— Par Jean-Marie Nol —
La Guadeloupe, territoire aux enjeux complexes, se trouve à la croisée des chemins avec la mutation du monde . Alors que les débats sur l’autonomie politique refont régulièrement surface, il apparaît de plus en plus clair que l’autonomie, en soi, n’est pas une solution miracle de nature à régler les problèmes et le mal développement de la Guadeloupe . Cependant, un consensus émerge parmi les observateurs et experts de la vie politique locale : la nécessité d’engager un nouveau processus de décentralisation notamment pour accompagner le changement de modèle économique . Cette démarche, loin d’être une simple réforme institutionnelle, constitue une réponse stratégique aux défis économiques, technologiques et sociétaux auxquels l’île est confrontée.
La décentralisation, par définition, vise à transférer des compétences de l’État vers des collectivités territoriales dotées d’une personnalité morale, d’une autonomie financière et de gestion. En responsabilisant les élus locaux, elle permet d’adapter les politiques publiques aux spécificités des territoires, une nécessité impérieuse pour la Guadeloupe dont les contraintes insulaires accentuent la vulnérabilité face aux chocs externes. Les précédents actes de décentralisation en France, notamment les grandes lois de 1982 et l’« acte II » de 2003, ont amorcé ce processus.