—Par Yvon Quiniou, philosophe —
Une étrange nouvelle vient d’agiter le monde de l’éducation, à l’initiative de notre ministre Blanquer : il faudrait faire appel aux neurosciences, qui s’intéressent au fonctionnement du cerveau, pour améliorer les performances scolaires de nos élèves, dès le plus jeune âge, et certains exemples étrangers prouveraient que c’est efficace. Le spécialiste convoqué pour réaliser ce projet est Stanislas Dehaene. La compétence propre de ce professeur au Collège de France n’est bien entendu pas en cause. Seule l’est la nature de ce projet qui implique une extrapolation et une application des résultats les plus avancés de la biologie à un domaine, l’éducation, qui n’est pas le sien au départ. Et ce que j’ai entendu dire par Dehaene lui-même à ce sujet me laisse perplexe.
Je résume : le cerveau est le siège de nombreux processus cognitifs (au sens large), comme la perception, l’intelligence, le raisonnement, la mémoire, l’imagination, etc. Les processus d’apprentissage qui font d’un individu biologique un être humain à part entière, et dont le lieu principal est l’école, sollicitent ces processus cérébraux et les développent plus ou moins.