— Par Max Dorléans pour le GRS —
S’il est bien vrai que nous devons batailler très fermement contre la « réforme » des retraites envisagée par Macron et les siens, parce que celle-ci, dans le prolongement des multiples « réformes » qui l’ont précédée depuis une quarantaine d’années, est injuste et va approfondir les inégalités sociales déjà béantes, il importe en même temps de dire que cette bataille, toute nécessaire qu’elle soit, est insuffisante.
En effet, ne se focaliser que sur la réforme et ses attendus fallacieux – la réforme serait entreprise pour se doter non seulement « d’un système universel de retraite où un euro cotisé donne les mêmes droits, quel que soit le moment où il a été versé, quel que soit le statut de celui qui a cotisé » mais également d’un système qui ne soit pas source à la fois d’inégalités et de conflits à répétition du fait des « 42 régimes de retraite » existants, puisqu’il il n’y aurait « plus besoin de réformes successives, qui changent les règles et sont anxiogènes et sources d’incertitude » – risque de nous faire également passer à côté de l’enjeu fondamental, à savoir la destruction de la Sécurité sociale, cet outil majeur de solidarité collective né en 1945 en France, et 1947 en Martinique.