— Par Nadège Dubessay —
Faut-il, comme le propose Marlène Schiappa, la secrétaire d’État chargée de l’égalité, une loi spécifique sur le harcèlement dans la rue, différente des textes qui existent déjà ? Faut-il le distinguer des agressions sexuelles au travail ou au domicile ? Ou le gouvernement, ainsi, ne se défausse-t-il pas dans le débat ouvert par les témoignages de milliers de femmes ? Quitte, une nouvelle fois, à montrer du doigt « les quartiers difficiles »…
Du jamais-vu. Depuis début octobre, l’affaire Weinstein provoque une onde de choc et a déclenché une libération spectaculaire de la parole sur les réseaux sociaux, aux États-Unis et ailleurs. Des milliers de femmes victimes de harcèlement, d’agressions, voire de viol, témoignent. Des paillettes d’Hollywood à la rue, aucun milieu, aucun espace n’est épargné. Et le scénario est souvent le même. Ce que la société avait longtemps réprouvé mais toléré devient inacceptable. Pourquoi maintenant ? « Parce que ça finit par s’accumuler ! » tempête la sociologue Marie Duru-Bellat, auteure de « la Tyrannie du genre » (1). « Au travail, le problème était identique au début du siècle dernier, dans les usines.