Catégorie : Sciences Sociales

Commémorer pour aller de l’avant

— Par Robert Saé —

insurrection_du_sud-3Nous pouvons nous réjouir du fait que les commémorations de l’insurrection du Sud commencent à prendre autant d’importance que celles de la révolution anti-esclavagiste de 1848. Ces dernières années, la dynamique de réappropriation de notre histoire s’est incontestablement renforcée et le regard que notre peuple a sur lui-même a favorablement évolué. On peut regretter, cependant, que les commémorations deviennent souvent un rituel servant à se donner bonne conscience ; qu’elles ne contribuent pas toujours à nous ancrer dans nos racines et ne débouchent pas suffisamment sur la volonté de bâtir un avenir commun. N’y a- t- il pas lieu de s’interroger sur cette véritable  schizophrénie   qui conduit certains à commémorer dans l’exaltation chaque 22 mai au cri de «  nèg pété chenn », pour, dès le lendemain, reprendre leur vie d’aliéné et accepter la soumission.

Schizophrénie qui permet à d’autres de chanter Lumina Sophie « fanm djok » et de s’adonner, dans le quotidien, à un machisme piétinant la femme martiniquaise.

Schizophrénie qui permet de s’enorgueillir de la dignité et du courage des insurgés de 1870, tout en s’engluant dans des pratiques de collusion avec le pouvoir colonialiste.

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Sacherie Capron : la première charette

— Par Félix Relautte —
capron« Voici en clair ce qu’on nous a dit – Ou vous partez volontairement avec une petite monnaie, oualors, sé déwô san ayen ! Ce qui est dur c’est de voir comment cette véritable machine à gagner del’argent a été vite démolie par quelques rapaces écervelés qui ont pillé et esquinté la boite ; et c’estnous qui faisons les frais… On s’étonnera après que des révoltés par l’injustice fassent n’importequoi… » Victime anonyme.
Un silence de mauvais augure
Ce n’est pas parce qu’il n’y a pas de bruit qu’il ne se passe rien. Au contraire. Alors que la menacede la fermeture du site Alstom de Belfort menaçant 400 emplois a provoqué la réactionimmédiate des politiques français au plus haut niveau, le licenciement sec de près d’un tiers dupersonnel de la Sarl Sacherie Capron se déroule dans un silence assourdissant et l’indifférencetotale des nôtres. Les différentes alertes médiatiques depuis que la majorité du personnel aadhéré à la CDMT auraient pourtant du suffire pour que les responsables s’interrogent sur lesconditions dans lesquelles une société ayant bénéficié de si importantes subventions publiques,en vient à licencier une dizaine de travailleurs, sans aucune garantie de sauver les restes.

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Barack Obama inaugure le Musée afro-américain de Washington

musee_natioanl_afro_usC’est un symbole qui se veut fort : Barack Obama a inauguré ce samedi 24 septembre 2016 à Washington un musée dédié à l’histoire afro-américaine. L’occasion pour lui d’esquisser la trace que laissera son passage à la Maison Blanche. Une cérémonie qui était donc très attendue.

Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet

Ce fut une très belle cérémonie pour l’inauguration d’un musée souhaitée par les Afro-Américains depuis 1950 et dont la construction fut finalement autorisée par George Bush en 2003.

L’ancien président républicain figurait au nombre des invités aux côtés de nombreuses personnalités représentant le monde politique – Bill Clinton était là, mais pas Hillary, ni Trump d’ailleurs – mais aussi le monde artistique : Angélique Kidjo, d’origine béninoise avait ouvert les festivités. Stevie Wonder et Patti LaBelle ont également chanté.

Mais bien sûr le discours le plus attendu était celui de Barack Obama, premier président noir, qui a rappelé la large contribution des Afro-Américains à l’histoire des Etats-Unis.

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Parutions : nouveautés du 19 au 23 septembre 2016

parutionsCINÉMA ET FICTION
Essai sur la réception filmique
Michel Condé
Quels sont les processus mentaux que nous mettons en oeuvre pour comprendre et apprécier un film ? Le cinéma, pour sa plus grande part, relève de la fiction : comment interprète-t-on cet aspect  fondamental du cinéma ? Qu’est-ce qui, à l’écran, distingue la fiction de la vérité et comment fait-on  le partage entre les deux ? Quel plaisir, parfois paradoxal, tirons-nous de cet univers fictionnel ? (Coll. Champs visuels, 37,5 euros, 365 p., septembre 2016) EAN : 9782343100005 EAN PDF : 9782140018091  …..

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Les éditions Les Échappés publient un superbe recueil, Cabu s’est échappé !.

— Par Caroline Constant —
cabu_s_est_echappeCabu était un énorme bosseur. Toute la semaine, il prenait des notes et dessinait sur tout ce que l’actualité lui inspirait. Les éditions Les Échappés publient une anthologie de mille dessins de Cabu. Mille dessins parus entre 1969 et son assassinat, à Charlie Hebdo, le 7 janvier 2015. Sa veuve, Véronique Cabut, a donné accès à ses archives. Jean-François Pitet et Riss, le directeur de la publication de Charlie Hebdo, ont procédé à un choix, forcément frustrant, mais qui montre l’étendue de la palette et du talent de l’artiste. Ces dessins sont des « échappés », c’est-à-dire qu’ils n’ont pas fait la une de l’hebdomadaire satirique. Voire, pour 30 % à 40 % d’entre eux, n’ont pas été publiés du tout. La sélection des dessins, rangés dans des pochettes thématiques, a été réalisée selon un critère simple : ses dessins, réalisés, pour certains d’entre eux, voici cinquante ans, résonnent encore avec l’actualité d’aujourd’hui. Soit un dessin qui crée « un rire intemporel », dit Riss.

Cabu riait de tout, mordait souvent le trait, mais Cabu était avant tout un homme de convictions, rappelle Riss.

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Un destin exceptionnel

— Par Georges-Henri Léotin —

anton_wilhelm_amoUn docteur en philosophie africain, noir, aux universités de Halle (Prusse) et de Wittenberg (Saxe), dans les années 1727/1734 : cela pourrait être une aubaine pour un ouvrage de Serge Bilé, ou un titre d’un magazine à sensation en quête de destins hors du commun. Nous voulons parler d’Anton Wilhelm Amo. Lilian Thuram lui consacre 4 pages dans Mes étoiles noires (collection « Points »), entre le général en chef de l’armée impériale russe Hannibal et le Chevalier de Saint-Georges. C’est à ce parcours effectivement exceptionnel que la revue « Philosophie-Magazine » de ce mois de septembre consacre un intéressant dossier, à lire absolument, croyons-nous, pas seulement en raison de l’aspect extraordinaire de ce destin, mais aussi pour les réflexions qu’il peut inspirer.

Pour ce qui concerne la vie et l’œuvre d’Amo, nous renvoyons à l’excellent dossier de « Philosophie Magazine ». (On peut remarquer que son nom africain, Amo, pourrait être considéré comme prédestiné puisqu’il signifie en latin : j’aime, je désire, et correspond en grec à « philo ».) .

Ce sur quoi nous voudrions faire méditer, c’est le sens de la réussite universitaire d’Amo, ce qu’on pourrait tirer comme enseignement de ce parcours : de quoi Amo est-il le nom, pour paraphraser Alain Badiou.

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Les médias complices de la haine zemmourienne ?

— Par Pascal Jouary et Audrey Loussouarn —
zemmour_charlieChaque passage du polémiste dans une émission vaudrait une condamnation. En quête d’audience, les journalistes continuent à l’inviter, reprenant à peine ses inepties.

Les conférences d’Éric Zemmour, au moment de la sortie de son nauséabond Suicide français, ont fait le plein en 2014. De studios de radio en plateaux de télévision, les médias lui ont déroulé le tapis rouge. Nouveau livre, même schéma. Et pour Un quinquennat pour rien, à chaque passage, la même observation : le polémiste crache son monologue anti-islam sans quasiment aucune reprise, par manque de préparation des journalistes ou tout simplement par recherche du buzz potentiel.

Premier exemple, le 6 septembre, dans C à vous sur France 5. Anne-Sophie Lapix, entourée de son équipe, a bien du mal à lui opposer des arguments solides : la journaliste le provoque sur l’islam, cherchant mine de rien à lui faire dire le pire. Pari gagné. Dans ses propos, rien de moins que des appels à la haine et une réinterprétation du Coran et de l’histoire, invérifiables parfois. Face à lui, Patrick Cohen est décontenancé.

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De la violence et de l’exil des jeunes antillais

— Par Jean-Marie Nol, économiste financier —

questionnementbLa Guadeloupe est en crise et la Martinique n’avance pas car elle est en panne : Nos régions se vident de leurs forces vives , nos villes débordent de manifestations quotidiennes de violence et notre cohésion sociale est mise à mal .La crise sociétale actuelle en Guadeloupe et la crise larvée en Martinique mettent en lumière un phénomène préoccupant : l’exil des jeunes diplômés couplé avec la délinquance d’autres jeunes restés au Pays . Avec cette crise de société , c’est un fait, de plus en plus de jeunes sont tentés par la délinquance et l’oisiveté alors que d’autres préfèrent aller voir si l’herbe est plus verte ailleurs. Depuis les années 2000, l’expatriation des Guadeloupéens et Martiniquais est ainsi en croissance régulière, de l’ordre de 5 à 6% chaque année . La première des grilles d’analyses relève de la sphère économique. Nos pays respectifs ont incontestablement une difficulté avec leur jeunesse.La faute est à cet exode des jeunes qui a commencé au milieu du 20e siècle avec le BUMIDOM et qui s’est poursuivi pendant les années de crise avec nos jeunes qualifiés .La

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Qu’est-ce que le matérialisme ?

Patrick Tort, penser le matérialisme

le_materialisme— Par Lilian Truchon Philosophe —
L’importante somme proposée par le directeur de l’Institut Charles-Darwin est un ouvrage de référence qui examine les rapports entre sciences, croyance et pouvoir dans l’histoire des sociétés.

Pour Patrick Tort, il existe une histoire naturelle de la morale, comme il existe une histoire naturelle de la conscience et de la liberté. De même que les organismes les plus simples sont dotés d’une conscience (que Tort redéfinit contre la métaphysique), la liberté passe par différentes étapes d’autonomisation dont la conquête du symbolique demeure un pivot. Ces énoncés sont autant de conséquences d’un continuisme naturaliste qui implique l’existence chez l’animal d’ébauches de qualités dont l’homme s’est longtemps considéré comme le détenteur exclusif. Ils heurtent les oppositions rigides telles que Inné/Acquis, Déterminisme/Contingence, Nécessité/Liberté, Nature/Culture, entretenues par le discours philosophique et ses exercices ordinaires.Le matérialisme, selon Tort, n’est pas une « option de la philosophie », mais « la condition de possibilité et l’outil de la connaissance objective. Historiquement, il se confond, de fait, avec l’élaboration de la science moderne s’affranchissant graduellement des contrats de parole qui l’asservirent longtemps à la métaphysique et à la théologie ».

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« On devrait tous les f*utre en prison »

— Par Steve Gadet, sociologue —
trap_music« Tout ce que je fais c’est du rap. Mon plus gros crime c’est de parler fort, de ne pas fermer ma gueule » . Ce sont les paroles de Tupac alors qu’il se tenait à l’extérieur du tribunal où son procès avait lieu courant 1994 ou 1995. Il a aussi dit : « Je sais être responsable de ce que j’ai fait mais je ne sais pas être responsable des actes de tous les hommes noirs au Etats-Unis. Ce n’est plus mon procès. C’est le procès du rap, de ma personnalité » .
Récemment, RCI a fait un sujet pertinent sur la Trap Music. Il y a eu plusieurs réactions. Les fans et les artistes Trap ont balayé d’un revers de main ce qu’ils considéraient comme une intrusion et des critiques inutiles de la part de gens qui ne comprennent rien et qui leur veulent du mal, des « haters » . De l’autre côté, on a vu des gens dire « On devrait interdire cette musique et tous les foutre en prison. Cette mauvaise graine n’apporte rien de bon au pays » .

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Mon pays ne me respecte pas !

Lettre ouverte à l’intention des élu-e-s de la CTM et de la CACEM

respectTous les matins en allant travailler je regarde le couloir de bus du TCSP et je suis aigrie.
Aigrie parce que j’ai l’impression que personne ne pense aux personnes comme moi. Personne ne pense aux femmes qui arrivent le soir chez elles fatiguées parce qu’elles ont passé presque autant de temps dans les transports qu’au travail. Croyez-moi, une journée de 12 heures, c’est long !

Madame, monsieur, je préfère croire que vous ne faites rien pour que les choses avancent, parce que vous ne savez pas, alors laissez-moi vous raconter. Et je pense que beaucoup de Martiniquais et de Martiniquaises vivent la même chose que moi
Je suis mariée, j’ai trois enfants, nous n’avons qu’une seule voiture et j’habite sur la Route de Bélem, au Lamentin. Comme mon mari se déplace pas mal pour son travail (il est commercial) c’est lui qui a la voiture et moi je dois prendre deux bus pour aller travailler à Fort-de-France.
Pour être au travail à 8h30, je pars à 6 heures , soit 2h30 de transport à l’aller et 2h30 au retour.

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Nouveautés : vient de paraître en septembre 2016

ANDRÉ GIDE – OSCAR WILDEparutions
Deux immoralistes à la Belle Epoque
Pierre Masson, Jean-Pierre Prévost
Editions Orizons
André Gide et Oscar Wilde : deux personnalités hors-normes. Il nous a semblé opportun, dans ce livre riche en textes et en photos, dont de très nombreuses en couleur, de replacer leur histoire dans un contexte appelé La Belle Époque, avec ses nombreux salons littéraires, ses cafés, ses revues, ses auteurs et ses artistes, peintres, caricaturistes, créateurs de mode. Nous voyons comment cette courte période, étrangement faste pour la liberté d’expression, a permis l’éclosion de tant de talents mais aussi les limites de la permissivité d’une société vertueuse envers ses saltimbanques. Certains d’entre eux l’ont payé au prix fort : ainsi Wilde, brisé par un procès et des années d’emprisonnement. D’autres, plus prudents, tel Gide, ont senti venir l’orage, et différé provisoirement l’affirmation de leurs goûts. Leurs œuvres et leur mode de vie ont constitué un véritable laboratoire d’idées neuves, et une tentative pour faire sauter interdits et conformismes. Un travail toujours actuel. (Oscar Wilde sera à l’honneur au Petit Palais, à Paris, du 28 septembre 2016 au 15 janvier 2017).

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2017 : un réel risque de déclassement de la classe moyenne aux Antilles

— Par Jean-Marie Nol, économiste financier —
save_middle_classTous les indicateurs montrent aujourd’hui que la Guadeloupe et la Martinique ne vont pas bien et cela peut inciter en effet la masse croissante des laissés-pour-compte, des précaires, des jeunes aux diplômes dévalorisés, des éternels stagiaires, à cesser d’attribuer leurs échecs à des causes personnelles ou psychologiques, pour les rapporter à des évolutions collectives découlant des prochaines élections présidentielles en France hexagonale . Il va falloir moins de 2 ans pour mettre clairement en évidence cette nouvelle dynamique de déclassement de la classe moyenne en Guadeloupe et Martinique , non encore installée dans les réalités objectives , et que notre capacité de déni nous empêche de voir clairement . Ce retournement dynamique apparaît aujourd’hui dans un contexte où, pendant des décennies, la classe moyenne a fait figure de maillon le plus solide et le plus dynamique de la société Antillaise . Elle est considérée comme une classe de confort avec le bonus de salaire des 40% de vie chère , protégée et choyée, stable, située fort loin au-dessus de l’écume des difficultés des classes populaires en maîtrisant son destin social et partageant une culture de sécurité et de confiance dans l’avenir .

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Du gris à la couleur, l’éclosion à la vie d’une autiste qui s’ignorait

— Par Pauline Fréour —

la_difference_invisibleÉcrite par Julie Dachez et illustrée par mademoiselle Caroline, fait passer de façon divertissante beaucoup de connaissances sur l’autisme.

Talons-talons-talons, bruit-bruit-bruit, musique-et-encore-la-musique. En rouge sang, les mots dansant en travers des vignettes crient au lecteur le calvaire de Marguerite. Pour une autiste, le bruit est une invasion permanente, harassante. Mais autiste, Marguerite ignore encore l’être au début de cette formidable bande dessinée autobiographique, écrite par Julie Dachez (dans la vraie vie) et illustrée par mademoiselle Caroline.

«J’avais envie de partager mon histoire, mais pas sous forme d’un énième témoignage. La bande dessinée est un support idéal parce qu’il donne corps au propos et permet de s’immerger dans le ressenti d’une personne autiste», explique Julie Dachez.
«Coup de pied aux fesses»

Le travail des teintes dans La Différence invisible est particulièrement réussi. Quand Marguerite est enfin diagnostiquée «neuroatypique» à près de 30 ans, sa vie prend de la couleur. Littéralement. Sur les pages, le gris du mal-être et le rouge agressif se noient dans une palette éclatante de jaune soleil et de vert prairie. «Le diagnostic d’autisme Asperger a été libérateur.

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Le français n’est pas uniforme

francais_pas_uniformeLe français en liberté. Frenglish ou diversité, de Patricia Latour et Francis Combes. Le Temps des cerises, 165 pages, 12 euros.

Depuis deux ans, la journaliste Patricia Latour et le poète Francis Combes tiennent une chronique hebdomadaire dans l’Humanité sur la langue, le français en pleine transformation, souvent bousculé (notamment par l’afflux des anglicismes) mais bien vivant et riche d’une diversité souvent sous-estimée. Dans cette chronique où le sérieux se mêle à l’ironie et l’humour, ils s’attaquent à des effets de modes, souvent ridicules, mais cherchent aussi à repérer les nouveautés, les créations intéressantes et la vitalité de la langue parlée. Ils s’intéressent notamment à ce que les mots nous révèlent – bien souvent à l’insu de ceux qui les emploient – de notre vie en société. Le psychanalyste Jacques Lacan disait que l’inconscient fonctionnait comme un langage… Le langage fonctionne aussi comme un inconscient. L’inconscient collectif de la société. La langue n’est pas uniforme. Elle est aussi contrastée que peut l’être une société divisée en classes sociales et parfois même atomisée, comme l’est à certains égards la nôtre. La langue ne cesse d’évoluer.

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Pourquoi la fin des intellectuels aux Antilles ?

— Par Jean-Marie Nol, économiste financier —
fin_desintellectuels_97Incroyable ­! A les entendre tous aujourd’hui et ces derniers jours,la société Guadeloupéenne serait menacée d’implosion du fait de la violence ambiante !Le pire, c’est qu’ils sont aujourd’hui tous sincères dans leur lamento et leurs cris d’orfraie pour réclamer la visite urgente du ministre de l’intérieur , comme si cela pouvait changer la donne tant il est vrai que c’est la Guadeloupe qui est malade d’elle même de ses politiques et intellectuels .La Guadeloupe menacée ? La Martinique en panne ? Oui, ou pire encore… Avec la crise économique qui persiste et qui va aggraver le phénomène de l’accroissement des inégalités , celle en vue de la révolution numérique , la violence des jeunes , ces désastres qui vont mettre , l’un après l’autre , à mal l’idée même du projet guadeloupéen et de gran samblé en Martinique , la situation est sans précédent , avec pour couronner le tout une image d’impuissance de nos intellectuels !

Les intellectuels ont renoncé à transformer le monde. Pourtant, selon le philosophe Zygmunt Bauman, ils nous sont indispensables pour comprendre les dangers qui nous menacent.

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Atelier d’étude du créole martiniquais

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2016-2017

Sous l’égide du CIRECCA (Centre International Recherches Echanges Coopération Caraïbes Amériques), l’atelier d’étude du créole martiniquais ouvre de nouveau ses portes.
Cet atelier a comme objectif d’apprendre à lire et à écrire le créole martiniquais et d’en étudier le fonctionnement sur le plan lexical, grammatical et syntaxique.
Cet atelier s’adresse aux créolophones qu’ils soient natif-natal ou bien d’adoption ou d’option.
Ses séances, bi hebdomadaires, se déroulent, le soir, sur le Campus de Schoelcher et ce, réparties en deux niveaux : un niveau 1 destiné aux débutants, un niveau 2 aux personnes ayant déjà une pratique de la langue.
Ces séances sont animées par Daniel Boukman, écrivain, militant culturel martiniquais.

Pour tous renseignements complémentaires
0696 94 32 20
galta972@gmail.com.
cireccamartinique@gmail.com.fr
0696 73 68 28

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T.C.S.P. : « ce n’est pas les autres… c’est nous! »

— Par Yves-Léopold Monthieux —
tcsp– Les fonctionnaires, médecins, avocats, commerçants et les « bonnes à tout faire ».
– L’Etat finira par opérer la suppression  « à sec » des 40%.
– Il n’y a pas plus « coloniale » qu’une justice condescendante.

Il ne suffit pas d’évoquer les mânes de nos ancêtres et de dérouler la liste des savants nègres depuis Mathusalem pour justifier l’incapacité actuelle des Martiniquais à faire circuler le TCSP ; à faire fonctionner sans heurts une usine ayant reçu l’agrément de la collectivité ; à se préoccuper du réseau d’adduction de l’eau qui date de 60 ans et qui laisse échapper 30% des eaux captées à la source ; à s’inquiéter de l’absence de destination de 30% des eaux usées « contaminantes ». Ces eaux dites « grises » ou « noires », qui quittent nos cuisines, nos lavabos et nos toilettes pourraient réapparaître sous forme de maladies, voire d’épidémies. C’était la crainte de l’ancien directeur de l’ARS.

Non, ce n’est pas les Autres, c’est Nous, les responsables !

A quoi bon évoquer jusqu’à plus soif la sagesse de nos « vieux » et les vertus cardinales du peuple martiniquais, si on admet que des retraités d’aujourd’hui n’ont que 200 ou 300 euros par mois pour toute ressource alors que d’autres touchent pour les seules majorations de traitement des sommes pouvant atteindre 3 fois le SMIC.

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Politiques culturelles : 40 intellectuels dénoncent le bilan de François Hollande

le_livre_des_trahisonsLe 15 mai 2012, François Hollande était élu président de la République française. Depuis, avec l’aide de ses différents gouvernements, il n’a cessé de multiplier les actions, les lois et les déclarations contraires à ce qu’il avait annoncé – et, surtout, contraires à l’idée la plus élémentaire de ce que peut être la gauche. Quarante intellectuels et écrivains se sont donc réunis pour dresser la chronique de ces trahisons et pour raconter, à rebours de l’épilepsie médiatique favorisant notre amnésie, quelque chose de la condition politique du présent. Du programme présidentiel au projet de loi El Khomri, des déclarations de Manuel Valls contre toute tentative d’explication au passage en force de la constitutionnalisation de l’état d’urgence, de la gestion de la jungle de Calais, jusqu’aux dictateurs invités par l’Élysée, à la lutte contre les prostituées et à la démission de Christiane Taubira, ce sont quatre années invraisemblables qui viennent de s’écouler. Ce n’est pas la première fois que la gauche a trahi la gauche, mais celle-ci pourrait bien être la dernière.
Sous la direction de Laurent de Sutter

Contributions de Dorian Astor, Philippe Beck, Véronique Bergen, Félix Boggio Éwangé-Épée, Antoine Böhm, Gabriel Bortzmeyer, Fabrice Bourlez, Arthur-Louis Cingualte, Yves Citton, Balthazar Clamoux, Thomas Clerc, Jérôme Dittmar, Camille le Doze, Jean-Michel Durafour, Johan Faerber, Jean-Luc Florin, Barbara Formis, Aléric de Gans, Tristan Garcia, Aliocha Imhoff & Kantuta Quiros, Mathias Kusnierz, Ariel Kyrou, Warren Lambert, Stéphane Legrand, Aurélien Lemant, Camille Louis, Patrice Maniglier, Jean-Clet Martin, Morgane Merteuil, Yann Moulier-Boutang, Frédéric Neyrat, Pierre Pigot, Stephen Sarrazin, Ivan Segré, Clément Sénéchal, Laurent de Sutter, Fanny Taillandier, Nicolas Tellop, Pacôme Thiellement, Marion Zilio

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Le livre des trahisons
Laurent de Sutter
Collection:
Hors collection
Discipline:
Société
Catégorie:
Livre
Date de parution:
07/09/2016

Lire dans Mariane :

Marianne : Comment décide-t-on de diriger un tel livre ?

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La spirale du déclassement. Essai sur la société des illusions

la_spirale_du_declassementDepuis trente ans, la France a sacrifié sa jeunesse plus que n’importe quelle autre économie développée pour conserver un modèle social que nous serons incapables de transmettre à nos enfants. Ce choix du passé au détriment de l’avenir est à la source d’une spirale de déclassement et d’inégalités nouvelles : en minant la « civilisation de classes moyennes » qui définissait le projet des démocraties modernes, il réduit à néant l’ambition de laisser à la génération suivante un monde meilleur. Pourtant, ces réalités criantes font l’objet d’un formidable déni : les classes moyennes, affirme-t-on, seraient relativement épargnées par la crise ; la paupérisation des jeunes serait quant à elle concentrée sur les moins diplômés et les solidarités familiales compenseraient les difficultés transitoires des autres. A partir de données et de comparaisons internationales inédites, Louis Chauvel récuse définitivement ces argumentaires convenus et dénonce les illusions qui les sous-tendent. Il ne s’agit pas de substituer aux inégalités de classes la fracture des générations, mais de montrer la complémentarité de leur dynamique : à raison du creusement des inégalités patrimoniales, les écarts au sein des nouvelles générations sont appelés à se radicaliser entre héritiers protégés par leurs « garanties » familiales et détenteurs de diplômes dévalorisés.

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Vous pouvez désormais savoir si votre lave-linge ou aspirateur est (vraiment) réparable

— Par Isabelle de Foucaud —
repare_electromenageDepuis ce jeudi, les fabricants d’électroménager mettent à la disposition des consommateurs deux tableaux récapitulant la durée de disponibilité des pièces détachées pour l’ensemble des marques de petit et gros électroménager.

Réfrigérateur, grille-pain, ordinateur, téléphone, lecteur DVD ou encore sèche-cheveux… la liste d’objets qui finissent à la poubelle lorsqu’ils tombent en panne est longue. Si à peine un Français sur cinq (18%) considère comme une évidence le fait de réparer un appareil électroménager ou high tech plutôt que de le jeter, selon une récente étude de l’Ademe, les fabricants et enseignes ne leur facilitent pas la tâche. Pour le consommateur, il est quasiment impossible de savoir quels produits disposent de pièces détachées et, le cas échéant, combien de temps ces pièces sont disponibles.

Une situation à laquelle le gouvernement entend remédier une bonne fois pour toute. Martine Pinville, la secrétaire d’État à la Consommation, s’est rendue ce jeudi à l’atelier de réparation de produits électroménagers de la société DOM à Fontenay-le-Fleury dans les Yvelines, accompagnée d’Alexander Lohnherr, président du Groupement interprofessionnel des fabricants d’appareils ménagers (GIFAM).

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« Sortir l’Afrique de la servitude monétaire. A qui profite le Franc CFA ? »

Vendredi 16 septembre 2016, 18h à 21h

billet_cfaÀ l’Espace Oscar Niemeyer
2 place Colonel Fabien − entrée 6 av. Mathurin Moreau, 75019 Paris
Métro 2 : Colonel-Fabien
Entrée libre. Le nombre de place étant limité, merci de vous inscrire par mail en cliquant sur le lien inscription@gabrielperi.fr

Présentation de l’ouvrage Sortir l’Afrique de la servitude monétaire. A qui profite le Franc CFA ?, codirigé par Kako Nubukpo, Bruno Tinel, Martial Ze Belinga et Demba Moussa Dembélé, publié aux éditions de La Dispute (2016), avec le soutien de la fondation Gabriel Péri, suivi d’un débat sur « Penser les alternatives au Franc CFA ».

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Green Parott : les juges martiniquais n’ont pas voulu se faire « déplumer »

— PAr Yves-Léopold Monthieux —

amj_green_parott-aAinsi donc, l’affaire du Green Parrot a été dépaysée à la demande du procureur général de la Martinique. N’est-ce pas un succès des partisans d’AMJ et de ses défenseurs ? En effet, la défense ne s’était pas privée de fournir les arguments qui auraient pu manquer à la Cour de Cassation pour prendre cette décision. Pour preuve la plainte déposée contre le procureur de la République, « Maitre Corbeaux », ainsi moqué par le chef de file des avocats. On aurait pu s’attendre à une avalanche de réactions sur les réseaux sociaux et dans la presse, les uns favorables, les autres hostiles, comme celles qui ont fusé au lendemain de phénomènes récents. Tout le monde est prudent car aucun parti politique ne se croit en situation de pouvoir tirer profit d’une éventuelle inéligibilité du président de l’exécutif de la CTM.

Aussi, le refus proclamé du dépaysement par ceux qui l’ont provoqué ne laisse pas d’étonner. Il pourrait signifier que la manifestation organisée autour du Palais de justice n’était que de la gesticulation, un joyeux happening autour d’un symbole du pouvoir régalien.

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Sel médicaman nou ni ?

— Par Lucien Cidalise Montaise —
attends_tout_de_toiNous n’allons pas expliciter les raisons de cet article en fonction d’une opportunité voulue par le Pouvoir. En effet il y a des lustres que subrepticement, efficacement surtout, les anciens et actuels gérants de la France s’entraînent à froisser et injurier les Martiniquais en utilisant le langage le plus raciste qui soit, avec la bénédiction et les silences de nos politiciens, « élus » locaux. Un discours de F. Fillon, ancien 1er ministre de droite vient s’ajouter à ce déluge de mauvaises manières ! Un excellent article de Lisa David en fait l’analyse. Constatons d’abord un épuisement de cette gauche plurielle si fragile et l’incapacité pour elle d’assumer le Pouvoir réel sans ajouter des raisons puériles à leurs difficultés d’assumer. Ici comme en France
Notons par ailleurs que les réponses à ces élucubrations fortes d’arguments, émanent de citoyens « non représentatifs »(sic !), c’est-à-dire non politiques, mais courageux. Ô Combien.
Admettons tout de même que certains articles critiquent pour critiquer comme d’autres font des rappels historiques, un peu paternalistes du genre rôle- de l’Outre –Mer- dans- la- réalité- française.

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Frédéric Lordon au Bondy Blog : « Avec Nuit Debout, le feu n’a pas pris »

nuit_debout-retourFrédéric Lordon est l’une des figures de Nuit Debout. Très peu bavard dans les médias, l’économiste, directeur de recherche au CNRS, a accepté de répondre au Bondy Blog dans un long entretien. Au menu : Nuit debout, mort d’Adama Traoré, héritage de Michel Rocard. Interview.(Dessin du site Urtikan.net)

Bondy Blog : Fin mars 2016, le mouvement Nuit Debout s’est posé place de la République et s’est étendu en France voire dans d’autres pays. Exprime-t-il “la puissance de la multitude”, telle que vous la définissez dans votre livre Imperium ?

Frédéric Lordon : C’en est une figuration très éloquente en effet. Tout mon travail dans Imperium visait à montrer, comme le disaient déjà La Boétie et Spinoza, que l’État n’est pas une entité extérieure, mais que, au contraire, il est toujours en dernière analyse – une clause de grande importance – notre production, mais notre production que nous méconnaissons comme telle. Si bien qu’en réalité, l’État c’est nous. Et ceci, quel que soit le degré de séparation sous lequel il nous apparaît. C’est avec notre concours passionnel, mais inaperçu de nous-mêmes, que l’État se soutient et qu’il nous asservit.

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