— Par Gilbert Pago, (président du Comité martiniquais « Sauvons Abu Jamal ») , Max Rustal, Jacqueline Tally
Autant il est bien établi que le concept de « races humaines » est disqualifié par les progrès de la génétique, autant on peut observer que sur le terrain, les impalpables chromosomes s’effacent devant les couleurs de la peau, les cultures et les mœurs, et invariablement les intérêts.
Loin d’être le seul théâtre des drames découlant de la racialisation des rapports humains, les USA en constituent cependant un terrain d’observation aussi immense que particulier : génocide amérindien, traite des Noirs et esclavage, guerre d’indépendance, guerre de sécession, abolition suivie d’un siècle de ségrégation raciale dûment codifiée, dur combat inachevé pour l’égalité formelle. Et puis tout récemment, le grand paradoxe de l’accession d’un Afro-étasunien à la magistrature suprême de ce pays toujours majoritairement blanc ; événement impensable dans bien d’autres républiques présumées au-dessus de tout soupçon, et qui fit naître bien des espoirs.
Un président afro-descendant, et pourtant…
Pourtant, l’élection de Barack Hussein Obama à la présidence de la république du pays actuellement le plus puissant et le plus riche (en termes de PIB) de la planète, n’a pas généré longtemps des illusions.