— Par Marie Delcas —
Près de 18 000 personnes ont ainsi été tuées depuis 2016 selon l’ONU, qui parle d’un « modèle de conduite systématique ».
Le chiffre est tiré des registres officiels: près de 18 000 Vénézuéliens ont été assassinés par la force publique depuis 2016. Dix-huit mille. « Un massacre au goutte-à-goutte », résume Keymer Avila, professeur de criminologie à l’Université centrale du Venezuela, à Caracas. « Une guerre contre le peuple », soupire Maria C., dont le fils a été tué par la police. Dans un pays ou mafias et forces de l’ordre sont trop souvent de mèche, la militarisation de la politique sécuritaire a tourné au cauchemar.
Dans les statistiques, les victimes de la force publique apparaissent sous la rubrique « résistance à l’autorité ». Mais les organisations des droits de l’homme, ONU comprise, ont pu établir qu’il s’agit dans l’immense majorité des cas d’exécutions extrajudiciaires. Les victimes sont tuées désarmées. Selon Tamara Taraciuk, de l’ONG Human Rights Watch (HRW), auteure d’un récent rapport sur le sujet : « Il y a un modèle de conduite systématique de la force publique.