— Par Jean ROGER —
Je me promenais sur la plage dimanche dernier du côté de Petit-Havre, Le Gosier (Guadeloupe), et je constatais encore une fois combien le littoral y est fortement impacté par l’homme, comme en beaucoup d’autres endroits de l’archipel, et ce malgré le caractère classé de ce site du Conservatoire du Littoral : de moins en moins d’arbres en bord de plage, de véritables maisons construites çà et là par les « campeurs », des foyers à même le sable, des herbiers piétinés, des monticules de tests d’oursins blancs, des os de tortues çà et là, et du plastique, beaucoup de plastique.
Ayant eu l’occasion de voyager un peu partout dans le monde, il m’est alors venu une idée formidable : pourquoi ne construisons-nous pas des Resorts (complexes hôteliers) immenses dans toutes ces baies ? Cette question semble déraisonnée pour le protecteur de l’environnement que je suis, mais pourtant…
Outre le côté « bétonisé » de ce genre d’infrastructure, elle offre des avantages sans commune mesure.
En effet, la construction d’un Resort entraîne évidemment la privatisation quasi-intégrale des baies, les protégeant du camping sauvage et de (-presque-) toute forme de délinquance telle que les regroupements de musiciens drogués, la contrebande et bien sur, le braconnage.
Catégorie : Sciences Sociales
Parutions, Sociologie
Les juifs algériens dans la lutte anticoloniale
Ouvrage paru aux Presses universitaires de Rennes en mai 2015.
Présentation : « Pour nous qui venions à peine d’avoir l’âge de raison en ces jours d’humiliation, ces années de jeunesse ont à jamais marqué notre vie et c’est pourquoi nous sommes fiers de l’injure qu’on nous lançait comme un opprobre : Oui, nous sommes des juifs indigènes algériens… Et après ? Vous n’aurez pas notre cœur contre un certificat de nationalité dont vous vous servez comme d’un couperet de guillotine. »
Diffusées clandestinement durant la guerre d’indépendance, ces lignes ont été écrites en 1957 par des juifs algériens qui, nés citoyens français vers 1930, déchus de la citoyenneté française durant trois années et exclus de l’école sous Vichy, sont devenus des militants communistes algériens après la Seconde Guerre mondiale avant de rejoindre le FLN en 1956.
Lire aussi : Mireille Saïd, Casbah clandestine et haïk de combat.
De l’entre-deux-guerres à l’indépendance de l’Algérie, une petite minorité de juifs issus de familles autochtones ont suivi des trajectoires comparables, les déplaçant en quelques années des projets sociaux ordinaires de leurs parents – faire de leurs enfants de bons Français plus ou moins juifs – vers le projet politique inouï de s’affirmer Algériens.
Parutions, Sociologie
Arabie saoudite : voici les écrits qui valent 1.000 coups de fouet
— Par Pascal Riché —
Le jeune blogueur Raif Badaoui a été condamné à 10 ans de prison et 1.000 coups de fouets pour ses écrits « blasphématoires ». Un petit livre présente les articles, raisonnés et lumineux, qui lui ont valu cette peine.
Si vous vous demandez encore où est Charlie, il rêve dans les toilettes de sa cellule collective, dans une geôle saoudienne. Quand il y entre, le prisonnier Raif Badaoui (aussi orthographié Raif Badawi), 31 ans, y trouve des feuilles de papier souillées, des excréments partout. La situation, écrit-il, est effroyable :
Des murs sales, des portes défoncées, rouillées. Me voilà qui tente de m’adapter pour faire face à ce chaos. Et tandis que j’examine avec attention les centaines de graffitis inscrits sur les murs poisseux des toilettes communes de la cellule, mon regard tombe sur la phrase ‘La laïcité est la solution‘. Stupéfait, je me frotte les yeux pour m’assurer que je vois bien ce que je vois.«
Sur les murs, une main a donc écrit ton nom, Laïcité. Ce qui redonne du courage et même de la « gaieté » au prisonnier, qui a tout à coup le sentiment de voir apparaître, sur le mur misérable couvert d’obscénités, « une jolie fille séduisante » :
J’ai été aussi émerveillé qu’heureux de découvrir cette belle maxime insolite.
Echos d'éco
Gaspillage alimentaire : des mesures pour empêcher les supermarchés de jeter de la nourriture invendue
L’Assemblée nationale a voté jeudi 21 mai soir à l’unanimité des mesures contre le gaspillage alimentaire destinées à empêcher les grandes surfaces de jeter de la nourriture,
Communiqué de la CNAFAL – Conseil National des Associations Familiales Laïques
Gaspillage : non – Aide alimentaire : oui – Solidarité : 2 fois oui
Les députés ont adopté jeudi soir, à l’unanimité, des amendements au projet de loi sur la transition énergétique afin de limiter le gaspillage alimentaire.
Les mesures les plus fortes visent particulièrement la grande distribution, à laquelle le rapport propose une série de solutions pour accompagner une stricte « interdiction de jeter » et « interdiction de javelliser » les denrées jetées (pour les rendre inconsommables). Elles devront également conclure des conventions avec des organisations caritatives.
Une nécessité s’impose, aider les associations pour qu’elles puissent s’équiper en réfrigérateurs, en camions, afin d’écouler plus facilement les marchandises qui leur seront données, en particulier pour les petites structures en milieu rural.
Sociologie
Saint Edwy priez pour-nous!
Retour sur la visite E. Plenel mardi 24 mars, à 18 h 45, à la BU du campus de Schœlcher, sur le thème « Journalistes et société »
— Par JMH —
Il 18 h 45 quand j’arrive à la BU la salle est pleine, des dizaines de personnes attentives sont venues écouter Edwy Plenel venu en Martinique dans le cadre très officiel de la semaine de la presse. Le thème est la liberté d’expression. Le dispositif est un peu fermé : cinq étudiants sélectionnés à l’avance posent des questions convenues pas vraiment dérangeantes pour celui que quelqu’un qualifiera de « Martiniquais »compliment suprême pour un français venu de France.
On reviendra longuement sur l’engagement de son père lors des événements qui touchèrent la Martinique en 1959 on aura compris il s’agit de faire l’éloge du grand homme.
Edwy ne boudera pas son plaisir, il gardera la parole près de deux heures sans notes. Son discours tient un peu du prêche œcuménique et se veut pédagogique. Il fait l’éloge du multiculturalisme anglo-saxon avant de critiquer le modèle laïque français, incapable selon lui d’assumer son passé colonial.
Parutions
Le mariage d’amour n’a que 100 ans… »
Comment peut-on affirmer cela ? Il y a bien longtemps que l’on n’épouse plus ni une dot, ni un nom, ni un titre de noblesse !
Et pourtant…
À la manière d’une enquête, ce livre retrace la longue histoire du couple : notre ancêtre Lucy a-t-elle choisi son compagnon par amour comme le font avec évidence toutes les Lucies d’aujourd’hui ? Sans jugement et en se fondant sur des faits historiques, il explique comment un simple contrat d’intérêts s’est embarrassé au fil des siècles d’un élément incroyablement nouveau : l’amour ! Et comment, finalement, ce sentiment a redistribué les cartes pour offrir au xxie siècle des possibilités totalement inédites…
Laurence Caron-Verschave a débuté sa carrière comme journaliste avant de travailler dans la communication.
Yves Ferroul est médecin sexologue, chargé de cours d’histoire de la médecine et de cours de sexologie à la faculté Lille-II. Il est également agrégé de lettres, docteur en lettres, et a enseigné la littérature du Moyen Âge à l’université Lille-III. Il est le coauteur avec Élisa Brune du Secret des femmes.
Sociologie
Louis Des Étages assassiné il y a 90 ans
— Par Frantz Édouard —
Le dimanche 24 mai 1925 Louis Des Étages, maire de Rivière-Salée, et Charles Zizine, conseiller général canton de Ducos, ont été lâchement assassinés à l’intérieur d’une maison au bourg de Ducos par un gendarme.
Louis Des Étages, n’aura assuré son dernier mandat de Maire de Rivière-Salée que durant 8 jours.
En effet, élu le dimanche 17 mai 1925, à l’unanimité par les 17 conseillers qui composaient le conseil municipal de l’époque, il fut assassiné le dimanche 24.
Très proche des habitants de Rivière-Salée, Louis des Étages était une personnalité respectée et très impliquée dans la vie économique, sociale et politique de sa région. Il a succédé à l’ancien maire Nérée Peria dont il a été le premier adjoint⋅
Il a été d’abord instituteur et s’est orienté comme son père vers les métiers de la forge pour devenir forgeron et mécanicien. Louis des Étages et Charles Zizine étaient des hommes politiques de la fédération socialiste de la Martinique proche du député Joseph Lagrosillère⋅
A l’époque, les passions et les fraudes sont très présentes autour des élections, notamment sous l’ère du gouverneur Richard⋅ Ce jour là, le dimanche 24 mai 1925, les élections municipales de Ducos se déroulent dans une ambiance particulière et de forte tension.
Education Formation
« Laïcité », élu mot de l’année
Le mot « laïcité » a été élu mot de l’année 2015 par un jury de spécialistes lors du Festival du mot, à la Charité-sur-Loire (Nièvre).
En cette année 2015 marquée par l’attentat contre Charlie Hebdo, « liberté d’expression », formule qui avait été proposée par les collégiens et les lycéens de la Nièvre, a recueilli 31 % des suffrages d’Internautes. « Laïcité » est arrivé en seconde position avec 17,59 %, devant « caricature » (8,83 %).
Le jury, présidé par le linguiste et conseiller éditorial des éditions le Robert Alain Rey, a pour sa part choisi le mot « laïcité ». Dans son Dictionnaire historique de la langue française, ce dernier explique que ce terme, au sens de « conception politique et sociale impliquant la séparation de la religion et de la société civile », renvoie notamment au caractère « laïc » de l’enseignement (loi du 28 mars 1882).
Laïc provient du latin ecclésiastique laïcus (XIIIè siècle), lui-même emprunté au grec d’église « laikos », qui désigne le non-clerc, et donc le « commun, du peuple ». Par extension, laïc s’applique à tout ce qui apparient à la vie civile, au monde profane (1690).
Echos d'éco
La France est l’un des pays développés où les inégalités se sont le plus creusées avec la crise
— Par Isabelle de Foucaud —
La France affiche la cinquième hausse la plus importante des inégalités en termes de revenus marchands parmi les 36 pays de l’OCDE pendant la crise.
LE SCAN ÉCO – La montée des emplois précaires, qui a fait pression sur les salaires, a aggravé les écarts entre les ménages les plus aisés et les plus pauvres entre 2007 et 2011, selon un rapport de l’OCDE publié ce jeudi. Les femmes sont particulièrement vulnérables.
Qui a le plus souffert de la crise en France? Entre 2007 et 2011, les inégalités ont augmenté plus nettement dans l’Hexagone que dans les autres pays de l’OCDE, d’après le rapport «Tous concernés, Pourquoi moins d’inégalité bénéficie à tous» publié par l’organisation ce jeudi. Le coefficient de Gini* de la France, qui mesure les écarts de patrimoine et de revenus entre les individus, est passé de 0,293 à 0,309 sur cette période. «Il s’agit d’une rupture importante par rapport à la tendance de long terme, puisque depuis les années 1980, les inégalités étaient relativement stables en France, alors qu’elles étaient en augmentation dans un certain nombre de pays, comme l’Allemagne ou les États-Unis», constatent les auteurs.
Sociologie
Les jeunes d’origine africaine se sentent plus discriminés que les autres dans l’entreprise
Injustices et discriminations au travail dessinent des ressentis très différents selon l’origine et le genre. Parmi les jeunes hommes, ceux qui se sentent les plus injustement traités sont les descendants d’immigrés d’Afrique sub-saharienne. En revanche, ce sont les femmes françaises d’origine qui perçoivent le plus les injustices.
Au sein des jeunes issus de l’immigration, les écarts constatés dans la sensibilité aux discriminations dépendent du pays de naissance des parents et du genre. Chez les femmes, cette expérience renvoie plutôt à des motifs tels que l’âge, le genre et parfois les situations familiales. Chez les hommes, les injustices prennent principalement la forme de discriminations ethno-raciales. Dans les deux cas, l’ampleur de la discrimination est affectée par les formes d’emploi et les conditions de travail.
La mesure des expériences discriminatoires éclaire ainsi les orientations à développer dans les dispositifs d’égalité professionnelle. Ne pourrait-elle aussi nourrir une réflexion sur la confrontation entre des politiques publiques fondées sur des critères « objectifs » et le vécu des salariés ?
De nombreuses recherches mettent en évidence l’existence de discriminations à l’embauche à l’encontre des jeunes issus de l’immigration, en particulier ceux d’origine maghrébine ou d’Afrique sub-saharienne.
Politiques, Sociologie
Le 22 mai 1848
Sous la Révolution française, les députés de la Convention abolissent l’esclavage une première fois pour calmer la révolte des esclaves dans les colonies des Antilles et empêcher l’Angleterre de s’en emparer. Mais Napoléon Bonaparte abroge cette mesure le 20 mai 1802, sitôt acquise la paix avec l’Angleterre.
Ce faisant, le Premier Consul répond à une demande du Sénat et cède à la pression de sa femme, Joséphine de Beauharnais, née Tascher de la Pagerie, originaire de la Martinique ( Point contesté).
En 1833, l’esclavage est définitivement aboli dans les colonies britanniques. La France attend l’avènement de la Deuxième République, quinze ans plus tard, pour suivre son exemple. Le décret d’abolition est publié grâce à la ténacité de Victor Schoelcher (44 ans), qui libère par décret 250.000 esclaves noirs ou métis aux Antilles, à la Réunion comme à Saint-Louis du Sénégal.
Lire Edouard de Lépine : Sur l’abolition de l’esclavage
Le décret, qui prévoit l’abolition dans un délai de deux mois, arrive dans les colonies quatre à cinq semaines plus tard. Mais sur place, les gouvernants des colonies et les planteurs ont en général pris les devants.
Education Formation, Université
Vous, les « patriotes », qu’avez-vous fait?
— Par Catherine Conconne —
Ils sont là, à tourner au-dessus de l’actualité qui les laisse dans la désespérance de l’indifférence, à épier la moindre occasion de sortir leur sifflet rouillé pour critiquer, fustiger, incendier. Ces donneurs de leçons se découvrent brusquement des dons de lucidité retrouvée sur la perception d’un pays. Brusquement, voilà qu’ils auraient découvert que gérer un pays uniquement sur la base de la distribution d’aides sociales et de billets d’avion n’était pas une vision moderne du développement, ni une volonté politique affichée de contribuer au progrès dans le respect et pour la dignité de leurs compatriotes.
Mais les échéances électorales approchent et il faut bien se donner une existence, un semblant de contenu, se faire entendre, à défaut d’être écoutés. Pourquoi pas, on pourrait dire. Tout cela relève du jeu démocratique.
Mais tout de même, j’ai envie de dire, débattons, critiquons, fustigeons mais sachons garder raison et décence. Ma grand-mère dirait volontiers « tiré ti brin la si bô zyé ou… ».
La semaine dernière, on avait droit aux diatribes sur la liquidation de l’hôtel MAROUBA. Brusquement, les voilà devenus partisans invétérés de l’hôtellerie martiniquaise !
Education Formation, Sociologie
Au lycée, un hommage à « Charlie Hebdo » vire au cauchemar
Un élève scolarisé dans le Val-de-Marne et rédacteur en chef du journal de son lycée fait l’objet de menaces de mort répétées depuis le 22 janvier et la publication d’un numéro spécial Charlie Hebdo, a-t-on appris jeudi auprès de ses professeurs. Plusieurs enseignants ont décidé d’exercer leur droit de retrait jeudi et se sont rassemblés avec de nombreux élèves à midi devant l’entrée du lycée Marcelin-Berthelot de Saint-Maur-des-Fossés, pour manifester leur soutien à cet élève, inscrit en classe de première. En réaction aux attentats, Louis, 17 ans, avait fait paraître le 22 janvier un numéro spécial de La Mouette bâillonnée, le journal du lycée, un établissement réputé de 2 300 élèves.
“RSF demande qu’une enquête interne approfondie soit menée au lycée, avec le soutien du rectorat et du ministère de l’Education nationale, et que le procureur et la police prennent l’affaire plus au sérieux, déclare Christophe Deloire, secrétaire général de RSF. Il est essentiel que des mesures de protection soient prévues pour le rédacteur en chef de La Mouette bâillonnée. Il est inadmissible qu’un jeune homme de 17 ans soit la cible de menaces de mort répétées depuis des mois sans que tous les moyens soient mis pour que les auteurs en soient identifiés.
Education Formation
Lycée de transit : petite chronique d’une grande ( et triste) farce
— Par Francis Carole —
Le propre des manipulateurs, c’est de toujours tenter de masquer leurs insuffisances sous une avalanche de prétextes et de boniments. C’est à cet exercice lamentable que le président de région s’est, une nouvelle fois, livré sur RCI, ce lundi 18 mai.
Les reports successifs de l’ouverture du lycée de transit, depuis 2012, seraient ainsi, selon lui, dus à des « études longues », au CHU, à la volonté de transformer ce bâtiment en » l’un des meilleurs lycées, sur le plan mondial, en matière de normes parasismiques », aux sables du Sahara, au réchauffement climatique ou encore aux menaces d’attentats de Georges le crocodile, en résidence surveillée dans la mangrove du Lamentin…
Tout bien considéré, si des centaines d’élèves, de personnels administratifs et techniques et d’enseignants n’étaient quotidiennement exposés aux risques, dans un lycée dont la dangerosité est avérée, sans doute konpè lapen nous aurait-il fait rire de bon cœur.
Mais la chronique de ce qui tourne à la farce, aujourd’hui, révèle le niveau de machiavélisme d’un homme qui, dans la gestion pratique de la reconstruction du #lycée #Schoelcher, ne semble pas avoir donné la priorité à la sécurité des usagers de cet établissement scolaire.
Sociologie
La Rochelle inaugure une statue de Toussaint-Louverture
Une statue de Toussaint Louverture, père de l’indépendance haïtienne, créée par le sculpteur Ousmane Sow, a été inaugurée mercredi à La Rochelle. Son emplacement dans un ancien hôtel particulier suscite la colère de certaines associations.
Les visiteurs du Musée du Nouveau Monde de La Rochelle peuvent contempler dans la cour du bâtiment, depuis le mercredi 20 mai, une statue imposante de 2 m 80 de Toussaint Louverture (1743-1803). Cette œuvre, réalisée par le célèbre sculpteur sénégalais et académicien Ousmane Sow, rend hommage à cet ancien esclave devenu général et chef de la révolution haïtienne.
« Réduire le symbole »
Pourtant, au lieu de faire avancer le travail de mémoire, l’érection de cette statue a rouvert de vieilles querelles dans cette ville, autrefois connue comme étant le deuxième port négrier de France, après Nantes. Certains contestent le choix de l’emplacement de cette œuvre, dans l’ancien hôtel particulier d’un planteur et armateur rochelais qui a participé au commerce triangulaire. L’association Memoria, qui milite pour la mémoire de la traite des Noirs, a ainsi lancé une pétition pour demander un nouveau lieu.
LGBTI
Dix artistes soutiennent la lutte contre l’homophobie et la transphobie en Martinique
Samedi 16 mai, l’association KAP Caraïbe engagée dans la lutte contre les discriminations envers les personnes LGBT (lesbiennes, gays, bis et trans) a pu mettre aux enchères 10 œuvres d’artistes martiniquais.
C’est au Garage Popular à Fort-de-France que Kap Caraïbe avait convié tous ses sympathisants pour son troisième KAP’éro, soirée festive de sensibilisation comprenant flashmob dans la rue (bientôt visible sur le net), quizz « question pour un friendly » (occasion de faire des rappels sur l’homophobie dans l’histoire et dans le monde aujourd’hui), ventes aux enchères, photomaton et karaoké.
Deux ans après la loi du mariage pour tous, KAP Caraïbe continue sa lutte contre l’homophobie dans une petite île où la rumeur court vite (makrélage) et où la religion devient encore trop souvent un prétexte contre la tolérance. Les lesbiennes, gays, bisexuels et transsexuels sont quatre fois plus nombreux à se suicider que le reste de la population. Les violences et les harcèlements homophobes sont même la première cause de suicide chez les adolescents (INPES). Signe positif, ce dimanche 17 mai, la principale Eglise protestante a annoncé que les couples gays pourront être bénis par leurs pasteurs.
Université
Deux ministres des Outre-mer complices du démantèlement de l’UAG
— Par Alfred Marie-Jeanne —
Extraits de l’intervention d’AMJ devant l’Assemblée nationale : Plus spécifiquement, c’est l’Université des Antilles et de la Guyane qui s’est lézardée il n’y a pas si longtemps.
Pareil à un tsunami, ce démantèlement continue de faire des vagues annonciatrices de possibles destructions nouvelles.
Pour preuve manifeste, la création de l’Université des Antilles se fait au forceps dans une ambiance délétère, renversante, frisant le schizophrène.
Ma crainte légitime, au regard des manœuvres mises en œuvre, des déclarations menaçantes proférées, c’est d’assister dans de telles conditions à l’accouchement d’une Université croupion, d’une Université avorton.
Cette manière de procéder me laisse pantois mais pas sans voix.
A ceux qui font mine d’oublier, un bref rappel historique s’impose. L’UAG, une Université des Outre-Mer a été amputée avec l’appui délibéré de deux Ministres issus des Outre-Mer.
C’est surprenant et paradoxal.
Ils n’ont même pas eu la décence ni la claire voyance de laisser perpétrer ce mauvais coup par d’autres.
Qui plus est le parlementaire que je suis et avec moi bien d’autres ont été mis devant le fait accompli.
Ce geste est choquant, blessant, mais aussi cavalier et douteux.
Université
L’homme aux paroles de fiel et de miel
— Par Daniel Boukman, écrivain, militant culturel —
Le mardi 28 avril 2015, France-Antilles publiait, sous le titre « Crise à l’Université – Médiapart manipulé ? » , un article – mélange de miel, de fiel et de narcissisme-dont l’argumentation est un énième nuage de fumée visant à dissimuler des malversations dont les protagonistes espèrent échapper aux sanctions judiciaires qu’ils méritent.
Le narcissisme
L’auteur de cet article en 5 colonnes, consacre trois quarts de celles-ci à une mise en vitrine de son passé d’ex-militant, tout en faisant silence sur ses saute-moutons politiques (1). Il se vante d’avoir connu Alain Plenel (2) le père d’Edwy Plenel, le directeur de Médiapart, dont il raconte avec une indécente complaisance leur compagnonnage trotskiste.
Le miel
« Je tiens, écrit-il dans ce France-Antilles, Edwy Plenel que j’ai connu enfant – il avait 7-8 ans – pour le digne fils de son père » Et plus loin « Je tiens surtout Edwy Plenel pour un des meilleurs journalistes de sa génération, l’un des mieux informés et aussi l’un des plus courageux » .
Le fiel
Et puis le miel devient fiel!
Sociologie
Le Mémorial ACTe : Un témoignage d’humanité
— Par Max Pierre-Fanfan —
« Nous avons voulu éviter le Lamentarium » ; le président de la région Guadeloupe a donné le ton lors de l’inauguration du «Mémorial Act », le 10 mai à Pointe-à-Pitre. La mémoire historique ne saurait se réduire -uniquement-à l’évocation voire à l’invocation du passé.
La pire erreur qui puisse être commise lorsqu’il s’agit de réaliser un monument commémoratif, fût-il consacré à l’esclavage est de considérer ce dernier comme passé.
Il s’agit d’édifier un mémorial capable, comme l’auraient suggéré Gilles Deleuze et Félix Guattari, de « confier à l’oreille de l’avenir les sensations persistantes qui incarnent l’évènement, c’est-à-dire, la souffrance toujours renouvelée des hommes, leurs protestation recréée, leur lutte toujours reprise », (Qu’est-ce que la philosophie).
En cette période de trouble et de confusion le Mémoire nous rappelle que l’esclavage et la traite des temps modernes sévissent toujours et encore dans certains esprits. Ainsi des centaines de migrants chaque mois sont victimes de négriers peu scrupuleux. Ces migrants partis pour beaucoup des côtes africaines à destination des rives européennes ont disparu « dure et triste fortune dans ce morne horizon » qu’est devenue la mer méditerranée.
Sociologie
Taubira : « Les enfants nés sous GPA sont des enfants de la République »
Lors des questions au gouvernement, une députée UMP a demandé au gouvernement de « clarifier (sa) position » sur la gestation pour autrui, suite à la demande de transcription des actes de naissance de trois enfants nés par GPA à l’étranger par le tribunal de Nantes. « Ces enfants, on va les protéger, madame« , a répondu Christiane Taubira, qui a rappelé que la GPA est interdite en France.
Le dossier délicat de la gestation pour autrui (GPA) revient dans le débat politique. La récente décision du tribunal de grande instance de Nantes, qui a demandé au procureur de transcrire sur les registres d’état-civil des actes de naissance de trois enfants nés par GPA à l’étranger, n’a pas manqué de raviver les tensions. « La GPA entre par la petite porte, la justice légalise ce proxénétisme procréatif pratiqué à l’étranger […] Allez-vous enfin clarifier votre position? », a lancé mardi, dans l’hémicycle, la députée UMP Françoise Guégot à l’adresse de Manuel Valls, en dénonçant « la complicité hypocrite » du gouvernement.
Madame, il s’agit d’enfants, d’enfants qui vont à l’école, qui sont aussi doués que les autres pour agacer les enseignants, pour énerver leur parents, mais d’enfants de ce pays, d’enfants de la République et quoi que vous disiez, on va les protéger, madame!
Sociologie
Pour une répression juste des propos racistes
—Par un COLLECTIF —
TRIBUNE La haine raciste ne doit pas être traitée comme un délit d’exception qui serait l’expression d’une simple opinion. Elle mérite une véritable réponse pénale, efficace et rapide.
Depuis son annonce par le gouvernement, le projet de sortir les délits de propos racistes de la loi sur la presse de 1881 pour les insérer dans le code pénal est l’objet de vives attaques, venant du camp même des antiracistes. Il s’agirait là d’une loi d’émotion, en réponse aux tragédies du mois de janvier, d’une atteinte à la liberté d’expression, d’une mesure inefficace. Aucune de ces critiques n’est pourtant fondée. En premier lieu, il faut rappeler qu’il ne s’agit pas là d’une réaction politique au traumatisme de Charlie. C’est notamment une revendication très ancienne de la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra), qui, dès les années 90, portait le projet de sortir de la loi de 1881 sur la presse pour mieux lutter contre le racisme.
En cause, la loi elle-même. Technique, complexe, d’un formalisme extrême immaîtrisable pour la plupart des juristes. Même si les efforts se sont accrus depuis plusieurs années pour renforcer la formation des magistrats sur la lutte contre le racisme, la réalité d’une juridiction non spécialisée – seules quatre juridictions en France comportent des chambres spécialisées en matière de «délits de presse» – c’est de voir trop souvent des procédures, relevant de la loi de 1881, échouer faute d’avoir respecté les chausse-trapes procédurales de cette loi.
Politiques, Sociologie
21 mai- 28 mai 1871: la Semaine sanglante
La Semaine sanglante, du dimanche 21 au dimanche suivant 28 mai 1871, est l’épisode final de la Commune de Paris, où elle est écrasée et ses membres exécutés en masse.
Dimanche 21 mai
Ce dimanche après-midi, les troupes versaillaises stationnant l’arme au pied devant le saillant que forme le rempart du Point du Jour, sous commandement du maréchal de Mac Mahon (le vaincu de Sedan) entrent dans Paris. Profitant du fait qu’elle n’était pas gardée, le nommé Ducatel, piqueur des Ponts et Chaussées, leur a ouvert la poterne du bastion 64, entre la Porte d’Auteuil barricadée et la porte de Saint-Cloud.
Les Versaillais occupent les fortifications d’où ils échangent quelques coups de feu, puis le terrain jusqu’à la ligne de chemin de fer de petite ceinture. Le Conseil de la Commune, qui est en train de juger Cluseret, n’envoie aucun renfort, malgré la demande qu’avait formulée Dombrowski qui commande le secteur.
Le Comité de Salut Public dépêche un observateur qui est fait prisonnier par les Versaillais, qui occupent Auteuil et Passy. Ils fouillent systématiquement les maisons, procèdent sur dénonciation à des arrestations et commencent à fusiller les Gardes nationaux[réf.
Sociologie
De nouveau de nouveau hospitalisé Mumia est privé de contact avec les siens
Le militant noir-américain a été transféré mardi 12 au Centre médical Geisinger à Danville. Depuis, il « a été isolé de sa famille, de son avocat et de son docteur »
Selon Radio Prison, « Même la femme de Mumia Abu-Jamal, Wadiya Jamal a été empêché d’entrer à l’hôpital ». Dimanche, une délégation du Collectif français « Libérons Mumia », à laquelle participaient Claude Guillaumaud-Pujol, Jacky Hortaut et Jonathan Lere a été repoussée par les vigiles de l’établissement, rapporte Radio Prison.
Si Mumia Abu-Jamal, condamné à mort en 1982 pour le meurtre d’un policier qu’il nie avoir commis, n’encourt plus la peine capitale depuis 2011, sa vie est plus que jamais en danger. Depuis trois mois, il souffre d’eczema et de chocs diabétiques.
Ses soutiens réclament qu’il puisse recevoir ses proches. Bret Grote du Centre pour une loi pour l’abolition (Abolitionist Law Center), devrait déposer une action d’urgence devant la cour fédérale. Il dénonce : « au lieu de reconnaitre la valeur du soutien familial, de la consultation légale en vue de protéger et améliorer la santé, le Département des peines traite Mumia comme sa propriété auquel il peut empêcher l’accès ».
Sociologie
Cette gauche qui n’ose pas critiquer l’islam
— Par Michael Walzer —
Depuis la révolution iranienne, je vois la gauche se débattre pour comprendre le retour du religieux. Chacune des grandes religions fait aujourd’hui l’expérience d’un retour ; cette foi retrouvée, loin d’être un opiacé, constitue un stimulant puissant. Depuis la fin des années 1970, et en particulier ces dix dernières années, c’est dans le monde musulman que ce stimulant agit avec le plus de force.
Du Pakistan au Nigeria, mais aussi dans certains pays d’Europe, l’islam est aujourd’hui une religion capable d’inciter un grand nombre d’hommes et de femmes à tuer ou à mourir en son nom. Certains d’entre nous tentent de répondre à cette situation mais, pour la plupart, échouent lamentablement. L’une des raisons de cet échec tient à la peur panique d’être traité d’« islamophobe ». L’antiaméricanisme et une forme radicale de relativisme culturel jouent également un rôle important, mais ce sont des pathologies anciennes.
Pour ma part, je vis dans la peur de toute forme de militantisme religieux. Mais j’admets que les islamistes fanatiques sont ceux qui m’effraient le plus, parce que le monde musulman est, à ce moment de notre histoire (il n’en a pas toujours été ainsi et il n’est aucune raison de croire qu’il en sera toujours ainsi), particulièrement fiévreux et fervent.
Sociologie
22 mai : la conquête du nom
La Région Martinique – Grand Saint Pierre/ Embellie des Trois Ilets, et la municipalité de Saint Pierre, invitent les Martiniquais à participer activement à la Journée du 22 mai à Saint Pierre de 9h à 20 h, sur la place Bertin de Saint Pierre.
A l’origine de notre marche vers la vraie liberté
LA CONQUÊTE DU NOM
Nouveaux libres, Nouveaux citoyens, Nouveaux résistants
Toute la journée : Des activités culturelles et artistiques – des Films documentaires – des Théâtralisations – une grande Exposition des 2335 noms qui ont été attribués aux nouveaux libres de 1848 … et surtout de 10h à 17h
« Retrouvez vos ancêtres esclaves » avec les Archives départementales de la Martinique.
Le nom, garant de l’identité
—Par Maylis COUTAU-BEGARIE —
Un nom c’est bien souvent tout ce qui reste pour nous d’un être, non pas seulement quand il est mort, mais de son vivant… », proférait cruellement Marcel Proust dans Le Temps Retrouvé.
En effet, notre identité n’est-elle pas d’abord définie par un nom ? Quand l’idée est-elle venue de différencier les êtres par une appellation singulière ?