— Par Jean-Marie Nol, économiste financier —
Chute de la commande publique, retards de paiement, dépôt de bilan en cascade : les représentants du BTP tirent la sonnette d’alarme et envisagent bientôt de se mobiliser pour faire entendre leur voix par de nouveaux blocages de l’économie. Ce phénomène est récurrent en Guadeloupe et n’étonne plus personne s’agissant d’un secteur d’activité en déclin depuis des lustres .
Le constat est simple : L’État et les collectivités locales sont au régime sec et la société guadeloupéenne est rongée par le corporatisme et l’étatisme. Le premier engendre des inégalités et des rentes de situation au profit de certains groupes; le deuxième affaiblit la société civile et suscite des formes diverses de violence pour tourner les règles ou en tirer parti. Tous deux nourrissent un climat de défiance qui, tout à la fois, réduit le bien-être et la croissance, accroît le chômage, accentue la demande d’État au détriment de l’adhésion populaire, et suscite grogne et passe-droits. La Guadeloupe est corporatiste et étatisée . Corporatiste, parce que les droits sociaux y dépendent du statut départemental ou de la profession exercée.