-de-Calais ; l’Oise ; l’Essonne ; les Hauts-de-Seine ; le Val-de-Marne ; la Manche ; la Seine-Maritime ; la Charente-Maritime ; la Vienne ; les Alpes-Maritimes ; le Vaucluse ; la Sarthe ; la Guadeloupe.

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Les Français vivant au Portugal et au Canada peuvent désormais faire renouveler leur passeport en ligne

Les Français majeurs résidant au Canada et au Portugal peuvent sous conditions, à compter du 1er mars 2024, faire renouveler leur passeport de manière dématérialisée sur Service-Public.fr. Les modalités de cette expérimentation ont été précisées dans un arrêté publié le 28 février 2024 au Journal officiel.

Si vous résidez au Canada ou au Portugal, vous pouvez désormais faire une demande de renouvellement de votre passeport sur Service-Public.fr, donc sans être obligé de vous déplacer à l’ambassade ou au consulat. Pour ce faire, vous devez notamment :

  • avoir reçu votre passeport actuel alors que vous étiez âgé d’au moins 18 ans (la date de référence utilisée est celle d’émission du passeport) ;
  • avoir un passeport encore valide ou expiré depuis moins de 5 ans ;
  • être inscrit au Registre des Français établis hors de France.

Vous ne pouvez pas utiliser cette procédure s’il s’agit :

  • d’un renouvellement pour perte ou pour vol ;
  • d’un renouvellement pour changement de prénom ou de nom ;
  • d’une demande de second passeport.

  À noter : cette expérimentation dure un an, prenant fin le 28 février 2025.

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Collectif féministe du 8 mars 2024 : Manifeste

En ce 8 mars 2024, Journée Internationale de lutte pour les Droits des Femmes,
Nous, Organisations fèministes, Associations et Syndicats de la Martinique,

rappelons que, malgré les progrès obtenus tels que le droit de vote, la dépénalisation de certaines infractions telles que l’avortement ou l’adultère, l’obtention du droit à disposer de son propre compte bancaire, etc, les inégalités subies par les filles et les femmes demeurent encore trop nombreuses et inacceptables.

Nous rappelons, notamment que :

En matière de violences :

  • 9 victimes d’agressions sexuelles sur 10 sont des femmes et la notion de consentement à l’acte sexuel et du droit des femmes à dire non est systématiquement et régulièrement remis en cause et menacé !

  • Les femmes ont neuf fois plus de risques d’être agressées dans la sphère publique, que ce soit par harcèlement, injure ou atteinte sexuelle !

  • 80 % des plaintes déposées sont classées sans suite et seulement 1 % de celles-ci aboutit à une condamnation pénale !

  • Les femmes migrantes subissent des violences aggravées. La prostitution et la traite humaine touchent de façon ultra-majoritaire les femmes, et s’amplifient chez nous !

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L’économie guadeloupéenne à la croisée des chemins : entre intelligence artificielle et graves tensions sociales voire sociétales !

—Par Jean-Marie Nol, économiste —

Il faut toujours en tout prendre des précautions afin d’éviter au maximum les difficultés inhérentes à l’évolution de la société antillaise. Il est en effet plus aisé d’empêcher une situation délicate ou un problème douloureux à venir, que de les résoudre. Cette évolution technologique de la société est inarrêtable, alors autant en prendre bonne note pour le proche avenir !
En clair, il vaut mieux prévenir que de ne pas pouvoir guérir !
Aujourd’hui, personne ne doute que la société antillaise est malade et que l’innovation technologique prend une place de plus en plus illimitée dans notre vie quotidienne… Les innovations technologiques modifient la régulation sociale et déstabilise le socle sociétal. Il faut donc imaginer une évolution de la gestion de notre économie, et c’est bien là la question à laquelle il falloir répondre rapidement !
La Guadeloupe, île emblématique des luttes sociales dans la Caraïbe, se trouve à un tournant crucial de son développement économique, pris en étau entre les avancées de l’intelligence artificielle et les tensions sociales découlant de changements technologiques et démographiques majeurs.

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Martinique : les douze travaux d’Hercule

Pour une Martinique plus belle, il est temps pour nous d’aller à l’essentiel.
— Jean-Pierre Maurice —

Une Martinique de carte postale
Du chlordécone aux déserts médicaux en passant par le départ de ses forces vives, la Martinique aurait de quoi faire des cauchemars la nuit.

Mais ce serait sans compter sur le fatalisme bien heureux de l’âme antillaise si prompte à se tourner vers les défilés de mode, concerts ou fêtes en tout genre, neutralisant ainsi bien des velléités de révolte et de contestation.

Vous aves dit révolution ?
Trop tard donc pour une quelconque révolution soviétique ou vietnamienne, cubaine ou algérienne, se disent ceux qui ont pu en leur temps rêver au réveil des damnés de la terre.

C’est qu’ils n’ont pas tort, car les temps ont changé. Et nos populations, anesthésiées par la consommation, attendent un juste partage des richesses collectives.

La Martinique est en danger
Pourtant, dans notre île au soleil si prisée des touristes, plusieurs dangers nous menacent et la vie n’est pas si rose pour ceux d’entre nous qui n’ont pas toujours tout.

Car, depuis des années, la Martinique s’enfonce inexorablement sous le poids
d’autorités d’ici ou d’ailleurs au principal mot d’ordre : laisser-aller et laisser-faire.

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Urgence obésité : Un cri d’alarme pour la santé des Antillais et Guyanais

— Par Hélène Lemoine —

Aux Antilles et en Guyane, l’obésité s’est transformée en une menace criante pour la santé publique, touchant plus de la moitié de la population. Face à cette situation préoccupante, le journaliste et écrivain André Berthon a lancé un appel vibrant à la conscience collective à travers son dernier ouvrage intitulé « Alerte Obésité!» (Caraibeditions.)

André Berthon expose les faits alarmants : un manque d’activité physique et une alimentation inadaptée sont les principaux coupables de cette épidémie, frappant particulièrement les femmes et mettant en péril la santé des enfants et des adolescents. Les conséquences de l’obésité ne sont pas à prendre à la légère, allant des maladies cardiaques aux troubles sexuels, compromettant ainsi l’espérance de vie des générations à venir.

L’auteur souligne l’urgence de la situation, déplorant le manque de sensibilisation et d’actions concrètes de la part des autorités. Il interpelle les consciences individuelles et collectives, pointant du doigt le manque d’initiatives pour contrer ce fléau. Les femmes, en particulier les jeunes, sont les plus touchées, et la pandémie de COVID-19 a probablement accentué le problème.

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Égalité femmes-hommes : un impératif pour la croissance économique mondiale et l’inclusion sociale

— Par Hélène Lemoine —

À l’approche de la Journée mondiale des droits de la femme, la Banque mondiale dévoile son rapport « Les femmes, l’entreprise et le droit », plongeant dans les profondeurs des inégalités persistantes entre les genres dans 190 économies, avec un regard particulier sur l’Europe. Cette étude transcende l’examen des lois pour scruter les cadres de mise en œuvre, mettant en lumière une réalité alarmante : les femmes bénéficient de moins de deux tiers des droits conférés aux hommes.

1. Inégalités en Europe : une analyse approfondie

Les pays européens, malgré des avancées significatives, présentent des lacunes dans la mise en œuvre des législations en faveur de l’égalité des sexes. En moyenne, moins de 40% des systèmes nécessaires à une application intégrale de ces lois sont en place. Si la rémunération égale est garantie dans la plupart des économies, seulement un tiers d’entre elles ont adopté des mécanismes efficaces pour réduire les disparités salariales entre hommes et femmes.

L’ajout d’indicateurs supplémentaires, englobant la sécurité, la mobilité, le travail, la rémunération, le mariage, la parentalité, la garde des enfants, l’entrepreneuriat, les actifs et les retraites, met en lumière des inégalités plus profondes.

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Haïti : état d’urgence et couvre-feu

Le 3 mars, le gouvernement haïtien a pris des mesures drastiques en déclarant l’état d’urgence et en instaurant un couvre-feu à Port-au-Prince, suite à l’évasion massive de milliers de détenus de la plus grande prison de la capitale, attaquée par des gangs armés. La situation en Haïti, déjà en proie à une grave crise politique, sécuritaire et humanitaire depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse en 2021, a atteint un nouveau sommet de chaos.

La prison de Port-au-Prince, qui hébergeait près de 3 800 détenus avant l’attaque, a été largement vidée lors de l’assaut perpétré par des gangs armés cherchant à renverser le Premier ministre contesté, Ariel Henry. Selon des sources proches des autorités pénitentiaires, la grande majorité des prisonniers se sont échappés, plongeant la capitale dans un climat de peur et d’insécurité.

Au moins dix personnes ont perdu la vie lors de cette évasion, les victimes comprenant des citoyens tués à l’intérieur de maisons incendiées et d’autres touchées en tentant de fuir les violences. Face à cette escalade de la violence, le gouvernement haïtien a justifié la déclaration d’état d’urgence et l’imposition du couvre-feu en invoquant une « dégradation sécuritaire » caractérisée par des actes criminels de plus en plus violents commis par les gangs armés.

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Crise économique en Guadeloupe : vers un nouveau modèle de développement ?

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

La crise économique actuelle en Guadeloupe révèle les limites de notre modèle économique et social. Ancré dans un passé dépassé, ce modèle peine à s’adapter aux défis contemporains tels que le protectionnisme croissant, la crise financière française, et l’inflation.
L’inflation entraîne une augmentation généralisée des prix, ce qui diminue le pouvoir d’achat des ménages et affecte leur capacité à consommer. Cela peut entraîner une baisse de la demande globale dans l’économie. Les entreprises sont aussi confrontées à des coûts de production plus élevés en raison de l’augmentation des prix des matières premières, des salaires, etc. Cela peut réduire leur compétitivité sur les marchés nationaux et internationaux. Face à ces enjeux, il est impératif d’élaborer des politiques novatrices favorisant l’innovation tout en assurant la protection sociale et la stabilité économique. Le modèle économique actuel, fondé sur l’agriculture, le commerce traditionnel et le tourisme, est devenu obsolète et inégalitaire. Il ne parvient plus à répondre aux exigences de protection sociale et de redistribution des richesses. De plus, la crise actuelle met en lumière la nécessité d’une vision prospective de notre développement, orientée vers les nouvelles technologies et les énergies renouvelables.

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Considérations sur la Grande Grève de Février 2009 en Martinique

— Par Patrick Chamoiseau —
En février 2009, des milliers de martiniquais ont bloqué la Martinique durant plusieurs semaines de suite. Une telle mobilisation reste encore hors de portée des Partis politiques ou des syndicats de ce pays. Il y a là un phénomène d’apparence politique aussi considérable que celui du 22 mai 1848 dans le nord de la Martinique, lequel avait précipité l’annonce de l’abolition de l’esclavage. Seulement, le mouvement de février 2009 n’a débouché que sur une liste de « produits de première nécessité » qui s’est perdue corps et âme dans le cynisme du Marché capitaliste… Comment considérer ce paradoxe ?

Dans une interview menée par Jean Bourgault, le 15 avril 2010, pour la revue les Temps Modernes, Patrick CHAMOISEAU analyse ce phénomène aussi puissant qu’énigmatique sous l’éclairage d’un imaginaire : celui de la Relation…


JEAN BOURGAULT – Quel regard portez-vous sur le mouvement de février 2009 en Martinique ?

Patrick CHAMOISEAU – Il y a plusieurs choses :d’abord ça a été un mouvement tout à fait énigmatique. Croire qu’on pourrait dès aujourd’hui donner des explications claires et définitives et mettre tout cela à plat, enlever les plis, les ombres, l’inconnaissable, ce serait être victime d’une illusion.

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La responsabilité locale est certes nécessaire , mais n’est pas la panacée dans un contexte difficile.

—Par Jean-Marie Nol, économiste —

Le modèle économique de la Guadeloupe et de la Martinique repose principalement sur la consommation et les services, ce qui le rend vulnérable à divers risques. Tout d’abord, une dépendance excessive à la consommation peut rendre l’économie sensible aux fluctuations des dépenses des ménages, notamment du fait de la crise inflationniste actuelle ,ce qui peut être influencé par des facteurs externes tels que les crises  économiques nationales et mondiales (COVID et Guerre) . De plus, une économie axée sur les services peut être affectée par des perturbations telles que les crises sanitaires, les catastrophes naturelles , le changement climatique , ou les fluctuations du tourisme, ce qui peut avoir un impact significatif sur les revenus et l’emploi dans le secteur des services. Les économies qui dépendent uniquement de la production ou de la consommation sont plus sensibles aux fluctuations économiques mondiales et au changement de paradigme dans la politique en matière de dépense publique. Par exemple, une baisse de la demande pour les produits manufacturés ou une réduction des dépenses de consommation peuvent avoir un impact significatif sur ces économies.

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Scandale du chlordécone : les députés votent la reconnaissance de la « responsabilité » de l’État

— Par Sabrina Solar —

Ce jeudi 29 février 2024, un tournant historique a marqué la reconnaissance de la « responsabilité » de l’État français dans le scandale du chlordécone. Ce pesticide, largement utilisé dans les bananeraies de Guadeloupe et de Martinique jusqu’en 1993 malgré sa nocivité connue depuis les années 1970, a été au cœur des débats à l’Assemblée nationale.

La proposition de loi socialiste, initiée par le député de Guadeloupe Elie Califer, a été adoptée en première lecture à l’unanimité, malgré l’abstention des groupes de la majorité. Ce texte reconnaît explicitement la « responsabilité » de l’État français dans les préjudices sanitaires, moraux, écologiques, et économiques résultant de l’utilisation prolongée du chlordécone.

Cependant, au-delà de sa portée symbolique, le texte suscite des réactions mitigées. Certains estiment qu’il ne va pas assez loin, soulignant les écueils et lacunes des plans antérieurs destinés à atténuer les conséquences de ce pesticide dans les Antilles. Des amendements ont été déposés pour élargir les indemnisations aux victimes indirectes du chlordécone, mais des critiques ont émergé au sujet du manque d’ambition du texte en termes de dépollution et d’indemnisation.

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Chalvet : les faux mystères de l’hélicoptère

— Par Yves-Léopold Monthieux 

A entendre les mots utilisés pour commémorer le cinquantième anniversaire de Février 74, les anciens de Chalvet n’hésitent pas à puiser dans un large éventail de vocables pour exprimer la glorification de leurs héros et l’exécration du colonisateur. Au diable les précautions sémantiques, donc. Mais que de contradictions ! Aucune d’elles ne sera pourtant relevé par un audiovisuel complaisant, qui n’hésite pas de participer à la surenchère du vocabulaire victimaire. Maintenant que les derniers témoins s’apprêtent à s’en aller, le temps serait donc venu d’inscrire dans le marbre leur histoire des « on dit » de Chalvet.

Bilan de l’hécatombe : un mort

Le choix offert au verbe est immense, mais pourquoi choisir ? On prend tout : « abattre », « tuerie », « massacre », « assassinat », « boucherie », « carnage », « extermination ». Chacun peut se servir et prendre part au bombardement sémantique. Bilan de l’hécatombe : un mort, un blessé grave, peut-être deux, trois ou quatre blessés légers. Autant de victimes de trop, bien évidemment. Est-il permis cependant d’ajouter un autre blessé grave, au bras sectionné, échappé de justesse à la mort ?

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Un vote historique : L’IVG bientôt inscrite dans la Constitution après l’approbation du Sénat

— Par Hélène Lemoine —

Le 28 février, le Sénat français a marqué une avancée historique en approuvant massivement l’inscription de « la liberté garantie » des femmes « d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse » dans la Constitution. Ce vote crucial ouvre la voie à une étape décisive, la réunion du Parlement en Congrès prévue le 4 mars pour l’adoption définitive de cette révision constitutionnelle.

Les associations féministes ont salué cette avancée, soulignant que l’inscription de l’avortement dans la Constitution envoie un message d’espoir aux féministes du monde entier. Le Planning familial a souligné dans un communiqué que cette décision est d’autant plus cruciale étant donné que le droit à l’avortement reste gravement menacé en France et dans le monde.

Le Premier ministre, Gabriel Attal, a exprimé sa satisfaction face à cette « avancée immense », soulignant qu’il s’agit de la reconnaissance du droit des femmes à disposer librement de leur corps. Le Sénat a voté largement en faveur de l’inscription, avec 267 élus approuvant la version du projet de loi constitutionnelle sans modification, tandis que 50 parlementaires ont voté contre.

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Le livre, le compagnon de la vie

— Par André Lucrèce —

Dans mon dernier livre, La Guadeloupe, la Martinique au temps du Covid-19, j’évoquais dans ces pays l’érosion persistante des contenus civilisationnels. Parmi ceux-ci, le déclin du statut du livre : fermeture de librairies, dont l’excellente Librairie Alexandre, parmi bien d’autres, disparition des revues, Études Guadeloupéennes, et la revue CARE du Centre Antillais de Recherches et d’Études, en Martinique, les revues Carbet et celles qui vont suivre, comme Archipelago, dédiée à la Caraïbe ou Chemins Critiques, revue Haïtiano-Carïbéenne, sans parler de la revue Textes, Études et Documents qui était une production de l’université des Antilles. L’exception étant celle qui a pu survivre, à savoir Les Cahiers du Patrimoine.

Quant aux conférences – les plus fructueux et les plus profitables exercices de l’esprit – qui avaient lieu à l’université, à la bibliothèque Schoelcher à Fort-de-France ou dans les mairies des communes, elles se font de plus en plus rares. A cela, il faut ajouter le rôle des média. Pendant une quarantaine d’années, j’ai lu, analysé et présenté des livres dans les studios de cette maison qui aujourd’hui porte le nom de Martinique 1ère et j’ai pu mesurer l’influence des émissions littéraires sur la vitalité d’un livre.

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L’heure est plus que jamais à la mobilisation pour un nouveau modèle économique et social.

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

Le débat entamé sur l’évolution institutionnelle met en lumière les défis économiques et sociaux auxquels fait face la Guadeloupe et plus généralement les territoires d’outre-mer. Dans ce cas de figure, et pour répondre à ces enjeux, faudrait-il au préalable cheminer «vers un consensus» sur un projet de réforme constitutionnelle permettant une autonomie et la reconnaissance qu’une nouvelle collectivité de Guadeloupe aurait une place singulière dans la Constitution, avec ses “spécificités linguistiques, culturelles et insulaires” et “son attachement à la terre”, et donc pour ce faire serait dotée de la compétence législative et réglementaire, c’est-à-dire d’une autonomie normative, dans des domaines qu’une loi organique fixerait. Tout celà est très tentant, mais à notre avis pour le moment, c’est trois fois NON NON et NON. Car tout cela s’avère prématuré en raison de la crise inflationniste actuelle et aussi in fine celle des finances publiques de la France hexagonale. Alors que le Pic de la crise n’est pas encore d’actualité, vouloir réformer les institutions c’est assumer le terrible risque que les élus déjà en piètre estime auprès de la population soient désignés comme les boucs émissaires, l’État se défaussant de toutes responsabilités sur la foi de compétences n’étant nullement de son ressort.

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Chlordéone : « Nou pa ké moli ba yo»

— Le n° 338 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

Ce slogan, martelé dans le chant qui devient de fait, l’hymne du combat antichlordécone, a retenti samedi 24 février à Basse-Pointe.

Dans ce haut lieu, parmi d’autres, de l’empoisonnement au chlordécone, le Collectif Matinik Doubout-Gaoulé kont Chlordécone poursuivait son action de terrain, visant à collecter des constitutions de partie civile pour l’appel interjeté contre le non

Lieu, mais aussi à informer, à échanger, à mesurer chaque jour mieux, la réalité toujours présente de la catastrophe que certains voudraient faire passer pour une affaire réglée.

De fait, une cinquantaine d’habitants et d’habitants de la région sont venu-e-s, avec leurs pièces d’identité, pour entamer la démarche judiciaire. Les contacts faits à cette occasion ont permis de constater des taux de contamination très inégaux et parfois faramineux.

Trois jours avant, une conférence de presse suivie par Martinique 1ère et France-Antilles, a permis de rendre compte, avec la participation solidaire du maire du Lamentin, de notre soutien à la proposition de loi du député Califer, visant à faire reconnaître officiellement la responsabilité de l’État dans la catastrophe, d’évoquer, avec Sabrina Cajoly, la dimension internationale de nos actions.

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À propos du transfert des 50 pas géométriques en Guadeloupe

Lettre ouverte à la population de Guadeloupe

Depuis quelques semaines, les médias communiquent sur le transfert des 50 pas géométriques à la Collectivité Régionale de la Guadeloupe au 1er janvier 2025.

L’Union Populaire pour la Libération de la Guadeloupe (UPLG) constate une certaine confusion auprès de la population sur la nature de ce transfert et de nombreuses interrogations demeurent sur les conditions dans lesquelles ce transfert s’opère et sur le traitement des dossiers des habitants de la zone.

L’UPLG a interpellé en 2023, toutes les instances publiques, (État et Collectivités) et les parlementaires guadeloupéens sur ce dossier ; Ils sont tous restés muets.

La population doit savoir que seuls des terrains situés dans les 50 pas géométriques urbanisés ou construits seront transférés à la Région soit moins d’un quart des 50 pas géométriques). Ce qui sous-entend que l’État conserve, à travers le Conservatoire du littoral et l’ONF plus des trois quarts des espaces littoraux au motif qu’ils sont naturels.

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La différenciation : chance ou obstacle de taille pour les Antilles ?

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

Le Président Emmanuel Macron s’est entretenu récemment avec les élus ultramarins au Palais de l’Elysee pour leur parler de la différenciation et de l’autonomie comme Nicolas Sarkozy avait fait de même en son temps à Petit Bourg pendant sa mandature , et pour concrétiser la réflexion a dépêché deux émissaires en Guadeloupe.

Le Président de la République et le gouvernement sont aujourd’hui décidés à employer une nouvelle méthode sur mesure en fonction des spécificités des territoires. Ils veulent ainsi donner aux élus ultramarins des collectivités de l’océan Atlantique et de l’océan Indien à travers une certaine forme d’autonomie sous l’appellation de responsabilité locale « les marges d’action nécessaires à l’invention de solutions sur mesure » aux problèmes de mal développement économique, de sécurité alimentaire, et de vie chère, qui touchent ces territoires. Mais que cache cette nouvelle stratégie de l’État qui rompt totalement avec la politique d’assimilation institutionnelle du passé ?

Par ailleurs dans quel objectif et pour quelle perspective vouloir instaurer une TVA régionale en lieu et place du dispositif fiscal de l’octroi de mer ?

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IVG, un droit des femmes constitutionalisé !

—Communiqué du réseau féministe « Ruptures » —

Des larmes de joie sont montées dans les yeux de nombreuses femmes en cette soirée du 28 février 2024.

Réunies à quelques pas du Sénat, nous avions la confiance de celles qui se battent pour une cause juste mais, d’expérience, nous avions la crainte d’un de ces retours de l’histoire dont les femmes ont été et sont encore victimes.

Ce droit, si longtemps réclamé, et pour lequel les féministes ont lutté depuis tant d’années, qui fut acquis dans un climat hostile et dont la jouissance fut contestée et sans cesse mise en péril par l’opposition d’un patriarcat toujours actif, ce droit légalisé depuis quarante ans est à quelques heures d’être sanctuarisé par son inscription dans la Constitution de notre pays, celui des droits de l’homme et de la citoyenne.

Notre joie s’appelle Olympe, elle s’appelle Simone, elle s’appelle Victoire !

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