Catégorie : Sciences Sociales

Pour Aimé Césaire

— Par Lucien Cidalise-Montaise —
aime_cesaire-325J’ai enfin, en m’aidant de mes désillusions, tâté le ciel, ou tout au moins ce qu’il est convenu d’appeler ainsi. Ce ciel qui cache et emprisonne les rêves les plus beaux, les désirs les plus sublimes, les laideurs les plus complexes. Fiasco d’une errance intellectuelle. Odieux vagabondage charlatanesque qui vend du nectar rosé en vase clos et qu’une fois ouvert cesse d’exhaler, donc de contester, devenant ainsi le complice insoumis d’une imposture… Les rêves dont je me gavais se muant en chimères. Je m’arrogeais d’importer mes folies, alors que je n’avais jamais pu les étreindre. De me rebeller pour les autres. Je m’affublais du titre de mystificateur qui s’évertuait à maintenir la forme des nuages.
J’accepte aujourd’hui un constat. Mon insuffisance et la reconnaissance d’un pouvoir qui fait la preuve de mon impéritie. Vakabonagerie, zanzolage, expressions devenues patrimoniales par la grâce d’un leader apprécié . On a l’âge de son histoire et pour la dominer il faut se battre. Nos victoires devront donc être acquises. Données, elles sont bavardes et non consensuelles, fortement cintrées d’un ruban tricolore.

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« Français de souche » , assez d’hypocrisie!

—Par Patrick Singaïny, essayiste —

francais_de_souche« Français de souche est une expression courante ou une catégorie statistique controversée désignant, dans son sens le plus communément admis, les personnes de nationalité française n’ayant pas d’ascendance étrangère immédiate et n’étant pas issues de l’immigration récente. Elle est souvent opposée à l’expression Français de papier. » (source : Wikipedia, extrait).
Cette définition est bien sûr fausse. Français-de-souche ne désigne pas une identité mais une culture. Il y a, selon moi et de ce point de vue, deux grands types de façon de vivre la citoyenneté en France Hexagonale, même si le terme citoyen est originellement désincarné : les citoyens de France de culture française (placée en sus de ses régionalismes) et les citoyens de France de culture composite (c’est-à-dire qui mêle la culture française avec une autre d’ascendance extra-européenne et postcoloniale). Il me faut insister sur le plus important -notamment à l’adresse de notre jeunesse – : grâce à nos lois, à notre constitution, les deux parties disposent naturellement des mêmes droits et des mêmes devoirs, notamment celui de faire vivre le sentiment d’appartenance à la France, à travers l’exercice de sa devise tripartite : Liberté, Egalité, Fraternité.

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Martinique : la malbouffe prospère avec la complicité des élus.

—Par Myriam Barthélémy —

fast_food_mafiaCoup de gueule

La Martinique se gorge de Fast Food, eh oui…encore un, là pour satisfaire tous les amateurs de malbouffe et les « adeptes » de salles de sport au bien-être amincissant. Pas un mot dans la bouche de ces hypocrites pseudo-écologistes qui ferment les yeux sur la compromission nos politiques ! Rien ne peut arrêter cette soif nauséabonde qui ne rassasie qu’une minorité corrompue par l’argent ! La santé publique de la population martiniquaise n’est qu’un détail aux yeux de tous ceux qui pourrissent par les capitaux yankees !!!
Matinik ka fè mwen la pèn


Lire dans F-A un article complaisant sur l’ouverture d’un nouveau fast-food : Burger-King : un retour en force

Mais surtout lire encore et encore ci-après :

Les fast food sont très souvent associé à la malbouffe, à une mauvaise alimenation : quels sont les effets, les conséquences sur la santé des fast food ?

Au mépris des besoins diététiques, différents par rapport à l’âge et à l’activité des personnes, la nourriture des fast foods est une vaste étendue d’homogénéité.

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« Nature en crise », de Vincent Devictor

nature_en_criseEn présentation de sa thèse de doctorat  » La Nature Ordinaire face aux perturbations anthropiques » Vincent Devictorv interrogeait : Quelles sont les réponses que l’on peut attendre a priori des espèces communes aux changements globaux, et comment étudier ces réponses en pratique ?
Ces deux interrogations constituent le cœur de ma thèse. La plupart des études en conservation se sont davantage intéressées aux populations de faibles effectifs. Les études concernant les communautés d’espèces communes sont plus récentes, et leurs résultats sont souvent fragilisés par des problèmes conceptuels et méthodologiques pas encore surmontés. Avant d’étudier la réponse des communautés aux changements globaux, je réponds à trois questions qui se sont imposées lors de ce travail: 1) L’ étude des espèces communes est-elle justifiée en conservation ? 2) Que puis-je connaître d’un système complexe étudié sans cadre expérimental ? 3) Que puis-je espérer en terme d’application concrète issue de ce type de travaux ? J’examine ensuite la réponse des communautés à des perturbations anthropiques en me basant sur des cas concrets.
Je m’intéresse dans une première partie au cas particulier des milieux agricoles dans lesquels les enjeux de conservation sont majeurs.

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Les Indo-Européens, un peuple zombie

— Par Boris Valentin, professeur d’archéologie —

proto_indo_europeenMais où sont passés les Indo-Européens ? Le mythe d’origine de l’Occident Jean-Paul Demoule, Éditions du Seuil, 752 pages, 27 euros.

La plupart des langues d’Europe, actuelles ou mortes, présentent divers niveaux de ressemblance entre elles et avec des parlers iraniens et indiens. Ces correspondances, relevées dès le XVIIIe siècle, furent trop vite assimilées aux vestiges d’une langue primordiale. Depuis, beaucoup de chercheurs ont traqué l’origine géographique de ces prétendus locuteurs ainsi que leurs pérégrinations. Placé d’abord en Inde, le berceau originel fut rapatrié sur les rives de la Baltique par des germanomanes de la fin du XIXe siècle, obsédés par le destin historique de leur nation récemment unifiée. L’archéo
logie et l’anthropologie raciste s’enrôlèrent pour donner une fausse consistance à ce mirage 
d’où surgirent les « Aryens », ancêtres tutélaires 
dans la légende pangermaniste des nationaux-socialistes. Depuis les années 1960 et Louis Pauwels, cette saga criminogène est resservie presque telle quelle par l’extrême droite « paganiste », mais son infamie a orienté des savants illustres vers deux autres hypothèses géographiques formulées bien avant eux.

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Daech brûle 8000 livres rares à Mossoul

autodafeLes combattants de l’organisation Etat islamique ont incendié une bibliothèque à Mossoul, en Irak, ainsi qu’une église et une école.
8000 livres rares partis en fumée. Dimanche, les terroristes de l’organisation Etat islamique ont brûlé la bibliothèque de Mossoul, en Irak. « Ils ont utilisé des bombes artisanales », raconte Ghanim al-Ta’an, cité par le site d’information américain The Fiscal times. Des responsables locaux ont tenté de convaincre les djihadistes d’épargner la bibliothèque. En vain.

Ce lieu, ouvert en 1921, abritait des manuscrits du XVIIIe siècle, des journaux irakiens du début du XXe et des objets datant de plusieurs siècles dont un sextant et un sablier. Il avait déjà été visé par des pillages lors de l’opération militaire américaine en 2003.

Sur leur lancée, les combattants de l’organisation Etat islamique ont détruit une église et l’école de théâtre. En décembre, ils avaient brûlé une autre bibliothèque, celle de l’université de Mossoul.

Lire Plus=>  http://www.lexpress.fr/actualite/monde/proche-moyen-orient/daech-brule-8000-livres-rares-et-manuscrits-a-mossoul_1655273.html

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L’Etat islamique saccage un musée d’antiquités en Irak

saccage_museeUne vidéo, mise en ligne jeudi par le groupe Etat islamique, montre des djihadistes détruire à coups de masse des sculptures et autres oeuvres pré-islamiques dans un musée de Mossoul, en Irak.

Des antiquités de plusieurs milliers d’années réduites en miettes. Dans une vidéo mise en ligne jeudi par le groupe Etat islamique, des djihadistes détruisent un musée de Mossoul, dans le nord de l’Irak. Cet enregistrement de cinq minutes montre ces activistes en train de faire tomber des statues de leur piédestal et de détruire à coups de masse. Il s’agit d’antiquités pré-islamiques.

Dans une autre scène, ils ont également recours à un perforateur pour défigurer un imposant taureau ailé assyrien, sur un site archéologique de Mossoul, ville contrôlée par les djihadistes depuis l’été. « Fidèles musulmans, ces artéfacts derrière moi sont des idoles pour les peuples d’autrefois qui les adoraient au lieu d’adorer Dieu », déclare un djihadiste en s’adressant à la caméra. « Le soi-disant Assyriens, Akkadiens et d’autres peuples avaient des dieux pour la pluie, pour les cultures, pour la guerre », poursuit-il, avant de rappeler que « le prophète a ôté et enterré les idoles à la Mecque ».

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La nouvelle guerre des néo-barbares

— Par Yves Charles Zarka —
toile_arraignee-2New York 2001, Paris 2015. Le rapport entre ces deux lieux et ces deux dates a été très vite souligné, non en raison du nombre des victimes, mais pour marquer l’ampleur de la signification et le traumatisme provoqué par les massacres de Paris. Ce lien n’est pas artificiel, mais les événements ne sauraient être entendus en termes de répétition à des échelles différentes. Ce qui s’est passé à Paris entre les 7 et 9 janvier derniers ne témoigne pas de la même chose que les attentats du 11 septembre contre les tours du World Trade Center. La crise s’est approfondie, elle s’est intériorisée. Les attentats de Copenhague, le 14 février, dans leur mimétisme avec ceux de Paris, le confirment si besoin était. Contrairement à la lecture en termes de choc des civilisations qui prévalait après New York 2001, Paris 2015 oblige à renoncer à la vision simpliste de deux blocs civilisationnels antagonistes se faisant face et s’affrontant en raison d’idéaux, de valeurs, de religions ou de mœurs, donc de cultures, incompatibles et irréductibles. L’opposition s’est internalisée, elle traverse, quoique en des sens différents, tant les démocraties occidentales que les pays musulmans.

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Truvada: Le traitement préventif contre le sida bientôt disponible en France?

—Par Anissa Boumediene —
truvadaUne demande a été déposée pour que le Truvada, traitement préventif contre le VIH, soit disponible au plus vite pour les populations à risques…

Et si un médicament permettait de prévenir les risques de contamination par le VIH? C’est le vent d’espoir que fait souffler l’essai clinique Ipergay: les résultats définitifs, présentés ce mardi à la Conférence annuelle sur les rétrovirus et les infections opportunistes (CROI) à Seattle sont en effet très prometteurs. Avec une diminution de 86% du risque d’infection, le traitement préventif au Truvada pourrait devenir un outil de poids dans l’arsenal de prévention du sida. Déjà prescrit aux séropositifs, cet antirétroviral n’est pas autorisé dans l’Hexagone à des fins préventives.
Une étude au long cours

​Lancée en février 2012 en France et au Canada, l’étude Ipergay est menée au long cours sur 414 hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH), très exposés au risque d’infection par le VIH par leurs pratiques sexuelles, et séronégatifs. Si au départ une moitié était traitée au Truvada et l’autre recevait un placebo, face aux résultats obtenus, tous les participants de l’étude ont été mis sous Truvada depuis octobre 2014, et leur suivi est prévu jusqu’en mars 2016.

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Le jour où Malcolm X signait son arrêt de mort…

x_malcolm-3Le 21 février 1965, Malcolm X prononce un discours dans le quartier de Harlem, à New York, devant un auditoire de quatre cents personnes. Trois hommes lui tirent dessus. Il succombe. Le combattant antiraciste et des droits humains était devenu trop dérangeant.

« Nous vivons une ère révolutionnaire, et la révolte des Noirs américains est partie intégrante de la rébellion contre l’oppression et le colonialisme qui caractérise cette ère. (…) Nous assistons aujourd’hui à la rébellion générale des opprimés contre leurs oppresseurs, des exploités contre les exploiteurs. » En prononçant ces paroles le 18 février 1965 dans une salle comble de l’université Columbia à New York, le combattant antiraciste et des droits humains qu’il était devenu, Malcolm X, signait son arrêt de mort. Trois jours plus tard, alors qu’il venait de prendre la parole dans une salle de Harlem, trois hommes tirent sur lui. Il meurt d’une décharge de gros plomb et de vingt et une balles. Déjà le 14 février précédent, sa maison avait fait l’objet d’un attentat à la bombe.

En 1966, trois membres de Nation of islam sont reconnus coupables et le FBI, qui avait de longue date infiltré cette organisation, est soupçonné d’avoir, pour le moins, laissé faire le crime.

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Hypersexualisation et féminisation du langage

culture_egal_08-03-15Une camapgne de sensibilsation menée par Culture Egalité

Mercredi 25 février 22h15 : RDV Télé ZOUK TV

émission : « Fanm Ouvè Zié’w »

conçue et animée par Culture Egalité : Thèmes : histoire des droits des
femmes – Hypersexualisation et pornographie

Samedi 28 Février : 17h30 – 20h30 Petit Théâtre de l’espace Camille Darsière à Fort-de-France.

Carbet de l’égalité

« L’hyper sexualisation sociale » : comment en parler

à vos enfants, comment les aider à se construire ?

Théâtre Forum avec l’association KOMBIT et les membres EAS du Rectorat de la
Martinique

 Semaine du 2 Mars : campagne médiatique, réseaux sociaux sur la féminisation du
langage.

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Faut-il développer l’enseignement laïc du fait religieux ?

— Par Esther Benbassa Directrice d’études à l’Ephe (Sorbonne), sénatrice EELV Catherine Robert Professeur de philosophie au lycée Le-Corbiusier d’Aubervilliers et Philippe 
Gaudin Agrégé 
de philosophie, directeur adjoint 
de l’IESR —

le_fait_religieuxFavoriser une meilleure compréhension

par Esther Benbassa Directrice d’études à l’Ephe (Sorbonne), sénatrice EELV.

295448 Image 2Il a fallu les meurtriers attentats islamistes de janvier pour remettre soudain ce sujet à l’ordre du jour de nos décideurs politiques. Et pourtant, l’affaire n’est pas nouvelle. En 2002, Jack Lang, ministre de l’Éducation nationale de l’époque, commandait déjà à Régis Debray un rapport intitulé : « L’enseignement du fait religieux dans l’école laïque ». Son auteur y évoquait « l’ignorance où nous sommes du passé et des croyances de l’autre, grosse de clichés et de préjugés ». J’y ajouterais pour ma part l’ignorance, par chacun, de son propre passé et de ses propres (ex-)croyances. Preuve en est l’inculture religieuse de départ des jeunes djihadistes de notre temps. Où ont-ils puisé leur savoir tout neuf ? Sur des sites Internet, ou de la bouche de prédicateurs autoproclamés. Objectivation, distanciation, sûreté de l’information : un enseignement laïc du fait religieux à l’école est assurément un des moyens de dépassionner le sujet et de se garder des dérives.

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L’intéressante maladresse de George Pau-Langevin

— Par René Ladouceur —
pau_langevin-3 Je ne suis pas précisément un fan des commémorations. Je préfère voir le passé revenir de lui-même, sans qu’un rite le convoque. Mais je vais le dire ici sans barguigner : évoquer le Mouvement de la renaissance guyanaise fait plus que m’enchanter. Tout est magique pour moi dans cette période. J’aime la Guyane du Mouvement de la renaissance guyanaise, j’aime ses illusions, ses échecs, ses dérèglements, son intensité, et je l’aime parce que c’est l’une des plus belles, des plus grandes rencontres de la Guyane avec les Guyanais qui sont entrés dans l’Histoire. Songez que c’est en novembre 1946 que René Maran revient en Guyane. Il y arrive sans Félix Eboué, disparu deux ans plus tôt, mais pour soutenir, à l’occasion des élections législatives, la candidature de René Jadfard, le leader du Mouvement de la renaissance guyanaise. Jadfard, en effet, se présente à nouveau contre Gaston Monnerville. Excusez du peu. C’est à cette occasion que René Maran retrouve son ami Léon Damas qui, à Paris, n’avait de cesse de lui reprocher de ne pas s’intéresser suffisamment à la Guyane.

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Pour la Sauvegarde du Patrimoine Culturel Guyanais

kokolampoeSoutenons Kokolampoé
Parce qu’en Guyane, nous avons nous aussi le droit à la culture accessible à tous pour un mieux vivre ensemble et un développement du territoire

La Guyane, terre des Arts et de la Culture : nourrissons-la !

Symboles identitaires de notre territoire, les Arts et la Culture participent à l’économie et le développement de la région et à notre vie sociale.

Ils sont les moyens d’expression de notre peuple et permettent à notre Guyane de rayonner aussi bien dans la Caraïbe, l’Hexagone, mais également à l’International !

Avec :
-plus de 80 artistes par saison, de nombreux auteurs,
-une grande variété de spectacles (théâtre, marionnettes, cirque, danse, concerts, etc.)
-plus de 30 500 spectateurs, de 6 mois à 80 ans,
-la professionnalisation de nos jeunes artistes et techniciens, qui assistent de nombreux artistes venus d’ailleurs …

… la Guyane bénéficie d’une action culturelle et artistique d’envergure, qui doit prospérer dans le temps, en tant que Patrimoine Immatériel Régional.

En effet, celle-ci permet à de nombreux jeunes guyanais d’être formés à un large panel de métiers grâce à l’action de professionnalisation d’excellence dispensée par KOKOLAMPOE; Ainsi, elle oeuvre à l’attractivité du territoire au National comme à l’International, ainsi qu’à la structuration du secteur économique que représentent “Les arts de la scène”, au sein duquel KOKOLAMPOE rend l’insertion professionnelle de nos jeunes voulue par le Gouvernement effective, de part les initiatives qui en découlent :

-productions théâtrales, audiovisuelles et cinématographiques réalisées sur tout notre territoire ;
-création locale d’entreprises de spectacles : compagnies, associations, coopératives …

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SIGNEZ LA PÉTITION ICI

 

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Permettre à l’Université des Antilles d’être attractive, crédible et solide.

— Par Jean Philippe NILOR —
dotation_univ_antillesMonsieur le Président, Madame la Ministre, Monsieur le rapporteur, Chers collègues,

Si nous nous réunissons aujourd’hui, c’est bien pour mutualiser nos capacités de réflexion et d’anticipation, afin de reconstruire, à partir des vestiges de l’Université des Antilles-Guyane, la nouvelle Université des Antilles.

Il nous appartient d’ériger des piliers solides, afin de prévenir les rivalités stériles qui ont émaillé l’histoire de l’Université des Antilles-Guyane et qui ont eu pour conséquences la détérioration de notre image collective et l’effondrement brutal en moins de 30 jours, avec la bénédiction du gouvernement, de ce qui avait été patiemment bâti en plus 30 ans.

Notre objectif doit être aujourd’hui de permettre à l’Université des Antilles d’être attractive, crédible et solide, pour rétablir les conditions favorables à l’apprentissage et l’épanouissement de nos étudiants .

En effet, le vieillissement rapide des populations de nos régions, la baisse démographique qui nous frappe et le fait qu’un jeune sur deux qui quitte nos territoires ne revient pas y vivre après son parcours de formation, sont autant de facteurs qui sinistrent davantage nos territoires tant socialement qu’économiquement.

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Le pape, sa mère et les caricatures

— Par Henri Pena-Ruiz —

pape_francois-2Citons le pape François le 19 janvier : «Si un grand ami parle mal de ma mère, il peut s’attendre à un coup de poing, et c’est normal. On ne peut provoquer, on ne peut insulter la foi des autres, on ne peut la tourner en dérision.» En voulant faire de la pédagogie sur les limites de la liberté d’expression, le pape François se livre à des caricatures qui jouent sur l’amalgame et la confusion.

D’une part, il met sur le même plan une insulte personnelle (parler mal de Regina María Sivori, sa mère) et un dessin caricatural ciblé sur une religion. D’autre part, il établit une équivalence entre ce dessin, représentation fictionnelle, et une violence physique réelle : donner un coup de poing. Certes, il y a loin du coup de poing à la rafale de kalachnikov, mais ici le registre de la violence semble validé comme juste réponse à une dérision par signes («C’est normal», ose-t-il dire). On se demande alors quelle portée peuvent bien avoir les condamnations verbales de la violence données en préalable.

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Libres et sans fers, paroles d’esclaves français. Conférence ouverte à tous.

Un cours tout public sur les sociétés et économies antillaises au lendemain de l’abolition suivi d’une séance de dédicace le samedi 21 février 2015

libres_&_sans_fersRaconter sa vie d’esclave,
raconter son maître
« Il y a beaucoup de mots français dont je ne saisis ni le sens ni la
portée »
« Je ne concevais pas tant de rigueur de la part d’un maître si bon »
Des vies vouées au travail
« Il faisait avec sa bande des trous de canne »
« J’ai dit à mon maître : Vous voyez, monsieur, il saigne, mon fouet est
plein de sang. »
« Je me nomme Florentine, je suis âgée de trente ans, je suis
couturière et esclave. »
La vie en dehors du travail forcé
« Il avait le plus beau jardin. Il travaillait autant pour lui que s’il avait
travaillé pour un blanc»
« Des ignames, des bananes, des cabris… de la morue, de la farine de
manioc, du maïs, du sel et du sirop ».
« Comme j’avais quelqu’argent »
« J’étais habillé d’une simple culotte bleu et d’un manteau que
m’avait prété Louis
« J’ai eu des relations tout-à-fait fugitives »
Violence des maîtres, souffrance et violence des esclaves
« Il faut corriger les mauvais sujets »
« Maître qu’à faire froid dans cachot-là »
« Je ne me rappelle plus j’étais ivre et je perdis connaissance »
Vivre libre et mourir
« J’ai voyagé avec quelques noirs mais que je ne connais pas.

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Nouveaux mouvements sociaux, partis politiques et syndicats: une nouvelle donne?

Syriza, Podemos, Indignés, révolutions arabes, Occupy, etc

—Par Frances
 Fox-Piven, professeure 
de science politique et 
de sociologie, Luiza Toscane militante 
pour les droits de l’homme 
en Tunisie, Alain Touraine sociologue, Jean Lojkine, directeur honoraire de recherche au CNRS et Albert Ogien Directeur 
de l’Institut Marcel-Mauss l’Ehess.—

podemosUne fragmentation des anciennes alliances par Frances
Fox-Piven, professeure 
de science politique et 
de sociologie, University 
of New York

En Grèce, Syriza, un parti politique relativement nouveau étroitement lié aux mouvements anti-austérité des cinq dernières années, a accédé au pouvoir gouvernemental. En Espagne, Podemos, un parti né du mouvement des Indignés, semble engagé sur le même chemin. Nous pouvons observer des signes de développement semblables en Irlande et au Portugal. Ces nouvelles formations articulant parti et mouvement contredisent le mépris dont nombre d’autres protestations récentes et leurs jeunes fers de lance font preuve à l’égard de la politique électorale. Les militants des mouvements considèrent souvent la politique comme une sphère séparée. Il y a du vrai dans cette appréciation. Dans le monde contemporain, les mouvements et la politique électorale trouvent leur élan dans des dynamiques très différentes, habituellement rivales.

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Nous sommes donc je suis

— Par Jean-Paul Jouary —
mandela-360Ce qui est requis, c’est la primauté de la parole publique sur la violence des vengeances et la primauté de l’intérêt commun sur l’intérêt égoïste… Le principe de l’ubuntu est ainsi résumé en un cogito magnifique : « nous sommes donc je suis ».
Dès lors qu’une société souffre de fortes tensions et que celles-ci se traduisent par des violences, on voit surgir selon un réflexe pavlovien qui relève de la mécanique élémentaire trois exigences complémentaires : l’appel à plus de répression, la demande de plus de surveillance, la proposition d’enseigner à l’école le civisme et la morale. Chacun sait pourtant que la répression banalise la violence et multiplie les souffrances génératrices de nouvelles violences, que la surveillance permanente engendre un climat de suspicion qui répand toutes les méfiances et prive la citoyenneté de son socle de liberté personnelle, quant aux leçons de civisme et de morale…

Comment peut-on croire un instant qu’une chose aussi complexe que l’obéissance à des règles intériorisées, la culture du respect réciproque, la conviction que la citoyenneté est de nature à alimenter le bien commun, puissent être façonnées par des mots lancés d’une estrade, malgré tout l’engagement et les convictions des enseignants ?

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La commande publique : 20 ans après…

— Par Florent Grabin pour PUMA—

cde_publicLa  »commande publique » est un terme générique relatif à l’ensemble des contrats passés par les personnes publiques pour satisfaire leurs besoins. Ces contrats peuvent être soumis ou non au Code des Marchés Publics (C.M.P.).
Ainsi, la commande publique recouvre une notion très large englobant plusieurs formes, telles que les marchés publics,  les marchés soumis à l’ordonnance n° 2005-649 du 6 juin 2005 relative aux marchés passés par certaines personnes publiques ou privées non soumises au C.M.P., les Délégations de Services Publics, les contrats de partenariat, etc ..
Quant au Code des Marchés Publics (C.M.P.) il est un ensemble de dispositions relatives aux marchés publics destinés à la satisfaction des besoins de l’acheteur. Le C.M.P. 2006 a été modifié et a fait l’objet de textes d’applications en 2007, 2008, 2009, 2010, 2011 et 2012. Le C.M.P. 2006-2014 comporte 295 articles, qui sont incontournables pour tout achat public.
Dans notre économie martiniquaise, la Commande Publique représente une part très importante ; elle est un élément qui peut conduire à la Maison d’Arrêt de Ducos toute personne ayant enfreint le règlement légal.

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Qui a peur des droits culturels ?

Au sujet d’un amendement de la loi Notre. Texte collectif.

unesco_declarationMalgré les nombreux engagements internationaux ratifiés par la France en faveur des droits culturels (déclaration de l’Unesco sur la diversité culturelle, convention Unesco sur le patrimoine immatériel ou même la Déclaration universelle des droits de l’homme) qui les portent comme des « droits indispensables à la dignité et au libre développement de la personnalité », l’Assemblée nationale menace une disposition introduite par le Sénat dans le cadre du projet de loi portant nouvelle organisation territoriale de la République (dite loi « Notre »). Nombre d’acteurs culturels impliqués sur le terrain, auprès des publics dits « empêchés », dans des secteurs géographiques peu favorisés, ou encore dans de vraies actions de démocratie culturelle, sont dans l’incompréhension. Cet amendement du Sénat, très attentif aux territoires, proposait d’inscrire les droits culturels comme principes fondamentaux pour des politiques partagées entre l’État et les collectivités territoriales. Il est passé sous les fourches caudines des commissions de l’Assemblée. La reconnaissance des droits culturels a pour unique ambition de placer les publics, dans leur ensemble, au cœur des politiques culturelles, et ce, sur l’ensemble de nos territoires, qu’ils soient urbains, ruraux ou périphériques.

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Ces intellectuels qui tissent un islam progressiste

— Par Nicolas Dutent —

islam_progressisteLa confusion entre islam et islamisme n’a jamais totalement cessé de sévir. Plusieurs spécialistes de l’islam agissent, à différents niveaux, pour sortir des lectures orthodoxes ou tronquées du Coran. Faire triompher de nouvelles interprétations ne peut faire selon eux l’économie d’une réforme.

« J’ai une maison fissurée, que j’ai cru être une belle demeure, mais elle commence à prendre l’eau, le vent de partout et menace de s’écrouler. Les pierres de taille de départ me plaisent, donc je la déconstruis au sens où je prends pierre par pierre et je la rebâtis pour en faire un beau palais. » C’est par le recours à une métaphore que Ghaleb Bencheickh, physicien et islamologue érudit, empoigne son sujet. La figure de style n’est pas neutre. Elle vise, en bravant les tensions du présent, à tisser de manière positive l’avenir de l’islam. Dans le déluge médiatique qui a suivi l’assassinat de nos confrères de Charlie Hebdo le 7 janvier, blessure aussitôt ravivée par l’attentat antisémite ignoble survenu dans un Hyper Cacher, on ne compte plus les fois où il a été affirmé que ces meurtres ont été perpétrés « au nom de l’islam ».

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Dans les familles recomposées, les beaux-pères ont le blues

— Par Ophélie Ostermann —
parents-3Parmi toutes les figures de la famille recomposée, le beau-père serait le plus enclin à la dépression parentale. C’est ce qu’avance une étude américaine publiée dans la revue Social Work.
Le baby blues est souvent conjugué au féminin et, de manière générale, on met souvent de côté le ressenti des pères. Mais une étude américaine publiée le 5 février sur le site de la revue Social Work rectifie le tir et avance que les papas sont aussi touchés par la dépression parentale et les beaux-pères, encore plus.

L’étude a analysé comment plus de 6000 hommes et femmes vivaient leur parentalité en tant que parent ou beau-parent, vivant avec leurs enfants ou non. Pour les chercheurs, le risque de dépression augmente chez les deux sexes lorsqu’ils ont plusieurs rôles parentaux à tenir, qu’ils sont à la fois parents et beaux-parents. Mais les beaux-pères décrochent la palme du blues, et ce pour trois raisons : ils cumulent un sentiment de culpabilité exacerbé par la cohabitation avec des enfants qui ne sont pas les leurs, un statut indéfinissable qui les conduit à ne jamais vraiment savoir quel rôle adopter et une tendance à ne pas demander d’aide lorsqu’ils en ont besoin.

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Soyons, tousenpleman…

— Par Nicole Cage —

urgent_vivreQuand Joëlle Ursull s’est installée pour écrire sa lettre ouverte à François Hollande, elle était sûrement loin de se douter du wélélé que provoquerait sa missive, non pas chez l’autre mais au sein de sa propre communauté, de ses gens, de ses vrais ou supposés frères et sœurs.

Et vrai, je suis proprement estèbèkwè de l’agitation engendrée par une lettre somme toute banale… Sauf… qu’elle a pris le parti d’interpeller directement le président de leur république… Qu’en lançant son cri, elle a lancé à nos faces d’aveugles, de sourds, d’amnésiques volontaires un bien cruel miroir… Qu’en ne s’adressant en apparence qu’à François Hollande, elle touchait par ricochet, sans en être consciente, à cette zone de non-être, à cet espace obscur que nous, « porteurs sains » de l’atavisme de la déportation, de l’esclavage et de la colonisation, cachons au fin-fond de nos âmes et de nos corps malades… Elle a, sans le savoir, effleuré la fourmilière et a dû assister, surprise comme nous, au ballet de fonmi-fol qui a suivi la lecture de son brûlant message.

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Carnaval : un parcours éthymologique

origines_carnavalIntroduction

Selon l’hypothèse la plus diffusée, [mais aujourd’hui contestée] le mot carnaval aurait été formé à partir de l’Italien carnavale; une composition du radical carne : « la viande », la « chaire » des animaux que l’on mange et de la salutation latine vale : « Adieu! » ou « Au revoir! ». Les traces de folklores païens dans les traditions carnavalesques seraient expliquées par des origines préchrétiennes. On mentionne le plus souvent les fêtes hivernales romaines; la Nativité, l’Épiphanie, la Chandeleur et l’entrée en carême correspondraient dans le calendrier romain aux saturnales, aux calendes de janvier et aux lupercales. Selon ces hypothèses assez rependues, le carnaval, bien qu’étant probablement une fête d’origine païenne aurait été presque totalement christianisé en devenant la fête du départ de la viande, la fête du pré carême. C’est notamment le point de vue que présente le grand folkloriste Van Gennep en 1937[1] et plus récemment, Michel Feuillet[2] et Daniel Fabre[3].

Cette approche est pour la première fois sérieusement contestée par Claude Gaignebet en 1974[4] qui voit avant tout dans la fête du carnaval une manifestation issue de l’air protohistorique et ayant conservé un grand nombre d’aspects païens.

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