— par Roland Tell —
N’est-ce pas qu’à la bonne heure, il faut savoir mourir ? Selon Saint-Paul, c’est là un privilège, que Dieu a préparé pour ceux qui l’aiment, bien caché et enfoui dans les profondeurs de l’esprit humain. Mais qu’en est-il de l’esprit du monde, que l’homme n’a pas reçu ?
Certes, traîner son corps mortel, au temps du déclin, n’est-ce pas jouissance de vieillard ? Que reste-t-il à faire pour se surmonter à l’heure du grand oubli ? Certes, tel un estomac, le cerveau digère la maladie, mais l’esprit aussi décline, qui n’a plus appétence que pour l’attente espérée. Où donc traîner ce corps, sinon vers la mort, les yeux fermés, telle la fin qu’on espère ? Ah, miracle, plutôt ! Se faire enlever par Dieu, sans subir la mort. Saint-Paul ne dit-il pas qu’il est le rémunérateur de ceux qui le cherchent ? Qu’aura-t-on à lui donner en retour ? C’est par la foi, que l’on reçoit la faveur de se faire enlever par Dieu !
Mais le dé, dont dépend le destin, tombera-t-il comme on le souhaite ?