Catégorie : Sciences Sociales

La Guadeloupe, ne grattons pas la peinture.

— Par Jean Roger —

gwada_dechetsKarukera

L’île aux belles eaux est un joyau posé au milieu de l’arc des Petites Antilles. Une nature incroyable, une forêt majestueuse, un volcan menaçant, des récifs coralliens riches, des mangroves impénétrables, des centaines d’espèces animales et végétales, une biodiversité éclatante en somme.
Malheureusement, quand on gratte un peu sous ce vernis idyllique, c’est loin d’être rose. C’est même plutôt gris, sale, désolant.
Car l’île papillon ne s’est pas développée sans dégâts colatéraux: atteignant une population de plus de 403000 âmes au 1er janvier 2014 (c’est à dire le double de sa population en 1950) sur un territoire de seulement 1704 km² (densité de population de 236 hab/km² pour 118 hab/km² en France métropolitaine), qui (sur-)consomme, se déplace, et il faut l’avouer, a d’autres préoccupations que la protection de son environnement, il fallait s’attendre à ce que cela pose de sérieux problèmes, sociaux, économiques, environnementaux. Dans le cadre de cet écrit, nous nous limiterons à la seule question environnementale.

Prenons la route et rendons-nous à la plage.

Outre les interminables bouchons de ciculation liés à un manque évident de transports en commun (nous ne sommes qu’au XXIème siècle…) et une politique d’importation de véhicules désastreuse (toujours plus!!),

→   Lire Plus

Bilan annuel de RSF : 110 journalistes tués en 2015

rsf_bilan_2015Reporters sans frontières (RSF) dénombre au moins 67 journalistes tués dans l’exercice ou en raison de leurs fonctions et déplore le manque d’implication de certains États dans la protection des journalistes et demande une “réaction à la hauteur de l’urgence”.

Au cours de l’année 2015, Reporters sans frontières (RSF) a recensé 110 journalistes tués en raison de leur métier ou décédés de morts suspectes. Pour 67 d’entre eux, l’organisation est en mesure d’affirmer de manière formelle qu’ils ont été tués en raison de leur profession ou dans l’exercice de leur mission, soit un total de 787 depuis 2005. Les autres cas font l’objet de suspicions. A ces chiffres s’ajoutent 27 journalistes citoyens et 7 collaborateurs de médias tués. Cette situation préoccupante est imputable à une violence délibérée contre les journalistes, et témoigne de l’échec des initiatives en faveur de leur protection.

Parmi les pays les plus meurtriers pour les journalistes en 2015, un pays européen, la France, figure au troisième rang, après la Syrie et l’Irak. L’attaque perpétrée en janvier contre Charlie Hebdo participe à l’inversion de la tendance de 2014 où deux tiers des reporters tués dans le monde l’avaient été en zones de conflits.

→   Lire Plus

Le policier américain qui a tué un enfant jouant avec une arme factice ne sera pas poursuivi

rice_tamirLe policier blanc qui a abattu en novembre 2014 dans l’Etat de l’Ohio un garçon noir de 12 ans, Tamir Rice, alors qu’il brandissait un jouet représentant un pistolet, ne sera pas poursuivi par la justice. C’est ce qu’ont annoncé, lundi 28 décembre, les autorités américaines. Le bureau du procureur avait conclu, un an après ce drame, que la décision du policier de tirer était justifiée, l’enfant pouvant être considéré comme une menace. Après deux mois d’enquête, un grand jury s’est rangé à cet avis.

« En se fondant sur les éléments de preuve qu’ils ont consultés et sur le recours à la force létale par la police dans le cadre de la loi, le grand jury a décidé de ne pas retenir de charges pénales », a déclaré le procureur, Tim McGinty. Selon lui, les agents de police présents sur place ne pouvaient pas savoir que « l’arme » que tenait l’enfant était fausse. « Une tempête d’erreur humaine » s’est produite mais aucun crime n’a été commis, a ajouté M. McGinty.

Lire aussi : Un enfant noir tué par la police après avoir brandi un faux pistolet

Impunité des policiers blancs

Ce drame, qui s’est déroulé dans la ville de Cleveland, avait bouleversé l’opinion publique et ravivé la controverse sur l’usage des armes par les policiers.

→   Lire Plus

Coupe Davis: France-Canada se jouera bien en Guadeloupe. L’État prendra en charge une partie de l’événement…

La Guadeloupe accueillera bien le premier tour de la Coupe Davis de tennis entre la France et le Canada début mars, épilogue de négociations qui lui permettront de faire financer par l’Etat une partie de la rénovation du vélodrome de Baie-Mahault, devant accueillir l’épreuve.

«La Coupe Davis aura bien lieu à Baie-Mahault», a indiqué dimanche soir à l’AFP le secrétaire d’Etat aux Sports Thierry Braillard, très engagé avec son ministre de tutelle Patrick Kanner dans les négociations qui ont permis d’aboutir à cet accord.

Le nouveau président de la Région Guadeloupe, Ary Chalus (DVG), avait exprimé vendredi des réticences face au coût de l’événement, qu’il évaluait à 4,5 millions d’euros, bien au-delà du 1,5 million — dont 1 million à la charge de la région — estimé par la Fédération française de tennis (FFT).

Les patrons de la FFT ont eu le week-end pour revoir leur copie et réévaluer «à la marge» le cahier des charges, selon M. Braillard. Parallèlement, MM. Braillard et Kanner ont assuré au nouveau président de région, soucieux en début de mandat de préserver les finances publiques, de l’aide ponctuelle de l’Etat pour la rénovation du vélodrome Amédée-Détraux de Baie-Mahault, une aide «à dissocier, selon Thierry Braillard, de l’organisation de la Coupe Davis.»

→   Lire Plus

Chicago : un jeune homme et une mère de famille, tous deux noirs, abattus par la police

chicago_policeUn policier de Chicago, qui avait été appelé pour une affaire de violence familiale samedi matin, a tué par balles un étudiant et une mère de famille.
Le policier a ouvert le feu et tué par balle un étudiant de 19 ans, ainsi qu’une mère de famille, tous deux noirs. Dans un communiqué, la police de la ville a précisé que les agents sur place ont dû faire face à « un individu combattif » qui menaçait son père d’une batte de baseball. La seconde victime est la voisine, une mère de famille qui avait cinq enfants, touchée d’une balle perdue alors qu’elle était chez elle.

La mère de l’étudiant, qui n’était pas présente lors de l’intervention policière, a déclaré au Chicago Tribune que son fils avait des problèmes de santé mentale, mais que la réaction de la police a été inadaptée. « Nous pensions que la police allait nous aider, l’emmener à l’hôpital. Ils ont pris sa vie », a-t-elle dit, ajoutant que son fils n’avait pas d’arme à feu, seulement une batte de baseball.

Cette nouvelle affaire survient alors que la police de Chicago fait l’objet d’une enquête fédérale en matière de droits civiques après la mort d’un jeune noir de 17 ans sur lequel un policier avait tiré à 16 reprises.

→   Lire Plus

Pour le secrétaire d’Etat aux Sports, France-Canada aura bien lieu en Guadeloupe

— Par Christophe Remise —

davis_coupeThierry Braillard, secrétaire d’Etat aux Sports, affirme ce dimanche que le premier tour de Coupe Davis de tennis entre la France et le Canada aura bien lieu en Guadeloupe.

France-Canada aura bel et bien lieu en Guadeloupe, comme prévu. C’est ce que le secrétaire d’Etat aux Sports, Thierry Braillard, a confirmé auprès de l’AFP ce dimanche. Le bureau fédéral de la Fédération Française de Tennis (FFT) avait attribué l’organisation de ce premier tour de la Coupe Davis à la Guadeloupe en décembre dernier. Une rencontre qui doit avoir lieu au Vélodrome Amédée-Détreaux de Baie-Mahault du 4 au 6 mars prochain. Mais les élections régionales ont eu lieu depuis et le nouveau président du Conseil Régional, Ary Chalus, a remis en cause la tenue de l’évènement sur le sol guadeloupéen. En cause, selon lui, un coût total de 4 millions d’euros pour l’ensemble de l’opération, alors qu’il était au départ question que de 1,5 millions d’euros.

Un calcul jugé «fantaisiste» par le prédécesseur de M. Chalus, Victorin Lurel, qui ne voit là qu’une «une manœuvre politicienne grossière».

→   Lire Plus

Coupe Davis : la Martinique prête à remplacer la Guadeloupe

— Source AFP —

Lundi, la Guadeloupe pourrait annoncer qu’elle renonce à accueillir la Coupe Davis, à cause des coûts trop importants liés à l’accueil de l’événement.

La Coupe Davis France-Canada pourrait se tenir au stade Pierre-Aliker à Fort-de-France, en Martinique, en cas de forfait de la Guadeloupe, a assuré samedi la ligue de tennis de l’île qui s’est dite prête à accueillir le premier tour de la compétition, en mars prochain. « On y travaille », a assuré Germain Soumbo, le président de la ligue de tennis de Martinique, « mais nous ne pourrons revenir dans le jeu que si la Guadeloupe dit non ». Le nouveau président de la région Guadeloupe, Ary Chalus (DVG), a exprimé des réticences vendredi face au coût de l’accueil de la Coupe Davis au stade vélodrome de Baie-Mahault, qu’il a réévalué à 4,5 millions d’euros contre 1,5 million initialement. Ary Chalus devrait faire connaître sa position définitive lundi. Pour Germain Soumbo, « ce serait regrettable que le premier tour de la Coupe Davis se passe hors des Antilles » si la Guadeloupe venait à faire défaut.

→   Lire Plus

Roland Gori : « Le néolibéralisme détruit les biens communs et le lien social depuis 40 ans »

— Entretien réalisé par Lucie Fougeron de l’Humanité Dimanche —

desaffiliationAprès les attentats de novembre 2015, le psychanalyste et essayiste* revient sur la nature des groupes terroristes et pose les jalons d’une réponse à une crise de civilisation qui suppose de repenser totalement le monde.
HD. De quoi les groupes terroristes qui ont mené notamment les attentats de novembre en France se nourrissent-ils ?
ROLAND GORI*. Ils émergent de la niche écologique d’une crise de civilisation qui s’est développée dès lors que les démocraties libérales ont voulu imposer ce que Pierre Bourdieu a appelé un faux universel, c’est-à-dire une raison du monde qui repose essentiellement sur le droit et les affaires. La prétention de rétablir par la tyrannie et la terreur des valeurs intégristes en matière de religion et de famille correspond à ce que la rationalité, que j’appelle « pratico-formelle » – la raison du droit et celle des affaires –, a laissé de côté : les valeurs traditionnelles de la morale et de la religion. Elles constituent le fonds de commerce d’une propagande à même d’appâter les individus les plus « désaffiliés » de notre société.

→   Lire Plus

Des jours sombres

— Par Danielle Laport, sociologue —

alain_raponEn mémoire d’Alain Rapon

.Il est des jours que l’on ne devrait pas vivre. Ce vendredi 25 décembre 2015 fait partie de ceux-là. Je suis passée sur la route, sortant d’un enterrement, au moment où tu étais dans ton linceul sur le bord de cette route dite de Mansarde, et je ne savais pas que c’était toi !
Toi mon ami, mon grand ami avec qui j’ai partagé tant de choses ! Nous devions nous retrouver autour d’un repas avant la fin de l’année, comme nous le faisons depuis tant d’années, mais nos obligations respectives nous ont contraints à reporter, de report en report…
Depuis 2011 tu avais pris de nouvelles résolutions pour vivre l’essentiel, pour poursuivre tes écrits, pour t’appartenir. Tu avais un grand projet d’écriture. Il ne verra pas le jour.
Le virus de la politique, de l’engagement au service des autres a repris le dessus. Faire pour les autres, faire pour donner une parcelle de mieux-vivre aux autres sans rien attendre en retour, telle a été ta devise durant toutes tes années de militantisme.

→   Lire Plus

La Communauté des États latino-américains et caribéens : vers une émancipation définitive ?

— Par Salim Lamrani —
Université de La Réunion (DIRE) // Centro de Estudios Martianos

celacLa CELAC déclare ll’Amérique latine et la Caraïbe comme Zone de Paix basée sur le respect du Droit international

Introduction

En décembre 2011, sous l’égide du Président vénézuélien Hugo Chávez, naissait la Communauté des Etats latino-américains et caribéens (CELAC) qui regroupe les 33 pays du continent, à l’exception des Etats-Unis et du Canada. L’objectif, clairement exprimé, était de s’affranchir du carcan de l’Organisation des Etats américains, « Ministère des Colonies des Etats-Unis », pour reprendre la célèbre formule du ministre cubain des Affaires étrangères Raúl Roa, entité historiquement sous influence de Washington et discréditée pour son alignement récurrent avec la politique du puissant voisin.

La diversité idéologique caractérise cette nouvelle entité à vocation intégratrice. Les gouvernements progressistes tels que ceux de Cuba, de la Bolivie, de l’Equateur ou du Venezuela côtoient des régimes plus conservateurs présents en Colombie, au Mexique ou au Honduras. Néanmoins, la volonté de s’émanciper de la tutelle étasunienne et de revendiquer une nouvelle indépendance cimente cette alliance. De quelle manière, la naissance de la CELAC remet-elle en cause l’hégémonie étasunienne sur le continent latino-américain ?

→   Lire Plus

Racines chrétiennes contre valeurs chrétiennes : halte aux nouveaux pharisiens

— Par Thomas Guénolé, politologue et enseignant à Sciences-Po.—

pharisienL’invocation des racines chrétiennes de la France est de plus en plus présente dans le débat public. À l’instar de l’ancien ministre Christian Estrosi ou du maire de Béziers Robert Ménard, des élus s’en réclament pour justifier l’installation de crèches de la Nativité dans des mairies. L’écrivain Denis Tillinac a lancé une pétition défendant le maintien et l’entretien des églises de France au nom de ces mêmes racines : « l’angélus que sonnent nos clochers scande le temps des hommes depuis belle lurette », écrit-il. Ce texte a été signé par diverses personnalités de la politique et de la société civile : notamment l’ancien chef de l’État Nicolas Sarkozy, l’historien Jean Tulard, ou encore l’entrepreneur Charles Beigbeder. Marion Maréchal Le Pen a soutenu que la France est un pays « culturellement chrétien » et que l’obligation de se marier à la mairie avant le mariage à l’église constitue « une aberration ». Le reste est à l’avenant.

Le discours des uns et des autres sur ce thème a un point commun fondamental : au sens strict, il est folklorique.

→   Lire Plus

Contre la constitutionnalisation de la frénésie sécuritaire

— Par un collectif de juristes universitaires —

Depuis les attaques meurtrières du 13 novembre, discours et politiques purement sécuritaires ne cessent de prospérer. Le 16 novembre, dans la foulée des premières interpellations et perquisitions, le Ministre de l’intérieur annonçait : « Que chacun l’entende distinctement : ce n’est qu’un début. La riposte de la République sera d’ampleur. Elle sera totale ». Depuis lors, la surenchère n’a pas cessé. Après la rhétorique guerrière brandie par le président François Hollande contre l’organisation Etat islamique, le « redoublement des frappes militaires » françaises en Syrie, plus de 2 500 perquisitions et 350 assignations à résidence, voilà maintenant l’annonce d’une réforme constitutionnelle. Il s’agirait de graver dans la Constitution le recours à l’état d’urgence mais aussi la déchéance de nationalité contre les Français possédant deux nationalités définitivement condamnés pour un délit ou crime constituant un acte de terrorisme ou une atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation. En quoi cette modification de la Constitution envisagée dans l’urgence, sans réflexion véritable, est-elle à même de dissoudre la « menace terroriste » ? N’est-elle pas plutôt un énième coup porté à l’état de droit et aux libertés fondamentales que la Constitution est précisément censée garantir ?

→   Lire Plus

Ce Jésus de Nazareth né bien avant Jésus Christ

saturnalesLa date de naissance de celui dont les chrétiens célèbrent l’avènement le 25 décembre fait l’objet dans cette communauté de polémiques depuis toujours. Les deux seuls textes qui font état d’une naissance « miraculeuse », à savoir les évangiles de Luc et Mathieu ne sont pas d’accord. Le premier de ces très proches disciples affirme que la naissance a eu lieu au moment où le gouverneur romain en Syrie ordonnait un recensement de la population à Bethléem en -6 avant JC. Pour Mathieu l’évènement aurait eu lieu sous le règne du roi de Judée Hérode le Grand, peu de temps avant sa mort survenue en -4 avant JC.
L’affaire se complique encore si l’on prend en compte l’annonce qui aurait été faite aux Rois Mages par le passage d’une comète ou plus surement une conjonction des planètes Saturne et Jupiter intervenue en -7 avant JC à la fin du mois de septembre selon les calculs des astronomes. La présence de bergers et de leurs troupeaux selon les Évangiles serait en accord avec cette date. Peu de chances en effet de voir ces ruminants pâturer en pleine nuit de décembre.

→   Lire Plus

Two présé pa ka fè jou wouvè

— Par Frantz Succab —

two_preseVoilà tournée la dernière page d’un épisode de la vie politique. Au moment où l’élection d’Ary Chalus à la présidence de la Région ouvre le suivant, on ne doit rien oublier de ce qui est arrivé au pays de pire ou de meilleur.

L’histoire ne commence pas maintenant. Ce qu’on a toujours vécu, doit éclairer ce qu’on va vivre. En imaginant ce qu’il faudra faire, on doit tous, élus aussi bien que citoyens, garder à l’esprit ce qu’il ne faut plus faire, ou laisser faire. Que le peuple aime ses représentants n’est pas preuve de faiblesse, si cela favorise la concorde. Le plus dangereux c’est que la représentation politique devienne tout pour lui, jusqu’à remettre totalement son sort entre ses mains. Les voix de la critique se faisant ténues d’une échéance électorale à l’autre, pendant que le pouvoir s’accoutume aux louanges et aux flatteries, à force de n’entendre quotidiennement que la douce musique susurrée par un entourage qui vit à ses dépends.

Démocratie : un idéal à atteindre

Il ne faut pas se raconter d’histoire.

→   Lire Plus

In memoriam Henri Lodéon

— Par Roger de Jaham —

henri_lodeonNé en août 1928 à Fort-de-France, le docteur Henri LODÉON nous a quittés ce vendredi à l’âge de 87 ans.

Henri LODÉON était membre fondateur de « Tous Créoles ! », et plusieurs se souviennent que, lors de l’assemblée générale constitutive de notre association le 9 novembre 2007, il avait su émouvoir l’assistance par sa belle conception de notre société créole : « Un jardin créole, disait-il, est constitué par exemple d’un citronnier, d’un pied de piments, de cocotiers, d’un arbre à pain, d’un goyavier, de plantes aromatiques et potagères ; tous ces végétaux apparaissent en surface très différents entre eux. Pourtant, sous terre, leurs racines s’enfoncent, se mélangent et s’entremêlent, à l’image de la Créolité, cette culture, ce patrimoine commun ».

Après ses études au Lycée-Schœlcher de Fort-de-France, Henri LODÉON a été « embarqué » vers la France sur le paquebot Colombie par son père Paul –dit Paulo, chirurgien-, qui lui disait : « Tu reviendras en Martinique chirurgien comme ALIKER ».

Après 17 ans d’études parisiennes où il obtiendra ses diplômes de chirurgien, c’est en novembre 1963 qu’Henri LODÉON retourne dans son île natale à la demande de son père, déclinant pour cela plusieurs postes prestigieux qui lui étaient proposés à Paris.

→   Lire Plus

La notion de peur est une pierre de touche pour juger du caractère autoritaire du pouvoir

— Par Patrick Boucheron Historien, professeur au collège de France —

la_notion_de_peurAttaques terroristes suivies de la mise en place de l’état d’urgence, campagne électorale cristallisée sur des forces politiques agitant les inquiétudes et menaçant les institutions républicaines… Entre permanence déclarée du danger et multiplication des réponses sécuritaires, le climat de peur progresse. Dans un ouvrage qui vient de paraître, « l’Exercice de la peur-Usages politiques d’une émotion », l’historien du Moyen Âge Patrick Boucheron, récemment nommé professeur au Collège de France (il y prononce, le 17 décembre, sa leçon inaugurale, intitulée « Ce que peut l’histoire »), propose un « détour » par les peurs d’hier pour comprendre celles de notre actualité et l’usage qui en est fait.
La peur étant « un marqueur des ambiguïtés de l’exercice du pouvoir, notamment dans les sociétés démocratiques », écrit en introduction Renaud Payre, professeur de sciences politiques. Extrait.
On connaît le mot d’ordre de nombreux dirigeants dans l’histoire du monde, notamment de tout gouvernant d’un régime autoritaire : ayez peur, nous ferons le reste. Est-ce à dire qu’on tiendrait là l’un des invariants de l’histoire des pouvoirs ?

→   Lire Plus

Improvisation, ratés, brutalité : plus d’un mois dans une France en état d’urgence

—D’après le blog de Laurent Borredon —

etat_urgenceQui sont-ils, ces assignés et ces perquisitionnés que la police dit liés au terrorisme depuis le début de l’état d’urgence, décrété au lendemain des attentats du 13 novembre ?

Au fond, la question qui a donné naissance à notre Observatoire de l’état d’urgence, installé sur Le Monde.fr depuis le 23 novembre, est assez simple. Que se cache-t-il derrière les bilans chiffrés communiqués par le ministre de l’intérieur et même par le premier ministre pour afficher leur réactivité après les attentats du 13 novembre ? Tant de perquisitions, tant d’assignations à résidence, tant d’armes saisies, tant de drogue confisquée… Tiens, de la drogue ! On pensait pourtant que les mesures liées à l’état d’urgence n’étaient destinées qu’à lutter contre le terrorisme.

Rapidement, les témoignages spontanés, la lecture attentive de la presse régionale, qui assure un suivi détaillé du sujet, nous ont permis de déceler des points communs, une ambiance générale, un contexte : l’improvisation, l’exagération dans la communication, la brutalité de certaines opérations. Les récits que nous avons recueillis ne prétendent pour autant ni à l’exhaustivité, ni à la représentativité.

→   Lire Plus

« Non à l’état d’urgence permanent », l’appel de onze juristes

non_etat_urgenceQuelques semaines après les attentats du 13 novembre, il est proposé d’inscrire l’état d’urgence dans la Constitution. C’est pourquoi il faut rappeler ce que signifient, dans une société démocratique, les principes d’un Etat de droit  : toute restriction des libertés doit être strictement nécessaire à la protection de l’ordre public, proportionnée aux troubles qu’elle entend empêcher et accompagnée de contrôles  ; celui du gouvernement par la représentation nationale et celui des autorités administratives et policières par des juridictions dotées de pouvoirs effectifs.

Rappeler ces principes ne signifie pas que le droit doit ignorer les situations exceptionnelles. Mais toute mesure d’exception doit rester fidèle à ces principes, au risque de basculer dans un régime non démocratique.
Contournement de fondements républicains

L’état d’urgence permet, sur la base de simples soupçons policiers, des assignations à résidence qui instituent une véritable rétention administrative à domicile, ainsi que des perquisitions sans autorisation judiciaire. Il ne vise pas seulement des personnes soupçonnées de terrorisme, mais les suspects de « menace pour la sécurité et l’ordre publics  » ou d’« atteinte grave à l’ordre public  ». En outre, il a permis d’interdire des rassemblements, alors que des manifestations commerciales ou sportives restaient autorisées, et il a facilité des gardes à vue de citoyens sur lesquels ne pèse nul soupçon de terrorisme.

→   Lire Plus

À Betzi, Marajo, Rosile,

Décembre 59

decembre_59Ils avaient cru qu’en devenant département,
c’en serait fini du mépris, de la misère,
oubliant hélas que toujours le colon ment…
La fermeture des usines sucrières
menant à l’exode rural, pas de travail,
le racisme des colons français fonctionnaires
avaient encore plus agrandi cette faille.
Déçus dans leur espoir, tous ces jeunes frustrés
dans les rues de Foyal exprimaient leur colère.
Ils en avaient assez en chiens d’être traités,
seul le nom de leur laisse avait été changé.
Ils pensaient qu’ils seraient français à part entière,
entièrement à part ils s’étaient retrouvés.
Lors, non content de ne pas tenir ses promesses,
la République avait lâché ses C.R.S.
racistes qui, par la police secondés,
avaient chargé la foule avec brutalité.
Trois morts étaient tombés, fleur de notre jeunesse,
pour défendre à tout prix la dignité bafouée
et la liberté du peuple martiniquais.
À Betzi, Marajo, Rosile, honneur, respect !
Aujourd’hui d’autres leurres à nos choix sont offerts,
alors songeons aux déconvenues du passé
et sachons voir ce qui peut se cacher derrière
afin que nos martyrs ne soient point morts en vain…

Patrick MATHELIÉ-GUINLET

→   Lire Plus

Paméla Obertan reçoit le prix Paul-Painchaud 2015

pamela_obertanLe Prix Paul-Painchaud* a été créé en 2010 par le comité de direction de l’Institut québécois des hautes études internationales (HEI) pour souligner les 40 ans de la revue Études internationales. Ce prix est remis annuellement pour le meilleur article paru dans la Revue Études internationales. D’une valeur de 1000 $, il est attribué au printemps sur recommandation d’un jury formé des membres du comité éditorial de la Revue.

Lauréate 2015

La diplômée Paméla Obertan (LLM 2006, LLD 2011) remporte le Prix Paul-Painchaud 2015 pour son article publié en septembre 2014 dans la revue Études internationales : « Gagner de l’influence dans une négociation asymétrique. Le cas de la coalition de PVD au Conseil des ADPIC de l’OMC ».

Résumé de l’article : Dans une institution internationale comme l’Organisation mondiale du commerce (OMC) où les relations sont fortement asymétriques, les pays les plus faibles sont structurellement défavorisés. Toutefois, ils peuvent combattre cette tendance en formant des coalitions, comme le suggère la littérature théorique. C’est cette voie qu’ont choisie à l’OMC de nombreux pays en voie de développement. Avec le temps, leurs coalitions sont devenues beaucoup plus efficaces pour contrer les prétentions des pays plus puissants à durcir la réglementation sur les brevets.

→   Lire Plus

Jean Khalfa : «Fanon analyse le système colonial comme un internement»

— Par Sonya Faure —

Connu pour son œuvre sur l’identité comme «Peau noire, masques blancs», l’intellectuel anticolonialiste était aussi un des précurseurs de l’ethnopsychiatrie. Un éclairage essentiel sur les rapports entre colon et colonisé. Des textes inédits publiés par La Découverte.

Jean Khalfa : «Fanon analyse le système colonial comme un internement»

Frantz Fanon naît il y a quatre-vingt-dix ans en Martinique, et meurt trente-six années plus tard d’une leucémie, à Washington. Trente-six ans seulement, et Fanon a eu le temps de s’engager contre le nazisme au sein d’un bataillon de la France libre, pour l’humanisation des hôpitaux psychiatriques ou pour l’indépendance de l’Algérie – il rejoint le FLN en 1954. Trente-six ans et beaucoup de textes devenus cultes pour ce psychiatre, figure de la décolonisation. Paru en 1961, les Damnés de la terre devient vite la bible révolutionnaire des luttes anticoloniales et du mouvement pour les droits civiques. Dans les années 80, c’est Peau noire, masques blancs (1952) qui alimente les cultural studies qui questionnent les identités et les représentations raciales. Fanon était, avant tout, lu et célébré dans les pays anglo-saxons.

→   Lire Plus

Solidarité. Au tribunal pour avoir aidé deux exilés

— Par Emilien Urbach —

solidairesUne citoyenne solidaire des réfugiés bloqués à la frontière franco-italienne comparaît aujourd’hui devant le tribunal correctionnel de Grasse pour avoir transporté dans son véhicule deux jeunes Érythréens. Des militants venus de toute la France viennent témoigner de leur solidarité.

Elle a voulu aider deux jeunes réfugiés. Elle doit en répondre devant la justice ! À 72 ans, Claire, maître de conférences à la retraite, comparaît aujourd’hui devant le tribunal correctionnel de Grasse. Sa faute ? Avoir transporté dans son véhicule deux jeunes Érythréens, de la gare de Nice jusqu’à celle d’Antibes (Alpes-Maritimes), afin qu’ils puissent prendre le train. Un geste anodin qui lui vaut d’être poursuivie pour, selon l’acte d’accusation, avoir « facilité, par aide directe ou indirecte, l’entrée irrégulière, la circulation irrégulière, le séjour irrégulier de deux étrangers en France »… En clair, d’être un passeur.

L’affaire s’est déroulée le 13 juillet dernier. Avec une vingtaine d’autres personnes, Claire, qui milite à Habitat et citoyenneté, une association d’aide aux migrants en situation précaire, est venue à la gare de Nice prêter main-forte. Et constater surtout les irrégularités commises par les forces de l’ordre à l’encontre des réfugiés, depuis la fermeture de la frontière franco-italienne, le 9 juin.

→   Lire Plus

« Pour sauver Mumia, une mobilisation politique et diplomatique »

mumia_abu-jamal_sans_soinst

Le juge fédéral, Robert Mariani, en charge du recours présenté par la défense de Mumia, a décidé de convoquer les parties en cause à une audition élargie et publique. A cette occasion, seront notamment entendus: Mumia en personne (par téléphone), les responsables de la prison et des médecins experts à la demande des avocats de Mumia. Le juge a également ordonné à l’administration pénitentiaire de produire tous les dossiers médicaux concernant les examens et les soins dont Mumia a bénéficié ces derniers mois.L’administration devra ainsi justifier publiquement pourquoi elle s’oppose au traitement urgent dont Mumia a besoin pour mettre sa vie hors de danger.

Une victoire juridique de Mumia serait aussi une victoire pour les 10.000 autres prisonniers de Pennsylvanie atteints du virus de l’hépatite C, certains d’entre eux ayant également déposé un recours collectif en justice.

A l’évidence, cette audience capitale n’aurait jamais été imaginable sans la mobilisation de la famille et des soutiens à Mumia, tant aux Etats-Unis qu’au plan international, à l’exemple des 30.000 cartes-pétitions adressées par les soutiens français au Gouverneur de Pennsylvanie.

Les soutiens à Mumia de New-York et de Philadelphie appellent, le jour de l’audience (18 décembre), à un rassemblement devant le tribunal fédéral de Scranton.

→   Lire Plus

Cycle de conférences Caraïbes (décembre 2015 – mai 2016)

Premier invité – Matthew J. Smith, University of the West Indies, Mona, Kingston le 18 décembre

conf_matthew_j_smithCoordonné par Manuel Covo et Romy Sánchez ce cycle de conférences porte sur l’histoire régionale de la Caraïbe, et ce dans un temps long qui enjambe la frontière entre période moderne et période contemporaine. Il s’agit de remettre en cause les multiples fragmentations imposées par des lectures insulaires, coloniales ou nationales d’un espace aux dimensions variables dans le temps. La Caraïbe questionne la frontière entre Amérique du Nord et Amérique du Sud et invite à s’affranchir d’historiographies surdéterminées par les aires linguistiques (anglophone, hispanophone, francophone etc.). Une série de rencontres entre chercheurs venus de tous horizons permettra d’aborder ces questions de multiples points de vue.

La première séance aura lieu le vendredi 18 décembre de 14h-17h – Salle Lombard 96 Bd Raspail, Paris 6e

Invité

Matthew J. Smith, professeur d’Histoire de la Caraïbe, University of the West Indies, Mona Kingston – Jamaïque

« No Direction Home: Exile and Politics in Late Nineteenth Century Haiti »

Discutante : Audrey Celestine, Maître de conférences à l’Université Lille 3 – Laboratoire Cecille

Cette première séance du Cycle Caraïbes sera l’occasion d’aborder la question de la place des migrations et des diasporas dans la fabrique de la région.

→   Lire Plus

Voici Karbé Fanm !

— Culture Egalité —
karbe_fanm_n1C’est la nouvelle revue de l’association féministe Culture Égalité. Elle a pour objectif de retrouver, retracer, accueillir l’histoire des femmes de notre pays.
Pourquoi Karbé ? Parce qu’au temps de nos ancêtres Caraïbes, le carbet était le centre où se déroulait la vie sociale et politique du village. Les hommes s’y retrouvaient pour fumer, boire, palabrer et traiter les affaires du village. L’entrée en était en principe interdite aux femmes et aux enfants. En intitulant notre revue Karbé Fanm, nous voulons accompagner, annoncer l’irruption d’une présence et d’une parole féminines en des lieux qui leur étaient jusque-là peu familiers, voire interdits. Nous voulons resituer la femme au cœur de la cité, de sa vie politique, sociale et culturelle.
Pourquoi l’histoire des femmes ? Parce que, depuis toujours, nombreuses sont les femmes qui se sont opposées à l’exclusion et au déni de leurs droits. Car « les femmes n’ont pas été seulement des victimes. Elles ont été des actrices de l’histoire, de leur histoire. » (Michelle Perrot)
Connaitre l’histoire des femmes c’est donc s’inspirer des combats de nos aînées pour mieux mener les nôtres et mieux résister aux oppressions…
Ce premier numéro de Karbé Fanm présente , Suzanne Roussi Césaire,
Notre revue s’intéressera à d’autres grandes figures d’avant hier, mais aussi d‘hier.

→   Lire Plus