— Par – Cannelle Fourdrinier —
Ces déchoukaj des statues de Victor sont des actes, non pas de vandalisme, mais de résistance ancestrale, car faire la promotion exclusive de l’éminent raciste Victor Schoelcher revient à mutiler les mémoires de toutes celles et ceux ayant lutté, souvent au prix de leur vie, pour la liberté dans la Caraïbe.
La Martinique est une terre de résistance : les 21 et 22 mai 2020 en ont été l’énième démonstration : 172 ans après que nos ancêtres esclavagisé.e.s aient brisé leurs chaînes, sans qu’aucun.e blanc.he ne vienne les sauver (contrairement à ce que prétend le roman colonial français), leur descendance a souhaité mettre fin à leur invisibilisation. Non, nous ne devons pas notre liberté à Victor Schoelcher. Non, il ne constitue pas le ciment de notre attachement (supposé, et finalement inexistant pour nombre d’entre nous) à la République bananière française qui nous tue à petit feu en nous inoculant du chlordécone depuis 1968, du glyphosate depuis des décennies et autres produits phytosanitaires meurtriers; qui nous sait sans eau courante (laquelle n’est pas potable, eu égard aux pesticides que l’on y retrouve, notamment du chlordécone), en pleine pandémie de COVID-19.