— Par Christine Mateus —
Sommes-nous des Folcoche en puissance ? Non, bien sûr, aucun parent n’ira s’identifier à ce symbole de la mère maltraitante que fut celle d’Hervé Bazin, férocement décrite dans «Vipère au poing». Toutefois, nous sommes nombreux à trouver acceptable, voire utile, sinon nécessaire, de corriger son enfant lorsqu’il n’obéit pas ou fait une bêtise. Ces claques, ces fessées, tous ces châtiments corporels mais aussi les mots blessants, les humiliations sont désormais interdits par la loi Egalité et Citoyenneté.
Le Parlement vient d’adopter en cette toute fin d’année l’article qui exclut du Code civil ces violences dites «éducatives ordinaires» (VEO) dans le cadre de l’exercice de l’autorité parentale. Et c’est applicable, maintenant ! Que les 85 % de parents utilisant ces méthodes se le disent. Qu’est-ce qu’on risque si on le fait ? Rien. La mesure est symbolique, mais jugée comme «un outil indispensable à la prévention de la maltraitance des enfants», avait déclaré la ministre des Familles, Laurence Rossignol. L’objectif est donc de favoriser une prise de conscience.
S’attaquer aux racines de la violence
Par trois fois, dont la dernière en mars 2015, le Conseil de l’Europe avait rappelé l’Hexagone à l’ordre à ce sujet, considérant qu’il violait l’article 17 de la charte européenne des droits sociaux, qui précise que les Etats doivent «protéger les enfants et les adolescents contre la négligence, la violence ou l’exploitation».