En élargissant l’extension du concept de temps, Kant en révolutionne la compréhension : le temps a en effet été restreint à la succession, alors que « les trois modes du temps sont la permanence, la succession, la simultanéité ». Kant révèle que le temps n’est pas seulement ce qui fait que les choses passent, mais aussi ce qui fait qu’elles arrivent en même temps et, plus fondamentalement encore, ce qui fait qu’elles durent. Cette extension du domaine du temps déclenche bel et bien une révolution qui va révéler la présence du temps là où il semblait absent : deux points ne pouvant se trouver à côté dans l’espace sans y être en même temps, la géométrie baigne dans le temps. De même, la substance des choses que les philosophes ont prise pour leur être éternel ou métaphysique n’était que leur permanence dans le temps, c’est-à-dire leur durée ! Kant met ainsi au jour un inconscient de la raison pure (c’est Kant qui parle d’inconscience) qui la montre influencée à son insu par le temps qu’elle croyait avoir dépassé.
Catégorie : Sciences Sociales
Psy_choses etc.
Quand la valeur marchande écrase tout
Il y a un lien direct entre la logique de la globalisation et la souffrance psychique
—Par Marie-Jean Sauret, psychanalyste —
Comment ne pas se révolter devant les commentaires qui, émission après émission, article après article, affirment que l’austérité sauve l’Europe de la faillite ? Quand bien même cela serait vrai, ne convient-il pas de mentionner le nombre de victimes dont le capitalisme et le capitalisme aggravé par celle-ci sont responsables ? Comment faire confiance en un système qui sait que la principale source de richesse d’une société est sa population, mais qui prélève ses bénéfices ou économise en période difficile sur les besoins fondamentaux que sont la santé, le logement et le travail, et ce, pour enrichir les nantis et les corrompus ? Les affaires d’évasions fiscales légalement organisées à partir du Luxembourg par Jean-Claude Juncker, actuel président de la Commission européenne chargée d’y mettre un terme (!), ou de la quatrième banque mondiale, HSBC, dont le profit warning du 8 février 2007 (relèvement de ses provisions pour créances douteuses (!) sur le marché immobilier américain) devait précipiter la crise, bénéficiaire des politiques européennes et chef d’orchestre de la fraude fiscale, y compris pour des truands, ne nous démentiront pas.
Politiques
Une photo qui interroge
— Par Yves Untel Pastel,ethnologue, poète et auteur-compositeur —
Bonjour Madame Pau LANGEVIN,
Cette réaction à la présente photo prise alors que vous êtes dans une importante réunion de travail en Martinique, ne vient pas alimenter un effet de mode. A l’heure de la démocratie participative, toutes les occasions peuvent être propices à faire progresser notre vivre ensemble en terre française.
Madame La Ministre, voici un instantané très parlant. Ce n’est pas là un cliché caricatural. C’est au contraire une cristallisation de ce qui se fait et s’est fait depuis toujours. Cela est édifiant à plus d’un point. Vous vivez en direct cet héritage millénaire de la discrimination et de la domination blanche dans sa plus naturelle expression ! Vous n’y êtes pour rien !
Mais devant une telle évidence de l’exclusion des Noir(e)s d’outre-mer de la gestion des choses qui les intéressent, je sais, ou tout du moins, j’espère que votre voix peut s’étonner et certainement s’indigner.
Peut-être, habitée de cette grande profession de foi du président François Hollande, pouvez-vous exiger la traduction concrète du fameux « LE CHANGEMENT C’EST MAINTENANT » dans le temps présent de votre ministère.
Féminismes
Lutter contre le voile à l’université, un combat pour les femmes
— Par Annie SUGIER Présidente de la Ligue du droit international des femmes (LDIF) et Linda WEIL-CURIEL Secrétaire de la Ligue du droit international des femmes (LDIF) —
Ce qui est discriminatoire et stigmatisant, ce n’est pas de refuser que le voile soit porté mais au contraire de l’afficher.
On ne peut qu’être secoués de rire devant la prose accusatrice d’un lot d’universitaires dans une tribune publiée le 9 mars dans Libération envers notre Secrétaire d’Etat au droit des femmes coupable d’avoir laissé échapper qu’elle «préférait qu’il n’y ait pas de voiles à l’université» partageant en cela une opinion certainement majoritaire dans le pays.
Haro ! Voilà que ces propos illustreraient une «question qui n’a fait qu’instrumentaliser à moindres frais les droits des femmes au profit de politiques racistes, aux relents paternalistes et colonialistes – définissant pour les femmes de bonnes manières de se libérer, blanchissant une partie des associations féministes en les dédouanant de s’engager contre le racisme y compris dans leurs propres rangs, et inversement, en permettant à des associations dites ‘communautaires’ d’assimiler le féminisme au bras armé de vos politiques islamophobes».
Féminismes
Le féminisme, projet libérateur
— Texte collectif Un appel à « un souffle de liberté pour toute la société » —
Dans la France de 2015, les défis en matière d’égalité hommes-femmes posés à l’enseignement supérieur et à l’ensemble de la société sont gigantesques. Aujourd’hui encore, des clichés sexistes biaisent l’orientation universitaire et professionnelle de milliers d’étudiantes (seulement 27 % de femmes en écoles d’ingénieurs). Aujourd’hui encore, l’intimidation, le harcèlement sexuel et le viol sont des pratiques courantes dans les campus, sans que ces atteintes faites aux femmes ne soient sanctionnées en conséquence. Aujourd’hui encore, des soirées sexistes régressives se déclinent dans les facs avec des images dégradantes des étudiantes. Et pourtant, nous pouvons en finir avec tout cela. Les propositions et les expériences nouvelles existent : mettons un terme à la répartition genrée des filières et brisons les clichés par le travail d’éducation. Permettons l’égalité salariale réelle par le cadrage des diplômes. Adoptons des lois protégeant les victimes d’agressions sexuelles, comme la Californie ces derniers mois, et travaillons avec les associations étudiantes, avec les universités, pour faire reculer le sexisme et les atteintes aux personnes !
Parutions
Le pari du réel pour sortir de l’ordre établi
— Par Aliocha Wald Lasowski, philosophe —
À la recherche du réel perdu, éditions Fayard, 80 pages, 12 euros.
Métaphysique du bonheur réel, éditions PUF, 96 pages, 12 euros.
Entretien platonicien, éditions Lignes, 80 pages, 14 euros.
Le renoncement au réel est-il définitif ? Dans trois ouvrages, le philosophe Alain Badiou en appelle à interroger notre société contemporaine pour redécouvrir la pensée vive et joyeuse.
Il y a dix ans, dans le Siècle (Le Seuil, 2005), le philosophe Alain Badiou posait un double regard sur le XXe siècle : d’un côté, les violences et atrocités ont plongé le monde dans la guerre et la barbarie, conduisant à ce qu’il appelle « l’horreur du réel » ; de l’autre, certaines figures exemplaires, comme les artistes des années 1920-1930 (le poète Mandelstam, le peintre Malevitch, le musicien Webern…), loin de l’utopie imaginaire ou de l’idéologie destructrice, ont incarné un élan enthousiaste et positif, énergie créatrice que Badiou nomme « la passion du réel ». Mêlant projet esthétique et expérimentation politique, la passion du réel des avant-gardes a rapidement laissé place, dès les années 1950, à une forme d’abandon et de désespoir.
Ecologie
« Préservons le patrimoine naturel de la baie de Fort-de-France! »
Sauvons les récifs coralliens de la Martinique !
—Pétition—
Pour étendre le port de Fort-de-France, au lieu d’utiliser des matériaux de carrières ou des déchets du BTP, les autorités de la Martinique ont choisi le massacre de 13 ha de récifs coralliens pour s’en servir comme matériaux de construction !!
800 000 m3 de récifs coralliens riches en biodiversité sont sciemment et et cyniquement menacés de destruction, soit 13 ha sur 6 mètres de profondeur (l’équivalent de 20 stades de football sur la profondeur de deux étages) !!!
Le récif corallien de la Grande Sèche, situé au cœur de la Baie de Fort-de-France, l’une des plus belles baies du monde, constitue pourtant un habitat unique et riche en espèces rares ou menacées. On y trouve des monuments coralliens âgés de plusieurs siècles encore en construction, des éponges, des gorgones, et même des espèces rares, classés sur la liste rouge de l’UICN, comme le Mérou de Nassau, prédateur du poisson-lion, une espèce invasive.
Les récifs coralliens sont aussi des remparts naturels contre la houle et protègent nos côtes de l’érosion et des inondations.
Féminismes
L’une danse, l’autre pas, toutes créent !
Politiques
Monsieur Macron, votre société idéale n’est pas la nôtre !
— Par Isabelle ATTARD Députée Nouvelle Donne —
Tribune
Quel est le projet de société dessiné par la Loi Macron ? Une société où les enfants doivent rêver d’être milliardaire quand les travailleurs sont exploités et l’environnement dégradé.
Avec sa loi, le ministre de l’économie veut ramener la France au XIXe siècle. Si nous aimons lire Zola et Dickens, nous voulons aujourd’hui vivre pleinement dans une France du XXIe siècle, où chacun trouve sa place, où personne n’est oublié.
Vous avez peut-être vu passer des sondages qui prétendent que les Français soutiennent le projet de loi Macron. Que leur a-t-on dit de ce projet ? Il y a bien sûr quelques mesures d’intérêt général. Mais quelle est la forêt qui se cache derrière ces petits arbustes ? Quel est le projet de société dessiné par la Loi Macron ? Une société où les enfants doivent rêver d’être milliardaire quand les travailleurs sont exploités, l’environnement dégradé et dans laquelle le labeur de chacun ne bénéficie qu’aux grands trusts.
Bien sûr, ce projet n’est pas affiché. Il faut creuser sérieusement, et additionner toutes les mesurettes de ce catalogue, pour voir toute la noirceur de l’avenir que nous façonne M.
Université
Etudiant(e)s de Gaudeloupe et de Martinique, nous voulons la sérénité!
Motion du Conseil des Élu(e)s Étudiant(e)s de l’UA
Nous, les élus des étudiants du Pôle Guadeloupe et du pôle Martinique, de manière unanime, déplorons les évènements que nous traversons actuellement au sein de l’UA. Nous ne prnons part à aucun conflit, àa aucun préavis degrève, et à aucune motion signée par l’intersyndicale qui pourraient par la suite handicaper notre vie étudiante. Nous EXGEONS que les choses s’améliorent et que les étudiants soient plus concertés sur l’avenir institutionnel de notre !université. Notre but n’est pas politique mais il est motivé par notre envie de défendre avant tout l’intérêt des étudiants de notre institution.
Nous sommes tout à fait conscients de la qualité des formations qui nous sont délivrées au sein des pôles, et nous louons les compétences d’enseignement dont font preuve nos divers enseignants.
Nous tenons à réussir, nous tenons à notre éducation et nous tenons à notre Université. Notre objectif est d’étuduer dans une ambiance sereine avec l’objectif de nous insérer professionnellement.
Nous demandons à être reçus par la Gouvernance de l’Université, les Présidents des Régions et Madame Najat Vallaud-Belkacem, Ministre de l’Education Nationale, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, dans les plus brefs délais.
Echos d'éco
Plus de 50% de la dette grecque est illégitime
175% du PIB, c’est ce que représente la dette grecque après sept ans de cure d’austérité.
— Par Stéphane Aubouard —
D’après le Collectif pour un audit citoyen (CAC), la dette publique grecque d’avant la crise est le fruit du mariage de deux maux nés l’un après l’autre. Les taux d’intérêt exorbitants contractés par l’État dans les années 1980 et la baisse des recettes publiques au début des années 2000.
Il y a dix jours, le Parlement grec annonçait la création d’une commission d’audit de la dette du pays pour distinguer la part légitime de l’illégitime. « Cet outil permettra ainsi de rétablir une injustice majeure commise à l’encontre du peuple grec et de savoir comment le pays en est arrivé là », espérait alors la présidente de la Vouli, Zoé Konstantopoulou. Moins de deux semaines plus tard, les premières réponses à cette question cruciale arrivent. Le Collectif pour un audit citoyen de la dette publique publie aujourd’hui la version finale de sa « contribution à l’audit de la dette grecque ». Et force est de constater que les conclusions détaillées de la note fournie par le collectif français ne vont pas dans le sens des prêtres de l’ultralibéralisme.
Politiques
Les attaques racistes contre Christiane Taubira doivent cesser!
Depuis sa nomination comme Garde des Sceaux, Christiane Taubira est la cible d’attaques racistes répétées. Il ya quelques jours c’est la première adjointe au maire de Juvisy sur Orge, proche de l’UMP qui déclarait : « C’est pitoyable d’avoir une telle ministre. Elle vient de Cayenne, là où il y avait le bagne, qu’elle reparte là-bas vu qu’elle a toujours détesté la France.. » »
Dans un communiqué, les quatre parlementaires guyanais, Antoine Karam, Georges Patient, Chantal Berthelot et Gabriel Servill, expriment de leur « indignation » :
Nous pourrions nous contenter de rétorquer que les bagnards venaient de la France métropolitaine, ou d’ailleurs peut être, mais pas de Cayenne.
Mais Trop c’est trop ! Christiane Taubira est une fois de plus la cible de propos insupportables et insultants de la part d’un élu de la République, tenus sur les réseaux sociaux au cours d’une conversation suintante de racisme.
Nous ne pouvons pas nous taire face aux attaques racistes dirigées contre la Garde des Sceaux, et nous les condamnons avec la plus grande fermeté. Se taire, c’est accepter ce discours qui s’enracine dans la France et l’Europe comme jadis, et se banalise.
Santé
Crash test
Tu as quitté des amis tu roules la nuit
Tranquille serein une agréable soirée
Tu écoutes vaguement « l’Afrique enchantée »
Sur France Inter la seule chaîne intéressante
Outremer Les autres de la soupe innommable
La route descend vers les « fonds » et leurs maisons
Escalade les falaises encore sauvages
En contrebas la mer invisible à cette heure
Un itinéraire parcouru mille fois
Quelques kilomètres et tu seras chez toi
Et puis soudain dans une montée l’accident
La voiture qui dévale trop vite en face
Qui se met en travers et te barre la route
Pas besoin d’un flingue pour faire le mariol
Tu entres comme une flèche dans la Corsa
Tu la projettes plusieurs mètres en avant
Tu ne sais même pas si tu as pu freiner
Education Formation
L’égalité en marche : filles et garçons dans l’académie de Martinique
Le CIO de Fort-de-France organise une manifestation autour du thème » les hommes et les femmes dans les métiers du soin et du social » jeudi 12 mars de 8H30 à 11H
Dans l’académie de Martinique les filles et les garçons ont des parcours scolaires qui traduisent un niveau de réussite relativement différencié.
Ce constat s’observe dans les décisions d’orientation prises à la fin de la 3ème et dans la proportionnalité filles/garçons tout au long des années lycée. Il est aussi la traduction d’un investissement scolaire marqué par une appartenance liée au sexe des intéressés.
Les choix de poursuites d’études sont significatifs de représentations très stéréotypées dans toutes les filières analysées dans le présent document.
A l’issue de la 3ème, les filles ont un taux de passage en 2nd GT bien meilleur que celui des garçons (71,1% contre 53,6%).
Le taux de passage plus élevé des filles vers la 2nde GT est significatif d’un meilleur niveau de performance des intéressées à tous les niveaux de scolarité dans le second degré.
De manière concomitante, les garçons s’orientent plus manifestement vers la voie professionnelle.
Echos d'éco
Quelle baisse du chômage en 2014 ?
Signe d’une « reprise économique réelle » ou du déclin démographique ?
— Par Michel Branchi, Économiste —
L’Institut de statistique règional (IMSEPP) annonce triomphalement le 27/01/2015 à une baisse des demandeurs d’emploi cat A en décembre 2014 de 1,57 % par rapport à novembre 2014. Il en conclut que cela est la confirmation de « la baisse tendancielle du nombre de demandeurs d’emploi en fin de mois » et que c’est le signe d’une « reprise économique réelle ». La Martinique avance, n’est-ce pas ?
Un chômage global qui ne recule pas en 2014
Le résultat réel est que, selon le communiqué de la préfecture (pôle emploiMartinique/Dieccte) du 27/01/2015 à 21H03, en décembre 2014, le nombre de demandeurs d’emploi en fin de mois (DEFM) catégorie A sans aucune activité) augmente de + 0,6 %, soit de 44 210 en novembre 2014 à 44 462 personnes en décembre 2014 en données corrigées des variations saisonnières (CVS). Ce n’est pas tout à fait pareil: le chômage remonte donc en décembre 2014 après avoir baissé depuis juillet 2014 (45 478 DEFM). Une fois de plus, l’Imsepp (Georges Para) fait une lecture politique tendancieuse des chiffres.
Féminismes, Université
De Gouges face aux goujats…
— Par Cécile Bertin-Elisabeth —
Laissez-moi vous conter une histoire, celle de la Révolution et des droits de l’homme…
Liberté, égalité, fraternité… Vous connaissez ?
Tiens, où sont passés les « E » : LibertéE, égalitéE, fraternitéE, masculinisés ? Virilisés ou étouffés ? Guillotinés eux aussi, sacrifiés à l’autel d’un masculin qui se prend pour le divin ?
Université, sans E aussi ? Une université, deux îles : Guadeloupe et sa Vierge de Guadalupe, Martinique de Matinino, l’île aux femmes, une Guyane et le coeur de Soeur Javouhey ?… Tous ces féminins Unis Amis Grandis.
Liberté, égalité, fraternité… Vous connaissez ?
*1789. Oui, bien sûr, la Révolution française et surtout la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Qui ne connaît pas ? Qui se soucie que les femmes ne votent pas ?
*1791 : La Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne. D’où me sortez-vous ça ? Connais pas…
Mais si, rappelez-vous : Olympe de Gouges, celle qui a eu l’audace d’affirmer : « La femme a le droit de monter à l’échafaud, elle doit avoir également le droit de monter à la tribune » …
Cette phrase, vous la connaissez, vous qui semblez l’inverser en ces temps troublés où vous criez à gorge déployée « Haro sur Mencé!
Université
Refus d’opposer jeunesse guadeloupéenne et martiniquaise!
Question du député Jean-Philippe Nilor à Najat Vallaud-belkacem, Ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.
Madame la ministre, j’associe les députés Alfred MARIE-JEANNE et Bruno Nestor AZEROT à ma question. La récente mise sous tension du pôle universitaire Guadeloupe témoigne de l’exécution des menaces de démantèlement proférées dans cet hémicycle lors de l’examen du projet de loi relatif à l’Université des Antilles.
Le mode opératoire est identique à celui précédant l’amputation du pôle Guyanais, avec une ministre ou un ex-ministre aux manettes qui manipule les chiffres, excite les syndicats, attise les rivalités pour provoquer l’éclatement.
Résultat, la répartition du budget de l’ordre de 60% pour la Guadeloupe et 40% pour la Martinique, qui avait fait l’objet d’une large concertation et qui permettait aux deux pôles de vivre, est aujourd’hui dénoncée par un pôle Guadeloupe chauffé à blanc.
Reconnaissons que la proposition du « ticket à trois »*, votée par le Sénat et validée par notre commission des affaires culturelles est lumineuse, même si elle vient de la droite. Elle favorise l’unité, la cohérence et l’apaisement au sein de l’Université des Antilles.
Santé
Médecins libéraux : mobilisation et objectifs réactionnaires
— Par Max Dorléans pour le GRS —
Précédant de quelques jours leurs collègues de France et leurs principaux syndicats de médecins libéraux – sauf le Syndicat de la Médecine Générale – un certain nombre de médecins de Martinique ont appelé le 26 février 2015 à une « grève administrative » contre le projet de loi de santé du gouvernement, et plus précisément contre l’utilisation de la carte Vitale. Une grève au demeurant plus médiatique qu’effective, mais dont la portée sacrifie directement le patient. Ainsi, en refusant d’utiliser la carte Vitale que le gouvernement entend généraliser, c’est directement le patient qu’ils pénalisent car celui-ci se voit obligé non seulement de débourser le prix de la consultation pour être soigné… mais également d’attendre des semaines pour être remboursé. Non seulement cette forme de « prise d’otage » de la patientèle est scandaleuse, mais de plus elle est profondément réactionnaire car elle prive le patient de la possibilité de ne pas faire l’avance de sa consultation, alors que de plus en plus de personnes renoncent à des soins pour des raisons financières.
Pourtant, la cible des médecins ne devrait donc pas être le patient qui aujourd’hui fait les frais du fonctionnement dégradé de la santé.
Université
L’UA, encore et toujours dans les limbes
— Par Michel Tondellier —
Le 18 février, plusieurs organisations syndicales publiaient en urgence un commu- niqué de presse visant à alerter la communauté universitaire, les élus et la populations sur les risques que faisait courir à la future Université des Antilles le vote de transformation de l’UAG en UA, plus un mois et demi après la création officielle de l’Université de Guyane. L’introduction d’amendements de dernière minute à propos desquels personne n’avait été informé était de nature à susciter nos pires craintes. Les débats du lendemain au sein de l’hémicycle de l’Assemblée nationale ont démontré que la vérité dépassait largement ces craintes…
Que s’est-il passé à Paris en janvier-février ? Un travail de veille syndicale mené sur le suivi de cette loi avait permis de « débusquer » une série d’amendements déposés à la faveur de l’article 88 du Règlement de l’Assemblée. Autrement dit, alors que le texte de loi qui avait été validé à l’unanimité par le Sénat puis par la commission des affaires culturelles et éducatives n’attendait plus que le vote des parlementai- res de l’Assemblée nationale pour créer – enfin!
Psy_choses etc., Santé
Le S.M.P.R. vous dit « Merci »
Le Personnel mobilisé du Service Médico-Psychologique Régional de Ducos (Martinique):
Notre tâche depuis 1996 est d’assurer une mission de service public, en prodiguant des soins curatifs et préventifs ; en offrant une aide et un cadre à visée thérapeutique aux personnes incarcérées. Pour ce faire, nous nous sommes formés, avons appris à travailler pour octroyer aux personnes incarcérées, quelles qu’en soient les raisons, la même disponibilité à l’écoute à laquelle tout humain a droit dans cette société.
Merci, d’avoir apporté et d’apporter votre soutien à …
…l’existence d’un service pluridisciplinaire offrant aux personnes détenues : soutien psychologique et cheminement thérapeutique, soins infirmiers et traitements psychiatriques, par la promotion d’une exigence comprenant :
-l’écoute, et le respect de la personne
-des actions en faveur de la prévention et de la responsabilisation
-des actions en faveur de la préparation à la réinsertion à la vie dans notre société
Nous personnels de l’ex-hôpital Colson (Infirmiers, Assistante Sociale, Psychologues) travaillant dans le service du SMPR (Service Médico-Psychologique Régional) déplorons le fait d’avoir, après un préavis de 5 jours, été contraint de nous mettre en grève pour nous faire entendre.
Université
Quel avenir pour l’enseignement supérieur et la recherche aux Antilles ?
— Par Fred Constant —
Alors que les députés et sénateurs débattent du texte législatif qui permettra en place l’Université des Antilles, il nous a paru nécessaire, en tant qu’anciens membres du conseil d’administration de l’Université des Antilles et de la Guyane, d’apporter notre contribution à la réflexion sur l’avenir de l’enseignement supérieur et la recherche aux Antilles.
Née en 1982, l’Université des Antilles et de la Guyane (UAG) traverse une profonde crise. Après un mois de grève, le pôle universitaire de la Guyane a obtenu sa séparation avec l’UAG.
Dans le débat général sur l’université française, l’éclatement de l’UAG apporte une expression exemplaire de la nécessité de trouver un point d’équilibre entre l’autonomie de chaque établissement – ou pôle régional – et la mutualisation des expériences et des ressources. L’enjeu est de savoir comment atteindre cet objectif aujourd’hui : en privilégiant le droit commun ou en poussant plus avant son adaptation ?
On avait pensé avoir trouvé les termes de cet équilibre, hors du droit commun, avec l’ordonnance n°2008-97 du 31 janvier 2008 d’adaptation de la loi relative aux Libertés et aux Responsabilités des Universités à l’UAG.
Féminismes, Littératures
« Le zizi des mots », un livre d’Élisabeth Brami
Voici une petite curiosité linguistique et militante… Cet album nous interpelle sur le sexe des mots. Elisabeth Brami, aime battre froid tous les préjugés ! Dans son précédent Enfants cherchent parents trop bien (pas sérieux s’abstenir), elle dénonçait avec humour nos travers de parents.
Dans son nouvel album, elle débusque le genre des mots. Si le genre masculin, on le sait prédomine dans la langue française, l’auteur de La Déclaration du droit des filles et de La Déclaration du droit des garçons constate que le masculin désigne souvent un humain lorsque son pendant féminin aurait tendance à être employé pour désigner un objet voire un aliment.
Par exemple : si « Un Griot » désigne un conteur africain, « Une griotte », elle, désigne un fruit. Une histoire qui finit en queues de cerises donc. Machos les mots ? Malheureux hasard ?
Elisabeth Brami en rit, mais tout de même, ça interpelle ! Voyez plutôt.
Quand « Un Tribun » désigne un officier supérieur de la légion romaine, « Une Tribune » désigne plutôt le lieu où se réunissent des supporters.
Sociologie
Un dominicain nommé archevèque de Martinique
David Macaire, actuellement prètre dominicain à la Sainte Beaume en France vient d’être nommé Archevèque de Martinique.
Le Pape François, ayant accepté la démission de Mgr Michel Méranville pour limite d’âge, a nommé ce samedi 7 mars 2015, Archevêque de Fort-de-France, le P. David Macaire. Il était jusqu’à présent Prieur du Couvent des Dominicains de la Sainte-Baume et Recteur du Sanctuaire de la Sainte-Baume.
Cette nomination vient consacrer un long parcours de ce « jeune » archevêque de 46 ans au sein de l’Eglise.
De la Martinique à la métropole
Né le 20 Octobre 1969, David Macaire a fait ses études dans le collège des dominicaines de ND de Délivrande au Morne Rouge puis au lycée Schœlcher de Fort de France et à l’école des techniciens de l’équipement à Montpellier. Entré au noviciat de la province de Toulouse des frères prêcheurs, il a fait sa profession religieuse le 17 Septembre 1995 à Marseille et a été ordonné prêtre à Toulouse le 23 Juin 2001. Il est titulaire d’une licence de philosophie et d’une maîtrise (licence canonique) de théologie.
Aumônier, enseignant, écrivain
Entre 1995 et 2015, le P.
Echos d'éco
Il faut au minimum 1424 euros par mois pour vivre décemment
Le rapport annuel de l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale souligne que plus de la moitié des familles monoparentales sont pauvres
Pour vivre décemment, en logement social, dans une ville moyenne comme Tours ou Dijon, une personne seule a besoin au minimum d’un Smic pour vivre. L’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale (ONPES) vient de publier son rapport annuel. Le document révèle les conclusions d’une enquête menée depuis trois ans pour évaluer les «budgets de référence», nécessaires pour «une participation effective à la vie sociale». Cette étude s’inscrit dans une réflexion menée au niveau européen, visant à déterminer «un revenu minimum décent».
Se loger, manger et se déplacer
Les experts ont d’abord déterminé des paniers de biens et services considérés comme indispensables en interrogeant la population. Concernant le logement, les familles ont par exemple revendiqué la mise à disposition d’une chambre pour chaque enfant de sexe différent et de plus de 6 ans. Les retraités ont quant à eux demandé une chambre d’amis. Les groupes interrogés se sont aussi accordés sur la nécessité de posséder une voiture (d’occasion), et de pouvoir partir en vacances (deux semaines par an pour les actifs avec enfants, une semaine pour les retraités et les actifs sans enfant).
Education Formation
A l’école, les garçons restent moins performants que les filles
— Par Aurélie Collas—
Des filles plus littéraires et studieuses, des garçons plus scientifiques et moins scolaires… Le rapport annuel « Filles et garçons sur le chemin de l’égalité », publié par le ministère de l’éducation nationale vendredi 6 mars − deux jours avant la Journée internationale des droits des femmes −, montre que ce ne sont pas là que des poncifs.
Si les inégalités de réussite, de niveau d’études et d’orientation entre les sexes se sont réduites au cours des dernières décennies, de forts écarts persistent. D’abord, les garçons réussissent moins bien que les filles. Le rapport du service statistique du ministère est formel : globalement, les filles obtiennent de meilleurs résultats. 87 % d’entre elles réussissent le brevet, contre 82 % des garçons. Elles sont 89 % à décrocher le baccalauréat, contre 85 % des garçons, et même 23 % à obtenir une mention « bien » ou « très bien » (contre 19 %).
Outre les résultats aux examens, d’autres chiffres viennent attester de l’avantage des filles tout au long de la scolarité : elles redoublent moins, décrochent moins, sont scolarisées plus longtemps et finissent par être plus diplômées : 31 % d’entre elles obtiennent un diplôme allant de la licence au doctorat, contre 24 % des garçons.