Catégorie : Sciences Sociales

Halte à la manipulation de l’Histoire, oui à la conservation et à l’explication de tous les vestiges du passé !

— Par Réné Bélénus et Frédéric Régent —

La commémoration de la seconde abolition de l’esclavage en Guadeloupe du 27 mai 1848 a, cette année, donné lieu à toutes sortes d’amalgames, de déclarations empreintes de contre-vérités et de confusions en tous genres qui n’honorent guère leurs auteurs. Conscients du fait que la quête mémorielle a pris dans notre pays une ampleur inenvisageable, après des décennies de silences empreints d’une volonté de privilégier l’oubli des pages sombres du passé, nous ne pouvons néanmoins cautionner autant de dérives dans l’interprétation des faits.
La recherche historique ayant suffisamment progressé depuis 20 ans sur toutes ces questions, d’aucuns seraient bien inspirés de se documenter plutôt que de persister à assener des contre-vérités.
Premier amalgame méritant d’ëtre dénoncé, c’est la confusion systématique faite entre les événements du 27 mai 1848 avec la proclamation du Gouverneur Layrle abolissant l’esclavage en Guadeloupe, et ceux du 28 mai 1802 avec la mort à Danglemont de Delgrès et de ses compagnons. La tendance actuelle est à occulter totalement l’abolition de 1848 pour ne retenir que le © rétablissement de l’esclavage en 1802 ª.

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Et si nous portions nos coups contre nos véritables ennemis !

— Par Robert Saé —

Beaucoup de compatriotes ont été interpellés par les incidents qui se sont déroulés à l’occasion de la commémoration du 22 mai sur les lieux même où l’acte de résistance de l’esclave Romain déclenchait la Révolution qui imposa l’abolition de l’esclavage institutionnel*. Pour certains, une telle manifestation de division, précisément ce jour-là, constituait un « sacrilège ». Mais ces faits, sont, malheureusement, révélateurs d’une grave maladie qui affecte notre société dans le quotidien : le syndrome de lynch*, cette forme d’aliénation dont les principaux symptômes sont la propension à l’auto-dénigrement, à la division et à la « violence circulaire ». En étudiant les publications scientifiques de Frantz FANON chacun peut mieux comprendre ces comportements que nous avons à déplorer dans notre pays.
Les dégâts causés par ce syndrome sont particulièrement tragiques au plan politique. Prisonniers de cette aliénation, qui les pousse à croire que la réussite suprême consiste à se vêtir d’un costume d’élu de la République, beaucoup sont près à toutes les renonciations et à toutes les compromissions pour arriver à leurs fins.
On constate, qu’actuellement, la dénonciation du colonialisme et de ses agents qui sévissent dans l’administration, dans l’économie, dans tout le champ social, la mise en cause de l’État Français, ont quasiment disparu du discours d’une certaine frange du « camp nationaliste ».

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Existe-t-il un système éducatif français ?

Par Roland Tell —

Ce problème est un problème général. La question de l’unité organique du système d’enseignement est posée, dans tous les pays, à l’ensemble des structures éducatives. Elle se pose d’autant plus que les Ministères de l’Education Nationale sont loin de répondre, à l’heure actuelle, aux besoins éducatifs, repérés dans leur généralité. D’autre part, cette question renvoie à deux autres problèmes :

– le problème de l’existence du système en tant que tel.

– le problème de la place de ce système éducatif formel, institutionnalisé, par rapport aux structures informelles d’éducation et de formation.

Par exemple, à partir des années 1980, des dispositifs dans les médias, dans les entreprises économiques, dans le privé, en insistant sur la relation entre résultats scolaires et débouchés professionnels, prennent en charge la formation de leurs employés, afin de mieux garantir la réussite de l’entreprise elle-même. L’homme, étant considéré comme le premier capital de l’entreprise, il importait donc de faire évoluer les formations en fonction des évolutions économiques rencontrées par les entreprises. Evolutivité des formations et adaptabilité des employés vont de pair.

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Kemi SEBA à Génippa : la cause indépendentiste a-t-elle marqué des points?

— Par Yves-Léopold Monthieux —
A une commémoration de la mort de Frantz Fanon, deux personnalités étrangères avaient été invitées par des anticolonialistes martiniquais. J’avais observé alors que l’évènement n’avait concerné qu’une chapelle et que des militants connus de l’anticolonialisme en avaient été écartés. Je m’étais interrogé sur ce que pouvaient penser les filles de CHE GUEVARRA et de MALCOM X (je crois) à leur retour dans leurs pays respectifs, d’un pays à décoloniser, champion de consommation, comme la Martinique.
Ainsi que l’avait confié un journaliste russe invité en Martinique par un grand parti anticolonialiste, elles pourraient se dire que si tous les pays à décoloniser étaient comme la Martinique, elles signeraient tout de suite pour leur maintien en l’état. En effet, le visiteur russe (URSS) sortait de table. Iil venait de profiter d’agapes inattendues à Clairière de la part des dignitaires du parti. Après avoir vu ce qu’il avait vu du pays, cette débauche de table avait achevé de le déconcerter. Celui qui le reconduisait en fin d’après-midi à son hôtel crut devoir faire un crochet à Volga Plage pour lui montrer un peu de la misère du pays, histoire de remettre l’opinion de son hôte dans le bon sens.

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Parutions : nouveautés du 28 mai 2018

Hac ex causa conlaticia stipe Valerius humatur ille Publicola et subsidiis amicorum mariti inops cum liberis uxor alitur Reguli et dotatur ex aerario filia Scipionis, cum nobilitas florem adultae virginis diuturnum absentia pauperis erubesceret patris.

Adolescebat autem obstinatum propositum erga haec et similia multa scrutanda, stimulos admovente regina, quae abrupte mariti fortunas trudebat in exitium praeceps, cum eum potius lenitate feminea ad veritatis humanitatisque viam reducere utilia suadendo deberet, ut in Gordianorum actibus factitasse Maximini truculenti illius imperatoris rettulimus coniugem.

Hac ex causa conlaticia stipe Valerius humatur ille Publicola et subsidiis amicorum mariti inops cum liberis uxor alitur Reguli et dotatur ex aerario filia Scipionis, cum nobilitas florem adultae virginis diuturnum absentia pauperis erubesceret patris.

Cognitis enim pilatorum caesorumque funeribus nemo deinde ad has stationes appulit navem, sed ut Scironis praerupta letalia declinantes litoribus Cypriis contigui navigabant, quae Isauriae scopulis sunt controversa.

Huic Arabia est conserta, ex alio latere Nabataeis contigua; opima varietate conmerciorum castrisque oppleta validis et castellis, quae ad repellendos gentium vicinarum excursus sollicitudo pervigil veterum per oportunos saltus erexit et cautos. haec quoque civitates habet inter oppida quaedam ingentes Bostram et Gerasam atque Philadelphiam murorum firmitate cautissimas.

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Fête des mères: d’où vient le mot «maman» ?

— Par Jean Pruvost—
MOTS DE TOUS LES ÂGES – Le lexicologue Jean Pruvost, auteur d’un Dico des dictionnaires qui fait référence, analyse chaque semaine pour Le Figaro un mot de l’actualité. L’écrivain s’interroge aujourd’hui, à l’occasion de la Fête des mères, sur l’origine du mot «maman».

«Bonne fête, Mère!» ne s’est jamais vraiment dit. En revanche, «Bonne fête, Maman», voilà qui vient du cœur, à ne surtout pas oublier au moment de la «Fête des mères», au pluriel donc, une fête que l’enfant de l’école maternelle appelle encore de manière charmante la «Fête des Mamans». De tels mots, si forts, si premiers, scintillent depuis bien longtemps dans la langue française, et dans celles qui l’ont nourrie. C’est qu’on se situe, ici, à la source de la langue et de la vie, avec mos mères et mamans!

Indo-européen et même universel.

Donner l’étymologie du mot «mère» entraîne délicieusement à remonter dans le temps, avant même la naissance latin et le grec, en puisant dans cette langue indoeuropéenne qui a irrigué presque toutes les langues de l’Europe. On y retrouve en effet la racine mater, désignant déjà la mère, racine reprise en latin, mater, matris, et s’illustrant dans presque toutes les langues de l’Europe, en désignant la maman mais aussi, souvent, la source, l’origine.

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« À votre santé ! » : une création de l’atelier théâtre du lycée Montgérald du Marin

Le 3 juin 2018 à 11h Salle paroissiale du Marin

— Par M’A —

L’atelier théâtre du Lycée Montgérald du Marin encadré par Esther Eloidin, professeur- documentaliste, a de la suite dans les idées…

Leur défi ? Se rendre au Festival d’Avignon dans le cadre de « l’Opération Lycéens en Avignon » mise en place par me Ministère de l’Éducation Nationale qui s’appuie sur une convention liant l’association Festival d’Avignon et les Centres de Jeunes et de Séjour du Festival d’Avignon (CEMEA) en Juillet 2018.

Quel comédien n’a pas voulu se rendre dans cette ville érigée en un lieu incontournable du théâtre par Jean Vilar depuis 1947 ? Avignon n’est-elle pas l’endroit privilégié de rencontres de tous les amoureux du théâtre à chaque mois de juillet ?

On ne s’étonne donc pas que des lycéens qui ont découvert le goût, le plaisir et l’amour du théâtre aient eux aussi envie de découvrir ce Temple dédié à leur art et de s’en imprégner pleinement aux côtés de professionnels.

Pour eux ce serait la consécration de leurs nombreuses heures de cours et de leur investissement sans faille durant toute l’année scolaire.

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Le griot Kassé Mady Diabaté, «la voix d’or du Mali», est mort

Il était surnommé « la voix d’or du Mali ». Kassé Mady Diabaté est mort jeudi 24 mai à Bamako à l’âge de 69 ans. Kassé Mady Diabaté était l’un des plus grands griots maliens, si ce n’est le plus grand.

Avec sa voix d’or, Kassé Mady Diabaté incarnait des pans entiers de l’histoire du Mali. Le chanteur était né en 1949 dans le petit village de Kéla, près de la frontière guinéenne, berceau de la civilisation mandé.

Fils d’un agriculteur et d’une ménagère, le jeune garçon travaille en chantant, dans les champs. Il reprend un répertoire millénaire : l’épopée de Soundiata Keita, fondateur de l’empire du Mali.

Kassé Mady Diabaté grandit et son père lui offre son premier ngoni, sorte de guitare traditionnelle malienne. Le chanteur intègre l’orchestre régional de Kangaba, puis Las Maravillas du Mali et le Badema National. C’est l’époque des orchestres d’État, des chanteurs fonctionnaires et de la glorieuse coopération avec Cuba.

En 1989, c’est le premier concert en Europe. L’une de ses très rares interviews est pour RFI, avec Sylvie Coma. « Si je gagne de l’argent, je vais l’envoyer au village, expliquait-il alors.

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Les grands groupes français à l’assaut des salles de cinéma africaines

— par Hermann Boko —

Les grands groupes de l’industrie cinématographique française misent depuis quelques années sur les salles de cinéma en Afrique. Vivendi à travers son réseau CanalOlympia a déjà ouvert depuis 2017 huit salles de cinéma dans sept capitales africaines dont Dakar au Sénégal et Ouagadougou au Burkina Faso. D’ici la fin du second semestre 2018, le groupe Pathé-Gaumont, leader dans l’exploitation des salles en France va inaugurer son premier multiplex en Tunisie. Plusieurs décennies après leur fermeture, les salles de cinéma retrouvent leur public. Est-ce là, le signe d’un renouveau de l’industrie du cinéma en Afrique ?

Le groupe Vivendi peut se frotter les mains. Dix-huit mois après l’inauguration en janvier 2017 à Conakry en Guinée, de la première salle de cinéma du réseau CanalOlympia en Afrique subsaharienne, les résultats sont bien à la hauteur des attentes et des prévisions. « Et Ils sont même plus encourageants », se réjouit, chiffres à l’appui, un porte-parole du réseau qui contrôle maintenant huit salles de cinéma dans 7 pays d’Afrique de l’Ouest et centrale dont le Sénégal, le Burkina Faso et le Cameroun.

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Traite et esclavage : un jour férié nécessaire pour unr appropriation mémorielle collective

— Par Yves Untel-Pastel, Ethnologue, Poète, Auteur-Compositeur —

Un crime collectif, une responsabilité collective

De mille façons nous devons le redire : Il faut « Un jour férié » pour honorer la mémoire de nos ancêtres africains réduits en esclavage pendant quatre siècles ! De l’an 1 400 à l’an 1 800 de notre ère. C’était hier. Tous les grands peuples du moment y ont pris leur part, y ont trouvé bénéfices et intérêts. Ce fut un crime collectif dont nul ne peut se dédouaner. Des fortunes se sont bâties sur des millions de morts et un continent entier disloqué, l’Afrique. Les grandes nations d’aujourd’hui y ont trouvé le sang de leur grandeur. Elles en jouissent encore, et leurs peuples profitent des fruits de leurs développements. Tant de peuples oublieux. Qu’ils furent européens, arabes, africains. Toutes les grandes religions et toutes les obédiences du moment ont admis et couvert l’inadmissible, musulmane, chrétienne, juive, animistes, athées. C’est l’histoire de l’Orient et de l’Occident. C’est l’histoire des Africains et des Européens, c’est l’histoire de l’Afrique, c’est l’histoire de toute l’Europe, c’est l’histoire de la France et de tous les Français sans exception, c’est la souffrance de tous les descendants d’esclaves africains de part le monde, celui des Antillais qui peinent à trouver une juste place dans l’histoire de France aux heures des mémoires fondamentales.

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Les élèves du Lycée Montgérald du Marin se prêtent au jeu de l’écriture théâtrale

Le jeudi 24 mai 2018, 16 élèves de Seconde, dont des élèves de l’Atelier théâtre, du Lycée Montgérald du Marin, encadrés de Mme Eloidin Esther, Professeur- Documentaliste, se sont prêtés au jeu de l’écriture théâtrale avec Arielle Bloesch, auteur, metteur en scène, comédienne suisse.

Cet atelier, organisé en partenariat avec l’Association ETC- Caraïbes, permettait aux élèves de se confronter à l’écriture d’un texte à partir de jeux pour réamorcer ou prolonger le plaisir d’écrire, dépasser l’angoisse de la page blanche, s’ouvrir au plaisir de l’écriture et de les préparer à participer au Concours d’Écriture théâtrale des Jeunes d’outre Mer qui prendra fin le 07 juillet 2018.

Les élèves ont participé de manière active à ce temps d’écriture et d’échanges avec Arielle Bloesch, qui sera suivi d’une production de textes pour la participation au concours jeunes des 15-25 ans d‘ETC- Caraïbes.

Cet atelier est la première étape d’un partenariat avec l’Association ETC- Caraïbes, qui a pour objectif la découverte, l’accompagnement et la diffusion des écritures dramatiques des auteurs de la Caraïbe.  En effet, ce travail débouchera,  durant l’année scolaire 2018 /2019, sur une résidence d’écriture avec Michel Richard,  auteur, fondateur et directeur artistique du Festival Soirées d’Été en Luberon depuis vingt-cinq ans. 

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Les rebelles, les marronnes et le 22 mai

— Par Huguette Bellemare pour Culture Égalité —

Cette année-ci, pour le 170e anniversaire de l’abolition de l’esclavage, la commémoration du 22 mai a revêtu un faste particulier. Pratiquement toutes les communes ont tenu à célébrer la lutte de nos aïeuls. Mais trois d’entre elles ont fait le choix de rendre hommage aussi à nos aïeulEs en sollicitant la conférence théâtralisée  » Rebelles et Marronnes, elles ont fait notre Caraïbe et les Amériques » de l’association féministe Culture Egalité.

En effet, à l’invitation des villes de Saint-Pierre, Fort-de-France et Saint-Esprit, les comédiennes de Culture Egalité ont interprété cette fresque historique que nous avons conçue pour rappeler le rôle des femmes dans les luttes qui ont constitué les peuples de notre archipel et de notre continent.

Elles étaient toutes là : la Reine Anacaona et la paysanne Lumina ; la Jamaïcaine Nanny et la Saint-Lucienne Flore , l’esclave Harriet et les libres de couleur de la Martinique… – toutes resituées dans l’histoire de notre pays et de notre région, par une narratrice . Elles étaient venues dire comment, en leur temps, elles s’étaient soulevées et avaient combattu l’occupation, l’esclavage, la colonisation ou le racisme pour arracher chacune des libertés dont nous disposons aujourd’hui.

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Migrants : « l’Appel de Saint-Malo » au festival Etonnants Voyageurs

Rédigée par Mireille Delmas-Marty, Patrick Chamoiseau et Michel Le Bris, la Déclaration de St-Malo appelle à mettre en place une gouvernance mondiale, dans la gestion des migrants.
Face au désastre humanitaire qui accompagne des migrations d’une ampleur sans précédent, les surenchères répressives qui tiennent lieu de politique des migrations sont un déni de réalité ». Le texte intégral de ce que Patrick Chamoiseau a présenté comme un « Appel de Saint-Malo » a été lu dimanche 20 mai 2018, pendant le Festival Etonnants Voyageurs, à l’Auditorium du Palais du Grand Large. Le voici :

Appel de Saint-Malo

Face au désastre humanitaire qui accompagne des migrations d’une ampleur sans précédent, les surenchères répressives qui tiennent lieu de politique des migrations sont un déni de réalité. Les écrivains, artistes et réalisateurs réunis à Saint-Malo appellent la Communauté internationale à mettre en place une gouvernance mondiale nourrie de nos traditions multiséculaires et de nos imaginaires. L’urgence est à la construction d’un principe d’hospitalité qui deviendrait opposable aux États.

Le point de départ est le constat d’interdépendance. Comme l’a reconnu l’Assemblée Générale des Nations Unies en 2016 « aucun Etat ne peut à lui seul « gérer des déplacements massifs de réfugiés et de migrants ».

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Nous ne nous en sortirons que par nous-mêmes

— Par René Ladouceur —
Quand comprendrons-nous, nous Guyanais, que nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes ? Quand en tirerons-nous, surtout, de justes conclusions ?
Ce qui se joue aujourd’hui avec la démission des urgentistes de l’Hôpital de Cayenne conduit à rechercher sans tarder des réponses à ces questions vitales.
Depuis la départementalisation, les Guyanais se sont habitués progressivement à l’idée que, même s’ils faisaient mille bêtises, il y aurait toujours quelqu’un pour les sauver de leurs propres turpitudes. Et la France, il est vrai, s’est progressivement installée dans ce rôle de Mère patrie. Et de fait, elle a mis en place chez nous un système de protection sociale que nombre de nos voisins nous envient encore.
Longtemps, les Guyanais ont fait mine de ne pas comprendre que, en vérité, ce soutien était motivé par de juteuses contreparties : à la Libération, la France, exsangue, a abondamment puisé dans l’or de la Guyane, pour payer ses dettes et surtout pour renflouer ses caisses. Plus tard, notre inespérée position géographique a aidé la France à consolider son leadership dans la construction de l’Europe spatiale.

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Hommage aux victimes de l’esclavage et de la traite négrière

Le temps de la déradicalisation des consciences*

— Par Pierre PASTEL, sociologue, psychothérapeute, président du CEGOM —

*Ce texte a été, en grande partie, prononcé le dimanche 6 mai  2018 à Montceau les Mines au moment du dépôt de gerbe au Monument  aux Morts en hommage aux  victimes de l’esclavage et de la traite négrière dans le cadre du 9ième  Festival Outre-Mer en Bourgogne. Il aborde le thème de la déradicalisation des consciences.

Clin d’œil aux époux Meghan Markle1, Duchesse de Sussex et Henry Charles Albert David  Duc de Sussex (Prince Harry – Angleterre) 2

Rendre hommage aux victimes de l’esclavage et de la traite des personnes noires3

C’est un devoir pour chacun d’entre nous d’être présent, aujourd’hui, là où l’on rend hommage aux victimes de la traite négrière et de l’esclavage. Nous allons employer, dans cette « brève », le vocabulaire de notre époque pour faciliter la pleine compréhension de ce qui nous préoccupe. Il paraît que la compréhension libère.

1848- 2018

En cette année 2018, nous commémorons le 170ième anniversaire de l’arrêt officiel, en France, d’une pratique mise en œuvre pendant 400 ans par toute une « civilisation ».

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Venezuela : élection sans surprise, dans un pays au bord de la faillite

L’élection présidentielle vénézuélienne se déroule ce dimanche 20 mai, où le président sortant, Nicolas Maduro, est le grand favori. Sans opposant, il devrait l’emporter facilement.

L’élection semble jouée d’avance au Venezuela. Nicolas Maduro est candidat à sa propre succession ce dimanche 20 mai, dans un scrutin où tous ses opposants ont été mis de côté. Surtout, le pays est rongé par l’inflation et est au bord de la faillite. Mais dans les rues de Caracas, à quelques heures du scrutin, on danse et on chante à la gloire du président. La police politique de Maduro est prête à intervenir : pas question que les images d’opposants ne viennent saboter la campagne.
Quatre millions de Vénézuéliens ont déjà fui

Une liesse peu en rapport avec le quotidien des Vénézuéliens. Depuis cinq ans que Nicolas Maduro est à la tête du pays, les habitants manquent de tout. Quatre millions d’entre eux ont déjà quitté le pays, comme cette journaliste installée aujourd’hui à Paris. « Les gens de l’opposition sont découragés, ils n’ont pas envie de voter. Parce que les candidats les plus forts sont interdits de se présenter, et le Conseil national électoral est accusé de fraude ».

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Chavouot et Pentecôte

Le mot Chavouot signifie « semaines ». Cette fête juive se situe au 50ème jour – soit 7 semaines après Pessah (Pâque)- qui correspond au mot grec « Pentecôte ». La fête de Chavouot est une des trois fêtes de pèlerinage avec Pâque et Souccot.

 Fête agricole

L’offrande des prémices caractérisait cette fête agricole. Conformément au texte biblique, il faut offrir comme prémices les premiers fruits du sol arrivés à maturité. Ces fruits doivent être de première qualité.

Fête du don de la Torah

A une date difficile à préciser, cette fête des prémices a été mise en relation avec un événement de l’histoire du peuple d’Israël, le plus important de tous : le don de la Torah : « le Seigneur dit à Moïse : taille deux tables de pierres semblables aux premières, monte vers moi sur la montagne et j’écrirai sur les tables les paroles qui étaient sur les premières que tu as brisées » Ex 34,1

Dieu a fait sortir les Israélites d’Egypte pour les délivrer de l’esclavage mais aussi pour que grâce au don de la torah, ils puissent le servir en toute liberté.

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Esclavage et mémoire, pour une posture mémorielle digne

— Par Yves PASTEL, Ethnologue, poète, auteur-compositeur —

Par sa portée symbolique, la posture fait la différence !

Poser un geste mémoriel autour de crimes contre l’humanité tels que l’esclavage et la traite négrière exige hauteur, profondeur et solennité. C’est la marque d’un indispensable respect pour soi-même et pour la mémoire des disparus que nous honorons. Il y a là toute la force d’un symbole consacrant l’unanimité d’un acte de conscience collectivement assumé.

À titre d’exemple, quand vient l’heure de commémorer la rafle du Vel’d‘Hiv’, les juifs ne dansent pas. Ils s’enveloppent dans un lourd manteau d’affliction ; ils se tiennent raides ils égrènent un à un, dans une litanie interminable, le nom des ancêtres déportés et gazés. Non, le juif ne danse pas dans ces moments-là. Il marque un lourd et profond silence ; il laisse planer l’aigle noir du souvenir sur la mémoire des disparus.

Et la France, et son président le premier, se tait, s’arrête, marque le pas, respecte, compatit ; Entre en profonde contrition. Pas un rire inconvenant, pas un semblant de liesse. Le ciel est lugubre, et les visages scellés dans le marbre du recueillement !

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Pour un respect absolu des droits de la défense

— Communiqué de la LDH Fédération de Guadeloupe—

Dans les systèmes judiciaires des pays démocratiques l’avocat ne peut être interrompu lorsqu’il plaide, encore moins être interdit d’intervenir. Les exceptions à ce principe ne concernent que les pays totalitaires où les juges sont des instruments aux mains du pouvoir.

La Présidente de la Cour d’Assises des mineurs de Basse Terre, en Guadeloupe, vient de s’illustrer, de fort belle manière, en piétinant ce principe sacré du respect absolu des droits de la défense et des garanties fondamentales reconnues à l’avocat dans l’exercice de sa mission de défense.

En interdisant, le 14 mai 2018, au Bâtonnier Roland ÉZELIN, de plaider en dernier dans une affaire criminelle, à la suite des plaidoiries de ses cinq confrères, au motif surprenant de l’heure tardive, la Présidente portait un coup fatal à la fonction de défense et faisait voler en éclats la liberté de parole reconnue à l’avocat, par la Constitution, par la Loi, par la Convention Européenne de Sauvegarde, et par la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948.

La décision brutale et, à l’évidence, inappropriée de ce juge démontrait qu’il était possible, en Guadeloupe, de cadenasser la défense, sans aucun égard pour un ancien Bâtonnier et la collectivité des avocats, partenaires de justice.

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Parutions : nouveautés du 20 mai 2018

Hac ex causa conlaticia stipe Valerius humatur ille Publicola et subsidiis amicorum mariti inops cum liberis uxor alitur Reguli et dotatur ex aerario filia Scipionis, cum nobilitas florem adultae virginis diuturnum absentia pauperis erubesceret patris.

Adolescebat autem obstinatum propositum erga haec et similia multa scrutanda, stimulos admovente regina, quae abrupte mariti fortunas trudebat in exitium praeceps, cum eum potius lenitate feminea ad veritatis humanitatisque viam reducere utilia suadendo deberet, ut in Gordianorum actibus factitasse Maximini truculenti illius imperatoris rettulimus coniugem.

Hac ex causa conlaticia stipe Valerius humatur ille Publicola et subsidiis amicorum mariti inops cum liberis uxor alitur Reguli et dotatur ex aerario filia Scipionis, cum nobilitas florem adultae virginis diuturnum absentia pauperis erubesceret patris.

Cognitis enim pilatorum caesorumque funeribus nemo deinde ad has stationes appulit navem, sed ut Scironis praerupta letalia declinantes litoribus Cypriis contigui navigabant, quae Isauriae scopulis sunt controversa.

Huic Arabia est conserta, ex alio latere Nabataeis contigua; opima varietate conmerciorum castrisque oppleta validis et castellis, quae ad repellendos gentium vicinarum excursus sollicitudo pervigil veterum per oportunos saltus erexit et cautos. haec quoque civitates habet inter oppida quaedam ingentes Bostram et Gerasam atque Philadelphiam murorum firmitate cautissimas.

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Pédophilie: tous les évêques chiliens remettent leur démission au Pape

Des « documents compromettants » ont été détruits par les autorités ecclésiastiques, révèle François, qui reconnaît une faillite collective de l’Eglise chilienne.

La conférence épiscopale chilienne a annoncé aujourd’hui que les 34 évêques venus à Rome rencontrer le pape François lui avaient remis leur démission, dans le contexte d’un rapport concernant un scandale de pédophilie au Chili. « Nous, tous les évêques présents à Rome, avons remis nos postes entre les mains du Saint-Père afin qu’il décide librement pour chacun d’entre nous », indique une déclaration lue devant la presse.

« Nous voulons demander pardon pour la douleur causée aux victimes, au pape, au peuple de Dieu et à notre pays pour les graves erreurs et omissions que nous avons commises », déclarent les évêques, après trois jours de rencontres avec le pape au Vatican.

« Nous remercions les victimes pour leur persévérance et leur courage, malgré les énormes difficultés personnelles, spirituelles, sociales et familiales qu’ils ont dû affronter, auxquelles s’ajoutaient souvent l’incompréhension et les attaques de la communauté ecclésiale », ajoutent-ils. « Nous implorons leur pardon et leur aide pour continuer à avancer sur le chemin de la guérison des blessures, pour qu’elles puissent se cicatriser », poursuivent les évêques.

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Saccage à Martinique 1ère

— Par Georges-Henri Léotin —

Martinique 1ère a décidé de retirer de ses programmes 3 émissions-radio : Tout lang sé lang de Daniel Boukman, Farin cho de Sully Cally, et La nature aux Antilles d’Alain Delatte. Le point commun entre ces émissions : elles ont un rapport à la langue et à la culture créole, elles sont animées par 3 figures importantes du monde culturel antillais.

Tout lang sé lang existe depuis une dizaine d’années. Comme son nom l’indique, elle vise à la reconsidération et la promotion du créole, dans sa dimension de langue littéraire en particulier, même si, dans ce dernier domaine, elle n’a pas encore « fait éclore la succulence de tous ses fruits pour la soif universelle ». Daniel Boukman donne des extraits d’œuvres, des traductions de classiques (fables p.ex.) qui font dialoguer les différents créoles. Dans ce sens Tout lang sé lang était un complément utile des chroniques de Littérature au quotidien d’André Lucrèce.

Jean Bernabé parlait de la nécessité urgente d’une recréolisation, d’un combat déterminé pas tant pour la survie mais pour regénération d’un bon créole. Même s’il semblait avoir abandonné, pour l’écriture, la notion de déviance maximale, il soulignait l’impératif d’une refondation lexicale allant de pair avec une défense de ce qui fait la structure syntaxique du créole (phénomène de duplication : p.ex. :

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« Les amants de couleur » de Carl Jaro

Le 17 mai 2018 à Un Oeuf de 18h à 22 h : Amour, humour et convivialité contre la discrimination

Dans le cadre de la journée contre l’homophobie et la transophobie, Kap Caraïbe a choisi de projeter « Les Amants de couleur » , un court métrage d’un réalisateur franco-haïtien, Carl Jaro. Des clips musicaux, des vidéos humoristiques, didactiques, informatives ou encore touchant à l’art seront également diffusés. L’objectif est d’aborder différentes thématiques afin de libérer la parole. « En Martinique, on parle facilement de sexe, parfois de façon très crue mais on parle peu d’amour et de tendresse » , explique Mathieu Guérard.
– Le 17 mai, de 18 à 22 heures à Un Oeuf – maison d’artistes, 19 rue Garnier-Pagès. Les projections du court métrage et des vidéos seront suivies d’une rencontre avec d’autres associations.

Cinéma : « Les amants de couleur » de Carl Jaro
Synopsis :
Yann est amoureux d’Aman, ils vivent une belle aventure entre hommes. Mais cette idylle va être dérangée par une femme qui veut contraindre Yann à une relation hétérosexuelle. Un trouble entre les deux amants homosexuels et une vie amoureuse déchirée pour Yann, qui souffre des préjugés et de l’homophobie de cette intrigante.

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Journée mondiale contre l’homophobie et la transphobie le 17 mai

La Journée mondiale contre l’homophobie et la transphobie est célébrée le 17 mai. Cette initiative vient du Québec où la Fondation Émergence1 lance en 2003 la première journée nationale contre l’homophobie2. Par la suite elle a été reprise par le Français Louis-Georges Tin, président du Comité IDAHO (du nom de la journée en anglais, International Day Against Homophobia and Transphobia).

Elle est parfois désignée de façon abrégée comme la Journée mondiale contre l’homophobie ou Journée internationale contre l’homophobie et la transphobie.

Le 17 mai a été choisi comme date symbolique pour la journée internationale contre l’homophobie et la transphobie pour commémorer la décision de l’OMS le 17 mai 1990 de ne plus considérer l’homosexualité comme une maladie mentale (à l’initIative de Louis-Georges Tin)3.

Histoire
Cette journée a pour but de promouvoir des actions de sensibilisation et de prévention pour lutter contre l’homophobie, la lesbophobie la biphobie et la transphobie.

La première journée a eu lieu le 17 mai 2005, soit 15 ans jour pour jour après la suppression de l’homosexualité de la liste des maladies mentales de la classification internationale des maladies publiée par l’Organisation mondiale de la santé, à savoir le 17 mai 1990.

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Réparons l’oubli

Du 18 au 22 mai 2018

— Par Culture Egalité —

Rebelles et Marronnes, elles ont fait notre Caraïbe et nos Amériques
Réparons l’oubli ! Manifestations de Culture Egalité du 18 au 22 Mai 2018.

Dans notre association, nous nous battons pour l’égalité des femmes et des hommes et pour l’autonomie des femmes.

C’est pour ces raisons que nous avons décidé de faire un travail afin de vulgariser l’histoire, trop souvent ignorée, des femmes de notre région. Nous voulons que les Martiniquaises – et les Martiniquais – sachent que dès le début de notre histoire, rien ne nous a été octroyé, que nous avons dû nous battre pour chaque amélioration de notre sort et que ces batailles n’auraient pas abouti sans les luttes des femmes. Oui, nos aïeules « n’ont pas été que des victimes. Elles ont été des actrices de l’histoire, de leur histoire », de notre histoire.

C’est pourquoi nous avons choisi de mettre particulièrement à l’honneur, quelques rebelles et marronnes de la Caraïbe et des Amériques.

Nous allons donc voir les femmes à l’œuvre à différentes périodes de notre histoire : depuis le début de la conquête à la fin du 15e siècle, puis lors de la mise en place de la colonisation et de l’esclavage, avec les grandes révoltes marronnes, ensuite dans les luttes aux Antilles au moment de la Révolution française, et enfin, dans les mouvements après l’Abolition, au lendemain de l’émancipation.

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