— Par Michel Pennetier —
Il est un village au centre de la France, situé en pente sur la rive droite du Cher, judicieusement installé sur l’adret, le côté ensoleillé de la vallée. Jadis, il n’y a pas si longtemps, du temps de mon enfance, on cultivait la vigne sur le coteau. Depuis lors, les pavillons de mauvais goût y prolifèrent. Mais le centre du village garde son charme avec une jolie église romane et surtout en contrebas les ruines d’un amphithéâtre gallo-romain. Drevant, nom dérivé du latin Dervantum, n’a jamais été un centre urbain important, si bien que la présence de ce bâtiment romain et de thermes encore en partie enfouis dans la terre reste un peu une énigme.
En face, de l’autre côté de la rivière, la colline sombre de l’ubac, recouverte aujourd’hui d’une forêt sauvage limite l’horizon. Mes cousins paysans ont toujours appelé le sommet de cette colline « le camp de César » parce qu’en labourant leurs champs ils y ont trouvé quelques fois des pièces romaines. L’existence d’une armée d’occupation installée là pourrait justifier la construction de l’amphithéâtre.