Catégorie : Sciences Sociales
Sociologie
Les travaux sur le Code noir ne doivent pas se plier aux dogmes
— Par Jean-Louis Harouel, Jacky Dahomay et Marcel Dorigny —
Tout un courant d’opinion prétend interdire l’étude scientifique de l’édit de mars 1685, dit Code noir. Maître de conférences d’histoire du droit à l’université des Antilles, Jean-François Niort vient d’en faire l’expérience à ses dépens. Cet universitaire unanimement reconnu par ses pairs vient de subir des attaques diffamantes et des menaces intolérables de la part de groupuscules guadeloupéens le traitant de « révisionniste et négationniste » et le sommant de « s’en aller ». Faute de pouvoir faire entendre raison à cet obscurantisme haineux, il s’est adressé au MIR France (Mouvement international pour les réparations), où il lui a été opposé une fin de non-recevoir, au prétexte qu’il procéderait à une « reconstruction de l’Histoire ».
Cela veut dire en clair que Jean-François Niort a commis la faute impardonnable d’utiliser son impeccable rigueur scientifique pour étudier le texte de l’édit de mars 1685 dans son contexte historique et de lui consacrer deux livres récents.
Identifié au mal absolu
Le MIR France voudrait croire que l’histoire du Code noir a été écrite une fois pour toutes par le philosophe Louis Sala Molins dans un ouvrage publié en 1987, Le Code noir ou le calvaire de Canaan.
Sociologie
Le « Code Noir » est bien une monstruosité
— Par Louis Sala-Molins * —
Parmi d’autres, deux lectures de l’histoire de la codification de l’esclavage des Noirs sont en cours. Accompagnant dans Le Code Noir, ou le calvaire de Canaan l’exhumation en 1987 (PUF, l’édition en cours est la douzième) du Code Noir, l’une d’elles confronte cette codification aux idéologies de son temps, Grand Siècle, Lumières, Droits de l’homme et du citoyen, Révolution, République, Empire, Restauration et j’en oublie, en analyse et pondère chaque article, s’attarde sur les comportements des maîtres, insiste sur la licité scandaleuse de l’esclavage, la condamne en bloc et parle de « monstruosité juridique ».
L’autre la renvoie à l’histoire de la production des lois, en souligne les bienfaits – le Code Noir « établit une médiation entre le maître et l’esclave » (Dahomay, Dorigny, Harouel, dans Le Monde du 11 juillet et, par ailleurs, Niort) -, en observe les rigueurs, mais déplore surtout les effets pervers de son irrespect par les colons : « Ce n’est pas tant la loi – y compris celle du Code Noir – qui pose véritablement problème, mais la difficulté qu’elle a eue à exister effectivement et à être respectée dans les faits et les pratiques », écrivait l’historien Jean-François Niort en 2013.
Féminismes
Homme, es-tu capable d’être juste?
— Par UFM —
La Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen inspirée de la philosophie des Lumières est adoptée à la Révolution Française le 26 août 1789. Mais cette constitution ignore complètement la moitié féminine de la population française. Elles n’existent tout simplement pas en termes de droit.
C’en est trop pour la révolutionnaire Olympe de Gouges.
En ce 5 septembre 1791, elle s’attelle à l’écriture, non sans finesse et ironie, d’une « Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne ».
Premier document à évoquer l’égalité juridique et légale des femmes par rapport aux hommes, cette Déclaration est rédigée afin d’être présentée à l’Assemblée nationale le 28 octobre 1791 pour y être adoptée.
Cette déclaration s’inspire étroitement de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, mais il ne s’agit pas simplement d’un contre-projet pour les femmes. Il est clair que la nation est formée par les deux sexes en commun (art⋅ III)⋅ Dans nombre d’endroits, Olympe de Gouges a remplacé « l’homme » par « la femme et l’homme », de façon à rendre claire la concordance entre les deux sexes⋅ L’article VII énonce fermement qu’il n’y a pas de droits spéciaux pour les femmes : « Nulle femme n’est exceptée ; elle est accusée, arrêtée, et détenue dans les cas déterminés par la Loi.
Echos d'éco, Ecologie
Coup d’arrêt au projet aurifère de Limonade en Guyane
La société Rexma ne pourra pas exploiter la mine d’or de la crique Limonade, dans le Parc amazonien de Guyane. Un projet qui divise depuis des années les habitants et les orpailleurs professionnels.
Après plus de neuf ans d’études, de procédures et de polémiques, le projet minier conduit par la société Rexma sur la crique Limonade, à Saül, commune de 200 habitants du Parc amazonien de Guyane, vient de connaître un coup d’arrêt qui pourrait lui être fatal.
Le 2 septembre, à Cayenne, le Comité départemental de l’environnement des risques sanitaires et technologiques (Coderste), instance qui réunit des professionnels, des fonctionnaires et des élus, a en effet voté contre la demande d’ouverture des travaux.
Une zone aurifère prometteuse
Une décision motivée « par les insuffisances constatées dans l’évaluation des impacts sur l’environnement de l’exploitation envisagée », a justifié le Coderste. Cet avis négatif pourrait bien signer l’enterrement définitif d’un projet qui divise depuis de longues années en Guyane.
Tout commence en 2006, lorsque la société Rexma, une compagnie minière française spécialisée dans l’exploitation de placers (plages de gravier) aurifères en Amérique du Sud, obtient un permis de recherche sur la partie méridionale de la commune de Saül, permis délivré par le ministre de l’Économie de l’époque, Thierry Breton, contre l’avis de sa collègue de l’environnement, Nelly Olin.
Sociologie
L’appel contre les murs
— Edouard Glissant – Patrick Chamoiseau —
(…) La tentation du mur n’est pas nouvelle. Chaque fois qu’une culture ou qu‘une civilisation n’a pas réussi à penser l’Autre, à se penser avec l’Autre, à penser l’Autre en soi, ces raides préservations de pierres, de fer, de barbelés, ou d’idéologies closes, se sont élevées, effondrées, et nous reviennent encore dans de nouvelles stridences. (…)
(…) La moindre invention, la moindre trouvaille, s’est toujours répandue dans tous les peuples à une vitesse étonnante. De la roue à la culture sédentaire. Le progrès humain ne peut pas se comprendre sans admettre qu’il existe un côté dynamique de l’identité, et qui est celui de la Relation. Là où le côté mur de l’identité renferme, le côté Relation ouvre tout autant, et si, dès l’origine, ce côté s’est ouvert aux différences comme aux opacités, cela n’a jamais été sur des bases humanistes ni d’après le dispositif d’une morale religieuse laïcisée. C’était simplement une affaire de survie : ceux qui duraient le mieux, qui se reproduisaient le mieux, avaient su pratiquer ce contact avec l’Autre : compenser le côté mur par la rencontre du donner-recevoir, s’alimenter sans cesse ainsi : à cet échange où l’on se change sans pour autant se perdre ni se dénaturer.
Sociologie
Faut-il une nouvelle « nuit du 4 août » ?
— Par José Nosel —
Les livres d’histoire racontent que dans la nuit du 4 août 1789, au cours d’une réunion houleuse de l’Assemblée Constituante, la décision a été prise d’abolir les dispositions du système féodal, en vigueur alors, et qui accordait des privilèges, notamment fiscaux, aux seigneurs, aux nobles et au clergé. Cette nuit est connue comme étant la nuit de l’abolition des privilèges. Le retour des privilèges, y compris sous formes de corporatismes, est tel, dans nos sociétés actuelles, que je consacrais deux chroniques à cette question, il y a 4 ans. La seconde s’appuyait directement sur les propos de deux grandes autorités morales de notre époque ; voici ce que j’en disais :
« Quelle belle leçon de courage et d’espérance nous donnent ces deux magnifiques vieillards que sont Stéphane Hessel, 93 ans, et Edgard Morin, 90 ans. L’un, Stéphane Hessel, a écrit un petit ouvrage de 30 pages, « Indignez-vous! » qui, à des millions d’exemplaires, constitue la référence de ces mouvements de masse des « indignés » qui essaiment dans le monde entier en ce moment ; l’autre, Edgard Morin, avec la publication de « la voie, pour l’avenir de l’humanité » , a frappé un grand coup, l’ouvrage vient couronner, en effet, une ?oeuvre
Sociologie
Entre responsabilité sociétale et dialogue constructif …….. une politique d’insertion concertée !
— Par Jean-Claude Dolmen * —
Depuis plusieurs années, la société française dans son ensemble et la société antillaise en particulier, sont confrontées à une crise importante qui a eu notamment pour effets de creuser les inégalités et générer du chômage et de l’exclusion.
Pour atténuer ces effets, les réseaux de l’Economie Sociale et Solidaire ont développé des actions permettant de recruter, d’accompagner et de former les personnes ne répondant plus aux exigences d’un marché du travail devenu très sélectif.
Entreprises sociales fortement ancrées dans les territoires, les structures de l’Insertion par l’Activité Economique (IAE) contribuent au développement économique local tout en assurant un rôle indispensable de vecteur de cohésion sociale et d’outil d’acquisition de compétences.
Politique publique de l’emploi avant tout, l’Insertion par l’Activité Economique est devenue une interface efficiente entre l’économique et le social, ou plus précisément entre des logiques temporelles (les marchés à conquérir et à rentabiliser) et des logiques spatiales (les territoires à vivre ensemble).
Sociologie
Un paysan adepte du Poub’Art
Sa ferme sise à Steenwerck (arrondissement de Dunkerque) faisait figure de salon d’armement terrestre et aéroterrestre, mais en pleine campagne…
L’histoire de ce fabriquant d’armes commence il y plus de trente ans, quand il décide de remplacer sa girouette de service, inopérante face aux grands vents qui balayent les pays du nord, par un petit avion. Cet appareil servira plus tard de reconnaissance à une petite escadrille d’une trentaine d’avions de type mirage et jaguar de 1m à 1,50 m de long. Ces derniers seront suivis d’une autre vague plus imposante de bombardiers et d’hélicoptères.
Le survol de ses bâtiments par ce groupe d’aéronefs sera le point de départ d’une véritable mise en scène inspirée des meilleurs stratèges militaires. Comme pour se protéger d’un hypothétique bombardement, il installera une batterie de six canons ainsi qu’une fusée pointés vers les « zincs »…Le tout, sur la surveillance d’un radar vigilant.
Santé
Erika : des dizaines de morts à la Dominique
[KGVID width= »800″ height= »448″ align= »center »]http://www.madinin-art.net/wp-content/uploads/2015/08/erika_tempete.mp4[/KGVID]
Après avoir fait plusieurs dizaines de morts sur la petite île de la Dominique et provoqué dans la nuit de vendredi des dégâts important à Haïti avec des inondations dans deux communes, la tempête Erika se dirige vers Cuba.
Les pluies ont provoqué des inondations et des torrents de boue meurtriers à la Dominique, où « au moins 20 concitoyens sont morts et certains sont portés disparus », a annoncé vendredi soir, après avoir constaté l’étendue des dégâts, le Premier ministre Roosevelt Skerrit. Il craint que les dégâts puissent renvoyé le processus de développement du pays « d’une vingtaine d’années en arrière ». Des infrastructures clés ont été touchées, et « des centaines de maisons de tout le pays ont été détruites ou sont devenues trop instables pour être occupées ».
Ecologie, Sciences Sociales
L’histoire complète de Monsanto, « La société la plus maléfique au monde »
De toutes les méga-sociétés folles furieuses, Monsanto a largement surpassé ses rivales, remportant le titre glorieux de la « société la plus maléfique sur Terre » !
Non contente de siéger simplement sur son trône de mort au sommet d’une montagne de cadavres, elle continue de mettre au point de nouveaux moyens scientifiquement innovateurs pour nuire à la planète et à ses habitants.
Comme pour les vrais champions du mal, elles ne s’arrêteront pas avant…eh bien, qu’on les arrête ! Mais qu’est Monsanto et comment est-elle devenue si incroyablement maléfique ? Je pense que la meilleure manière de démarrer ce périple est de retourner vers les profonds et glauques égouts de son sinistre passé, alors munissez-vous d’un en-cas et de boissons sans OGM et allons-y.
1901 : La société est fondée par John Francis Queeny, membre des Chevaliers de Malte, avec derrière lui 30 ans d’expérience dans l’industrie pharmaceutique ; il épouse Olga Mendez Monsanto, dont le nom deviendra celui de la société,Monsanto Chemical Works. La société produit au début de la saccharine de synthèse, qui est vendue à Coca-Cola comme édulcorant artificiel.
Parutions, Théâtre
L’histoire d’un théâtre de l’utopie : le Théâtre du Peuple de Bussang
Politiques, Sociologie
Que de vies brisées ! Que de tueries !
— Par Aminata Dramane Traoré —
Victime des convulsions du monde globalisé dans l’injustice et l’arrogance, le Mali compte et pleure ses morts. Il partage également la douleur des familles des autres victimes.
Nous sommes ému(e)s par la détermination de nos soldats (humiliés il n’y a pas si longtemps) à assumer leur part de responsabilité face à un ennemi sans visage. Nous saluons la volonté du gouvernement de les soutenir dans cette guerre dont notre pays se serait bien passé tant nous avons à faire dans bien d’autres domaines. Comment en finir ?
Les armes, le renseignement et les lois anti-terroristes ne suffisent pas. Au-delà du politique et du militaire, quelles alternatives citoyennes pertinentes à envisager dans les meilleurs délais ?
Le Mali doit, comme jamais auparavant, pouvoir compter sur une société civile avisée et organisée dont des chercheurs, des enseignants et des intellectuels engagés pour diagnostiquer le mal à la racine et explorer des réponses qui ne l’aggravent pas. Elles sont éminemment économiques et exigent un changement de paradigme de développement. Pour des jeunes en âge de travailler le chômage chronique relève de la violence.
Féminismes
Le manifeste des mères sociales
Télécharger le document en PDF
Émergence, autonomisation des femmes et panafricanisme : faux et vrais défis
« L’impérialisme, c’est cette volonté de domination qui fait qu’on ne croit valable d’autre civilisation que la sienne, d’autre régime politique et économique que le sien, c’est la mise en marche du processus de leur imposition à d’autres pays par la corruption, la subversion et la guerre. » (Modibo Keita)
« …pour gagner un combat qui est commun à la femme et à l’homme, il importe de connaitre tous les contours de la question féminine tant à l’échelle nationale qu’universelle et de comprendre comment, aujourd’hui, le combat de la femme, burkinabé rejoint le combat universel de toutes les femmes, et au-delà, le combat pour la réhabilitation totale de notre continent ». (Thomas Sankara)
Le temps des femmes? Pour quel avenir ?
« A quand l’Afrique ? » est l’incontournable question de feu Joseph Ki Zerbo qui vient à l’esprit lorsqu’à bout de souffle le système capitaliste, qui puise dans nos richesses, de l’esclavage à ce jour, va toujours plus loin dans le mépris, l’humiliation et le racisme?
Sociologie
USA : Décès de Julian Bond, figure des droits civiques
Sociologie
« Aux Etats-Unis, le renouveau du Black Power »
Politiques
L’inquiétant conseil Régional de Martinique
— Par Lisa David —
Les réactions de la majorité PPM au conseil Régional, après la mise en examen pour « recel d’abus de biens sociaux et banqueroute » de Catherine Conconne, 1ère vice présidente et chef d’entreprise mise en cause dans une affaire de banqueroute, démontre une fois de plus, l’absence de morale politique de ceux qui gèrent cette institution. Ainsi une élue qui a déjà eu à répondre devant la justice du non paiement de plus de 300 000 € de loyers pour son commerce, qui vient d’être mise en examen pour recel d’abus sociaux et banqueroute, serait apte à gérer des fonds publics. C’est ce que tente de nous démontrer scandaleusement le député et président du Conseil Régional, en refusant la démission de l’intéressée.
Les Martiniquais ont de quoi s’inquiéter sérieusement parce que Catherine Conconne a déjà démontré ses compétences en gestion. Elle a laissé les loyers impayés de son commerce dépasser les 300 000 euros, jusqu’a ce que le Tribunal de Grande Instance de Fort-de-France la condamne en référé en mars 2014, à payer 328 324,92€ à la Société « Perrinon Invest », pour la location de son magasin situé au centre commercial Cour Perrinon, à Fort-de-France, juste en face de la mairie où elle est adjointe au maire.
Expositions, Sociologie
Noire, obèse et nue contre l’esclavage
Nona Faustine a réalisé une série d’autoportraits où elle pose nue à New York dans des lieux emblématiques de l’esclavage. Des photos qui dérangent.
Dans une démarche insolite et plutôt osée, la photographe afro-américaine Nona Faustine a posé complètement nue dans certains lieux emblématiques de New York liés à l’histoire de l’esclavage.
Portraits.
Echos d'éco
La crise grecque a largement profité à l’Allemagne
Politiques
Législatives haïtiennes :un rendez-vous manqué
Trois jours après le premier tour des élections législatives, le Conseil électoral provisoire (CEP) a décidé d’annuler le scrutin dans la ville de Port-à-Piment. Selon des propos repris par le site d’information Haïti Press Network, des personnes auraient saboté les bulletins de vote au moment du dépouillement à Port-à-Piment. Les candidats locaux, eux, s’accusent mutuellement. Ce qui a conduit à la décision du CEP.
À l’échelle nationale, les Haïtiens ne connaissent toujours pas le taux de participation. « Pourquoi ce retard dans la publication d’une si importante information ? » s’étonne l’éditorialiste du Nouvelliste. « Vu la faible affluence constatée dans les bureaux de vote, faire l’addition des voix ne devrait pas demander de recourir à la NASA », continue Frantz Duval dans son éditorial intitulé « Quelle surprise nous concocte le Conseil électoral ? ».
Jusqu’à maintenant, le Conseil en question n’a divulgué que certains pourcentages, sur les bureaux ouverts ou affectés par la violence par exemple. Ces chiffres sont semblables à ceux donnés par l’Observatoire citoyen pour l’institutionnalisation de la démocratie. Mais ils divergent de ceux communiqués par d’autres organismes de la société civile, explique Frantz Duval, avant de conclure: « En attendant la prochaine sortie de Pierre-Louis Opont , (président du Conseil électoral ndlr), et la divulgation du taux de participation, on peut se demander qui croire quand les chiffres parlent.
Féminismes, Littératures
11 août 2015 : le centenaire de Suzanne Roussi
Le centenaire d’une pionnière
— Par Culture & Égalité* —
« …Ma mère, assise, à la nuit tombée, auprès de nos lits,
Villa Week-End, Petit Clamart,
pour nous conter l’histoire éternelle, celle de Koulivikou, qui n’avait pas de fin
et dont elle inventait la suite chaque soir…
Ma mère militante avide de liberté,
sensible à toutes les douleurs des opprimés,
rebelle à toutes les injustices,
éprise de littérature et férue d’histoire,
nous imposant le silence lorsque notre père travaillait,
écrivant inlassablement, de sa mystérieuse écriture,
sur des feuilles blanches à l’en-tête de l’Assemblée nationale.
Ma mère, enseignante appréciée, bien que longtemps surnommée
la « Panthère Noire » par certains de ses élèves,
occupant toutes ses soirées à corriger des copies,
souvent agrémentées de dessins par les plus jeunes d’entre-nous,
Ce dont, loin de nous gronder, elle s’amusait.
Ma mère active féministe avant la lettre,
attentive à chaque progrès de la libération des femmes.
« Ta génération sera celle des femmes qui choisissent » m’a-t-elle dit un jour… »
Ina Césaire. Suzanne Césaire, ma mère
L’ENFANCE
Jeanne Anna Marie Suzanne Roussi naît le 11 août 1915 à La Poterie, aux Trois Ilets, où résident alors ses parents : Benoît Roussi, géreur à la fois de l’habitation sucrière et des ateliers de fabrication de pots, briques et carrelage de La Poterie et Flore, son épouse, née William, institutrice sur le même site, au plus près de la rue cases-nègres.
Parutions, Sciences Sociales
Internet : qui possède notre futur ?
Internet, nouvel eldorado ? Dans ce cas, pourquoi certains s’enrichissent-ils alors que d’autres (les plus nombreux) s’appauvrissent ? Contrairement à ce que l’on voudrait nous faire croire, Internet ne crée pas plus d’emplois qu’il n’en détruit dans la réalité concrète… Et pourtant, Internet est en train de transformer notre économie de fond en comble… Nouvelle monnaie universelle : l’information. Celle que nous mettons quotidiennement sur Internet quand nous nous connectons avec notre ordinateur ou notre Smartphone, et que les géants du Net s’approprient via les services « gratuits » proposés aux utilisateurs et qu’ils reconditionnent en ces « Big Data » qu’ils vendent aux annonceurs à prix d’or. Il s’agit d’un rapt général : notre société est en train de se faire déposséder de ses données – de sa richesse…! Allons-nous laisser les gros serveurs maîtrisant les algorithmes les plus puissants confisquer notre avenir ? Comment faire en sorte qu’Internet devienne vraiment l’eldorado… pour tous ?
Créateur à répétition de start-up et inventeur de la « réalité virtuelle », Jaron Lanier a collaboré avec les plus grandes firmes du Net : l’envolée d’Internet, il l’a vécue de l’intérieur, les dérives du monde numérique, il connaît… Il œuvre maintenant à ce qu’Internet redevienne ce merveilleux outil conçu pour tous, et nous projette dans le futur d’Internet – notre futur.
Sociologie
Le futur que Google nous prépare
— Par Pierrick Marissal —
Hégémonique et tentaculaire, la firme californienne est une entreprise au pouvoir quasi souverain. Mais derrière le prédateur économique se cache aussi un projet de société ultra-individualiste, basé sur la méritocratie et la science, pour gouverner l’humanité de demain.
C’est devenu un réflexe. Derrière son écran d’ordinateur, à la moindre question, on clique sur Google. Une traduction ? Google. Le plan d’une ville ? Google. La dernière actualité ? Google. Chaque mois, le célèbre moteur de recherche répond à quelque 100 milliards de requêtes. Plus de 90 % des humains ayant accès à Internet utilisent aujourd’hui ses services : de la messagerie électronique aux vidéos Youtube… En l’espace d’une décennie, la firme californienne, fondée en 1998 dans un garage de la Silicon Valley par Larry Page et Sergueï Brin, a vampirisé l’univers numérique et organisé un empire tentaculaire. Mais l’entreprise à la rentabilité florissante ne veut pas se contenter de compter les milliards de dollars. Les dirigeants de Google nourrissent une autre ambition quasi messianique : changer le monde. Et il faut les prendre au sérieux. « On ne peut pas comprendre Google si on le considère uniquement par ses intérêts financiers, son ambition est politique, explique le sociologue Dominique Cardon, professeur à l’université Paris-Est.
Politiques, Sociologie
Albert Camus sur Hiroshima.
L’éditorial de Combat du 8 août 1945
—Par Albert Camus —.
Le monde est ce qu’il est, c’est-à-dire peu de chose. C’est ce que chacun sait depuis hier grâce au formidable concert que la radio, les journaux et les agences d’information viennent de déclencher au sujet de la bombe atomique.
On nous apprend, en effet, au milieu d’une foule de commentaires enthousiastes que n’importe quelle ville d’importance moyenne peut être totalement rasée par une bombe de la grosseur d’un ballon de football. Des journaux américains, anglais et français se répandent en dissertations élégantes sur l’avenir, le passé, les inventeurs, le coût, la vocation pacifique et les effets guerriers, les conséquences politiques et même le caractère indépendant de la bombe atomique. Nous nous résumerons en une phrase : la civilisation mécanique vient de parvenir à son dernier degré de sauvagerie. Il va falloir choisir, dans un avenir plus ou moins proche, entre le suicide collectif ou l’utilisation intelligente des conquêtes scientifiques.
En attendant, il est permis de penser qu’il y a quelque indécence à célébrer ainsi une découverte, qui se met d’abord au service de la plus formidable rage de destruction dont l’homme ait fait preuve depuis des siècles.
Féminismes
L’hypersexualisation sociale
— Par Culture Égalité —
Femme : objet de séduction
Durant des décennies, la femme a été considérée comme une mineure ou un objet, une chose que l’on possède et qui peut être « punie », « dirigée », « utilisée ».
L’éducation des filles, à qui on concédait un minimum de culture, était essentiellement basée sur la valorisation de la bonne épouse et de la bonne mère. D’où l’instauration en France, sous le régime de Vichy, de la « fête des mères » qui institue, encore aujourd’hui, la fécondité comme valeur nationale.
Les luttes féministes, particulièrement durant les années 70, ont permis aux femmes d’obtenir des droits fondamentaux : vote, travail, égalité des salaires, contraception, avortement… Par ces luttes, elles ont entrepris de rejeter la domination masculine et de se réapproprier leur corps.
Aujourd’hui, ces avancées considérables et, particulièrement, la libération sexuelle ainsi que les acquis de la lutte pour l’égalité entre les sexes, sont utilisés contre les femmes par les marchands qui font d’elles uniquement des objets de séduction.
C’est pourquoi le thème de cet article est « l’hyper sexualisation sociale ».