Catégorie : Sciences Sociales

Carême : Moïse à jeûné mais ni Jésus ni ses disciples…

Le nom carême provient de la contraction du mot latin quadragesima, qui signifie « quarantième ». On appelle aussi le carême la Sainte Quarantaine. La durée de quarante jours commémore à la fois les quarante jours et quarante nuits du jeûne de Moïse avant la remise des Tables de la Loi et les quarante jours de la tentation du Christ dans le désert entre son baptême et le début de sa vie publique, lors desquels il fut tenté par Satan, d’après les Évangiles synoptiques.

La pratique du carême remonte au IVe siècle. Les jours qui ont précédé la pâque et la mort de Jésus, ni Jésus ni ses disciples n’ont jeûné. Les récits des Évangiles indiquent qu’à Béthanie, seulement quelques jours avant sa mort, ses disciples et lui se sont rendus chez des gens, où ils ont pris des repas. Jésus a en outre mangé le repas de la Pâque la nuit précédant sa mort. — Matthieu 26:6, 7 ; Luc 22:15 ; Jean 12:2. C’est durant le Concile de Laodicée (348? – 381?) que fut prescrite la xérophagie, c’est-à-dire l’usage exclusif du pain et des fruits secs pendant le temps qui correspondait au carême.

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Comment réparer des ans l’irréparable outrage ?

— Par Roland Tell —

Dans le fameux passage du Songe d’Athalie dans Racine, l’irréparable outrage de la vieillesse venait du mal privatif de la beauté, dont ne jouissait plus Jézabel, la mère d’Athalie. En fait, il s’agit de toutes ces bagatelles, dont on se peint, et s’orne le visage, afin de cacher son âge.

Selon l’Esprit Divin, au Livre de la Sagesse (4,12), « la fascination du superficiel et de la vanité obscurcissent les vrais biens. » Pourquoi me séduis-tu vainement ? » déclare Salomon dans l’Ecclésiaste (Qo2,2). « N’est-il pas meilleur d’aller à une maison de deuil, celle qui nous rappelle la fin de tous les hommes ? »

Cependant, Nathalie reste troublée par ce songe, où elle a vu sa mère, « comme au jour de sa mort, joyeusement parée. » Son cœur aveuglé l’empêche d’examiner et de juger son rêve, d’en considérer le dommage ou le profit, qu’elle peut en tirer. Elle a tranché, nous dit Racine : « C’était pendant l’horreur d’une profonde nuit ! »

C’est donc vanité, inutilité, de s’attacher à tout ce qui fait la servitude des idoles, par exemple les voyages à Cuba, pour se plonger dans la jouissance des toxines botuliques, afin de rester jeune plus longtemps.

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Léon Laurent Valère nous a quittés, il était un juste

— Par Yves-Léopold Monthieux —
C’était à la fin des années 1970, à Fort-de-France, près de la Savane, un vendredi soir de campagne électorale. Les briseurs de conférences venaient d’être empêchés de gravir l’escalier qui conduisait au micro de Maître Valère, candidat à une élection à Fort-de-France. Celui-ci s’exprimait au premier étage de la Rotonde. J’ai retenu la phrase qu’il avait alors prononcée : « nous ne nous arrêterons pas à ces trublions qui ne comprendront jamais que la politique est une affaire d’adultes ». Ses réactions aux coups qu’il recevait n’allaient pas au-delà des répliques de ce genre et du ton modéré de l’homme politique pour qui l’élégance d’esprit était l’arme préférée. Le lundi suivant, au matin, une nuée de tracts envahissait les rues de la ville avec, écrit en gros caractères : « Valère, le candidat de la violence ». C’est comme le voleur qui crie « au voleur ! ». Toute la campagne se poursuivit sur ce ton. Cette injustice et les suivantes, plus généralement le traitement politique dont il fut la victime, ont participé de mes premières indignations politiques.
J’avais apprécié le talent de l’avocat, l’élégance de l’intellectuel, le panache de celui qui osait affronter Césaire et, bien entendu, le discours percutant quoique modéré de l’homme politique.

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À propos des assassinats de femmes par leur (ex-) compagnon

— Par George Huyghues des Etages, psychologue —
 
Tout en compatissant à la souffrance de la famille de ces victimes, en déplorant et en condamnant ces actes abominables (expliquer ne signifiant pas excuser mais tenter de comprendre afin de prévenir), à mon avis, tant que la situation familiale, socio-économique et politique restera telle qu’elle est, ces drames subsisteront. 
Je m’explique : 
Dans ce pays « dominé » politiquement avec un Etat-père et une Mère-patrie éloignées géographiquement, dont nous savons, même confusément, que leurs intérêts passent avant les nôtres et qui ont mis en place entre autres un système d’aides sociales obligeant les femmes pour en bénéficier à  ruser en écartant officiellement les hommes du foyer, dans une société construite sur la violence et imprégnée de sexisme et de machisme, où sévit un chômage infériorisant et humiliant face à une incitation à la surconsommation et au paraître pour être par le biais de la publicité et de certains media, avec

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Rectorat : la valse des recteurs, rectrices s’accélère

4, 3 , 2… : André Siganos est resté en poste 4 ans, Catherine Bertho Lavenir à peine 3 ans, Béatrice Cormier moins de 2 ans. Pascal Jan…

C’est dire en peu de mots la considération de l’Etat à l’égard de la Martinique en matière d’éducation.

Pascal Jan, nouveau recteur de l’Académie de Martinique. Docteur en droit public en 1997, habilité à diriger les recherches en 1999, agrégé de droit public, professeur des universités, il enseigne le droit constitutionnel, les libertés et droits fondamentaux et les finances publiques à l’Institut d’études politiques de Bordeaux, dont il a dirigé le centre de préparation au concours de l’École nationale d’administration entre 2004 et 2013. Au sein de cet établissement, il est responsable du dossier « déconcentration des concours » en outre-mer, sujet au cœur d’une mission interministérielle (enseignement supérieur et outre-mer) plus globale sur les conditions des étudiants ultramarins.

Il a commencé sa carrière comme attaché temporaire d’enseignement et recherche à l’université de Tours, puis comme maître de conférences à l’université Bordeaux IV (1998-2000) avant d’être affecté à l’université de Bretagne occidentale comme professeur agrégé (2000-2003).

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F… fizi fann fwa frèw! (Pou sonjé Fiziyad Chalvet Février 74)

— Par Daniel M. Berté —

Fout yo pé di !
Fann tèt nèg ki té ka lité
Fal ouvè douvan bal fizi
Fè pran lanmè sèvi savann
Fizi fann fwa frèw!
Fas-a-fas fatidik !

Fout yo séléra !
Frèt an tan lesklavaj
Fizi pandan la grèv
Férosité jandam palé
Fizi fann fwa frèw!
Fas-a-fas dramatik !

Fout yo isalop!
Fouté bal an tjou nèg
Fè Ilmany pran plon
Frè Marie-louise tonbé
Fizi fann fwa frèw!
Fas-a-fas ki trajik!

Fout yo méchan !
Fè manman pèd lakat
Fas a doulè lanmô
Frè èk sè an lapenn
Fizi fann fwa frèw!
Fas-a-fas patétik!

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Les aveux sans fin de la chair

— Entretien réalisé par Nicolas Dutent —

Rencontre avec Frédéric Gros, philosophe et préfacier du dernier volume de l’Histoire de la sexualité de Michel Foucault.

Quelle place occupe les Aveux de la chair au sein de l’œuvre de Michel Foucault et de l’Histoire de la sexualité en particulier ?

FRÉDÉRIC GROS On parle ici d’une étude très importante, érudite et passionnante, sur le christianisme des premiers siècles de notre ère à travers le filtre de la sexualité. Les livres de Foucault jusque-là publiés avaient porté essentiellement soit sur la modernité occidentale (XVIe-XIXe siècles) quand il s’agissait d’entreprendre une archéologie des discours (les sciences humaines) ou une généalogie des pouvoirs (la discipline normalisante), soit sur l’expérience antique des plaisirs. C’est le premier livre de Foucault consacré entièrement aux doctrines (à propos du mariage, de la virginité, du péché de luxure), aux rituels, aux pratiques (baptême, pénitence) tels que les Pères chrétiens des premiers siècles les ont élaborés. Cet ouvrage vient donc compléter l’étude de la sexualité ancienne en donnant toute sa place à l’Antiquité chrétienne. L’examen de cette part chrétienne est particulièrement décisif pour Foucault parce que, autant l’expérience grecque est éloignée de la nôtre, autant au contraire notre expérience contemporaine d’être des « sujets de désir » prend ses coordonnées fondamentales et secrètes dans des pratiques de soi élaborées dans les premiers monastères chrétiens ou des dissertations sur la sexualité d’Adam.

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Camille ALEXANDRE, l’expression populaire du sport

— Par Guy Flandrina —

À ses débuts journalistiques Camille ALEXANDRE sera d’abord critiqué, chahuté…

Ses expressions imagées et issues d’un parler populaire font les beaux jours des moqueurs.

L’homme n’en aura cure !

Tenace et travailleur, il s’investit pleinement dans son métier. Journaliste passionné, il est sur tous les terrains. Il évolue dans toutes les sphères sportives.

Ses progrès sont incontestables ! Son nom devient quasiment un synonyme du journalisme sportif martiniquais.

Son savoir encyclopédique des événements sportifs, dans de multiples disciplines, émerveille plus d’un.

Il devient alors, de la bouche de certains de ses détracteurs de naguère : « notre Camille national ».

Sans doute l’église pour assister à ses funérailles sera­-t­elle « pleine comme un vol vacances »…

A sa famille, singulièrement à son épouse Hélène, à mes confrères de Martinique 1ère et à tous ceux qui l’ont connu et apprécié, j’adresse mes très sincères condoléances.

Guy FLANDRINA

 

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Parutions : nouveautés du 10 février 2018

Hac ex causa conlaticia stipe Valerius humatur ille Publicola et subsidiis amicorum mariti inops cum liberis uxor alitur Reguli et dotatur ex aerario filia Scipionis, cum nobilitas florem adultae virginis diuturnum absentia pauperis erubesceret patris.

Adolescebat autem obstinatum propositum erga haec et similia multa scrutanda, stimulos admovente regina, quae abrupte mariti fortunas trudebat in exitium praeceps, cum eum potius lenitate feminea ad veritatis humanitatisque viam reducere utilia suadendo deberet, ut in Gordianorum actibus factitasse Maximini truculenti illius imperatoris rettulimus coniugem.

Hac ex causa conlaticia stipe Valerius humatur ille Publicola et subsidiis amicorum mariti inops cum liberis uxor alitur Reguli et dotatur ex aerario filia Scipionis, cum nobilitas florem adultae virginis diuturnum absentia pauperis erubesceret patris.

Cognitis enim pilatorum caesorumque funeribus nemo deinde ad has stationes appulit navem, sed ut Scironis praerupta letalia declinantes litoribus Cypriis contigui navigabant, quae Isauriae scopulis sunt controversa.

Huic Arabia est conserta, ex alio latere Nabataeis contigua; opima varietate conmerciorum castrisque oppleta validis et castellis, quae ad repellendos gentium vicinarum excursus sollicitudo pervigil veterum per oportunos saltus erexit et cautos. haec quoque civitates habet inter oppida quaedam ingentes Bostram et Gerasam atque Philadelphiam murorum firmitate cautissimas.

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Le carnaval de Cendrillon

— Par Roland Tell —

Dans cette famille martiniquaise, Cendrillon était le souffre-douleur. En effet, le quotidien de cette adolescente recueillie était fait d’humiliation et de pauvreté, contrairement aux deux autres filles du foyer. Comme dans le conte de Perrault, la famille adoptive de Cendrillon lui avait ménagé un statut de servante, de bonne à tout faire.

 » Elle l’avait baptisée Cendrillon, parce qu’elle faisait toujours la cuisine, et puis la vaisselle, et ce qu’il y avait de plus sale à faire. »

L’association de tutelle ignorait généralement l’avenir des placements opérés. Ce qui l’intéressait, dans ce cas précis, c’est la personnalité des parents – un couple d’écrivains-poètes, plus ou moins connus, ayant fait de la subjectivité créatrice, et de la divulgation du Soi, les racines de leur oeuvre commune. De plus, Cendrillon était belle, plus belle que ses soeurs d’adoption, et, pour cette raison, celles-ci la méprisaient, et la maltraitaient.

Dans cette campagne du Saint-Esprit, dès après le Collège, Cendrillon devait s’occuper des poules, des lapins, des porcs, dans le champ attenant, pendant que ses soeurs scrutaient le détail des dessins animés, clips, films, et autres vidéos, de la télévision.

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Lagrèv Févrié 1900

— Par Daniel M. Berté —

Matnik an diznèfsan, té ni tranndé komin
Diznèf mil ekta kann ka kouvè péyi-a
Ni santrèz distilri ek an ventèn lizin
Wé ! wé ! wé ! wé ! sik épi ronm té ka fè siwawa

Dis fanmi gwo mòdan ki la ka profité
An boul trayè pòv ka viv an délala
Sitiyasion kritik, tousa pé pa diré
Wé ! wé ! wé ! wé ! lajan ek lanmizè té ka fè gro konba

Lendi senk Févriyé an lagrèv démaré
Pa koté Marigo ek pa bò Sentmari
Patron pa ka tann hak pou dé fran yo mandé
Wé ! wé ! wé ! wé ! Lé posédan YO piès pa lé moli

I vini gèv mawchant, désann jis Larenti
Gouvènè Gabrié di jandam ek sòlda
Pa koté Trinité lé grévis YO sézi
Wé ! wé ! wé ! wé ! Lé gouvernan YO ka ba’y balata

Lagrèv maché o nòw jis koté Makouba
Grévis pati Wobè pou Galion Trinité
La gèv maché o sid jis bò lizin Fanswa
Wé ! wé ! wé ! wé ! Lé posédan YO piès pa ka ladjé

Liétènan Kahn prétann ki i té atatjé
Ba solda’y lòd tiré dan lafoul ki té la
Ek té ka diskité épi mè Ofanswa
Wé !

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Claude Dauphin : « Musique et liberté au siècle des Lumières »

— Propos recueillis par Robert Berrouët-Oriol —

Le musicologue Claude Dauphin vit et travaille à Montréal. Auteur du livre de référence « Histoire du style musical d’Haïti » (Éditions Mémoire d’encrier, 2014), il vient de faire paraître à Paris, aux Éditions L’Harmattan, « Musique et liberté au siècle des Lumières ». Notre collaborateur Robert Berrouët-Oriol l’a rencontré pour une entrevue exclusive au National. 

Le National (LN) : Voulez-vous, Claude Dauphin, pour les lecteurs du National, situer votre parcours de musicologue (formation, principales publications, enseignement universitaire) ?

Claude Dauphin (CD) : Tout d’abord, un amical bonjour au lectorat du National qui me fait l’honneur de s’intéresser à mes récentes publications dans le domaine de la musicologie. Ma formation en musicologie s’est déroulée dans les années 1970-1980. Commencée à l’Université du Québec à Montréal, je l’ai poursuivie à l’Université de Montréal (maîtrise) et achevée à l’Académie Liszt (Université de Budapest) en Hongrie, par un doctorat. À sa suite, j’ai accédé à un poste de professeur à l’Université du Québec à Montréal, en 1988, tout en contribuant à différents enseignements ou directions de recherche dans le réseau universitaire français.

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Est-ce que la politique rend fou?

—Par Roland Tell —

Il était inévitable qu’un jour les nerfs du président craquent ! Certes, ce n’est pas une tragédie pour la Martinique, plus que jamais saine et vivante dans sa postérité. C’est la tragédie commune de tout esprit paranoïaque, ici ou ailleurs, cédant brusquement à une invasion de vertige, de surestimation pathologique du moi. Ce n’est pas la tragédie des citoyens martiniquais, qui ont l’amour de leur île, bien planté dans le profond de leurs coeurs. C’est la tragédie de tous ceux, élus ou pas, que le péché d’amour de soi obsède jour et nuit. Et pour cela, il n’y a nul remède, et surtout pas en politique, où la doctorale folie amène à pleurer, comme une mort annoncée, ce qu’on craint de laisser, quand la gestion est banqueroute ! Non, injurieux bras d’honneur, tu ne te vanteras pas de voir la Martinique fermer la bouche sous l’autorité ! Elle continuera de crier vers de plus reposants avenirs, en dépit d’une jeunesse sans travail, et de chômeurs, par milliers, presque à l’état mendiant. Elle revendiquera, même lassée de voir l’idéologie trahie, par une alliance bizarrement accoutrée, elle ne se lamentera pas sur les mains, qui ont signé celle-ci, car elle voit dejà venir ce moment du temps, où cette gouvernance va expirer dans les pleurs funèbres des quelques affidés, et autres conseillers, en souvenir des échecs passés, tel le TCSP !

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Le déguisement des mots et les mots aiguisés pour euphémiser les réalités

« La langue française est truffée de sexisme. Elle porte en elle l’héritage d’une histoire marquée par la domination des hommes. Elle a été sculptée, structurée, modelée, réglementée par les hommes au travers des époques où les femmes étaient tenues à l’écart de la littérature, des institutions linguistiques et de l’espace public ».

Des mots comme affront, des mots insultes, des locutions utilisées couramment dans l’oubli de leurs sens réels, des mots pour l’ornement et la maternité, des mots invisibilisant les violences faites aux femmes. Une invitation à tourner sept fois sa langue avant de parler, « Parler féministe, c’est l’activisme de chaque instant », à se réapproprier un langage en respect des autres, des femmes.

Mais une langue reste malléable, en constante évolution. Donc susceptible d’une transformation démocratique.

« À vous de vous approprier ces connaissances, de faire vôtres nos colères, de vous attaquer à votre tour à l’injustice en refusant de participer au sexisme linguistique. À vous d’accorder vos paroles à la mélodie de vos valeurs. »

Quelques mots comme entrées : Abus, Blonde, Bon père de famille, Bouffe, Castration, Conquête, Délicate, Égalitarisme, Facile, Frigide, Gouine, Hystérique, Indisposée, Jacasser, Jouissive, Kilos, Lessivée, Mère, Nommer, Ornement, Prendre, Pro-vie, Querelle, Radicale, Sauvagesse, Suffixe, Tomber, Universel, Vache, Voile, Walkyrie, XY, Zone d’amitié.

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Pesticides, la machine à scandale.

— Par Florent Grabin, Association PUMA —

Depuis 1945, la France a connu de nombreux scandales sanitaires :

  • le scandale du Distilbène, un traitement ayant provoqué des malformations génitales chez les enfants ;

  • le scandale de l‘hormone de croissance, un dossier ayant causé la maladie de Creutzfeldt-Jakob et la mort de 111 personnes ;

  • le scandale du chlordécone, un insecticide favorisant le cancer de la prostate ;

  • le scandale du sang contaminé, à la suite de la distribution de lots sanguins infectés par le virus du SIDA ;

  • le scandale de l’amiante, utilisée en toute connaissance de sa dangerosité ;

  • le scandale de l’Isoméride, un coupe-faim engendrant de graves problèmes de santé ;

  • le scandale du Mediator, un médicament ayant causé des centaines de morts ;

  • le scandale de la Dépakine, un traitement ayant provoqué de graves handicaps chez les enfants.

Nous, P.U.M.A., avons dénoncé en 2007 le scandale de la chlordécone en compagnie du Cancérologue Dominique BELPOMME, qui nous a produit un rapport que différents services de l’État ont tenté de contredire scientifiquement.

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En Martinique, l’incorrection et l’obscénité sont devenues la règle du « politiquement correct »

— Par Yves-Léopold Monthieux —

Le comportement déplorable d’Alfred Marie-Jeanne à Ste Luce ne surprend que ceux qui le veulent bien. Sauf qu’arrivée en fin de piste, il a des difficultés à tenir la route. En effet, le parcours politique du « président des Martiniquais » a été jalonné d’outrances qui ont porté jusqu’aux qualités intrinsèques des personnes auxquels il en voulait. Les Pilotins l’ont expérimenté à leurs dépens, ou certains d’entre eux, leur ancien maire n’ayant pas craint de mettre le doigt y compris sur les handicaps physiques de ses opposants. Une famille connue de la commune en aurait fait les frais, dans un climat d’assouvissement des bas-instinct du peuple qui semble en redemander.
En effet, l’électorat étant friand des attaques portées en- dessous de la ceinture, on peut reprocher à l’homme « vertical » son penchant pour le populisme auquel il doit tout et de n’avoir jamais découragé la soif de vulgarité qu’il semble partager avec une partie de ce peuple. Cette vulgarité n’est-elle pas l’un des ressorts essentiels du populisme « marie-jeannien » qui l’a mené au plus haut niveau de la politique martiniquaise.

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Réflexions sur l’art d’enseigner…

— Par Roland Tell —
En guise d’introduction à l’idée que c’est dans la rencontre que le savoir naît, et donc qu’il s’agit d’ouvrir le monde aux enfants pour les former, il importe de lire l’ excellent ouvrage de Philippe Meirieu, « Frankenstein pédagogue », paru en 1996, aux Editions ESF à Paris.
C’est là un bien astucieux montage, que nous propose ainsi Meirieu, à propos d’une réflexion, tirée du roman de Mary Shelley, publié en 1818, intitulé « Frankenstein ou le Prométhée moderne ». Rappelons brièvement que, dans cette histoire écrite au 19ème siècle, le docteur Franskenstein, médecin érudit, vit à son paroxysme l’obsession de voler aux dieux un secret essentiel : celui de construire, de toutes pièces, un homme vivant.
L’opération chirurgicale, menée dans son laboratoire, fut un succès, et Frankenstein parvint à donner vie à une créature fabriquée, à partir de morceaux de cadavres. Dégoûté par son rêve fou, horrifié par son monstre hideux, il abandonne finalement sa créature à la cruauté du monde. C’est à ce point précis, que Philippe Meirieu fait le rapprochement suivant avec l’éducation :
 » Un homme qui a commis la faute impardonnable en confondant « fabrication » et « éducation ».

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Parutions : nouveautés du 3 février 2018

Hac ex causa conlaticia stipe Valerius humatur ille Publicola et subsidiis amicorum mariti inops cum liberis uxor alitur Reguli et dotatur ex aerario filia Scipionis, cum nobilitas florem adultae virginis diuturnum absentia pauperis erubesceret patris.

Adolescebat autem obstinatum propositum erga haec et similia multa scrutanda, stimulos admovente regina, quae abrupte mariti fortunas trudebat in exitium praeceps, cum eum potius lenitate feminea ad veritatis humanitatisque viam reducere utilia suadendo deberet, ut in Gordianorum actibus factitasse Maximini truculenti illius imperatoris rettulimus coniugem.

Hac ex causa conlaticia stipe Valerius humatur ille Publicola et subsidiis amicorum mariti inops cum liberis uxor alitur Reguli et dotatur ex aerario filia Scipionis, cum nobilitas florem adultae virginis diuturnum absentia pauperis erubesceret patris.

Cognitis enim pilatorum caesorumque funeribus nemo deinde ad has stationes appulit navem, sed ut Scironis praerupta letalia declinantes litoribus Cypriis contigui navigabant, quae Isauriae scopulis sunt controversa.

Huic Arabia est conserta, ex alio latere Nabataeis contigua; opima varietate conmerciorum castrisque oppleta validis et castellis, quae ad repellendos gentium vicinarum excursus sollicitudo pervigil veterum per oportunos saltus erexit et cautos. haec quoque civitates habet inter oppida quaedam ingentes Bostram et Gerasam atque Philadelphiam murorum firmitate cautissimas.

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Les servantes martiniquaises, fausses échappées belles du BUMIDOM

Par Yves-Léopold Monthieux —

On n’a pas cessé de gloser sur l’institution du BUMIDOM, créée en 1963 et supprimée en 1981, dans le cadre duquel une trentaine de milliers de jeunes ont quitté la Martinique pour la France. Le départ de ces jeunes était l’une des réponses apportées par l’État pour faire face au chômage grandissant des départements d’outre-mer. Selon ses contempteurs les plus hardis, l’institution ferait partie de l’arsenal de l’État français dont l’objectif serait de supprimer la part d’origine africaine de la population martiniquaise. La même accusation avait été portée contre le service militaire adapté (SMA) qui a été réhabilité depuis, y compris par les indépendantistes. Le BUMIDOM n’a pas connu le même retournement, de sorte que la stigmatisation voire l’opprobre continuent de frapper l’institution ainsi que ceux qui en ont bénéficié et leurs familles. Lesquels sont assignés à un silence gêné qui les maintient en dehors des débats.

Toutefois, on peut s’étonner que les jeunes gens qui ont résisté au départ ou qui en ont été dissuadés n’aient pas, comme leurs frères et sœurs « expatriés », trouvé de grand grèk ni de cinéaste pour décrire leur situation qui ne fut pas toujours enviable.

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Programme des Enseignements École Régionale ALI – Antilles

Année 2017 – 2018

Préparation du séminaire d’été

2ème lundi du mois de 19h à 20h30 – 13 nov, 8 janv, 19 fev, 12 mars, 9 avr, 14 mai, 11 juin, 2 juill

Lieu : Presbytère cathédrale de FdF (01 rue Abbé le Cornu, proche de l’Espace Périnon).

Étude du séminaire III Les Psychoses de J. Lacan

Nous proposerons une lecture du séminaire III en faisant référence à celle du cas Schreber dans les Cinq psychanalyses de Freud. Notre interrogation portera aussi sur la notion de structure.

Responsable : Victor Lina (0696 – 970 985)

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Guyane : un enfant sur cinq atteint de saturnisme

— Par Laurent Marot —

La première alerte remonte à juin 2011. Une plombémie sévère est dépistée chez une fillette de 3 ans vivant à Mana, dans l’ouest de la Guyane. Son sang contient 1 724 microgrammes de plomb par litre (µg/L), alors que le seuil du saturnisme est atteint à partir de 50 µg/L. Une enquête sanitaire menée par l’Agence régionale de santé (ARS) révèle alors que la moitié des personnes vivant dans l’entourage de la fillette – dont la plupart des enfants – se situe au-dessus des normes.  » A partir de 50 µg/L, il peut y avoir chez le fœtus et l’enfant des troubles neurologiques avec des troubles cognitifs, des petites anomalies rénales, un peu d’hypertension « , précise Paul Brousse, médecin au Centre délocalisé de prévention et de soins de la collectivité territoriale de Guyane (CTG) à Maripasoula.

La Guyane ne dispose pas de données sur l’imprégnation de l’ensemble de la population au plomb. Cependant, le Centre hospitalier de l’ouest Guyanais (CHOG) a mené une étude sur 531 femmes enceintes. Publiée en 2017, celle-ci révèle que 25 % d’entre elles ont une plombémie hors norme.

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Refus de toute complicité avec le patriarcat et le machisme

— Par Huguette Emmanuel Bellemare, militante de l’association féministe martiniquaise Culture Egalité —

Un fait divers défraie la chronique en ce moment, en Martinique. Une mère a alerté la police à propos de la disparition de sa fille à la sortie d’une boîte de nuit. La jeune femme ayant réapparu après 4 jours passés avec un homme, l’opinion publique se déchaîne et s’indigne ! En particulier, un message qui circule sur les réseaux dits sociaux, conseille – à sa mère, mais certainement aussi à toute personne « responsable » qui la croiserait – de lui administrer « an volée baton griyav, baton clous », et propose de faire de cette affaire le sujet du prochain vidé, de fabriquer un bwa-bwa à l’effigie de la jeune femme, afin que chacun.e le roue de coups de « liann’ tomarin » !
A celles et ceux qui se montrent surpris, voire inquiets d’un tel accès de violence, il est répondu par plusieurs sortes d’arguments, essayons d’examiner ceux-ci un à un.
D’abord, la jeune femme, mère de deux enfants, se serait montrée très irresponsable en les abandonnant ainsi 4 jours, sans se soucier non plus de l’inquiétude de sa propre mère.

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Plus de 70 ans après sa création, défendons la Sécu contre ses détracteurs !

— Par Max Dorléans —
S’il faut se féliciter de l’organisation (le 29/01/2018) par ATV d’un débat sur les 70 ans de la Sécu en Martinique, il est profondément regrettable qu’aucun des 3 invités, en plus du directeur de la CGSSM (caisse générale de Sécurité sociale de Martinique), n’ait fait part à ce dernier, de la liquidation en cours de l’institution par le patronat et les forces dominantes. Pourtant, s’il est bien de nos jours un enjeu majeur actuel, c’est clairement cette liquidation qui n’a cessé, depuis sa naissance en 1947, d’être l’objectif central –mais camouflé – du patronat, et des békés en particulier. Une liquidation mûrement programmée sous cape, mais que le patronat n’a pu ouvertement mettre en œuvre que lorsque les conditions de sa réalisation ont été réunies. Ne l’oublions pas : dès sa création, le patronat béké en Martinique – comme la bourgeoisie en France – a té hostile à la Sécu parce qu’il enrageait de voir la petite ponction opérée sur ses profits, servir les intérêts immédiats des salariés  (assurance maladie, allocations familiales, pensions de retraite). Un crime de lèse majesté, en plus du fait que celle–ci assurait, sans contrepartie de travail, des revenus monétaires et non monétaires aux salarié/es.

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Si on s’indignait !

— Par Térèz Léotin —

Selon Jean Dutourd « la démission des parents consiste à donner beaucoup d’argent de poche et peu de gifles ». Si nous ne sommes pas d’accord pour donner beaucoup trop d’argent de poche, nous nous révoltons tout autant contre les gifles. Ce n’est pas avec les coups qu’on éduque ni avec l’argent qui ne fait qu’éblouir. Nous voilà pensant à cet élève qui, alors que nous étions encore en fonction, arriva à l’école maternelle d’une banlieue de la Martinique, avec un billet de 50 € qu’il exhibait. Dans sa grande bonté, la souris qui avait récolté sa dent de lait, le lui avait généreusement glissé sous son oreiller. Il pourrait, lui avaient alors dit ses trop bienheureux parents, acheter autant de bonbons qu’il en voudrait, répétait-il.
Les temps n’étant plus ce qu’ils étaient, et au travers des brumes lointaines de l’époque de mon enfance, je revis puis je compris le geste de notre pauvre bonne souris qui ne nous donnait que quelques malheureux centimes. Et en me disant autres temps, autres mœurs, je la regrettai amèrement.

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Population active, un bouleversement considérable

— Robert Kissous, statisticien-économiste, consultant auprès des Comités d’entreprise —
Une tribune de Robert Kissous, statisticien-économiste, consultant auprès des Comités d’entreprise.

La population active en France a connu des bouleversements considérables particulièrement depuis les années 60.  

A noter en premier une formidable extension du salariat. Malgré la croissance de la population active le nombre des indépendants diminue même en valeur absolue.

Les non-salariés représentaient en 1946 le tiers de la population active, aujourd’hui ils ne représentent que 11%. Le recul a principalement touché les agriculteurs exploitants (4,5 millions en 1936 et dix fois moins en 2015 soit 1,8% de la population active) mais pas uniquement puisque le nombre de petits commerçants et artisans a diminué d’environ un tiers. Seules les professions libérales sont en croissance. Amusant de noter que les petits patrons à qui l’on répétait qu’ils seraient expropriés par « les rouges » l’ont été par le capitalisme.

Mais l’évolution ne s’est pas limitée au recul de petits producteurs et commerçants.  

Après la crise de 1974-75 la classe ouvrière était attaquée. Des plans de « restructurations » se succédaient : sidérurgie, naval, textile… L’appareil productif était sur la sellette.

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