— Par Yves-Léopold Monthieux —
En 2018, la Cinquième république aura rattrapé en longévité la Troisième, 70 ans. Sans doute, a-t-il fallu apporter des ajustements à la constitution de 1958. A ce titre, la classe politique eut parfois la main lourde, notamment lors de l’instauration du quinquennat. Ainsi, depuis une trentaine d’années, à la veille de chaque élection présidentielle, des projets de changement de république sont annoncés. Et pourtant, née dans la crise de l’Algérie, la loi fondamentale a montré l’étendue de ses ressources à faire face aux crises politiques. Cette revendication récurrente sert souvent aux candidats à masquer leurs insuffisances. Mais jamais les contours d’une nouvelle constitution n’ont jamais été vraiment esquissés.
Le président de la république, la clé de voûte de la constitution de 1958
La formule est juste : le président de la république est la clé de voûte de la constitution de 1958. Cette disposition essentielle vient en réaction à l’instabilité chronique du pouvoir exécutif sous la 4ème république. Le président de la république n’avait alors qu’une fonction représentative que Charles de Gaulle avait brocardée dans sa célèbre expression « inaugurer les chrysanthèmes ».