— Par Yves-Léopold Monthieux —
J’ai écrit à plusieurs reprises qu’il n’est pas juste qu’en Martinique, aux caisses des supermarchés, se retrouvent deux catégories de citoyens : ceux qui bénéficient de la majoration de salaires de 40%, et les autres. Les fonctionnaires ayant la garantie de l’emploi, cet avantage peut être considéré comme une prime supplémentaire à cette garantie. S’il était justice et conforme à leur dignité d’aligner le traitement des fonctionnaires autochtones sur celui des métropolitains, il est moralement insatisfaisant qu’à l’injustice passée ait succédé celle qui, sur un même territoire, fait la différence entre les fonctionnaires et ceux qui ne le sont pas, c’est-à-dire tous les autres.
Les ouvriers ont toujours été solidaires des fonctionnaires
Certes, les bénéfices de l’ascension sociale assez largement répartie ; elle a conduit à ce que de nombreuses familles martiniquaises possèdent un ou plusieurs fonctionnaires en leur sein. Ce facteur de solidarité est la face heureuse d’un phénomène qui n’en est pas moins une injustice sociale décidée par décret et qui place les familles dans des positions inégales. La question se pose aujourd’hui de l’application d’une nouvelle étape en faveur des fonctionnaires : l’extension de la majoration des 40% à leur pension de retraite, comme c’est le cas dans le département de la Réunion.