— Par Jean-Marie Nol, économiste —
L’éclatement de l’identité antillaise est souvent évoqué pour expliquer une partie du mal-développement et du malaise politique et identitaire persistant qui touche la Guadeloupe et la Martinique. Dans les périodes de tourmente, quand la démocratie vacille depuis la dissolution de l’Assemblée nationale et la possibilité de l’extrême droite d’arriver au pouvoir dans les prochaines années, il est de grands livres dans lesquels il est revigorant de se replonger. Pour retrouver de l’espoir quand l’heure n’en fournit guère, pour prendre de la hauteur et savoir faire un mea culpa au lieu de rechercher des boucs émissaires. Connaît-on vraiment la responsabilité des élites antillaises dans les mauvaises performances du système économique en Guadeloupe et Martinique ?
À travers le constat et l’analyse approfondie de la situation socio-économique et politique de ces îles, il faut nécessairement explorer les causes et les conséquences de l’origine du chômage de masse, de l’exode des jeunes, du manque de perspectives locales, et de l’influence persistante des séquelles du colonialisme français sur la neuropsychologie des élites antillaises. Malgré leur statut de départements français d’outre-mer, ces îles présentent des caractéristiques économiques et sociales distinctes de celles de la France hexagonale.