Catégorie : Sciences Sociales

« Il n’y a pas de France sans impertinence »

— Par Alain Mabanckou —

En récompensant Charlie Hebdo pour son « courage dans la liberté d’expression », le Pen America a provoqué la colère de six de ses membres, qui s’en sont publiquement émus. Le romancier Alain Mabanckou dit son incompréhension devant cette forme d' »ignorance ».

Je serai présent au « Pen World Voices Festival » organisé par le Pen American Center du 4 au 10 mai pour célébrer les littératures du monde. Et c’est le 5 mai 2015 que cet organisme, fondé en 1922 pour la promotion de la littérature et la défense de la liberté d’expression décernera un prix à l’hebdomadaire Charlie Hebdo.

J’ai appris avec stupéfaction que six de mes confrères, Peter Carey, Michael Ondaatje, Francine Prose, Teju Cole, Rachel Kushner et Taiye Selasi ont décidé de boycotter la cérémonie de la remise de ce prix à l’hebdomadaire français dont le drame du massacre de la rédaction par des terroristes est encore dans nos mémoires. Ces écrivains sont, comme qui dirait, des « poids lourds » dans la littérature d’expression anglaise. Leur attitude et leurs déclarations ne sont donc pas passées inaperçues et, paradoxalement, ce sont elles qui mettent en danger la liberté d’expression!

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Crise à l’université, Médiapart manipulé ?

— Par Edouard de Lépine —
mediapart_manipQuelques jours après le passage à la Martinique du directeur de Médiapart, Edwy Plénel, a paru dans ce journal un curieux article sur l’Université des Antilles. Cet article met gravement et nommément en cause Fred Célimène pour lequel j’ai le plus grand respect, entre autres à cause de l’énorme travail qu’il a réalisé en un peu plus d’un quart de siècle, à l’intérieur de l’Université et aux alentours, dans la Caraïbe. Un travail que je suis naturellement prêt à comparer avec celui de n’importe lequel de ces conjurés d’un gran sanblé qui n’ose pas dire son nom. À commencer par la seule performance de celle qui n’aura mis que quelques mois à casser l’Université des Antilles-Guyane que nous avions mis un demi-siècle à construire.
Ému et surpris par les premiers articles parus dans Médiapaart et repris dans la presse locale, j’avais adressé au directeur de ce journal que j’ai la chance de connaître, à une adresse probablement inexacte, un document qu’il n’a manifestement pas reçu. C’est pourquoi je me proposais de profiter de son passage à la Martinique, pour lui en toucher un mot, lui remettre un épais dossier sur ce sujet et même essayer de mettre sur pied une rencontre avec Fred Célimène.

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« Français, cessez de vous sentir coupables ! », crie Bernard Maris dans un essai posthume

—Par Sylvain Attal —

maris_aimer_la_francePeu de temps avant son assassinat au siège de « Charlie Hebdo », le journaliste et économiste Bernard Maris avait envoyé son dernier manuscrit à son éditeur. Une déclaration d’amour lucide et inquiète à la France.

Bernard Maris, assassiné avec ses amis de « Charlie Hebdo » le 7 janvier 2015, manque déjà à ceux qui l’ont connu et, forcément, aimé. Son dernier essai « Et si on aimait la France » (Grasset) – sans point d’interrogation, il y tenait – nous vient d’outre-tombe. Il est terriblement émouvant, poignant même, par son côté prémonitoire.

Maris, économiste et journaliste, s’y montre tel qu’il était : un homme de gauche, écologiste, humaniste et iconoclaste, mais surtout profondément libre de toute attache partisane, et hermétique à tous les prêt-à-penser de l’époque.

Le texte du manuscrit (inachevé) est parvenu à son éditeur quelques jours avant la fatale conférence de rédaction de « Charlie ». Maris, qui en était satisfait, avait choisi le titre.

Car il s’agit bien d’une déclaration d’amour à la France, exempte de tout chauvinisme. La France éternelle qui « n’est rien sans la grandeur » (de Gaulle).

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Pour n’oublier jamais !

— Par Janine Bailly —

liberation_des-camps-70Le 70ème anniversaire de la Résistance, de la Victoire et de la Libération des camps de concentration, donne lieu actuellement sur tout le territoire à diverses manifestations, tant nationales que locales, rappelant ce que fut la barbarie nazie, et comment on en vint à bout. Les équipes éducatives sont vivement encouragées à s’inscrire dans cet important mouvement commémoratif, « par l’élaboration de projets adaptés au niveau scolaire des élèves, en privilégiant un axe intergénérationnel » (Éduscol, portail des professionnels de l’Éducation)
La Martinique n’a pas démérité puisque ce furent deux cents élèves, venus de plusieurs collèges et lycées de l’île, qui purent assister à la séance organisée ce vendredi 24 avril au cinéma Madiana. Séance passionnante, suivie avec une grande attention, et dans un silence respectueux, par des adolescents avides d’écouter, d’apprendre et d’interroger, auprès de leurs aînés, un passé douloureux qu’ils ont certes découvert en classe, mais qui leur reste peut-être encore trop abstrait ou impénétrable. 
D’abord il y eut la projection du téléfilm documentaire réalisé par Philippe Baron et diffusé pour la première fois en 2013, Le Métis de la République, qui retrace le destin tragique de Raphaël Elizé. 

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Marges et prix : les goinfreries de la grande distribution

— Par Gérard Le Puil —

hypermarketLe travail réalisé par l’Observatoire permet de voir comment s’effectue le pillage du travail des paysans et d’une bonne partie de l’industrie alimentaire par les grandes enseignes de la distribution.
Avec une marge brute de 3,39€ sur un kilo de longe de porc, Carrefour, Leclerc et des autres distributeurs tirent plus d’agent de la simple vente d’un bout de viande que les 3,13€ revenant à l’éleveur pour avoir nourri le cochon et à l’abattoir pour l’avoir tué et débité. C’est ce que révèle le dernier rapport de l’Observatoire des marges et des prix.

Le troisième rapport de « l’Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires » a été remis le 21 avril au ministre de l’Agriculture par Philippe Chalmin, le président de l’Observatoire. Cet organisme a été mis en place par la droite au pouvoir en 2010, pour mesurer les conséquences de la Loi de modernisation économique (LME) votée par la majorité de l’époque en 2008. La LME a donné plus de moyens aux enseignes de la grande distribution pour piller les paysans et mettre une pression permanente sur les petites et moyennes entreprises de l’industrie agroalimentaire.

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« We want Sex Equality », le mercredi 29 avril de 18h00 à 21h00

A la salle case à vents – Atrium – avec le partenariat de ciné woulé

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Comment avancent les droits des femmes dans le monde du travail ?

Au printemps 1968 en Angleterre, une ouvrière d’une succursale de Ford, sous l’impulsion de son supérieur et partant d’une simple demande d’augmentation de salaire promise par sa direction depuis longtemps pour elle et ses collègues, va mener un mouvement visant à instaurer l’égalité de salaire entre les hommes et les femmes…

We Want Sex Equality ou Les Dames de Dagenham au Québec (Made in Dagenham) est un film britannique réalisé par Nigel Cole et sorti en 2010 (2011 en France). Scénarisé par William Ivory, ce film historique traite de la première grève des ouvrières de l’usine automobile du constructeur américain Ford à Dagenham, ainsi que des négociations que conduisirent ses meneuses pour obtenir une complète égalité salariale entre hommes et femmes, notamment auprès de la secrétaire d’État travailliste Barbara Castle⋅ Il met en scène Sally Hawkins dans le rôle principal, ainsi que Daniel Mays, Miranda Richardson et Rosamund Pike⋅

La véritable histoire de « WeWant Sex Equality »
La grève
Pour la première fois en Angleterre, des femmes décident de faire grève.

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L’islam est dévoyé par des extrémistes sans connaissance religieuse véritable

— Par Shawki Allam (Grand mufti d’Egypte)—

muftiDe nombreuses régions du monde ont été victimes d’extrémistes violents agissant au nom de l’islam, les récentes tueries à Paris étant les plus choquantes de ces attaques. Les responsables et commentateurs occidentaux et orientaux sont hantés par la question de savoir où se trouvent les modérés. Nombreux sont ceux qui désespèrent de trouver des partenaires progressistes et pacifiques reconnus dans le monde musulman.

Pourtant, réconcilier l’islam avec le monde moderne est depuis longtemps un impératif pour les musulmans. Ce processus remonte notamment au XIXe siècle, lorsque ce que l’on appelle le mouvement de la réforme islamique prit naissance à l’université Al-Azhar du Caire, le principal établissement d’enseignement de l’islam.

Au Dar Al-Iftaa, l’organisme suprême égyptien pour les édits juridiques islamiques que je préside, nous débattons en permanence de la question de l’application de l’islam dans le monde moderne. Nous publions des milliers de fatwas, ou édits juridiques officiels, affirmant le droit des femmes à la dignité, à l’éducation, à l’emploi ou à l’exercice d’une fonction politique, ou condamnant la violence et la terreur motivées par des motifs religieux.

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« Nous étions 550 à bord… et j’ai déboursé 2 100 dollars »

— Par Émilien Urbach —

boatpeopleDans les rues de Paris, les réfugiés aux trajectoires multiples ont tous en commun d’avoir été confrontés au commerce odieux des passeurs. 
Entre les mafias organisées, la complicité des autorités locales ou encore les transits à dos d’âne, leurs récits révèlent une réalité complexe.

Son visage noir tanné par la fatigue émerge d’un sac de couchage vert foncé. Ils sont quatre, emmitouflés dans des duvets et couettes de récupération, au milieu de centaines de tentes Quechua, sous un pont de fer, à deux pas de la station du métro La-Chapelle, à Paris. Tesfay a 26 ans et arrive d’Érythrée. Il se réveille de sa deuxième nuit parisienne après un périple de cinq mois en partance du Soudan. Quelques centaines de mètres plus bas, Tisoko, un jeune Malien de 16 ans, se réchauffe sur un banc aux premiers rayons de soleil, le long du canal Saint-Martin. Comme Tesfay, il a traversé la Méditerranée dans un de ces bateaux en provenance des côtes libyennes. Non loin de là, deux jeunes Indiens attendent également de pouvoir entrer à la permanence d’accueil et d’orientation des mineurs isolés étrangers.

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Boat-people en Méditerrannée : le monologue européen

—Par Aminata Dramane Traoré & Nathalie M’Dela-Mounier*—

mounier_&_traore « Il faut en finir définitivement avec des relations totalement déséquilibrées et essentiellement tournées vers les intérêts de l’Europe, de la finance et du commerce. Au risque de voir notre monde sombrer. Le naufrage serait alors global. « 

L’infernale comptabilité macabre
Assez ! Trêve de diversion !
Ils sont, ils étaient, ils seront des centaines, des milliers, des centaines de milliers à partir pour ne jamais arriver. Et comme d’habitude, après le temps de l’émotion et de l’indignation viendra celui de l’oubli et de l’indifférence. Ils sont,  ils étaient,  ils seront tous oubliés parce que des politiques économiques inégalitaires et assassines  continueront à secréter le chômage et la pauvreté de masse, les conflits armés et le réchauffement climatique.
Au cours des vingt dernières années, presque 30 000 personnes ont péri aux portes de l’Europe dont 3 500  en 2014. Depuis le début janvier de cette année 2015 que l’Europe a proclamé « l’année du développement », on estime à 1700 le nombre de morts, voire plus car cette compatibilité macabre est hasardeuse.
L’Europe ne peut contribuer à remédier à cette tendance mortifère de l’évolution du monde globalisé qu’en admettant ce que Michèle Rivasi, députée européenne du parti Europe Ecologie les Verts (EELV), rappelle à propos du Mali : « la nécessité d’analyser l’échec du développement économique qui a délégitimé la démocratie.

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Martinique : climat économique contrasté et marché du travail dégradé

iedomP O R T R A I T à Télécharger sur le site de l’IEDOM

Quelques signes d’amélioration contrariés en fin d’année
Après une année 2013 en repli, l’économie martiniquaise semble montrer quelques signes d’amélioration en 2014. Cette évolution est toutefois contrariée en fin d’année.
Alors qu’il était en amélioration depuis la fin de l’année 2012, l’indicateur du climat des affaires se détériore en fin d’année 2014. L’atonie de la demande et l’absence de perspectives pénalisent l’activité économique. Le marché du travail reste dégradé et l’activité est contrastée dans la plupart des secteurs. L’agriculture et l’agroalimentaire enregistrent des résultats mitigés ; l’absence de projets d’envergure pénalise les secteurs du BTP et de l’industrie ; l’activité commerciale se dégrade en fin d’année. Dans le tourisme, seule la croisière connaît un regain de dynamisme, contrairement à l’hôtellerie qui tend à se détériorer.
En dépit d’une conjoncture morose, les concours des banques au financement de l’économie sont mieux orientés. Cette évolution est en grande partie imputable aux entreprises, dont les crédits d’investissement progressent significativement en 2014, mais concernent, pour une large part, le renouvellement de l’outil de production plus que de nouveaux projets.

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Parentalité : et si on les éduquait…au lieu de chercher à les dresser… !

— Par Gracienne Laurence —

L’enfant est-il un être humain ? Bien fou serait celui qui répondrait par la négative à une question aussi simple que banale. Donc on reconnaît à l’enfant un statut de personne, on lui reconnaît des droits comme à toute autre personne. Donc la déclaration universelle des droits de l’homme le concerne et le protège de tout châtiment corporel c’est-à-dire tout acte commis pour le punir et qui s’il était appliqué à un adulte serait une agression illégale.
Le Comité des droits de l’enfant des Nations Unies donne la définition suivante des châtiments corporels comme : « Tout châtiment impliquant l’usage ou la force physique et visant à infliger un certain degré de douleur ou de désagrément, aussi léger soit-il. La plupart de ces châtiments donnent lieu à l’administration d’un coup (« tape », « gifle », « fessée ») à un enfant, avec la main ou à l’aide d’un instrument (fouet, baguette, ceinture, chaussure, cuiller de bois,/ Ce type de châtiment peut aussi consister, par exemple, à donner un coup de pied, secouer et projeter un enfant, le griffer, le pincer, lui tirer les oreilles, ou encore à forcer un enfant à demeurer dans une position inconfortable, à lui infliger une brûlure, à l’ébouillanter ou à l e forcer à ingérer quelque chose(par exemple laver la bouche d’un enfant avec du savon ou l’obliger à avaler des épices piquantes) ».

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« L’habitation n’était pas un camp de concentration »

Jeudi 23 avril 2015 18 h à l’Atrium

Docteur en histoire, Bruno MAILLARD est chercheur associé au CRESOI-Université de la Réunion, chargé d’enseignement à l’université de Paris-Est Créteil. Il co-signe avec Frédéric RÉGENT, maître de conférences en histoire à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, et avec Gilda GONFIER, directrice de la médiathèque du Gosier (Guadeloupe), ce livre-évènement « Libres et sans fers, Paroles d’esclaves français » qui donne enfin la parole aux esclaves.

Ces trois chercheurs ont pu retrouver des témoignages inédits d’esclaves s’exprimant « libres et sans fers », selon l’expression consacrée des tribunaux, lors de procès tenus en raison de larcins, de rixes, de mauvais traitements, parfois de meurtres, entre 1787 et 1848, soit les cinquante dernières années de l’esclavage. Grâce à des interrogatoires et des dépositions d’esclaves qui n’avaient jamais été exploités jusqu’à présent, ces historiens ont pu reconstituer le quotidien de ces hommes, femmes et enfants en Martinique, à La Réunion et en Guadeloupe au XIXe siècle. La majorité d’entre eux travaillaient dans les champs ou les plantations.

 « Le travail que nous avons mené est d’inscrire ces esclaves dans leur humanité »

 Ces précieux textes nous éclairent sur les conditions de vie des esclaves dans les habitations et en dehors, sur les liens qui les unissaient entre eux (solidarité mais aussi violence) ou à leurs maîtres et commandeurs, leur culture et les moments privilégiés où ils pouvaient échapper aux impératifs de leur statut.

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Monseigneur Gaston Jean-Michel : une vie consacrée à l’amour inconditionnel de l’autre

— Par Pierre Pastel, sociologue —

Hommage à un homme de foi et d’action qui choisit l’humilité comme attitude suprême, la constance comme conduite, la simplicité comme mode relationnel.
Cet homme d’esprit se garde de faire la leçon, il éduque.
Il ne fait pas la morale, il fait de l’assistance morale. C’est long, mais il sait être endurant.
Il ne juge pas, n’engueule pas, il éveille la conscience.
Il ne se prend pas pour un Chef Spirituel, il accompagne sur le chemin de la Spiritualité.
C’est un Aimant, il aime l’Humain. Il sait donc être dans la « bienveillance ». Ainsi contribue-t-il à la promotion morale, psychologique, spirituelle, sociale, affective des uns et des autres tout en se disant que Dieu est la Source de toute vraie promotion.
Il prend le temps de s’occuper de son temple : son corps, pour mieux être au monde et pour mieux se donner.
Il n’est pas un « curieux », un homme à « milan », il écoute, il s’informe sans relâche sur les choses de notre monde pour être mieux éclaireur. Car il est parfaitement conscient que pour « Enseigner il faut être Renseigné » comme me le disait souvent mon père dont il a célébré le mariage avec ma mère en cette année 1947 sur les terres de Rivière Pilote.

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L’ouverture de Cuba : atouts et perspectives

— Par Stéphane Witkowski —

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Les réformes récentes offrent des opportunités pour les entreprises françaises à Cuba, qui sont d’ailleurs déjà présentes dans un certain nombre de secteurs clés.

Matthias Fekl, secrétaire d’Etat chargé du Commerce extérieur, de la Promotion du tourisme et des Français de l’étranger, s’est rendu à Cuba du 5 au 8 mars. Après la visite de Laurent Fabius en avril 2014, première visite d’un ministre des Affaires étrangères depuis plus de trente ans, ce déplacement a permis de renforcer la coopération francocubaine, notamment dans la perspective de la visite du président de la République à La Havane le 11 mai prochain, la première d’un chef d’Etat français dans l’île. Accompagné par Bruno Bézard, directeur général du Trésor (au titre de président du Club de Paris chargé de la renégociation de la dette cubaine), de Stéphane Mousset, chef du bureau Amériques de la direction générale du Trésor et d’une délégation d’entreprises, Matthias Fekl s’est entretenu avec les ministres cubains du Commerce extérieur, des Relations extérieures, du vice-ministre du Tourisme et avec le président de la Banque nationale. Il a parrainé la signature d’un accord de coopération entre le centre de coopération internationale en recherche agronomique (Cirad) et le ministère cubain de l’Agriculture et a visité la zone de développement du port de Mariel.

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Happy Birthday Mumia ! Bon anniversaire Mumia !

mumia_birthdayMumia aura 61 ans le vendredi 24 avril 2015.
Hommage à Madiana jeudi 23 à 18 h 30

33 ans passés en prison, dont 30 dans l’enfer du couloir de la mort ! Autant d’années de souffrances et aujourd’hui gravement malade.

L’exigence immédiate de soins médicaux par des spécialistes indépendants et de sa libération sans condition est désormais entre les mains de Thomas Wolf, le Gouverneur de Pennsylvanie. Sachez que des marches auront lieu à Philadelphie et à New-York en fin de semaine (voir ci-après) pour soutenir cette exigence à l’occasion du 61ème anniversaire de Mumia.

Nous vous invitons à envoyer une carte d’anniversaire à Mumia en l’assurant de votre soutien et en lui souhaitant une meilleure santé.

Ecrivez en français et envoyer votre carte sous enveloppe affranchie avec deux timbres au tarif prioritaire à l’adresse suivante :

Mumia Abu-Jamal / AM 8335
SCI Mahanoy
301 Morea Road
Frackville, PA 17932
USA

En hommage à Mumia Abu Jamal  « Selma » , à Madiana, à partir de 18h30, ce jeudi 23 avril.

Tarif : 8 euros. Vente de T-shirt, signatures de pétitions.

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Les vingt ans de « Recherches en Esthétique »

— Par Pierre Juhasz —

recherches_esthetique_01-20La revue Recherches en Esthétique, avec son vingtième numéro, fête sa vingtième année d’existence. Étant un fidèle lecteur de cette revue depuis sa naissance et contribuant, depuis cinq ans, par des articles ou des recensions, à alimenter ses pages, je souhaite, par les quelques lignes qui suivent, participer à cette célébration en évoquant, à travers les vingt numéros parus, ce qui constitue, à mes yeux, la très grande qualité de cette revue et, dans le champ des publications sur l’art, son unicité. Célébration que je souhaiterais sous le signe, non d’une commémoration, mais, comme le dirait Walter Benjamin, d’une remémoration, afin que se dessinent – en plasticien que je suis – les contours du territoire et des horizons ouverts et couverts par Recherches en Esthétique, afin d’esquisser brièvement l’histoire et la géographie qui lui ont donné naissance.

En tant qu’enseignant d’arts plastiques, en tant que plasticien et aussi, parfois, critique d’art, ma réflexion porte sur l’enseignement artistique, sur l’approche discursive des œuvres d’art et plus généralement sur les questions relatives à l’art. C’est ainsi qu’à travers les numéros successifs, l’occasion m’a été donnée de m’interroger sur l’imprévisible dans l’enseignement artistique, sur l’insolite dans l’œuvre de Jean-Jacques Lebel, sur la notion de trouble dans l’Assomption du Titien ou encore, de me pencher sur la question de l’engagement dans l’œuvre de Joan Fontcuberta, ou encore, j’ai eu l’occasion de présenter, dans le dernier numéro, le très bel ouvrage de Jean Lancri sur Etant donné de Duchamp : De l’ombre chez (ou sur) Marcel Duchamp.

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« Penser le nazisme » : Johann Chapoutot publie La loi du sang.

la_loi_du_sangDevant l’ampleur et le caractère inédit des crimes nazis – qu’ils soient collectifs ou individuels –, les historiens butent sur la causalité profonde, qui reste obscure.
Ces comportements monstrueux s’appuient pourtant sur des fondements normatifs et un argumentaire juridique qu’il faut prendre au sérieux. C’est ce que fait ici Johann Chapoutot dans un travail de grande ampleur qui analyse comment les philosophes, juristes, historiens, médecins ont élaboré les théories qui faisaient de la race le fondement du droit et de la loi du sang la loi de la nature qui justifiait tout : la procréation, l’extermination, la domination.
Une profonde intimité avec une immense littérature publique ou privée – correspondances, journaux intimes –, avec la science et le cinéma du temps, rend sensible comment les acteurs se sont approprié ces normes qui donnent un sens et une justification à leurs manières d’agir. Comment tuer un enfant au bord de la fosse peut relever de la bravoure militaire face à l’ennemi biologique.
Si le métier d’historien consiste à comprendre et non à juger, ou à mieux comprendre pour mieux juger, ce livre jette une lumière neuve et originale sur le phénomène nazi.

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Les puffins de l’îlet Hardy

Aventures scientifiques en compagnie du Père Pinchon

ilet_hardy-1— Par Roger de Jaham —

Vers le milieu des années 1960, nous étions un groupe d’adolescents plus ou moins cousins, en tout cas bons amis, qui avons eu la chance de croiser la route du Père Robert PINCHON. Non pas au Séminaire collège, où celui-ci enseignait les sciences naturelles, car nous étions tous scolarisés au Lycée Schœlcher ; mais l’un d’entre nous, Hugues, était le fils d’un chef d’entreprise martiniquais absolument passionné par la nature et l’histoire de notre île, matières auxquelles il consacrait alors, outre tout son temps libre, une bonne partie de ses ressources financières.

Émile HAYOT, car il s’agit de lui, le fondateur de la Société d’Histoire de la Martinique, contribuait en effet, avec d’autres « sponsors » dont le docteur MORANGE, tout aussi enthousiaste que lui, au financement des travaux et des « expéditions » du Père PINCHON. Ces trois amis nous avaient recrutés avec autorité pour être les tâcherons taillables et corvéables à merci de leurs diverses recherches. C’est ainsi que Jean-Paul MARRY, Jean-Marc GOUYER, Hugues PETITJEAN-ROGET, Jean-Marc MATHIEU, Hugues HAYOT et moi-même avons par exemple retourné des tonnes de sable au Diamant lors de fouilles archéologiques sur des sites précolombiens ; nettoyé et assemblé des milliers de tessons de poteries caraïbes ; recherché les dents d’un cachalot échoué à l’Anse Couleuvre pour calculer son âge…

C’est dans ce contexte de travaux forcés au demeurant bien amicaux, que le Père PINCHON se donne une nouvelle énigme scientifique à résoudre : il s’agit de la migration des puffins de l’îlet Hardy, près de la baie des Anglais à Sainte-Anne.

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Martinique: décès du doyen des prêtres

gaston_jean-michel-400Mgr Gaston Jean-Michel, doyen des prêtres de la Martinique, s’est éteint ce matin à Fort-de-France, à l’âge de 103 ans.

Le père Gaston Jean-Michel avait vu le jour le 18 décembre 1911 à Fort-de-France. Formé au séminaire d’Alger (Algérie), ordonné prêtre en 1939, il avait été élevé 70 ans après à la dignité de « prélat et familier de Sa sainteté » par le pape Benoît XVI, le 18 octobre 2009. Une distinction qui lui a conféré le titre de « Monseigneur » et le droit de revêtir la soutane violette des évêques.

Mgr Gaston Jean-Michel faisait figure de mémoire vive de l’Eglise de Martinique. Il y a une trentaine d’années, il avait fondé la seule radio catholique du diocèse. Radio Saint-Louis qu’il tenait pour être « l’organe officiel de la communication diocésaine ». Durant de longues années, il a notamment commenté les évangiles au micro de cette radio lors d’émissions interactives.

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« Le Père Gaston JEAN-MICHEL, Témoin de l’Evangile » disponible en Martinique

Entretien avec Frère David Macaire, nommé archevêque de Saint-Pierre et Fort de France le 7 mars 2015, sur « Mémoire martiniquaise et histoire ecclésiale »

Ce livre, sorti en Mars 2013, est disponible en Martinique dans les librairies catholiques.

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700 migrants noyés et l’Union européenne joue l’irresponsable

bateau_immigrantsCe week-end, le naufrage d’une embarcation de migrants a causé un nombre de morts jamais égalé au large de Lampedusa. Les autorités européennes accusent les passeurs de ce nouveau drame. ONG et responsables politiques de gauche critiquent, eux, l’Europe forteresse.

Dans la nuit de samedi à dimanche, 700 migrants ont perdu la vie en mer au large des côtes italiennes. « La pire hécatombe jamais vue en Méditerranée », a déclaré Carlotta Sami, porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR), en rendant publique la sinistre nouvelle.

Cette semaine, selon les gardes-côtes italiens, plus de 11 000 personnes auraient fait l’objet d’opérations de sauvetage au large de Lampedusa. Depuis le début de l’année, plus de 1 600 personnes auront, malgré tout, péri noyées aux portes de l’Europe, dont 1 150 ces derniers jours. Ce décompte macabre s’élevait à 50 âmes, l’année dernière à la même époque, alors que l’opération italienne « Mare Nostrum » était encore en place. Pourtant, au mois d’octobre dernier, le ministre français de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, après avoir rencontré ses homologues de l’Union européenne, s’était glorifié d’avoir « obtenu que l’on mette fin à l’opération “Mare Nostrum” pour lui substituer une opération de contrôle des frontières extérieures », faisant référence à l’opération « Triton » diligentée par Frontex.

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Le gouvernement joue la montre face au scandale de l’université des Antilles

—Par Lucie Delaporte (in Mediapart) —

montre_crabe-2L’enquête judiciaire sur les colossaux détournements de fonds à l’université des Antilles progresse malgré de multiples pressions et intimidations. Indirectement mis en cause, les deux présidents (socialiste et apparenté) de la région Martinique et de la Guadeloupe s’activent. Et le gouvernement aussi.

Qui a intérêt à étouffer le scandale des colossaux détournements de fonds à l’université des Antilles ? En mai 2014, Mediapart révélait les contours de cette affaire aux multiples ramifications politiques et dans laquelle près de 9 millions d’euros de subventions européennes accordées à un laboratoire de l’université se sont « évaporés ». Depuis un an, une information judiciaire est ouverte pour « détournement de fonds publics » et « escroquerie aux subventions en bande organisée » concernant les fonds européens perçus par le Ceregmia, laboratoire de l’université des Antilles.

L’affaire a été confiée à la juridiction interrégionale spécialisée qui gère ce type de dossier, « compte tenu du caractère systématique et de la gravité des infractions, compte tenu aussi des complicités et des complaisances importantes », expliquait à l’époque le procureur de Fort-de-France, Éric Corbaux.

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Manifester en France, c’est risquer de finir en prison

— Par Jacques Rancière Philosophe, Ken Loach Réalisateur, Judith Butler Philosophe et une cinquantaine de personnalités.
liberte_de_manifesterLe droit à manifester est un droit non négociable. Mais ce qui se dessine localement, c’est une société construite sur la criminalisation des luttes sociales et politiques.

Il plane dans ce pays une atmosphère bien étrange. Quoi que l’on puisse penser du douteux cortège de tête de la mobilisation fleuve ayant défilé dans les rues de Paris, le 11 janvier, après les attentats contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher de Vincennes, ce sont bien quatre millions de personnes qui ont choisi de manifester pour dire leur rejet des attentats et leur attachement à un certain nombre de valeurs démocratiques. Comme le notaient alors les correspondants de la presse internationale, c’est au travers de la «manif», sorte de paradigme hexagonal de l’expression collective, que les Français avaient décidé d’exprimer leur émoi. Hollande et son gouvernement, eux, jouaient la carte de l’émotion et de la responsabilité, n’hésitant pas à se présenter comme les hérauts de la liberté d’expression. Mais celle-ci, en France, avant comme après ce défilé historique, n’est pas un étalon universel, loin de là.

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En Afrique du Sud, une xénophobie largement banalisée

— Par Sébastien Hervieu —
xeno_afrik_sud-2Sa présence aurait valu tous les démentis. Lui qui dénonçait une « distorsion délibérée » de ses propos. Pourtant, au milieu des quelques milliers de manifestants, ce jeudi 16 avril, dans les rues de Durban, dans l’est de l’Afrique du Sud, point de roi des Zoulous. Entre les nombreux drapeaux de pays africains, personne n’a vu Goodwill Zwelithini brandir une pancarte « Phansi nge Xenophobia » (« A bas la xénophobie ») ou crier « Hlanganani maAfrika » (« Africains unis »).

Cette foule continuera donc de retenir que le chef traditionnel des 12 millions de Zoulous, ultramajoritaires dans cette région côtière, est à l’origine de cette nouvelle flambée xénophobe. En zoulou dans le texte, c’est lui qui a demandé fin mars aux « étrangers de faire leurs bagages et de retourner dans leurs pays ».

S’ensuivirent deux semaines de confrontations avec les étrangers dans la cité portuaire et ses banlieues pauvres. Bilan officiel à ce stade : cinq morts. Davantage selon les associations locales d’immigrants. Et plus de 1 500 d’entre eux – Mozambicains, Malawites, Somaliens, Zimbabwéens… – ont dû fuir leurs maisons ou leurs magasins pillés, obligés parfois de trouver refuge dans des camps montés à la va-vite.

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La reconstruction du lycée Schoelcher, pierre tombale de la Région ?

–– Par Pierre-Alex Marie-Anne —

lycee_de_transitLa reconstruction du lycée Schoelcher sera t-elle la pierre tombale de la Région ? C’est la question qu’on peut légitimement se poser tant les nuages s’accumulent sur cette opération.

D’abord sur le choix initial du lycée de transit; c’est peu de dire qu’il a été décidé avec une grande légèreté : contre l’avis de la Communauté scolaire qui préconisait l’installation d’un lycée de transit modulaire à proximité de l’actuel Lycée, associée à la démolition- reconstruction progressive sur place de ce dernier ; sans les études techniques préalables, notamment de résistance eu égard à la nature du sol , indispensables et surtout sans tenir compte des conditions d’accès rédhibitoires, dans cette zone particulièrement dense et enclavée, pour le millier d’élèves, professeurs et parents appelé à le fréquenter; le résultat de cette grossière erreur de jugement, c’est cette envolée exponentielle des coût dont nul ne peut prédire où elle s’arrêtera : on parle déjà de 40 millions, en estimation basse, pour la mise aux normes de l’ancienne maternité Victor Fouche auxquels il faudra bien sûr ajouter le coût de la reconstruction du Lycée définitif, situé boulevard R.Attuly

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« Nous sommes la nouvelle jeunesse africaine engagée »

—Par Les jeunes de Filimbi, Lucha, Y’en a marre, Balai Citoyen RDC, Sénégal, Burkina Faso —

filimbiPlusieurs mouvements citoyens africains s’étaient donnés rendez-vous ce dimanche 15 mars 2015 à Kinshasa pour le lancement d’une plateforme congolaise, Filimbi. Des membres du mouvement Y’en a marre, venus de Dakar, de Balai citoyen, du Burkina Faso, ou encore des Congolais de la Lucha ( Lutte pour le Changement), se rencontraient à Eloko Ya Makasi, dans le quartier de Masina. Une conférence qui a tourné court, avec l’arrivée de l’armée (des membres de la Garde républicaine selon certaines sources) et d’hommes en civils, venus interpellés les participants. Accusés de vouloir déstabiliser le pays, trois d’entre eux sont toujours en détention à Kinshasa. Ils prennent la parole ici :

Nous sommes une nouvelle force citoyenne qui a fini d’émerger en Afrique. Les longues détentions, les harcèlements et la répression ne nous feront pas reculer. Nous sommes Filimbi. Nous sommes Lucha. Nous sommes Balai Citoyen. Nous sommes Y en a marre.

Nous sommes ceux qui ont remplacé les armes par leurs voix, leurs balais et leurs sifflets pour la démocratie.

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