Paris – Alors qu’il est de plus en plus admis que les enfants sont victimes des violences conjugales dont ils sont témoins, leur place entre les deux parents lorsque ceux-ci se séparent est pointée du doigt par les professionnels de la lutte contre ces violences.
« Quand j’ai quitté mon compagnon, j’avais très peur de priver ma fille d’un père« : Raphaëlle, mère de deux enfants dont une fille avec un père qui s’est révélé violent, a d’abord voulu, pour elle, rester près de celui qui l’avait maltraitée.
« Je vivais dans la peur, mais je ne voulais pas briser le lien père-fille« , regrette aujourd’hui Raphaëlle. « Je pensais que c’était important pour une fille de voir son papa« .
« Je sais très bien que, si je coupe les liens, ça va se retourner contre moi« , estime pour sa part Valérie, mère de deux enfants dont elle partage l’autorité parentale avec son ex-mari violent. « On me dit souvent +De toute façon, ça reste leur père+« . (Les prénoms de Raphaëlle et de Valérie ont été modifiés, ndlr)
Sauf dans de rares cas – ordonnance de protection ou retrait de l’autorité parentale -, le parent violent garde le droit de savoir où habite son ex-compagne, puisqu’il doit savoir où habitent ses enfants.