Carnets de route. Jour 10
Me voilà en route, via Capharnaüm et le Mont des Béatitudes, pour la capitale des kabbalistes entre le XVIè et XVIII è siècle. Dans toutes les religions, il y a toujours quelqu’un, plus rarement quelqu’une qui se pose comme intercesseur entre le monde sacré et le monde profane. L’étymologie le rappelle : pro = devant, fanun = temple. Le profane est celui qui n’est pas encore entré dans le temple et qui aura besoin d’un guide pour y pénétrer, des fois qu’il se perde. Ces intercesseurs auto-recrutés, auto-proclamés, rabbins, immans, prêtres, en instaurant cette séparation justifient l’existence de leurs jobs. Faut bien manger ! A coté de ce fonctionnariat auto-institué se développe en parallèle une approche directe aux dieux, sans église constituée. La kabbale est un exemple de cette démarche. Entre ésotérisme et mysticisme, elle choisit plutôt le second, moyen d’accès à la connaissance de soi et de l’univers en général. Issue du judaïsme, elle s’en écarte en espérant hâter la venue de l’apocalypse, ce que condamne l’orthodoxie talmudique. A chacun ses déviants !
Les juifs d’Espagne, chassés par l’Inquisition s’installent à Safed au début du 16ème siècle.