— Par Xavier Chevallier —
En ces périodes de commémoration du centenaire de la Grande Guerre, il faut se rappeler que des milliers de personnes du monde médical et hospitalier – médecins, chirurgiens, dentistes, infirmières, personnel soignant, brancardiers – se consacrèrent à soulager la souffrance et la détresse des autres dans des conditions éprouvantes et parfois au péril de leur vie. Parmi elles, il est un personnage tout à fait singulier ayant joué un rôle important durant le conflit et dont le destin hors du commun mérite d’être évoqué : le Docteur Hippolyte Morestin (1869-1919), grand chirurgien français de la Belle Epoque, qui devint un médecin légendaire durant la Guerre 14-18 en soignant des milliers de soldats grièvement blessés au visage et au crâne « les gueules cassées ». Il a pourtant connu le sort posthume de bon nombre de personnes célèbres en leur temps : un effacement quasi total de la mémoire collective. Ce n’est pas le moindre paradoxe chez celui qui est considéré de nos jours comme l’un des maîtres incontestés de la chirurgie maxillo-faciale et l’un des pères fondateurs de la chirurgie esthétique.