Catégorie : Sciences Sociales

Nuit debout à Paris: «Le monde entier nous regarde»

nuitdebout_06-04-16REPORTAGE – Le mouvement commencé après la manifestation du 31 mars contre le projet de loi travail ne faiblit pas. Des milliers de manifestants se sont réunis mardi soir place de la République à Paris pour une sixième Nuit debout.

Comme chaque soir depuis près d’une semaine, la Nuit debout a commencé mardi soir par une assemblée générale, une agora citoyenne où chacun peut prendre la parole. La foule s’assied et la jeune Savannah, médiatrice de «l’AG», présente l’ordre du jour: bilan de la manifestation du jour contre la loi travail, propositions d’actions, réflexion autour de la pérennisation du mouvement…

Mais ce n’est pas un jour comme les autres. Lors de cette nouvelle journée de mobilisation contre la loi El-Khomri, les forces de l’ordre ont procédé à 130 interpellations, des lycéens et étudiants pour la plupart. Kévin, un militant, informe l’assemblée que 21 personnes sont encore gardées à vue et propose d’aller manifester devant le commissariat dans lequel elles sont retenues. Il n’en fallait pas plus pour déclencher un vote – car ici tout se vote à main levée – mais aucune majorité ne se dégage.

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France : Des soins de santé mentale inadaptés dans les prisons

prisonnier-400Les conditions de détention et l’insuffisance des traitements médicaux aggravent les souffrances

(Paris) – Des milliers d’hommes et de femmes atteints de troubles psychiatriques, détenus dans les prisons françaises sont à risque de suicide ou d’automutilation en raison de la négligence dont fait l’objet leur santé physique et mentale.

Le rapport de 78 pages, intitulé « Double peine : Conditions de détention inappropriées pour les personnes présentant des troubles psychiatriques dans les prisons en France », documente le manque de soins appropriés en matière de santé mentale et les conditions inadaptées pour les détenus atteints de troubles psychiatriques. Cette situation est aggravée par la surpopulation carcérale, la stigmatisation et l’isolement, selon Human Rights Watch. La pénurie de professionnels de santé mentale dans de nombreuses prisons se traduit par une rareté des rendez-vous médicaux, qui souvent sont sommaires et se limitent à la seule prescription de médicaments. Les conditions de détention inappropriées et le manque de soins adaptés génèrent en outre des conditions de travail difficiles pour le personnel pénitentiaire.

« Il est honteux pour un pays comme la France d’enfermer des personnes atteintes de troubles psychiatriques pendant des mois ou des années dans des prisons où elles n’ont pas accès à des soins de santé mentale adéquats », a déclaré Izza Leghtas, chercheuse sur l’Europe de l’Ouest à Human Rights Watch.

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« L’identité, c’est la guerre », de Roger Martelli

roger_martelliEéditions Les liens qui libèrent, 205 pages, 18,50 euros.

Sur tout le continent européen, l’extrême droite a imposé l’idée que l’identité serait l’enjeu crucial des sociétés contemporaines. Le mouvement des hommes, stimulé par l’actuelle mondialisation, serait en train de bouleverser l’équilibre des cultures installées. La nation, l’Occident, la chrétienté, nous dit-on, sont menacées : il nous faut donc désormais défendre notre identité, ou la retrouver si nous estimons qu’elle est perdue. « Nous ne sommes plus chez nous » devient un credo de plus en plus lancinant. Et quand on n’est plus chez soi on finit par ne plus savoir qui on est…

La peur de l’autre est en passe de devenir le pivot exclusif de nos imaginaires. À quoi s’ajoute une autre conviction, qui veut que les sociétés occidentales soient en « état de guerre ». Le choc des civilisations opposant l’Occident et l’Islam avait été annoncé dès le début des années 1990. Après l’attentat du World Trade Centre, il est devenu une guerre contre le terrorisme, qui justifie les mesures les plus sévères, aux confins de l’état d’exception. La crainte de l’identité perdue et la hantise de la menace se conjuguent ainsi, au risque de toutes les clôtures et de tous les affrontements.

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« Pour la démocratie martiniquaise » : décapant, amusant et instructif

cla_3_courants_ploitiquesChristian Louise-Alexandrine, que des générations d’élèves connaissent bien pour avoir suivi des cours de Sciences Economiques et Sociales et que quiconcque s’interesse un tant soit peu à la vie politique de la Martinique connait pour ses engagements, publie une contribution au débat qui s’intitule « Pour la démocratie martiniquaise ». Après un très rapide apperçu de ce qu’a été la vie politique ces dernières années, il propose un schéma synthétique des différents positionnements possibles à partir des de ce qu’il identifie comme étant les trois courants qui structurent la vie politique du pays. Economiste de formation il reprend le célèbre schéma de Freyssinet du « halo du chômage »et substitue aux notions initiales celles d’intégrationnistes, autonomistes et indépendantistes. On obtient donc sept positionnements politiques qui vont des plus tranchés aux plus flous. Le résultat est d’autant plus intéressant qu’au-delà du positionnement individuel au moment d’aujourd’hui on peut se poser la question de ce qu’il en était lors des scrutins précédents et reconstruire ainsi un parcours poilitique.
Mais là où l’ouvrage de Christian Louise-Alexandrine devient jubilatoire c’est quand il applique ce schéma au personnel politique de la Martinique.

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Les traditions culturelles sont-elles un obstacle à l’égalité femmes/hommes ?

Vendredi 8 avril à 18h à la Maison des femmes & des hommes

tradition_&_sexisme* Quelles sont les idées et représentations des femmes et des hommes transmises dans notre culture ? objets, arts, récits, cérémonies, danses, .etc …

* L’héritage de notre passé, transmis de génération en génération, est-il encore très fort ? comment évolue t’il ?
* Trahissons-nous notre héritage en remettant en cause certaines traditions ?

Venez échanger, discuter en toute liberté et en toute simplicité dans un espace convivial, parole libre et agréable, pour évoquer nos préoccupations, nos questionnements, nos envies de comprendre et d’agir…

Ensemble nous partagerons le pot de la solidarité : ce que chacune et chacun aura amené en toute simplicité, à boire ou à manger !

SOUTENEZ-NOUS !

L’Union des Femmes de Martinique se bat au quotidien pour l’égalité, la dignité et le respect envers les femmes. Avec toute l’énergie de ses militant-es bénévoles !.
Vous partagez nos idées ? Vous pouvez adhérer à notre association (35€ pour l’année), ou nous aider en faisant un don (à partir de 35€).

Espace Jane Lero – Espace d’Ecoute, d’Information et d’Accompagnement
17 rue Lamartine – 97200 Fort de France
tél : 0596 71 26 26 – mail : u.femmesmartinique@wanadoo.fr

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A la Nuit Debout, la jeunesse s’est «conscientisée»

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REPORTAGE – Depuis jeudi dernier, les manifestants contre la loi Travail passent une partie de la nuit à République. Près des bougies laissées en mémoire des attentats, ils s’organisent avec le carré rouge en feutrine comme emblème.

Hier soir place de la République à Paris, ils étaient environ un millier à s’être rassemblé pour une nouvelle #NuitDebout, mouvement né au soir du 31 mars pour continuer la lutte contre la loi El Khomri. En l’occurence, ils étaient assis en assemblée générale pour écouter attentivement une bonne partie de la soirée les différents membres des commissions qui se sont créées depuis jeudi, et voter les résolutions à main levée. Des mesures terre à terre comme «Délocaliser la bouffe» (faire partir les vendeurs de merguez), «ne plus vendre d’alcool», «organiser le service sérénité de nuit» (un service de sécurité pour ceux qui dorment sur place) côtoient des plus ambitieuses comme: «écrire la Constitution de la République sociale», «demander un référendum sur les traités européens», ou carrément «détruire le capitalisme»!

REPORTAGE – Depuis jeudi dernier, les manifestants contre la loi Travail passent une partie de la nuit à République.

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Et voilà Laurence Rossignol !

— Par Gilbert Pago —

laurence_rossignol-2Laurence Rossignol ministre des familles, de l’enfance et des droits des femmes juge utile de répondre à une interview sur les vêtements de mode islamique mis en vente par des grandes marques européennes. Nous n’avons pas à redire de son droit de s’exprimer encore qu’il existe en ce temps de crise sociale et de matraquage du droit du travail, des thèmes bien plus immédiats à aborder dans les atteintes aux droits des femmes.

Elle monte en première ligne contre les longues robes, le voile, les foulards, le burkini, en justifiant cela par le refus « du contrôle social sur les corps des femmes » et la dénonciation de « l’enfermement du corps des femmes ». Elle veut nous faire accroire que ce sont dans leurs habits que les « franco-musulmanes » (sic !) font le plus de mal à la cause féministe dans ce monde qu’elle et son gouvernement livrent à la sujétion du capitalisme mais aussi dans bien des aspects au patriarcat.

L’interviewer l’interroge alors sur les femmes qui choisissent seule de porter le voile, Laurence Rossignol s’insurge : « Il y avait aussi des nègres afric… et des nègres américains qui étaient pour l’esclavage… ».

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En Guyane, la descente aux enfers d’une prison ingérable

— Par Michaël Hajdenberg —
prison_guyaneLa Guyane abrite une prison hors de contrôle. Homicides réguliers, tabassages de détenus, mutineries et surveillants en roue libre accusant le directeur de l’établissement de néocolonialisme : Mediapart a eu accès à un rapport d’inspection des services judiciaires qui décrit un cocktail explosif.
Cette prison est une poudrière. À Rémire-Montjoly (Guyane), la violence entre détenus dépasse ce que peuvent connaître les autres établissements de France. En quelques mois, en août et février derniers, deux détenus sont morts, tués par des codétenus.

Mais ce n’est pas tout : le directeur de la prison, qui va être muté, a dû faire face à une mutinerie ainsi qu’aux accusations d’une violence inouïe portées par des surveillants à son encontre, notamment de néocolonialisme. Quant aux relations entre surveillants et détenus, elles sont tantôt empreintes d’une grande violence, dont la justice a été saisie à la suite de tabassages, tantôt marquées par une grande proximité, amicale ou familiale, qui permet toutes les dérives. Mediapart a eu accès à un rapport de l’Inspection générale des services judiciaires, qui livre un état des lieux dramatique.

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« 37% des natifs des Dom vivant en métropole disent ne pas être vus comme des Français à part entière »

— Propos recueillis par Max Pierre-Fanfan —

domiensL’enquête de l’INED, « Trajectoires et origines » mesure pour la première fois les discriminations et racisme dont sont victimes les « Domiens » et leurs descendants vivant dans l’Hexagone.

Quelle est la composition du panel des « Domiens » (terme employé par les experts de l’INED pour désigner les populations venant de la Guadeloupe, la Guyane, la Martinique, la Réunion) interrogés dans le cadre de l’enquête TeO?

Jean-Luc Primon: Il ne s’agit pas exactement d’un panel, en ce sens que nous ne suivons pas une cohorte sur plusieurs années qui serait interrogée périodiquement. Il est plutôt question d’un échantillon de natifs vivant en métropole. Ces groupes n’ont été interrogés qu’une seule fois, fin 2008. Au total, 650 descendants ayant au moins un parent nés dans les départements de l’outre-mer(DOM sans Mayotte) et 700 natifs ont été enquêtés.

Quel l’objectif de cette enquête? En quelle année a-t-elle été publiée?

Stéphanie Condon: L’enquête TeO est thématique (école, emploi, logement, famille, etc.). Elle est représentative de la population générale de France métropolitaine mais qui s’intéresse plus particulièrement aux trajectoires et aux conditions de vie des immigrés et de leurs descendants ainsi qu’aux natifs des DOM de métropole et à leurs descendants.

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Merci Madame la Ministre pour votre colère à propos de la mode islamique !

mode_islamiqueLettre ouverte à Madame Laurence Rossignol

Les associations signataires se réjouissent que vous ayez réagi avec force et indignation face à la banalisation du port du voile islamique, qui veut se faire beau et élégant à travers des défilés de mode visant un immense et juteux marché mondial.
L’image qui vous est venue à l’esprit est celle de l’esclavage, car c’est bien ce que symbolise le voile, par l’invisibilité, paradoxalement voyante, du corps des femmes dans l’espace public. Une sorte de rappel humiliant de la claustration des femmes, une façon d’afficher la ségrégation entre les sexes.
Ni l’élégance, ni la couleur, ni la taille, ni la richesse des tissus, ni leur texture, ne sauraient changer le sens de ce symbole..
Les sociétés humaines sont construites sur des symboles : le drapeau, l’hymne, le patronyme, la grammaire…

Le système patriarcal se reproduit à travers certains d’entre eux. Nous devons savoir les reconnaitre. Ce combat-là n’est pas secondaire. Hélas, les opprimé.e.s, sont souvent les complices de cette perpétuation.
Vous avez eu raison, en tant que Ministre des droits des femmes, de vous indigner.

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Appels & SMS : suppression des frais d’itinérance vers la France le 30/04/2016

 itinerance-2La réforme a été adoptée en octobre 2015, dans le projet de loi relatif à la modernisation du droit de l’Outre-Mer.

Initialement, les frais devaient disparaître au 1er janvier 2016 mais, comme toujours, le gouvernement a accepté la demande des opérateurs : la date a été repoussée au 1er mai 2016.
Il faudra donc attendre encore un peu pour ne plus avoir à payer plus, mais c’est déjà ça.
Toutefois, attention : le roaming (frais d’itinérance) ne sera supprimé que pour les appels et les SMS.

Or la quasi totalité des forfaits mobiles incluent la possibilité d’un volume de téléchargement permettant d’aller sur internet pour faire une recherche sur Google, consulter ses mails, regarder une vidéo… Le terme « data » signifie en anglais « données » et les forfaits data précisent donc  le volume maximal de données que l’on peut télécharger. Petit cadeau supplémentaire aux opérateurs le gouvernement n’a pas prévu d’inclure dans le régime transitoire du 30 avril 2016 les données téléchargées ( data).

Pour ces données internet ( data, en 3G ou 4G), les frais d’itinérance resteront donc en vigueur.

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Les gens ordinaires, les vulgaires et les voyous, les extraordinaires ou les inaccoutumés

— Par Pierre Pastel —

gens_extra« Quand le luscinia et des millions,
voire des milliards de prétentieux comme lui,
à travers le monde, dérapent par réflexes conditionnés,
leurs trilles ne sauraient être des calmants antidouleur. »

 

Les gens ordinaires

L’écrasante majorité de nos contemporains sont des gens ordinaires.

Ils pensent pour eux-mêmes, pour leurs intérêts. Ils boivent, mangent, rient, pleurent. Ils disent la vérité, ils sont sincères, ils mentent. Ils cherchent à vivre, à bien vivre. Ils savent qu’ils ne sont pas seuls sur l’échiquier de la vie, ils essaient de faire attention aux autres, ni plus ni moins. Autant que faire se peut, ils évitent de ne pas trop incommoder le monde autour d’eux, ils respectent ou ne respectent pas les lois. Ils se marient, divorcent, restent d’éternels célibataires. Ils sont bons ici, méchants là, égoïstes par ici, altruistes par-là. Ils sont courageux, lâches, volontaires. Ils couvrent une vie affective équilibrée, débridée, ou terne. Ils sont cultivés, incultes, glandeurs, resquilleurs, fainéants, travailleurs, voleurs, protecteurs, consciencieux. Respectueux, impertinents, honnêtes, riches, moins riches, pauvres ils le sont aussi. Ils sont aigris, ils s’amusent, ils sont dépressifs, joyeux, sereins, discrets, taquins, jaloux, manipulateurs, ils le sont encore… Bref, il faudrait toute une vie pour décrire les gens ordinaires, disons qu’ils sont comme nous, vous et moi, des êtres communs.

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A Paris, la première «Nuit debout» tient jusqu’au petit matin

« Rester debout » : c’est le mot d’ordre qui a conduit des milliers de personnes à rejoindre la place de la République à l’issue de la manifestation du 31 mars contre la loi travail. Délogés par la police à 5h du matin, ils sont revenus en nombre ce vendredi soir pour jeter les bases d’un mouvement citoyen profond et durable de résistance aux attaques contre les droits de salariés.

Le collectif « Convergences des luttes » à l’origine de cette initiative, qui a rassemblé plusieurs milliers de personnes jusqu’au petit matin place de la République à Paris, a appelé à renouveler l’opération ce vendredi soir.

Jeudi, à l’issue de la manifestation parisienne, plusieurs centaines de personnes avaient rallié la place de la République pour prolonger le mouvement, « résister et créer », autour notamment d’une assemblée citoyenne, de débats et de concerts.

Les derniers irréductibles ont été « invités à quitter les lieux » vers 05H00, selon la source policière. Cette opération « Nuit Debout » s’est déroulée dans une vingtaine de villes en France.

L’occupation de la place de la République doit durer jusqu’à samedi, en vertu d’une autorisation en préfecture qui la protège théoriquement d’une intervention de la police.

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Le poisson d’avril

poisson_avrilLes origines du poisson d’avril restent obscures mais la tradition festive de personnes qui sont l’objet de farces ou de satires existe dans plusieurs cultures depuis l’Antiquité et le Moyen Âge : fêtes religieuses romaines des Hilaria célébrées le 25 mars ; la Holi, fête des couleurs hindouiste ; Sizdah bedar, fête persane ; Pourim, fête juive ; fête des Fous médiévale en Europe.
Un poisson d’avril très élaboré à Copenhague en 2001.

Les écrits folkloristes proposent de nombreuses origines mais il ne s’agit que de « vagues conjectures ».
Une première explication relie le poisson d’avril à la Pâques qui marque la fin du jeûne du carême, le poisson prenant une place alimentaire importante à cette période. De plus, l’ichthus chrétien, symbole graphique représentant un poisson, est un acronyme du nom de Jésus utilisé du Ier siècle au IVe siècle et le mot poisson serait une corruption du mot Passion.

Une autre hypothèse, couramment reprise par les médias, relie la date du 1er avril à la réforme calendaire au XVIe siècle. Au Moyen-Âge, dans plusieurs villes et régions européennes, l’année commençait à des dates variées (Noël, 1er mars, 25 mars) et correspondait selon le calendrier julien au Jour de l’an.

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Question publique à la ministre Rossignol

— Par Ali Babar Kenjah —

le_negre_vs_enmerdeC’est le blanc qui crée le nègre.
Mais c’est le nègre qui crée la négritude.
A l’offensive colonialiste autour du voile,
le colonisé oppose le culte du voile.
Frantz FANON, L’Algérie se dévoile, 1959

Madame la ministre,

Sachez Madame qu’il y a des mots que l’honneur et la décence vous interdisent. Que le verdict de l’Histoire a scellé la honteuse ignominie de toute bouche de domination proférant le mot nègre. Vous avez parlé comme parlent les colons des Antilles, comme parlaient les colons en Algérie. Vos mots sont parole d’État, d’un État qui mène la guerre à une partie de sa population. Sachez, Madame, que la seule légitimité du mot nègre, sa seule humanité, appartient à ceux qui ont retourné l’offense et le sang en négritude.

Sachez Madame que la simple expérience de vivre dans un quartier populaire suffit à dénoncer la volonté de nuisance et la délation pernicieuse de votre entreprise de ségrégation. Que vos propos constituent une insulte de plus à ces milliers de femmes voilées d’origine maghrébine, africaine ou européenne qui apportent la vie et la joie dans nos quartiers, qui incarnent le dévouement et la solidarité pour les plus précaires… qui sont l’âme, la main et le cœur d’un tissus associatif qui maintient la société là où ceux de votre société ne vivent plus…

Sachez, Madame, que le rôle que vous jouez en agitant vos fantasmes coloniaux, a déjà été, dans notre histoire, interprété par d’autres sur lesquels la morale universelle a ensuite craché avec mépris.

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Certaines causes portent en elles l’épreuve de vérité…

… sur ce que valent les valeurs qui nous relient.

taubira_chris— Par Christiane Taubira —

Il est des annonces qui, plus que les couleurs et saveurs printanières, promettent, pardon, permettent de retrouver l’urgence des combats qui vaillent. Maintenant que se ferme la parenthèse d’un douloureux égarement, que la Constitution va demeurer la résidence de nos valeurs, des principes qui régissent la République, des symboles qui nous font tenir ensemble, de nos droits et de nos libertés imprescriptibles, des règles qui s’imposent à chacun d’entre nous pour rendre possible la vie commune, bref maintenant que la Loi fondamentale redevient le cadre de notre appartenance, nous revoilà libres ensemble. Libres de renouer avec la Politique d’abord, cette obligation et cette ardeur à penser la manière de partager un destin. Renouer avec la Gauche ensuite, autour de cette idée extraordinairement moderne de l’égalité, de l’exigence d’une citoyenneté accomplie, d’où découlent nos libertés, nos droits, nos obligations. Renouer aussi avec ce qui fait la force de la France, par ses terroirs qui attestent un génie millénaire dans la vie matérielle comme dans la créativité immatérielle à travers ses langues, ses musiques, chants et danses, ses spécialités et sa gastronomie, ses architectures, ses arts, ses artisanats… Avec cette force aussi qu’elle tient de celles et ceux qui lui offrent sa présence dans le monde, sa présence au monde.

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Réforme constitutionnelle : amère victoire !

ref_constituLe président de la République feint de découvrir aujourd’hui l’échec cuisant de la réforme constitutionnelle. Il en profite subrepticement pour jeter le bébé -l’indépendance de la justice – avec l’eau saumâtre du bain sécuritaire : l’état d’urgence et la déchéance de nationalité.

A grand renfort de communication, le président de la République annonce la fin du processus constitutionnel. Sa posture victimaire ne trompera personne : l’échec était inévitable tant le projet constitutionnel dit de protection de la nation portait atteinte à nos principes démocratiques.

La déchéance de nationalité, jadis obsession de la droite décomplexée, était une réponse honteuse aux dramatiques attentats de novembre 2015. Révélant les failles idéologiques d’une partie de la représentation nationale, prompte à jongler avec la nationalité et l’apatridie, cette mesure inefficace et stigmatisante n’a pas résisté à une opposition déterminée.
La constitutionnalisation de l’état d’urgence, combattue ardemment par citoyens, militants et juristes, en a heureusement fait les frais. Le gouvernement est freiné dans sa fuite en avant sécuritaire : l’enracinement de cet état d’exception dans notre constitution aurait porté un coup supplémentaire à l’Etat de droit.

Le retrait est salutaire mais ne doit pas faire illusion : il ne signe pas la fin de l’érosion des libertés, qui se joue en catimini dans les débats parlementaires expédiés sur le projet de loi Urvoas « renforçant la lutte contre le crime organisé, le terrorisme et leur financement, et améliorant l’efficacité et les garanties de la procédure pénale », qui introduit dans le droit commun assignations à résidence et retenues administratives directement inspirées de l’état d’urgence.

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« Les sargasses et leur dérive dans l’Atlantique » au Café U

Lundi 4 avril à 17h30, à la BU du campus de Schoelcher

sargasses_rocher_diamantIntervention de Delphine Thibault

Depuis 2014, les côte caribéennes sont confrontées à des échouages massifs de ces algues non fixées qui, emportées par le courant, viennent pourrir sur le littoral atlantique de nos territoires. Delphine Thibault nous expliquera ce que l’on sait du déplacement de ces algues, en prise directe avec des recherches en cours.

Docteur en Sciences biologiques et fondamentales appliquées, Delphine Thibault est maître de conférences à l’université Aix-Marseille

Ni Café philo, ni conférence académique en modèle réduit, le Café U est un carrefour d’échange et de discussion, initié par des scientifiques du DSI dans une volonté de diffusion et de partage du savoir. Il a vocation à s’ouvrir aux sciences exactes autant qu’aux sciences humaines et sociales.

Entrée libre et gratuite, venez nombreux !

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La force toujours de regarder demain

— Par Max Pierre-Fanfan, Journaliste/Réalisateur, Écrivain —

martinique_europe_amerikLa Martinique n’est pas seulement un lieu, mais un acte qui arrache sur le chaos d’un milieu, des forces qu’elle condense, qu’elle rend visibles, qu’elle transforme.
Préparer un avenir pour ce pays, c’est prioritairement arrêter son dépérissement économique; c’est stopper le processus qui la conduit insensiblement mais inexorablement à la catastrophe.
Impérativement, tirer cette collectivité territoriale du mauvais pas où la conduit la vieille politique héritée du pacte coloniale. La contradiction va s’exercer et éclater au grand jour entre la forme politique nouvelle et la réalité économique, sociale, administrative qu’on n’aura pas eu le courage de modifier et qui, elle, reste post-coloniale. Ce pays est mal adapté de par sa structure aux conditions générales de l’économie moderne. Ce qu’il faut, c’est une véritable révolution économique; en tout cas, « quelque chose de neuf « , avait déjà réclamé en son temps Aimé Césaire.
Le vendredi 18 mars la ministre des outre-mer inaugurait dans son ministère le 70ème anniversaire de la départementalisation…A ce sujet, comment faire en sorte que l’histoire ne soit pas qu’une banque de données commémoratives?

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Pour une vraie politique de salubrité publique

— Par Pierre-Alex Marie-Anne —

climat_rechauffLe réchauffement climatique se caractérise notamment sous nos latitudes par une recrudescence des épidémies liées à la prolifération des moustiques : dengue, chikungunya, et maintenant zika.
Cette situation est lourde de conséquences, en premier lieu pour la santé de nos concitoyens et bien entendu pour notre économie où le tourisme tient une place déterminante.
Paradoxalement, il ne semble pas que les pouvoirs publics aient pris la mesure de l’importance de cette menace.
Pourtant les textes sont formels quant à la responsabilité qui incombe, s’agissant de la protection de la salubrité publique, aussi bien au représentant de l’État, chargé d’arrêter et de faire appliquer le règlement sanitaire départemental, complété en tant que de besoin par les dispositions subséquentes du Code de la santé publique, qu’aux maires, responsables au premier chef sur le terrain, de sa mise en oeuvre.
Or le constat que chacun peut faire est que dans ce domaine on est loin du compte : les décharges et dépôts sauvages de détritus de toute nature envahissent nos routes et nos quartiers, les épaves de véhicules hors d’usage prolifèrent à l’infini, les eaux stagnantes des rivières, canaux et ruisseaux sont partout visibles, tout ceci au grand bénéfice des moustiques qu’ils soient tigres ou non et des rongeurs de toute espèce qui se régalent de la saleté ambiante de la soi-disant île aux fleurs!

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Hollande renonce à la déchéance de nationalité

decheance_nationaliteLe chef de l’Etat a annoncé à la sortie du conseil des ministres ce mercredi qu’il renonçait à convoquer le congrès. La déchéance de nationalité ne sera pas dans la constitution.

Face à l’impossibilité de mettre d’accord les deux chambres sur la question de la déchéance de la nationalité et de la constitutionnalisation de l’Etat d’urgence, le président de la République renonce à sa réforme constitutionnelle. Il s’est exprimé à la sortie du conseil des ministres, après avoir reçu dans la matinée les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat. Il en a profité pour dénoncer « l’attitude de l’opposition ».

Il a déclaré que l’Etat d’urgence était efficace mais ne pouvait être permanent. « J’ai décidé de clore le débat constitutionnel mais je ne dévierai pas des engagements que j’ai pris pour assurer la sécurité de notre pays et pour protéger les Français contre le terrorisme, c’est mon devoir et c’est ma responsabilité, je l’assumerai jusqu’au bout et avec la force nécessaire » a annoncé François Hollande. « Je constate aujourd’hui, quatre mois après, que l’Assemblée nationale et le Sénat ne sont pas parvenus à se mettre d’accord sur un même texte et qu’un compromis paraît même hors d’atteinte sur la définition de la déchéance de la nationalité pour les terroristes, je constate aussi qu’une partie de l’opposition est hostile à toute révision constitutionnelle, qu’elle porte sur l’état d’urgence ou même sur l’indépendance de la magistrature, je déplore profondément cette attitude », a dit François Hollande.

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La séparation

— Par Brahim Senouci, universitaire —

separationIl y a quelques semaines, j’ai expérimenté un immense sentiment de solitude, d’autant plus paradoxal qu’il s’est produit lors d’un dîner « entre amis ». Outre les bons plats concoctés aussi bien par nos hôtes que par les commensaux, la littérature était au menu.
Mauvais début…
Une dame fait l’éloge du livre de Sansal, « 2984 ». L’assistance l’écoute avec recueillement. Le climat est à l’approbation. Toutefois, quelques-uns gardent le silence. Un critique littéraire connu bougonne quelque chose du style : « il m’est tombé des mains ». J’interviens pour rappeler quelques évidences, à savoir que Sansal est un nostalgique de l’époque coloniale dont il a intégré la mythologie mensongère en disant qu’ils (les pieds-noirs) « ont fait d’un enfer un paradis ». Je me réfère à Tocqueville, fervent partisan du colonisme (on ne disait pas encore « colonisation » à cette époque), qui déclare que « (nous) avons rendu la population locale beaucoup plus misérable qu’elle ne l’était avant notre arrivée ». Je cite le Maréchal de Saint-Arnaud, grand massacreur devant l’Eternel, qui évoque « ces beaux villages de Kabylie » qu’il s’apprête à incendier.

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Abattoir : nouvelles violences et agonies révélées par L214

l214Un mois après le scandale à l’abattoir du Vigan, L214 rend publiques de nouvelles images tournées dans l’abattoir de Mauléon-Licharre (Pyrénées-Atlantiques). Ces images, publiées ce matin sur le site du Monde, montrent de multiples infractions aux règles de protection animale et des scènes de souffrance animale sévère, ainsi que de graves manquements et violences de la part du personnel de l’abattoir.

Tournées au mois de mars 2016 juste avant Pâques, ces images révèlent les pratiques de mise à mort des agneaux de lait ainsi que l’abattage de veaux et de bovins, dans un abattoir certifié bio et qui met en avant Label Rouge et l’IGP.

L214 porte plainte contre l’abattoir auprès du TGI de Pau pour des faits de maltraitances, de sévices graves et d’actes de cruauté et dépose un référé expertise auprès du tribunal administratif de Pau pour faire la lumière sur la responsabilité des services vétérinaires qui n’ont pas identifié ou stoppé les infractions flagrantes captées sur les vidéos.

L’écrivain français Jean-Baptiste Del Amo présente cette enquête. Il y décrit les scènes insoutenables et il conclut : « Dignité, respect, étourdissement, contrôle : ne nous laissons pas endormir par des discours rassurants.

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Pédophilie : il y a loin du pardon à la justice

— Par Georges Vigarello, Directeur d’études à l’EHESS —

barbarin« L’« affaire Barbarin » est retentissante parce que le cardinal s’en tient à une «  demande de pardon  » aux victimes, révélant la distance entre le vieux repère religieux et le repère juridique. Elle ouvre pourtant sur un emballement médiatique qu’il faut regretter. »

Lorsque le Père Contrafatto, prêtre italien officiant à Paris, est accusé, en 1826, de violence sexuelle sur une enfant de 5 ans, son long procès révèle d’abord l’incompréhension des juges. Comment un homme aussi discret, aux mains aussi blanches, à l’apparence aussi raisonnable, peut-il se livrer à des actes aussi abjects  ? Comment son apparente normalité peut-elle recéler sa redoutable duplicité  ? Contrafatto, condamné, sera d’ailleurs rapidement libéré, protégé par l’Eglise autant que par le pouvoir d’une Restauration craignant les effets politiques de la querelle religieuse.

Reste que de telles accusations demeurent rares encore au XIXe siècle, comme au XXe siècle, même si les agressions sont nombreuses, même si en 1865 un frère des écoles chrétiennes de Versailles est accusé d’attentats à la pudeur sur 87 enfants, provoquant la colère et le désarroi des parents, leur vindicte aussi, certains proposant même de «  brûler et saccager la maison des frères  ».

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Felwine Sarr : «L’Afrique n’a personne à rattraper»

— Par Catherine Calvet, (recueilli par) —
felwine_sarrDe plus en plus, notre système capitaliste semble atteindre ses propres limites. Une croissance infinie dans un monde fini ne serait qu’un mythe. Face à cette impasse, un économiste sénégalais propose que l’Afrique apparaisse enfin comme une alternative, plutôt que comme une éternelle subalterne.

Felwine Sarr est un jeune économiste, enseignant à l’université Gaston-Berger de Saint-Louis, au Sénégal. Passionné de philosophie et de science sociales, il est aussi romancier, musicien, éditeur. De ce profil atypique vient sûrement l’originalité de son dernier essai Afrotopia, publié chez Philippe Rey le 10 mars. Selon lui, le continent continue d’être perçu au travers du regard extérieur, occidental : «sous-développé», en retard, toujours en position inférieure. Faut-il décoloniser notre façon de voir l’Afrique ? Un objectif que Felwine Sarr adresse surtout aux Africains, les premiers concernés.

S’affranchir des critères occidentaux, ça veut dire quoi ?

Il s’agit de sortir de critères qui instaurent une dominance de l’économie, des catégories qui ne sont que quantitatives, statistiques, comparatives, et de réfléchir à une réalité en train de se faire et qui est mue aussi par de l’immatérialité.

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