Catégorie : Sciences Sociales

L’art du compromis en politique

— Max Pierre-Fanfan —
compromis_politiqueLe compromis est devenu aujourd’hui une nouvelle offre politique au point de brouiller tous nos repères …Dans les 28 pays membres de l’Union européenne, 11 sont dirigés par une coalition transcendant les habituels clivages entre la droite et la gauche. Même tendance pour certaines collectivités en outre-mer, au vu des résultats des dernières élections régionales du 13 décembre 2015.
En Guadeloupe, c’est une coalition, avec à sa tête Ary Chalus(divers gauche), composée du parti « Guadeloupe unie socialisme et réalités » (GUSR), de plusieurs personnalités de droite, dont Marie-Luce Penchard(Les Républicains), maire de Basse-Terre, ancienne ministre de l’outre-mer dans le gouvernement Fillon, ainsi que des nationalistes, qui remporte le scrutin. En Guyane, la liste conduite par Rodolphe Alexandre(divers) réunissant des élus de droite et de gauche l’emporte nettement. En Martinique, c’est une coalition formée par la liste « Gran sanblé » conduite par le leader du « Mouvement des indépendantistes martiniquais » (MIM), Alfred Marie-Jeanne et celle, « Ba peyi-a an chans », emmenée par un entrepreneur de droite, Yan Montplaisir qui a remporté le premier scrutin disputé pour désigner les membres de la nouvelle collectivité territoriale de Martinique (CTM).

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PS: décès de Siméon Salpétrier (Martinique)

simeon_salpetrierLa mémoire de Siméon Salpétrier, 75 ans, ancien premier secrétaire de la fédération socialiste de la Martinique, décédé hier à Fort-de-France des suites d’une maladie, a été saluée aujourd’hui par plusieurs réactions en Martinique.

Né le 10 août 1940 à Grand-Rivière, au nord de l’île, Siméon Salpétrier avait assuré, en tant que Premier secrétaire de la fédération socialiste de la Martinique (FSM), la direction du PS local de 1977 à 1984. Membre fondateur de la FSM, créée en octobre 1972, peu après le congrès d’Epinay en France, il avait accompagné l’arrivée de la gauche au pouvoir après le 10 mai 1981.

A ce titre, il a été proche des grandes figures socialistes de l’époque comme François Mitterrand, Pierre Mauroy, Gaston Defferre, Claude Estier entre autres. Il a été membre du conseil national du Parti socialiste. Dans un communiqué, la FSM a salué mercredi « la mémoire de Siméon Salpétrier ». « Il fut une des figures marquantes du socialisme en Martinique » et sa « disparition est une triste nouvelle pour l’ensemble des socialistes ». « Il incarnait une certaine idée du socialisme, de son histoire et de ses conquêtes ».

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Eugénie Tell-Eboué : histoire d’une passion

—Avant-propos de Rodolphe Alexandre, Président de la Région Guyane —

tell_eboueEugénie Tell naît à Cayenne le 23 novembre 1891. Elle est la fille d’Herménégilde Tell, fonctionnaire de l’administration pénitentiaire, qui a gravi tous les échelons des postes d’encadrement jusqu’à en devenir le tout puissant directeur en Guyane. Il est en outre franc-maçon, fréquente les hauts grades, et il est le vénérable de la loge La France Equinoxiale, de la Grande Loge de France à Cayenne.
Après des études secondaires au lycée de jeunes filles de Montauban, Eugénie Tell revient en Guyane, où son père lui assure un emploi d’institutrice à Saint-Laurent-du-Maroni.
Tout ainsi concourt à faire d’Eugénie une jeune fille en vue de la bonne bourgeoisie créole guyanaise, fréquentant les associations de bon goûts, les thés dansants et les bals de la loge, et pouvant espérer un mariage « aisé » avec un notable local, bien à l’écart de la misère du petit peuple de la colonie.
Les hasards de la vie vont lui faire rencontrer, de passage en Guyane, un jeune administrateur colonial en congé de son poste africain : Félix Eboué.

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Carnaval oblige : attention aux excès !

— Par René Bernard de l’Association Anti-Bruit de Voisinage —
nuisances_sonores-1Nous abordons bientôt le carnaval avec tous ses excès possibles : abus d’alcool, drogue, incivilités et surtout niveaux sonores excessifs. Chaque année, notre association AAbV (Association Antibruit de Voisinage) tente vainement de faire passer des messages sur la nécessité de baisser sur les niveaux sonores durant ces manifestations. C’est la période ou des groupes à pied s’entraînent ici et là dans les quartiers, enfin là ou ils peuvent, souvent au détriment de la tranquillité des riverains qui n’osent pas réagir, parce que la réponse sera toujours la même : c’est le carnaval, «  c’est la culture ». Tout un chacun prend son pied comme on dit souvent en s’exposant à des sources sonores beaucoup trop élevées et pas forcément nécessaires et indispensables pour s’amuser. Ce comportement à risque à pour conséquence d’entamer l’audition, parfois d’une façon définitive. En 2004, des mesures effectuées à Fort de France, lors des passages de plusieurs groupes à pieds ont prouvé que les niveaux sonores dépassaient largement les 110 décibels. Le temps d’exposition toléré à ces niveaux sonore est d’environ 2 minutes.

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Le délabrement de l’économie du Venezuela s’accélère

venezSur fond de lutte politique, l’hyperinflation et la chute des prix du pétrole minent un pays très dépendant de ses exportations de brut

Le premier bras de fer entre le président vénézuélien, Nicolas Maduro, et son opposition, majoritaire au Parlement depuis mardi 5 janvier, est engagé. Il a pour enjeu la Banque centrale du Venezuela (BCV). Par décret-loi, signé cinq jours avant l’investiture de la nouvelle assemblée, M. Maduro s’est arrogé le droit de nommer le directoire et le président de la BCV, sans l’accord du pouvoir législatif.

Le 7 janvier, la Table de l’unité démocratique (MUD), qui regroupe tous les partis d’opposition, a fait savoir qu’elle entendait déroger à la norme et défendre l’autonomie de l’institution monétaire.  » Ce n’est pas un jeu, la situation est très grave « , a souligné l’économiste José Guerra, un des nouveaux députés de la MUD.

Sur fond d’effondrement des prix du pétrole, le délabrement de l’économie vénézuélienne s’accélère. Le gouvernement Maduro continue, lui, de se poser en victime d’une  » guerre économique  » menée par ses adversaires politiques. La chute du produit intérieur brut (PIB), qui s’était établie à – 4 % en 2014, s’est amplifiée en 2015 à – 8 %, voire à – 10 % ; en fait, personne ne sait avec certitude.

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Epiphanie : pourquoi mange-t-on de la galette des rois ce jour-là ?

C’est l’Eglise qui institua cette tradition typiquement française. Elle remonte au 13ème siecle (entre 1200 et 1300 ans).
A cette occasion, la galette etait partagée en autant de portions que d’invités, plus une part. Cette portion supplémentaire, appelée « part du Bon Dieu » ou « part de la Vierge » était donnée au premier pauvre qui passait.
La fève dans la galette des rois remonte au temps des romains.
Au 11ème siècle (entre 1000 et 1100 ans), certains avaient pour habitude de désigner leur chef en cachant une pièce dans un morceau de pain. Une pièce d’argent, une pièce d’or ou bien pour les plus pauvres une fève (haricot blanc). Celui qui la trouvait était alors élu ! Plus tard ce pain fut remplacé par de la brioche.
Du XVII siècle à 1910 environ, les boulangers avaient coutume d’offrir une galette des Rois à leurs clients. L’usage s’est perdu et la galette est véritablement devenue un produit commercial.
La première fève en porcelaine date des années 1870. Après les santons ce sont désormais des figurines de héros des temps modernes qui trônent dans nos galettes!

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« Et si la République avait vieilli, s’était sclérosée au point de devenir un régime ancien ? »

— Par Pierre Serna. Professeur d’histoire de la Révolution Française, Université Paris I Panthéon-Sorbonne —

la_repu-2Qui peut encore croire à une République indépassable ? À son pacte social ? À sa vigilance quant aux problèmes qui nous rongent ? En posant ces questions iconoclastes, l’historien Pierre Serna explique la désaffection à l’égard de ce régime. Et fait de l’imagination, le levier d’une révolution qui puisse construire un monde nouveau.

À quoi sert un historien si ce n’est à expliquer le sens du temps passé et lui enlever toute forme d’évidence qui le relie de façon mécanique au présent ? Le présent n’a rien d’immuable et je demande toujours aux étudiants de se rendre compte que la monarchie en 1789 était pour l’écrasante majorité des Français, leur régime, certes avec des problèmes, des limites, des défauts terribles, mais c’était leur univers mental et leur horizon d’attente à transformer, à réformer… avant qu’en quelques semaines, en moins d’un été, Mirabeau n’invente de façon assez géniale le concept d’Ancien Régime, stigmatisant pour le reste de l’avenir la monarchie comme une chose ancienne, dépassée, surannée, qui pourrait revenir mais qui ne s’imposerait plus jamais… De là l’évidence d’avoir atteint le futur avec l’arrivée de la République comme régime indépassable, pour les siècles des siècles à venir ?

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« Clarissa Jean-Philippe était ma cousine. Ne l’oublions pas »

clarissa_jean-philippeUn an après, nous commémorons les 17 victimes des terribles attaques de janvier dernier. Parmi elles, Clarissa Jean-Philippe, agent de police tuée par Amedy Coulibaly le 8 janvier à Montrouge, la veille de la prise d’otages au supermarché Hyper Cacher. Alors que la France lui rend hommage ce samedi, sa cousine témoigne.

Entre le 7 et le 9 janvier 2015, 17 personnes sont tombées sous les balles des terroristes. Ma cousine, Clarissa Jean-Philippe, faisait partie des victimes.

Un an après le drame, la douleur est toujours aussi vive.

Quand je l’ai appris, je me suis évanouie

J’étais devant ma télévision quand j’ai appris qu’une policière avait été tuée à Montrouge, le 8 janvier dernier. Quelques instants plus tard, mon petit frère m’a appelé pour m’annoncer que l’agent de police en question n’était autre que Clarissa.

Je n’y ai pas cru et je lui ai dit que ce n’était pas possible.

Après avoir raccroché, je me suis évanouie. Quand j’ai repris connaissance, une quinzaine de minutes plus tard, j’ai appelé une cousine en Martinique, pour savoir si elle avait plus d’informations. Je voulais avoir une confirmation.

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Benjamin Stora : « La décolonisation des imaginaires n’est pas une question achevée »

stora_memoires_dangereusesDans les « Mémoires dangereuses. De l’Algérie coloniale à la France d’aujourd’hui » (Albin Michel), 
le spécialiste de la guerre d’Algérie lance un plaidoyer en faveur d’une bataille culturelle contre la radicalisation et l’obscurantisme par la réappropriation en commun d’une histoire coloniale refoulée. 
Il sera l’hôte des Agoras de l’Humanité, accueillies samedi, au musée de l’histoire de l’immigration à Paris.

La réédition de votre essai Transfert d’une mémoire, avec vos Mémoires dangereuses, se veut un acte engagé. Quels enjeux attachez-vous à cette intervention dans le débat public actuel ?

Benjamin Stora Ce livre, je l’ai écrit en 1998, à mon retour du Vietnam. À l’époque, j’avais trouvé un paysage politique français inquiétant. J’avais quitté la France à un moment marqué par la montée du FN. Tout au long de mes études sur l’histoire de l’Algérie et du Maghreb contemporain, j’avais déjà pointé une série de passages de mémoire d’une rive à l’autre de la Méditerranée et j’avais, à l’époque, décidé d’écrire cet essai pour montrer comment se formaient des comportements, des réflexes et des mémoires que j’ai qualifiés de « sudistes ».Il

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Le Vil et le Civil

— Par André Lucrèce —

vivre_ensembleLe mouvement étant la loi imposée par la vie, entre le juste et l’injuste, il conviendrait que soit conforme à la maturité d’esprit toute expression qui, au fond, est le reflet de la maturité d’une vie civilisée, ce que je souhaite voir dans notre pays.
Si je dis cela, c’est que j’ai eu l’occasion de lire, ici-même et ailleurs, des expressions aussi pompeuses qu’excessives à propos des élections qui ont vu confier à des personnalités d’expérience la responsabilité de sortir notre pays de son enlisement et de sa stagnation.
Comme le dit Mallarmé : « L’injure bégaie en des journaux faute de hardiesse ».
Première règle énoncée ici : l’excès dans l’expression, surtout quand il confine au débraillé, ne saurait en aucun cas emporter l’adhésion. Malherbes le soulignait déjà, et tout autant Césaire, ce qui compte c’est le caractère cardinal du langage, sa maîtrise qui lui confie son attribut royal.
Or, certaines personnes sont persuadées que ce caractère cardinal du langage est uniquement réservé à la littérature et que l’expression politique devrait se contenter des saillies issues de l’indigence du langage et de ses salissures.

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« Les Trois Mois Solidaires »

trois_mois_solidairesDossier présenté par l’Association « Tous Créoles ! »

La Martinique traverse une longue crise qui plonge sa population dans un état de « désenchantement » inquiétant. Cette crise est de plusieurs ordres :

  • Économique d’abord, avec un affaissement du PIB martiniquais qui se traduit par une baisse continue de compétitivité des entreprises et un niveau record de chômage : 22% de la population martiniquaise est sans emploi, près de 60% des jeunes de moins de 25 ans n’ont pas de travail.

  • Sociale aussi, avec un appauvrissement de toutes les structures qui permettaient jusque-là de fédérer les populations : jamais le monde associatif martiniquais n’a été aussi inoccupé et impuissant. Les clubs sportifs sont en panne, les associations culturelles sont à l’arrêt, les mobilisations bénévoles d’intérêt général sont de plus en plus rares.

  • Sociétale enfin, avec un regard fantasmé sur nous-mêmes, où nos différences deviennent aujourd’hui facteurs de clivage : voir d’abord ce qui nous différencie de l’autre pour mieux en faire un coupable, responsable de nos propres malheurs. Ils sont loin aujourd’hui, ces espaces de vie commune qui permettaient simplement de mieux se connaître pour mieux s’apprécier : il n’y a plus d’internat, ni de kermesse communale, ni de service militaire…

Les conséquences de cette crise sont visibles à l’œil nu, au détour de chaque quartier, à l’ombre de chaque abribus, ou encore dans les tristes rubriques de l’actualité locale : pauvreté, alcoolisme, drogue, violence… les maux de la société martiniquaise enflent chaque jour un peu plus.

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Aux Etats-Unis, un jeune Noir a cinq fois plus de chances qu’un jeune Blanc d’être tué par la police

plus_de_meutre_policierIls ne constituent que 2 % de la population américaine. Pourtant, en 2015, les hommes Afro-Américains âgés de 15 à 34 ans ont représenté plus de 15 % des 1 134 personnes tuées par les forces de l’ordre. Ce sont les chiffres publiés, jeudi 31 décembre, par The Guardian.

Selon les données du quotidien britannique, un jeune homme noir avait l’an dernier neuf fois plus de chances que n’importe quel autre Américain d’être tué par les forces de l’ordre, et cinq fois plus qu’un autre Américain du même âge. Environ un quart des Afro-Américains tués en 2015 n’étaient pas armés, contre 17 % des Blancs.

Cette étude révèle aussi :

que 89 % des victimes ont été tuées par balle ;

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Dictionnaire passionné du tango

tango_passion« Le tango réside entre un pas et un autre, là où s’entendent les silences et où chantent les muses », disait le danseur Gavito, comme si c’était dans cette pause, cet interstice, que s’exprimaient les émotions qui donnent naissance au pas suivant. Dans cet entre-deux, naît et vit le tango que nous aimons.

Ni guide, ni encyclopédie exhaustive, ce dictionnaire se veut une déambulation subjective dans un univers en perpétuelle mutation. Car si le tango est bien un monde en soi, une musique, une danse, une poésie, il définit aussi une certaine conception de l’existence. Une promenade en liberté qui, si elle parcourt les sentes balisées de l’histoire et des références communes de Buenos Aires à Paris et au-delà, emprunte aussi des chemins de traverse au gré de nos investigations et de notre fantaisie.

Plus de cinq cents entrées font ainsi la part belle aux biographies de personnages (musiciens, chanteurs, danseurs, poètes…), mais aussi aux lieux, aux paroles, aux techniques et aux concepts, et permettent de reconstituer le voyage de cette alchimie métisse née dans le Río de la Plata au tournant du XXe siècle et vécue aujourd’hui autour du monde par des milliers de passionnés.

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Continuer à rire de tout, plus que jamais

— Par Sandrine Blanchard —
charlie_hebdo_1an_apresSi on peut mourir pour un dessin, alors on peut mourir pour un sketch » : Stéphane Guillon admet sans hésiter qu’il y a un avant et un après-Charlie dans sa manière de faire de l’humour. « Lorsque j’ai écrit cet été un sketch sur Mahomet pour mon nouveau spectacle, je me suis, pour la première fois, demandé jusqu’où je pouvais aller… » Son choix a été d’« éviter le piège tendu de l’attaque frontale » et de parler de toutes les religions. « Daech, ce n’est pas la religion ; ma cible, ce sont ces dingues. »

Depuis les attentats de janvier, nombreux sont les humoristes à s’être interrogés sur la manière d’aborder ces événements tragiques, tout en restant fidèles aux mots de Cabu : « Il n’y a pas de limite à l’humour, qui est au service de la liberté d’expression, car là où l’humour s’arrête, bien souvent la place est laissée à la censure et à l’autocensure. » Comment continuer à se moquer, à caricaturer, comment rire après le drame ?

Ceux qui ont l’habitude de malaxer et tordre l’actualité sur scène reconnaissent avoir, dans un premier temps, vacillé, et échangé leur ressenti entre potes.

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Bourdieu et les sciences sociales. Réception et usages

bourdieu_&_sciences_socialeCollectif sous la direction de Catherine Leclercq, Wenceslas Lizé et Hélène Stevens
Pierre Bourdieu n’a cessé de dialoguer, mais aussi parfois de « ferrailler », avec différentes traditions disciplinaires. Mais que sait-on, au juste, de la façon dont son œuvre est lue et utilisée par les chercheurs en sciences sociales ?
Ce livre cherche à répondre à cette question en éclairant les logiques de réception et d’appropriation de ses travaux dans plusieurs disciplines : la sociologie, l’anthropologie, l’histoire, la science politique, la philosophie, l’économie, le droit, les études littéraires et les sciences de l’information et de la communication.
L’originalité de cet ouvrage tient non seulement à son parti pris pluridisciplinaire, mais également au fait qu’il rassemble plusieurs générations de chercheurs, et donne ainsi à voir la dynamique des usages de la pensée de Pierre Bourdieu au-delà du premier cercle de ses collaborateurs et de ses élèves.
Contribution à une histoire des sciences sociales, ce livre témoigne du travail de chercheurs qui concourent à la construction de savoirs décloisonnés, réflexifs et critiques.
Avec une conférence inédite de Pierre Bourdieu, donnée à Chicago, le 8 avril 1989.

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L’éducation bientraitante contre la violence

julie_ostan-casimirJulie Ostan-Casimir est
Psychologue clinicienne (Paris, 1978)
Docteur en psychologie de l’enfant et de l’adolescent (Paris, 1983)
Docteur en psychopathologie et psychologie clinique (Toulouse, 2006)

Vient de publier un troisième ouvrage : « L’éducation bientraitante contre la violence »
(K. éditions 2015)

Madinin-art : Pourquoi avoir publié un ouvrage sur l’éducation ?
Julie Ostan-Casimir : Lors de la parution de « Adolescents dans la tourmente, Troubles des conduites et des comportements » (K.Editions, 2013) de nombreuses questions de lecteurs ont porté sur l’éducation. Un entretien avec madame Manin, Présidente du Conseil Général d’alors, a aussi porté sur l’éducation. Par ailleurs de jeunes parents s’interrogent sur leur mode éducationnel. En temps que psychologue, il m’a paru important d’ouvrir le débat, car l’éducation se pose en processus et participe à l’élaboration de la personnalité. Je me suis intéressée pour l’heure à la période des 0-11 ans, me proposant de publier ultérieurement un ouvrage dédié aux adolescents.

Madinin-art : Proposez-vous des recettes ?
Julie Ostan-Casimir : Il ne s’agit surtout pas dans cet ouvrage de donner des recettes, mais simplement de tenter une approche dans le domaine de l’éducation, interrogeant certains concepts et théories dans le champ de la psychologie, pour inviter tout un chacun à la réflexion, pour dégager des pistes que le parent pourra adapter librement.

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« Pour que nos rêves d’aujourd’hui soient la réalité de demain »

— Par Robert Saé —

solidaire_saeLes conditions de la victoire sont en nous!
La plupart des rétrospectives qui nous sont proposées mettent en avant les drames terribles qui ont obscurci 2015. Nous préférons, quant à nous, poser d’abord notre regard sur tous les flambeaux qui nous ont permis de traverser la forêt.
Nous pensons à la détermination des centaines d’habitants de Bangui qui ont organisé une caravane traversant les barrages afin de remettre à la Mission des Nations Unies un mémorandum lui demandant de « chasser les ennemis de la paix ».
Nous pensons au courage de ces passagers musulmans qui, au Kenya, ont mis leur vie en danger pour protéger des chrétiens dans un bus attaqué par des intégristes Shebab,
Nous pensons à l’humanisme de ces milliers d’hommes et de femmes qui se sont mobilisés pour protéger et aider les immigrés venus trouver refuge en Europe,

Nous pensons à l’empathie de cette boulangère française qui a permis de sauver un client dont elle s’inquiétait de l’absence,

Nous pensons à la solidarité dont nos compatriotes ont fait massivement preuve pour aider nos voisins Dominiquais à se relever de la catastrophe du 27 août.

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Largement, elle fut un exemple !

— Par Gilbert Pago —

Yvette Guitteaud-Mauvois est décédée à 93 ans. Il faudra certainement écrire l’histoire de la vie de cette militante en dehors des lieux communs ou des généralités mais on peut d’ores et déjà en dire quelques traits. De mon témoignage, je voudrais souligner trois points qui me paraissent essentiels.
D’abord la caractéristique de son engament féministe dès ses débuts, puis la force de ses convictions de libre penseuse, ensuite la tonicité et la longévité de sa combativité.

Dans l’entre-deux –guerres, la famille Guitteaud vit aux Terres Sainville dans un nouveau faubourg qui se construit sur les marécages du « Quartier des Misérables ». Le père Guitteaud est commerçant de petite quincaillerie à l’actuelle rue Yves Goussard ex rue de la république prolongée. Il est aussi éleveur de coqs de combat ( coq game – prononcez djemm), il en vend à Eugène Aubéry, ce baron du sucre et du rhum. Son épouse, épicière et tenancenière d’un « débit de la régie » s’établira plus tard à Ravine Bouillée où elle subit une à deux fois l’an, les rudes inondations de ce bouillant ruisseau en temps de pluie.

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« Monsieur le président, graciez Jacqueline Sauvage ! »

jacqueline_sauvageUne pétition demandant la grâce de cette femme condamnée à la prison pour avoir tué son mari violent a dépassé les 210 000 signatures. Parole 
à l’une de ses instigatrices, une militante féministe qui appelle à une grande mobilisation populaire contre les violences faites aux femmes.

Elles sont quatre : Lamia, Véronique, Carole et Karine. Quatre citoyennes choquées, comme tant d’autres, par le verdict prononcé au nom du peuple français par la cour d’assise du Loir-et-Cher, le 3 décembre dernier, à l’encontre de Jacqueline Sauvage. Cette femme de soixante-huit ans a été condamnée à dix ans de prison pour avoir tué son mari violent, après quarante-sept ans de coups et d’abus sexuels sur elle et ses enfants. Choquées, les quatre femmes décident de façon totalement spontanée, et en dehors de tout cadre collectif, de lancer une pétition sur Internet et les réseaux sociaux pour demander à François Hollande qu’il accorde sa grâce à cette femme qui a connu toute sa vie l’enfer. Elles fusionnent donc leur texte, qui a recueilli 218 707 signatures en moins de quatre semaines. Avant les vœux présidentiels, nous donnons la parole à l’une d’entre elles, Karine Plassard, adhérente d’Osez le féminisme !.

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Charlie Hebdo: la une du numéro spécial en vente mercredi

charlie_hebdo_1an_apresEn mémoire de l’attentat du 7 janvier, Charlie Hebdo sort mercredi un numéro spécial avec en une un Dieu barbu, armé d’une kalachnikov et à l’habit ensanglanté, sous ce titre : « 1 an après, l’assassin court toujours ». Ce numéro doit être tiré à environ 1 million d’exemplaires, dont des dizaines de milliers d’exemplaires expédiés à l’étranger. Il comprend un cahier de dessins des disparus, Cabu, Wolinski, Charb, Tignous, Honoré, et des contributeurs extérieurs dont la ministre de la Culture Fleur Pellerin, des comédiennes comme Isabelle Adjani, Charlotte Gainsbourg, Juliette Binoche, des intellectuels comme Élisabeth Badinter, la bangladaise Taslima Nasreen, l’américain Russell Banks, et le musicien Ibrahim Maalouf.
Le dessinateur Riss, patron du journal, grièvement blessé le 7 janvier, y signe un éditorial rageur pour défendre la laïcité et dénoncer les « fanatiques abrutis par le Coran » et « culs-bénits venus d’autres religions » qui avaient souhaité la mort du journal pour « oser rire du religieux ». « Les convictions des athées et des laïcs peuvent déplacer encore plus de montagnes que la foi des croyants », dit-il.

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L’acharnement contre Mumia va jusqu’à falsifier des documents

— Par Gaël De Santis —

liberons_mumiaLe journaliste Mumia Abu-Jamal, ancien condamné à mort, poursuit les autorités pénitentiaires pour recevoir un traitement contre l’hépatite C. Les audiences ont montré que ces dernières avaient falsifié les témoignages du médecin, facilité l’erreur de diagnostic et qu’il existe un protocole secret de traitement…

L’administration pénitentiaire de Frackville, en Pennsylvanie, ne recule devant rien. La semaine passée, au troisième jour d’une audience destinée à répondre à la demande de soins formulée par Mumia Abu-Jamal, atteint d’hépatite C, l’audition sous serment du médecin chef de la prison a eu l’effet d’un coup de tonnerre. Le docteur Paul Noel a déclaré que la pénitentiaire avait « enrichi »les certificats qu’il avait signés et qui étaient présentés au tribunal de paragraphes entiers réfutant la gravité de l’état de santé de Mumia. Il s’agit d’une grave falsification. L’acharnement raciste continue donc.

Condamné sans preuve et à l’issue d’un procès tronqué, Mumia Abu-Jamal a dû passer près de trente ans dans le couloir de la mort. Depuis 2011, il a pu en sortir mais au prix d’une peine de perpétuité réelle.

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Georges Vigarello : «Le plaisir sexuel n’a plus de modèle»

— Par Georges Vigarello, directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales —

plaisir_diversL’année 2015 a eu quelque chose d’irrespirable. Nous avons voulu trouver de la légèreté pour démarrer l’année qui vient.

Si on pense immédiatement au sexe quand on parle plaisir, bien d’autres réjouissances gravitent en réalité autour de celui-ci, et n’ont cessé de se diversifier au fil du temps. L’historien Georges Vigarello, spécialiste des représentations du corps et des pratiques corporelles, retrace cette conquête de l’individu, qui s’intéresse davantage à lui-même et cherche à accroître sa sensibilité. Petit tour d’horizon, chronologique, du plaisir.
Au Moyen âge, contrôle et pulsions

«L’Eglise exerce un contrôle considérable sur le plaisir sexuel, dénonçant notamment l’amour excessif qu’un homme peut porter à sa femme. Dangereuse pour l’homme, la passion fait de la chair un piège ou une prison. Le père saint Jérôme peut ainsi écrire : « Adultère est aussi l’amoureux trop ardent de sa femme. » Et si « rien n’est plus infâme que d’aimer son épouse comme une maîtresse », le plaisir ne doit être orienté que vers la fécondation.

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Report de la suppression des frais d’itinérance ( roaming) entre la France et les DOM en mai 2016 !

itinerance-2La réforme a été adoptée en octobre 2015, dans le projet de loi relatif à la modernisation du droit de l’Outre-Mer.
Initialement, les frais devaient disparaître au 1er janvier 2016 mais, comme toujours, le gouvernement a accepté la demande des opérateurs : la date a été repoussée au 1er mai 2016.
Il faudra donc attendre encore un peu pour ne plus avoir à payer plus, mais c’est déjà ça.
Toutefois, faites attention : le roaming n’a été supprimé que pour les appels et les SMS. Pour les données internet (en 3G ou 4G), il faudra attendre encore, car les députés n’ont pas légiféré sur la question ; les frais d’itinérance resteront donc en vigueur.
Ce n’est pas comme si en 2015, la data faisait partie intégrante de l’utilisation d’un téléphone, n’est-ce pas ?

Les usagers du téléphone mobile se déplaçant au sein de l’Union européenne verront leurs frais d’itinérance ou « roaming » disparaître à compter du 15 juin 2017, ont annoncé les institutions après la conclusion d’un accord intervenu cette nuit entre le Parlement européen et les Etats membres. Les consommateurs paieront un prix identique pour les appels, les SMS et les données mobiles où qu’ils se rendent dans l’UE.

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Economie : ce qui va changer en 2016.

eco_2016Chaque 1er janvier apporte son lot d’augmentation de tarifs et d’entrée en application de mesures nouvelles. Le 1er janvier 2016 ne déroge pas à la règle.
Cette année, comme lors des précédentes, des changements interviennent tant pour les consommateurs que pour les salariés.
Fin des frais d’itinérance entre l’hexagone et les Territoires Outremer. Initialement, les frais devaient disparaître au 1er janvier 2016 mais, comme toujours, le gouvernement a accepté la demande des opérateurs : la date a été repoussée au 1er mai 2016. Toutefois, faites attention : le roaming n’a été supprimé que pour les appels et les SMS. Pour les données internet (en 3G ou 4G), il faudra attendre encore, car les députés n’ont pas légiféré sur la question ; les frais d’itinérance resteront donc en vigueur. 
Le prix du timbre, emblématique de la hausse du coût de la vie, augmente de 0,68 à 0,70 centimes pour la lettre non prioritaire.
Les motards devront arborer un élégant gilet fluo.
En matière de logement, le prêt à taux zéro concernera plus de ménages et les nouveaux permis de construire des bureaux et lieux publics devront prévoir des bornes de rechargement pour les voitures électriques.

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La liberté est le plus difficile des devoirs

— Par Amandine, 34 ans, rescapée du Bataclan —

etat_urgence-3Le 13 novembre, j’étais à un concert avec une amie quand des hommes armés sont entrés dans la salle et ont tiré dans le public. Nous sommes toutes les deux sorties vivantes. Elle a pu s’échapper au bout de vingt minutes, à la faveur d’un chargeur vide. Moi, au bout d’une heure trente durant laquelle je me suis cachée. Je suis allée à un concert et j’en suis sortie en ayant vécu une scène de guerre.

Depuis, j’écris beaucoup. J’ai écrit pour mes proches, pour leur dire ce que j’avais vécu. J’écris pour moi, pour tenter de m’apaiser en mettant des mots sur cette parenthèse barbare qui balafre désormais ma vie. Pour ne jamais oublier toutes les émotions par lesquelles je passe : choc et sensation d’irréalité face à cette violence inouïe et soudaine, joie d’être en vie, tristesse immense en pensant aux personnes blessées et tuées. Mais aussi colère et solitude. Colère contre la classe politique, solitude vis à vis de mes concitoyens qui plébiscitent dans leur grande majorité l’état d’urgence prolongé.

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