— Par Roland Tell —
La centralisation du système éducatif français est un facteur capital de résistance au changement, un obstacle majeur pour l’innovation. Elle empêche de tenter, dans des secteurs limités (exemple : des secteurs géographiques) des expériences en vraie grandeur. La centralisation empêche la juxtaposition de sous-systèmes différents et horizontaux. Les sous-systèmes, dont il est question ici, sont des sous-systèmes, que l’on pourrait qualifier de régionaux, de territoriaux, comme ici à la Martinique. La centralisation interdit ces sous-systèmes ! Par exemple, elle ne permet pas que l’organisation de l’enseignement soit différente d’une région à l’autre, comme c’est le cas dans certains pays. En empêchant la constitution de ces sous-systèmes, elle empêche la réalisation d’expériences en vraie grandeur, c’est-à-dire d’expériences permettant de voir les effets d’une innovation pédagogique sur la société, et de voir ce qui peut être réellement généralisé.
La centralisation est un obstacle à l’innovation, parce que la moindre tentative d’innovation doit être multipliée par le nombre de professeurs, en faisant des paris, à la fois pédagogiques et budgétaires, qui ont des dimensions vertigineuses. Une centralisation moindre, et une plus grande souplesse locale, liée à des possibilités d’initiative, permettraient l’innovation, parce que les variables de ces paris seraient immédiatement visibles.