Catégorie : Sciences Sociales

« Non à l’état d’urgence permanent », l’appel de onze juristes

non_etat_urgenceQuelques semaines après les attentats du 13 novembre, il est proposé d’inscrire l’état d’urgence dans la Constitution. C’est pourquoi il faut rappeler ce que signifient, dans une société démocratique, les principes d’un Etat de droit  : toute restriction des libertés doit être strictement nécessaire à la protection de l’ordre public, proportionnée aux troubles qu’elle entend empêcher et accompagnée de contrôles  ; celui du gouvernement par la représentation nationale et celui des autorités administratives et policières par des juridictions dotées de pouvoirs effectifs.

Rappeler ces principes ne signifie pas que le droit doit ignorer les situations exceptionnelles. Mais toute mesure d’exception doit rester fidèle à ces principes, au risque de basculer dans un régime non démocratique.
Contournement de fondements républicains

L’état d’urgence permet, sur la base de simples soupçons policiers, des assignations à résidence qui instituent une véritable rétention administrative à domicile, ainsi que des perquisitions sans autorisation judiciaire. Il ne vise pas seulement des personnes soupçonnées de terrorisme, mais les suspects de « menace pour la sécurité et l’ordre publics  » ou d’« atteinte grave à l’ordre public  ». En outre, il a permis d’interdire des rassemblements, alors que des manifestations commerciales ou sportives restaient autorisées, et il a facilité des gardes à vue de citoyens sur lesquels ne pèse nul soupçon de terrorisme.

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À Betzi, Marajo, Rosile,

Décembre 59

decembre_59Ils avaient cru qu’en devenant département,
c’en serait fini du mépris, de la misère,
oubliant hélas que toujours le colon ment…
La fermeture des usines sucrières
menant à l’exode rural, pas de travail,
le racisme des colons français fonctionnaires
avaient encore plus agrandi cette faille.
Déçus dans leur espoir, tous ces jeunes frustrés
dans les rues de Foyal exprimaient leur colère.
Ils en avaient assez en chiens d’être traités,
seul le nom de leur laisse avait été changé.
Ils pensaient qu’ils seraient français à part entière,
entièrement à part ils s’étaient retrouvés.
Lors, non content de ne pas tenir ses promesses,
la République avait lâché ses C.R.S.
racistes qui, par la police secondés,
avaient chargé la foule avec brutalité.
Trois morts étaient tombés, fleur de notre jeunesse,
pour défendre à tout prix la dignité bafouée
et la liberté du peuple martiniquais.
À Betzi, Marajo, Rosile, honneur, respect !
Aujourd’hui d’autres leurres à nos choix sont offerts,
alors songeons aux déconvenues du passé
et sachons voir ce qui peut se cacher derrière
afin que nos martyrs ne soient point morts en vain…

Patrick MATHELIÉ-GUINLET

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Paméla Obertan reçoit le prix Paul-Painchaud 2015

pamela_obertanLe Prix Paul-Painchaud* a été créé en 2010 par le comité de direction de l’Institut québécois des hautes études internationales (HEI) pour souligner les 40 ans de la revue Études internationales. Ce prix est remis annuellement pour le meilleur article paru dans la Revue Études internationales. D’une valeur de 1000 $, il est attribué au printemps sur recommandation d’un jury formé des membres du comité éditorial de la Revue.

Lauréate 2015

La diplômée Paméla Obertan (LLM 2006, LLD 2011) remporte le Prix Paul-Painchaud 2015 pour son article publié en septembre 2014 dans la revue Études internationales : « Gagner de l’influence dans une négociation asymétrique. Le cas de la coalition de PVD au Conseil des ADPIC de l’OMC ».

Résumé de l’article : Dans une institution internationale comme l’Organisation mondiale du commerce (OMC) où les relations sont fortement asymétriques, les pays les plus faibles sont structurellement défavorisés. Toutefois, ils peuvent combattre cette tendance en formant des coalitions, comme le suggère la littérature théorique. C’est cette voie qu’ont choisie à l’OMC de nombreux pays en voie de développement. Avec le temps, leurs coalitions sont devenues beaucoup plus efficaces pour contrer les prétentions des pays plus puissants à durcir la réglementation sur les brevets.

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Jean Khalfa : «Fanon analyse le système colonial comme un internement»

— Par Sonya Faure —

Connu pour son œuvre sur l’identité comme «Peau noire, masques blancs», l’intellectuel anticolonialiste était aussi un des précurseurs de l’ethnopsychiatrie. Un éclairage essentiel sur les rapports entre colon et colonisé. Des textes inédits publiés par La Découverte.

Jean Khalfa : «Fanon analyse le système colonial comme un internement»

Frantz Fanon naît il y a quatre-vingt-dix ans en Martinique, et meurt trente-six années plus tard d’une leucémie, à Washington. Trente-six ans seulement, et Fanon a eu le temps de s’engager contre le nazisme au sein d’un bataillon de la France libre, pour l’humanisation des hôpitaux psychiatriques ou pour l’indépendance de l’Algérie – il rejoint le FLN en 1954. Trente-six ans et beaucoup de textes devenus cultes pour ce psychiatre, figure de la décolonisation. Paru en 1961, les Damnés de la terre devient vite la bible révolutionnaire des luttes anticoloniales et du mouvement pour les droits civiques. Dans les années 80, c’est Peau noire, masques blancs (1952) qui alimente les cultural studies qui questionnent les identités et les représentations raciales. Fanon était, avant tout, lu et célébré dans les pays anglo-saxons.

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Solidarité. Au tribunal pour avoir aidé deux exilés

— Par Emilien Urbach —

solidairesUne citoyenne solidaire des réfugiés bloqués à la frontière franco-italienne comparaît aujourd’hui devant le tribunal correctionnel de Grasse pour avoir transporté dans son véhicule deux jeunes Érythréens. Des militants venus de toute la France viennent témoigner de leur solidarité.

Elle a voulu aider deux jeunes réfugiés. Elle doit en répondre devant la justice ! À 72 ans, Claire, maître de conférences à la retraite, comparaît aujourd’hui devant le tribunal correctionnel de Grasse. Sa faute ? Avoir transporté dans son véhicule deux jeunes Érythréens, de la gare de Nice jusqu’à celle d’Antibes (Alpes-Maritimes), afin qu’ils puissent prendre le train. Un geste anodin qui lui vaut d’être poursuivie pour, selon l’acte d’accusation, avoir « facilité, par aide directe ou indirecte, l’entrée irrégulière, la circulation irrégulière, le séjour irrégulier de deux étrangers en France »… En clair, d’être un passeur.

L’affaire s’est déroulée le 13 juillet dernier. Avec une vingtaine d’autres personnes, Claire, qui milite à Habitat et citoyenneté, une association d’aide aux migrants en situation précaire, est venue à la gare de Nice prêter main-forte. Et constater surtout les irrégularités commises par les forces de l’ordre à l’encontre des réfugiés, depuis la fermeture de la frontière franco-italienne, le 9 juin.

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« Pour sauver Mumia, une mobilisation politique et diplomatique »

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Le juge fédéral, Robert Mariani, en charge du recours présenté par la défense de Mumia, a décidé de convoquer les parties en cause à une audition élargie et publique. A cette occasion, seront notamment entendus: Mumia en personne (par téléphone), les responsables de la prison et des médecins experts à la demande des avocats de Mumia. Le juge a également ordonné à l’administration pénitentiaire de produire tous les dossiers médicaux concernant les examens et les soins dont Mumia a bénéficié ces derniers mois.L’administration devra ainsi justifier publiquement pourquoi elle s’oppose au traitement urgent dont Mumia a besoin pour mettre sa vie hors de danger.

Une victoire juridique de Mumia serait aussi une victoire pour les 10.000 autres prisonniers de Pennsylvanie atteints du virus de l’hépatite C, certains d’entre eux ayant également déposé un recours collectif en justice.

A l’évidence, cette audience capitale n’aurait jamais été imaginable sans la mobilisation de la famille et des soutiens à Mumia, tant aux Etats-Unis qu’au plan international, à l’exemple des 30.000 cartes-pétitions adressées par les soutiens français au Gouverneur de Pennsylvanie.

Les soutiens à Mumia de New-York et de Philadelphie appellent, le jour de l’audience (18 décembre), à un rassemblement devant le tribunal fédéral de Scranton.

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Cycle de conférences Caraïbes (décembre 2015 – mai 2016)

Premier invité – Matthew J. Smith, University of the West Indies, Mona, Kingston le 18 décembre

conf_matthew_j_smithCoordonné par Manuel Covo et Romy Sánchez ce cycle de conférences porte sur l’histoire régionale de la Caraïbe, et ce dans un temps long qui enjambe la frontière entre période moderne et période contemporaine. Il s’agit de remettre en cause les multiples fragmentations imposées par des lectures insulaires, coloniales ou nationales d’un espace aux dimensions variables dans le temps. La Caraïbe questionne la frontière entre Amérique du Nord et Amérique du Sud et invite à s’affranchir d’historiographies surdéterminées par les aires linguistiques (anglophone, hispanophone, francophone etc.). Une série de rencontres entre chercheurs venus de tous horizons permettra d’aborder ces questions de multiples points de vue.

La première séance aura lieu le vendredi 18 décembre de 14h-17h – Salle Lombard 96 Bd Raspail, Paris 6e

Invité

Matthew J. Smith, professeur d’Histoire de la Caraïbe, University of the West Indies, Mona Kingston – Jamaïque

« No Direction Home: Exile and Politics in Late Nineteenth Century Haiti »

Discutante : Audrey Celestine, Maître de conférences à l’Université Lille 3 – Laboratoire Cecille

Cette première séance du Cycle Caraïbes sera l’occasion d’aborder la question de la place des migrations et des diasporas dans la fabrique de la région.

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Voici Karbé Fanm !

— Culture Egalité —
karbe_fanm_n1C’est la nouvelle revue de l’association féministe Culture Égalité. Elle a pour objectif de retrouver, retracer, accueillir l’histoire des femmes de notre pays.
Pourquoi Karbé ? Parce qu’au temps de nos ancêtres Caraïbes, le carbet était le centre où se déroulait la vie sociale et politique du village. Les hommes s’y retrouvaient pour fumer, boire, palabrer et traiter les affaires du village. L’entrée en était en principe interdite aux femmes et aux enfants. En intitulant notre revue Karbé Fanm, nous voulons accompagner, annoncer l’irruption d’une présence et d’une parole féminines en des lieux qui leur étaient jusque-là peu familiers, voire interdits. Nous voulons resituer la femme au cœur de la cité, de sa vie politique, sociale et culturelle.
Pourquoi l’histoire des femmes ? Parce que, depuis toujours, nombreuses sont les femmes qui se sont opposées à l’exclusion et au déni de leurs droits. Car « les femmes n’ont pas été seulement des victimes. Elles ont été des actrices de l’histoire, de leur histoire. » (Michelle Perrot)
Connaitre l’histoire des femmes c’est donc s’inspirer des combats de nos aînées pour mieux mener les nôtres et mieux résister aux oppressions…
Ce premier numéro de Karbé Fanm présente , Suzanne Roussi Césaire,
Notre revue s’intéressera à d’autres grandes figures d’avant hier, mais aussi d‘hier.

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Qu’est ce qui rend les couples plus solides ?

— Par Lucile Quillet —
vieuix_coupleAu moment d’emménager ensemble, on mise sur la raison et les sentiments. Puis viennent la stupeur et les tremblements. Parfois trop rapide, trop chaotique, la vie à deux est toujours un apprentissage. Mais des décennies de vie conjugale passées à la moulinette de l’analyse permettent de tirer bien des enseignements. L’Insee vient de publier de nouveaux chiffres sur le couple et la famille. Bilan : les couples se mettent toujours autant en ménage mais ils le font plus tard. Alors que 63% des femmes de 25 ans vivaient en couple en 1990, elles n’étaient plus que 52% en 2011. En 2013, 87% des 36-45 ans avaient déjà vécu en couple avant leurs 35 ans, soit autant que la génération précédente (les 56-65 ans).

En revanche, le risque de rupture lors des quatre premières années de cohabitation est beaucoup plus fort qu’avant : alors que 9% des 56-65 ans ont mis fin à leur première expérience de vie à deux au bout de cinq ans, le taux d’échec grimpe à 30% pour la génération des 26-35 ans.

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Le machiavélisme d’ordonnance – Les élections régionales en France

— Par Robert Bibeau. Directeur. Les7duQuébec.com —

machiavelismeÉlections régionales en France les 6 et 13 décembre 2015. Comme prévu,  le Front national (FN) a rempli la mission qui lui a été dévolue par le grand capital « français », si cette dénomination nationale a encore une signification sous le capitalisme  mondialisé (1).

En cette affaire, la tactique du grand capital était évidente. Il suffisait de laisser la droite traditionnelle s’entredéchirer après s’être généreusement goinfrée avec les deniers de l’Élysée, et voici discréditée une alliance d’estafettes. Ensuite, la loi de l’alternance  imposait le parti de la « gauche » caviar-aristocratique-socialiste, comme alternative obligée de la dualité politique au sein de la «démocratie» bourgeoise dénigrée.

Cette fois, le jeu machiavélique était encore plus sadique. Il suffisait de laisser la «gauche» s’exhiber, comme il lui sied, avec sa politique de punaise de bénitier de la charité bien ordonnée… et ce qui ne pouvait manquer d’arriver survint…  Les thuriféraires et leurs compères se disqualifièrent  aux yeux de leurs  partisans « socialistes » désabusés. Pour les médias à la solde, inutile d’en remettre pour les compromettre, Hollande et Sarkozy, du pareil au même, s’enfoncèrent par eux-mêmes dans la Seine.

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Couples et familles dans les départements d’outre-mer

 — Une étude de l’INSSE par Marceline Bodier, Guillemette Buisson, Aude Lapinte, Isabelle Robert-Bobée —

famille_antillesUne fécondité qui s’est rapprochée de celle de la métropole
En 2013, dans les DOM, l’indicateur conjoncturel de fécondité (ICF) s’élève à 2,4 enfants par femme(figure 1), soit une fécondité légèrement plus élevée qu’en France métropolitaine (2,0). Il existe des écarts importants entre les départements ultramarins : très élevé en Guyane (3,5), il est inférieur à celui de la France métropolitaine en Martinique (1,9). À Mayotte en 2012, cet indicateur était plus élevé que celui de la Guyane, avec 4,1 enfants par femme [Balicchi et al ., 2014].

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CTM : maintenant quelles perspectives ?

— Par Robert Saé —

drapeau_972-tt_couleursIncontestablement, les résultats du deuxième tour des élections à la CTM confirment le bouleversement qui affecte le champ politique martiniquais. De nombreuses leçons peuvent être tirées des chiffres mais le plus important, selon nous, est de nous interroger sur les perspectives qui s’ouvrent désormais pour notre pays.

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Ce qu’il faut retenir des élections régionales :

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Dans l’hexagone : les listes de droite emportent sept régions et les listes de gauche gagnent cinq régions
Le FN sort perdant de tous ses duels et les triangulaires mais il a dépassé dimanche d’au moins 200.000 voix au second tour des régionales son record historique du premier tour de la présidentielle 2012.
La Corse sera dirigée par le nationaliste Gilles Siméoni
L’Ile de France bascule à droite.
La liste menée par Ary Chalus remporte les élections régionales en Guadeloupe au détriment de Victor Lurel.
La liste de Rodolphe Alexandre (54,5%) remporte les élections régionales en Guyane.
A la Réunion c’est la liste conduite par e président sortant du conseil régional de La Réunion, Didier Robert ( Les Républicains qui l’emporte.
L’alliance Alfred Marie Jeanne /Yann Monplaisir l’emporte nettement en Martinique contre l’ensemble conduit par Serge Letchimy

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Concert de louanges et irruptions de critiques autour de l’accord de Paris

— Par Marie-Noëlle Bertrand —

verre_demi_vide_demi_pleinA l’heure où la conférence climat s’achevait au Bourget, les commentaires de l’accord fusaient. Dans tous les sens.
Applaudissements nourris en salle plénière, discours marquant de François Hollande, satisfaction du business et commentaires partagés de la société civile : l’accord qui vient d’être adopté à Paris n’a pas fini d’être digéré, analysé et commenté.
Côté pile, on salue l’engagement de l’ensemble des états et la force du signal politique envoyé, l’intégration de l’objectif des 1,5°C dans le texte et les progrès réalisés sur la question des pertes et dommages, mesure revendiquée par les pays les plus vulnérables.
Côté face, on redoute des dispositions d’affichage, on dénonce des mécanismes d’ambitions nettement lacunaires – que ce soit en terme de financement ou de réduction des gaz à effet de serre -, ainsi que cette fâcheuse tendance de l’accord à épargner le secteurs des énergies fossiles.
Derrière le concert de louange, les critiques sont moins audibles, mais elles persistent. Florilège de déclarations et de réactions.

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COP21. Des négociations sans faim

Par Maureen Jorand, CCFD-Terre Solidaire et Peggy Pascal, Action contre la Faim. —
secheresse-2Ne nous voilons pas la face, l’agriculture est l’un des premiers secteurs émetteurs de gaz à effet de serre. Paradoxalement, les agriculteurs, et en particulier les petits paysans sont aussi les premiers à souffrir des impacts des dérèglements climatiques. Faut-il par ailleurs rappeler que jusqu’à 600 millions de personnes supplémentaires pourraient souffrir de la faim dans le monde d’ici à 2080 à cause du changement climatique ? Faut-il encore répéter que la faim reste la première cause de mortalité au monde et que les impacts des dérèglements climatiques vont considérablement réduire les progrès effectués ces dernières années. Nous n’avons pas le droit de faire marche arrière!

Hier, les Etats ont décidé de supprimer de l’article 2 (objectifs de l’Accord) la mention de « sécurité alimentaire » et de se limiter à reconnaitre l’impact des dérèglements climatiques sur la « production alimentaire ».

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« Ne déshumanisons pas l’ennemi »

— Par Tzvetan Todorov —

ennemi_humainAu cours de mon enfance et adolescence en Bulgarie, pays qui appartenait alors au « camp communiste », soumis donc à un régime totalitaire, la notion d’« ennemi » était l’une des plus nécessaires et des plus usitées. Elle permettait d’expliquer l’énorme décalage entre la société idéale, où devaient régner la prospérité et le bonheur, et la terne réalité dans laquelle nous étions plongés. Si les choses ne marchaient pas aussi bien que promis, c’était la faute des ennemis. Ceux-ci étaient de deux grandes espèces. Il y avait d’abord un ennemi lointain et collectif, ce que nous appelions « l’impérialisme anglo-américain » (une formule figée), responsable de ce qui n’allait pas bien dans le vaste monde. A côté de lui apparaissait un ennemi proche, pourvu d’un visage individuel et identifié au sein d’institutions familières : l’école où l’on étudiait, l’entreprise où l’on travaillait, les organisations dont on faisait partie. La personne désignée comme ennemi avait des raisons d’être inquiète : une fois que lui était collée cette étiquette infamante, elle pouvait perdre son emploi, son inscription scolaire, le droit d’habiter telle ville, autant de mesures qui pouvaient être suivies par l’enfermement en prison ou plutôt en camp de redressement, une institution dont la Bulgarie d’alors était généreusement pourvue.

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La Déclaration universelle des droits de l’Homme publiée à grande échelle

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La déclaration universelle des droits de l’homme illustrée

CONNAÎTRE SES DROITS, C’EST RÉSISTER !

« Ce livre est à mettre entre toutes les mains, il doit circuler en tous lieux, il est pour tous les âges. Il est notre bouclier contre la barbarie. Il est un outil pour lutter contre les idées qui font perdre à certains leur humanité. »

Fabienne Kriegel, Directrice des Editions du Chêne

 Début 2015, en réaction à l’attentat de Charlie Hebdo, les Éditions du Chêne ont décidé de publier la Déclaration universelle des droits de l’homme en beau livre illustré.

Le propos : relire ces 30 articles capitaux à la lumière d’illustrations qui rappellent l’importance et la force de l’image.

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Changement climatique. Les paysans du monde en première ligne

secheresseSécheresse, inondations, intempéries inhabituelles: les paysans sont les premiers partout dans le monde à subir les conséquences du dérèglement climatique qui chamboule le quotidien de leurs exploitations.
« En Indonésie, les fermiers ont un calendrier de plantation. Mais maintenant, avec le changement climatique, notre calendrier n’est plus à jour », constate Zainal Arifin Fuad, secrétaire de l’organisation de lutte paysanne Serikat Petani Indonesia, venu témoigner pour l’ONG Via Campesina dans une rencontre organisée à Paris, en marge de la conférence sur le climat.
Normalement, « la saison des pluies c’est d’octobre à avril et la saison sèche de mars à septembre. Mais aujourd’hui c’est devenu imprévisible. Nous devons nous adapter au changement climatique et améliorer nos semences comme nos modes de production » a-t-il expliqué. C’est pourquoi cette association indonésienne promeut le système de riziculture intensive (SRI), qui selon M. Fuad permet de produire plus de riz avec moins d’eau et moins de pesticides. C’est aussi l’imprévisibilité qui frappe Adnan Çobano, représentant de la confédération de syndicats paysans turcs Çiftçi-Sen, qui dit avoir déjà vu « les effets du changement climatique sur la production de fruits, spécialement pour le raisin et les figues ».

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COP 21 : le texte final va-t-il entériner la position des États-unis et de leurs alliés ?

cop21-parisAprès dix jours de négociations au Bourget, un texte proche de celui qui devrait être adopté était attendu. Or le nouveau texte de 29 pages n’est pas encore celui-là ! L’essentiel des sujets traduisant les enjeux politiques de la négociation sont encore en discussion. Le texte comporte toujours en effet des options différentes pour les sujets de la différenciation des engagements, du financement, des objectifs à long terme de réduction des émissions, du niveau et des sujets de contrainte juridique. Cela fait beaucoup !

Nous savons cependant qu’il existe une option lourde, derrière le rideau d’un processus apparemment très lisse et d’une diplomatie bien rodée : le texte final va-t-il entériner la position des États-unis et de leurs alliés ?

Après avoir supprimé toute contrainte sur les engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre et après avoir sorti des négociations les niveaux d’émission, l’avantage pourrait être poussé encore un peu plus loin : un inventaire des engagements serait réalisé tous les cinq ans après 2020 mais avec une révision des engagements non contraignante ; les financements eux-mêmes pourraient être laissés à l’appréciation des États et des fonds financiers.

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Jacqueline Sauvage condamnée à 10 ans de prison : indigne pour toutes les femmes battues !

— Par l’UFM —

En 2012, Jacqueline Sauvage a tué son mari de trois coups de fusil. Ce dernier, également incestueux avec ses filles, la battait et la violait depuis 47 ans. À 66 ans, Jacqueline Sauvage vient d’être condamnée en appel à 10 ans de prison pour cet acte. Un verdict qu’il faut combattre, pour toutes les femmes, comme elle, victimes de violences conjugales

Après plus de 40 années de violences extrêmes, Jacqueline Sauvage et ses filles ne méritaient pas cette condamnation.
Dans la violence conjugale, l’agresseur enferme les victimes dans le silence, la honte, la terreur et la culpabilité. Rien ne transparait. L’inceste provoque les mêmes conséquences. Les traumatismes et la peur paralysent, jusqu’au jour où un acte de trop, qui n’est pas forcément le plus grave, amène les femmes à réagir. Parce qu’elles sentent la mort, parce qu’elles n’en peuvent plus.

Les associations qui accompagnent des dizaines de milliers de femmes chaque année, comme à l’UFM, le constatent chaque jour.

Jacqueline Sauvage n’avait pas d’autre solution pour sauver sa vie. Elle en aurait eu une, si les professionnel-le-s et les proches qui ont connu la famille, s’étaient penchés sur les signes qui ont sûrement été relevés durant toutes ces années.

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Réagir droit dans ses bottes !

— Déclaration du Groupe Révolution Socialiste —

Ce deuxième tour des élections à la Collectivité territoriale de Martinique accouche d’un véritable séisme politique.
L’histoire politique de la Martinique tant ancienne sur un siècle et demi que récente sur les vingt-septièmes dernières années a connu, tant des partis de la gauche classique que de groupes dits patriotes, des rapprochements de la mangouste et du serpent. Cependant aujourd’hui, sur deux orientations politiques se disant radicalement et viscéralement opposées, nous voyons, pour la première fois entre deux tours d’élection, la mise en place d’une coalition inattendue.
Les griefs avancés par ces surprenants et nouveaux alliés, sont ceux faits à un président de région sortant qui couvre les évidentes casseroles de quelques-uns de ses élus et s’accommode de la sortie de propos grossiers de ses plus expansifs porte-paroles. Cela est rigoureusement condamnable et totalement inacceptable mais les casseroles et les outrances verbales sont bien présentes aussi dans le camp adverse. Les autres sur ce sujet ne manquent pas de leur faire des « retour à l’envoyeur » sur l’air « nous sommes pareils, malgré nos chamailleries ».

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Vers une profonde recomposition du paysage politique martiniquais

— Par Robert Saé —

puzzle_972Le vote pour la désignation des conseillers qui dirigeront la nouvelle Collectivité Territoriale de Martinique (CTM) était incontestablement historique. D’abord parce qu’une évolution institutionnelle venait mettre fin à l’hérésie de la « Région Monodépartementale.» Ensuite parce que ces élections ont permis d’évaluer les mutations profondes qu’a connu le paysage politique martiniquais au cours de cette dernière décennie.
Les constats
A/ L’abstention – près de 59 % – reste écrasante et confirme, d’une part, la méfiance de la majorité de la population à l’égard des partis politiques qui pratiquent le jeu de l’alternance et, d’autre part, sa désillusion quant à la possibilité des institutions de porter réponse à ses difficultés quotidiennes.

B/ Dans notre pays, comme à l’échelle internationale, s’affirme une dynamique d’engagement citoyen.
Constitué il y a moins d’un an, le mouvement NOU PEP LA a recueilli 6,4 % des suffrages exprimés. Cette dynamique regroupe des militantes et des militants politiques, féministes, associatifs, des syndicalistes, des agriculteurs, des chefs d’entreprises, des sans partis de tous âges qui se sont accordés sur des valeurs et des principes exprimés dans un manifeste « Pour une Martinique vivante, écologique, citoyenne, solidaire et écologique ».

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Pourquoi je n’irai pas voter le 13-12-2015

— Par Pierre Alex Marie-Anne —

abstentionJe ne suis ni autonomiste ni indépendantiste , je n’irai donc pas voter, une nouvelle fois, le 13 Décembre prochain.
L’argument qui nous est servi par le représentant de la Droite ne tient pas la route ; il repose pour l’essentiel sur la déclaration du leader du MIM selon laquelle « On nous a élus pour mettre en place la CTM et rien d’autre. Ni pour mettre en place l’autonomie, ni l’indépendance. On ne saurait nous imposer une troisième voie sans consultation populaire ». Ce dernier point n’est, en réalité , qu’ une évidence car Constitutionnellement ,il est impossible de faire différemment.
Par contre , il faut être bien léger pour se rassurer à si bon compte ; s’imaginer qu’avec sept malheureux élus au maximum ( à condition encore que le corps électoral suive) on puisse infléchir l’action d’une majorité , qui par définition sera constituée ,règle de la majorité absolue oblige, au minimum de 26-7= 19 conseillers territoriaux aux ordres d’ un tout puissant Président-Chef de l’Exécutif , relève du plus pur infantilisme.
Ce nouveau″ Deus Ex Machina‟ n’aura qu’une idée en tête ,c’est d’utiliser les énormes pouvoirs dont il disposera (maîtrise de l’Administration, d’un Budget gonflé de tous les sous-budgets de feu l’Aide Sociale Départementale et du fonctionnement de l’Assemblée ) pour faire avancer la revendication d’indépendance dont il est le chantre , la cause à laquelle il a voué sa vie , à l’heure où l’horloge pour lui commence à résonner.

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Katherine Dunham (1909 – 2006). Entre élite noire et créole

— Par Rodolf Etienne —

katherine_dunham1Qui se souvient de Katherine Dunham interprétant la diablesse dans le ballet La Guiablesse, inspiré du folklore martiniquais et sous la direction de Ruth Page ? Qui se souvient aujourd’hui du Ballet Nègre, l’une des premières compagnies noires des Etats-Unis ? Et qui se remémore encore les apparitions fulgurantes de la chorégraphe à l’écran, comme par exemple dans Stormy Weather ?
Qui s’intéresse encore à ses études sur les danses et arts nègres de la Caraïbe, sur la culture haïtienne et, singulièrement, sur le vodou haïtien ?
Pourtant, Katherine Dunham est une de ces icones du XXème siècle qui semble ne pas devoir cesser d’inspirer les générations, tant par son immense talent, la rigueur de ses études ou, plus naturellement, en tant qu’afro-américaine ou, plus simplement, femme du Tout-Monde…
D’autant qu’elle-même, créole par la variété de ses origines, revendiquait tout autant sa créolité – sa mixité – que sa culture afro-américaine, sans parler qu’elle était partout chez elle dans la Caraïbe tandis que son cœur était indéfectiblement attaché à l’East Saint-Louis, dans l’Illinois.
Katherine Dunham nait le 22 juin 1909, à Glen Ellyn, dans l’Illinois.

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Des convergences plus grandes qu’il n’y paraît!

— Par Roland Sabra —

Les cris d’Orfraie, de vierge effarouchée de celles et ceux qui crient au scandale, à la tromperie, à la trahison devant l’alliance scellée au petit matin après quelques heures de marchandage entre « Ba Péyi-a an chans » et « Gran Sanblé » relèvent pour la plupart d’entre eux d’une méconnaissance du positionnement idéologique des deux compères. L’erreur consiste à croire qu’il s’agit là d’une union entre un «  départementaliste » et un « indépendantiste » comme se plaît à la dénoncer une partie de la classe politique. L’uniforme départementaliste et l’uniforme indépendantisme ne sont que les oripeaux exhibés face au bon peuple pour masquer des accointances idéologiques autrement plus sérieuses. La croyance inébranlable dans les vertus de l’économie de marché est ce qui les cimente par delà les chamailleries apparentes.

« Ba Péyi-a an chans » est attaché à un cadre institutionnel qui lui permet d’avoir accès au marché mondial dans le cadre de la concurrence internationale. Si momentanément cette nécessité prend la forme du maintien de la structure départementale, alors ce sera le département qu’il faudra défendre.

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