— Par Roland Tell —
Une grande somme de force et de courage est actuellement demandée aux jeunes et aux vieux de la Martinique. En effet, les uns et les autres ne sont plus redevables des politiques de leurs beaucoup-trop-nombreuses collectivités, s’agissant des possibilités offertes de travail et de sépulture. N’est-ce pas symptomatique de l’inertie de certains élus majeurs, dont l’égo, centré sur leur personne, crée délibérément l’émigration hors du pays martiniquais ?
Dans la phase d’évolution où nous sommes, le sens du travail et de la mort entre dans un processus d’expatriation, à la recherche de structures extérieures, pour imprimer décidément sur chacun, qu’il soit jeune ou vieux, la marque de son individualité, de sa personnalité, de sa vie humaine. En effet, l’élu est plus soucieux de construire sa propre image, comme exemplaire de « fonctionnaire » de collectivité au jour le jour, préférant donc utiliser ses prébendes de maire , de conseiller, ou de président, à la libération d’obsessions de pouvoir personnel, qu’à l’entretien du progrès collectif, pour le bien-être de ses mandants. Donc, tout ce désordre dans la gestion commune, tous ces glissements, toutes ces déviations vers le culte de la personnalité, entraînent tout naturellement le départ massif des jeunes en quête d’emploi, la misère morale de la condition des vieux, en quête de cimetières extérieures pour mourir, et être inhumés.