— Par Yohan Blavignat —
L’organisation internationale pour les migrations (OIM) a recueilli des témoignages de migrants qui attestent de l’existence de «marchés aux esclaves» au sud de la Libye, dans des zones difficiles d’accès.
La Libye, en proie à une guerre civile et à une grave crise politique et institutionnelle, abriterait des pratiques dignes de l’antiquité. Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), une institution rattachée à l’ONU, un nombre croissant de migrants transitant par ce pays sont vendus sur ce qu’ils appellent des «marchés aux esclaves» avant d’être soumis au travail forcé ou à l’exploitation sexuelle.
L’organisation se base sur les témoignages de nombreux migrants revenus de Libye. Contacté par Le Figaro, Giuseppe Loprete, chef de mission de l’OIM au Niger, a en effet relaté les dires d’un groupe de personnes qui ont «pour la première fois indiqué clairement l’existence de ce marché». «Beaucoup de migrants avaient auparavant raconté des histoires similaires, dramatiques, marquées par des violences, des abus et de l’exploitation. Eux-mêmes se définissaient comme des esclaves», a-t-il poursuivi. Mais ces témoignages n’étaient pas aussi concrets que ceux recueillis la semaine passée.