Catégorie : Sciences Sociales

Le génie et la conscience collective des artistes piétinés

— Par Habdaphaï —

Je suis représentant du syndicat national des sculpteurs et plasticiens, nous faisons partie de ces artistes qui dénoncent la destruction des deux statues de Victor Schœlcher, le jour du 22 mai 2020.
Le vandalisme et la destruction d’œuvre, que l’on aime ou n’aime pas, ne peut pas être un acte de militantisme. Le militantisme est une lutte politique, utilisant des moyens démocratiques, honorables et pacifiques….
J’ai vu la vidéo, postée sur internet, des deux jeunes filles faisant partie des vandales expliquant pourquoi il était important pour elles de prendre part à cette destruction. Mais elles n’ont jamais su s’exprimer clairement, aveuglées par le manque de savoir. Je pense qu’elles ne savaient pas qu’elles détruisaient l’œuvre d’une grande artiste martiniquaise.
Ces jeunes, comme d’autres, sont instrumentalisés par les mentors qui voudraient changer la vie des Martiniquais, changer son système de consommation. Ils voudraient que nous devenions leur jouet pour asseoir leur pouvoir politique et émotionnel, cela n’a rien à voir avec l’hommage aux ancêtres africains, ni avec le Covid ou le chlordécone. Ils surfent sur tout, pour nous faire adhérer à une haine ressentie par une partie des Martiniquais, ce qui est grave.

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De Caroline Laurent, «  Rivage de la colère », Prix 2020 Maison de la Presse

Caroline Laurent est franco-mauricienne. Après le succès du livre co-écrit avec Evelyne Pisier, « Et soudain, la liberté », elle a publié le 9 janvier 2020 son nouveau roman « Rivage de la colère », aujourd’hui récompensé. En parallèle de ses fonctions de directrice littéraire chez Stock, elle a été nommée en octobre à la commission « Vie Littéraire » du Centre National du Livre.

Aux origines du roman, un fait historique :

Dans « Rivage de la colère », récompensé par le 51ème Prix  Maison de la Presse, Caroline Laurent dévoile un pan tragique, hélas fort peu connu, de la décolonisation dans l’Océan Indien : en 1965, le Royaume-Uni accepte le principe d’élections générales qui décideront de l’indépendance de l’île Maurice et de ses possessions. Mais dans le plus grand secret, il est décidé que certaines de ces dépendances, dont les îles Chagos, au nord-est de Maurice, resteront sous administration britannique, après qu’elles auront été rachetées par le Royaume-Uni, ce dernier prétendant qu’elles ne sont pas habitées ! Le but n’est autre que de donner ces territoires en location aux États-Unis, qui y créeront une importante base militaire. 

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Liaisons aériennes interdites entre la métropole et la Corse ou les DOM-TOM

Les déplacements aériens entre la France métropolitaine et la Corse ou les territoires d’Outre-Mer seront interdits «sauf motif impérieux», précise un décret paru lundi au Journal officiel qui fixe le cadre juridique de la phase 2 du déconfinement. Ces motifs impérieux pourront être «d’ordre personnel ou familial», indique le décret qui évoque aussi de possibles dérogations pour «un motif de santé relevant de l’urgence ou un motif professionnel ne pouvant être différé».

Pour ce qui est des transports terrestres, le décret prévoit que «les opérateurs de transports veillent, dans la mesure du possible, à la distanciation physique entre les personnes ou les groupes de personnes voyageant ensemble, sur les quais et dans les véhicules, en tenant compte des contraintes propres à chaque moyen de transport».

Le port du masque de protection dans les véhicules ou dans les «espaces accessibles au public et affectés au transport public de voyageurs» est obligatoire pour tous à partir de onze ans. Le décret réaffirme par ailleurs l’interdiction de «tout rassemblement, réunion ou activité sur la voie publique ou dans un lieu ouvert au public, mettant en présence de manière simultanée plus de dix personnes».

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Coronavirus: plus d’un million de cas en Amérique latine et aux Caraïbes

Le nombre de cas confirmés d’infection au coronavirus a dépassé dimanche le million en Amérique latine et aux Caraïbes, dont la moitié au Brésil, selon un bilan réalisé par l’AFP à partir de données officielles.

Depuis le début de l’épidémie, un total de 1.016.828 cas de Covid-19 ont été officiellement recensés en Amérique latine et aux Caraïbes, dont 514.849 au Brésil, de loin le pays de la région le plus touché par la maladie.

Le Brésil est, avec 29.314 morts recensés dimanche par le ministère de la Santé, le quatrième pays du monde en termes de mortalité due au nouveau coronavirus derrière les Etats-Unis (103.781 morts), le Royaume-Uni (38.376) et l’Italie (33.340).

» LIRE AUSSI – Le Brésil devient le nouvel épicentre de la pandémie

Avec 164.476 personnes contaminées, le Pérou est le deuxième pays d’Amérique latine le plus touché.

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Covid19 : conséquences économiques sur dix ans en Outre-mer

Les conséquences économiques du confinement en Outre-mer «se feront probablement sentir pendant les dix prochaines années», alerte lundi l’Association des CCI d’Outre-mer (ACCIOM), qui évalue à «60.000» le nombre d’emplois menacés dans ces territoires. Dans une étude sur l’impact de la crise du Covid-19 sur les économies d’Outre-mer, l’association souligne que si les entreprises ultramarines «ne retrouvent une activité normale qu’au 1er septembre», l’impact économique, déjà très lourd en Outre-mer, «doublera».

Selon cette étude, les Outre-mer ont connu en moyenne «une perte de chiffre d’affaires de l’ordre de 12 millions d’euros par jour de confinement». Selon les géographies, ces pertes vont de 5 (Guyane) à 24 millions d’euros (La Réunion). «Les entreprises ultramarines devraient être plus affectées par la crise que leurs homologues métropolitaines», analyse l’ACCIOM, en raison de «la contribution relativement plus importante des services de proximité (commerce, services aux entreprises et aux ménages) au PIB marchand».

Cependant, le confinement devrait globalement entraîner une baisse de 5% en moyenne du PIB des économies ultramarines pour 2020, contre 6% en France hexagonale, en raison «d’une contribution des administrations publiques au PIB plus importante qu’en métropole», et d’une durée du confinement parfois «plus courte» (Calédonie et Polynésie).

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Tourisme : en outre-mer, une «expérimentation» pour alléger la quatorzaine

Tous les arrivants en outre-mer sont actuellement soumis à une quatorzaine. Le gouvernement souhaite expérimenter un dispositif impliquant deux tests PCR et une septaine.

La ministre des Outre-mer Annick Girardin a confirmé ce samedi la volonté du gouvernement de mettre en place « une expérimentation » pour alléger la quatorzaine actuellement obligatoire pour tous les arrivants en outre-mer. L’objectif : favoriser le tourisme. Le Premier ministre avait évoqué cette expérimentation jeudi lors de la présentation de la deuxième phase du déconfinement.

« Nous allons mettre en place très rapidement les conditions d’une expérimentation » sur les territoires volontaires, avec « un protocole qui va impliquer » un test covid dans les 48 heures précédant l’embarquement, puis « réalisation d’une septaine à l’arrivée sur le territoire », a-t-elle précisé.

Un nouveau test PCR réalisé alors « permettra, si la personne est négative, d’adapter les mesures de la deuxième septaine, avec des restrictions moindres, et des déplacements avec quelques interdits », a détaillé la ministre, interrogée par la délégation aux Outre-mer de l’Assemblée nationale.

Pas encore validé par le Conseil scientifique

Mais ce dispositif, « souhaité par de nombreux élus et acteurs socio-économiques », « n’est pas encore validé par le Conseil scientifique », qui assiste le gouvernement dans la crise sanitaire, a souligné Annick Girardin.

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L’invention de « l’Outre-mer » : 75 ans :  des « vieilles colonies » au goût âcre des ananas

Migrations, chlordécone, et aujourd’hui gestes barrières : la vieille histoire de l’Outre-mer.

(Le 29/05/2020, par Chloé Leprince, journaliste à France Culture. On peut aussi trouver de ses articles sur le site internet des Inrocks)

En matière de distanciation physique, certains Français compteraient en mètres, et d’autres plutôt en ananas. C’est en tous cas le sous-texte qu’on pouvait déduire d’une campagne pour les gestes barrières face à l’épidémie de Covid, qui a fait grand bruit à sa sortie, le 22 mai. A l’origine du visuel, la préfecture de Martinique, c’est-à-dire l’institution qui représente l’Etat central français sur l’île. Suite au tollé immédiat, le préfet de Martinique présentait ses excuses dès le lendemain, et faisait savoir que la campagne partait à la poubelle (…)

Début mai, en Polynésie française, le ministère du tourisme polynésien avait déjà créé une image du même cru, qui préconisait cette fois six noix de coco en plus du masque. Or l’archipel de Polynésie est une communauté d’outre-mer, et les 118 îles (une grosse moitié habitées) ont depuis 1984, un « président de gouvernement » — même si, en l’occurrence, c’était à l’époque le gaulliste Gaston Flosse, qui était proche de Paris et fut au même moment membre du gouvernement de Jacques Chirac en tant que “secrétaire d’État chargé des Problèmes du Pacifique sud”.

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À Mayotte, la difficile aide aux « invisibles », démunis face au Covid-19

À Mayotte, la difficile aide aux « invisibles », démunis face au Covid-19 Pour faire face à la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19 à Mayotte, plusieurs associations se sont mobilisées pour apporter de l’aide aux habitants les plus démunis de ce département français situé à 8 000 kilomètres de la métropole, et où un confinement impossible a accru les difficulté sociales. 

Avec l’Île-de-France et la Guyane, Mayotte fait partie des départements français classés en orange sur la nouvelle carte du déconfinement présentée jeudi 28 mai par le gouvernement. Selon le Premier ministre Edouard Philippe, dans ces départements le déconfinement sera « un peu plus prudent que dans le reste du territoire », car le « virus y circule un peu plus qu’ailleurs ». Pour faire face à la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19 à Mayotte, plusieurs associations se sont mobilisées pour apporter de l’aide aux habitants les plus démunis de ce département français situé à 8 000 kilomètres de la métropole, et où un confinement impossible a accru les difficulté sociales. 

La situation dans le 101e département français, où plus de 82% de la population vit sous le seuil de pauvreté, avait déjà fait l’objet d’inquiétudes.

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L’affaire des déboulonnages

— Par Térèz Léotin —

« Il est très facile de casser et de détruire, disait Mandéla qui ajoutait que les héros sont ceux-là qui font la paix et qui bâtissent ». Dans une certaine mesure, et dans tous les sens, cela est vrai et surtout très sage. Il ne faut pas démolir pour démolir, ni chercher à « démolir » son prochain, ni non plus démolir les traces d’un passé que nos connaissances actuelles peuvent nous aider à reconsidérer.

Démolir c’est détruire et détruire c’est faire tomber dans l’oubli, or un personnage tel que Lynch, par exemple ne tombera JAMAIS dans l’oubli, car, les livres d’histoire et pas seulement, parlent encore de lui, il sert de mémoire à l’Histoire. C’est, à mon avis, encore plus déshonorant pour l’individu, que son nom répète éternellement sa vilénie. Le verbe lyncher, le nom lynchage nous le rappellent sans cesse, tout comme le nom Landru en est aussi un autre triste exemple. Il nous faut penser que nous, mieux éclairés que nos prédécesseurs, nous nous devons d’inscrire dans la pierre des statues, une épitaphe soulignant leurs vraies actions positives pour le pays ou éventuellement pour le Monde et négatives, lorsqu’il y en a.

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Dégradations de statues : il était une fois Joséphine…

— Par Yves-Léopold Monthieux —

Le 27 octobre 2011 paraissait dans l’hebdomadaire ANTILLA la contrechronique intitulée « Haro sur Joséphine de Beauharnais » (voir Internet). Elle m’avait été inspirée non pas par la décapitation en effigie de l’Impératrice, mais par des événements du moment : « …le cri de colère d’une grande dame, la très estimée Olga Ménil, …l’intervention remarquée d’un jeune président d’association de Ste Thérèse », deux évènements qui laissaient indifférente la classe politique. Puis « les célébrations des victimes de la loi du 15 octobre 1960 et l’anniversaire de la mort de Frantz Fanon » qui, en revanche, mobilisèrent des dizaines de militants. Mais un sujet a été vécu comme une déclaration de guerre par les intellectuels martiniquais, en particulier des historiens : l’attribution par le gouvernement du label touristique dite « demeure illustre » à la demeure où Joséphine de Beauharnais naquit et vécut jusqu’à l’âge de seize ans ». « …Pour ces intellectuels, il y a une odeur de régalien et de négationnisme dans cette affaire : insupportable ! », écrivais-je. « Un débat fut promptement ouvert à la manière des débats martiniquais ; la conclusion étant connue d’avance, il s’agissait pour chacun de trouver le bon argument pour dire non à ce projet. »

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Que faire de l’âme de Schœlcher ? Le billet de Rudy Rabathaly

Mi patakaka ! 29 ans après que l’on ait guillotiné Joséphine, l’Impératrice des Français sur la Savane, voilà qu’on lapide Schœlcher, l’abolitionniste des Français.
Deux exécutions en plus d’un quart de siècle. Après tout, est-ce si terrifiant que cela ? En plus, il ne s’agit que d’une deuxième mort. Les avis d’obsèques de Joséphine et de Schœlcher ont déjà été donnés depuis une charge de temps !
On peut donc se dire, que si cela apaise le peuple de tuer des morts et en plus tous les 29 ans, où est vraiment le gros blème ? Joséphine a ressuscité sans sa tête et de jeunes mariés viennent même se faire prendre en photo sous son jupon aussi sale qu’il soit… Que la famille de Schœlcher se rassure, il sera rebaptisé dans un temple ou ailleurs.
La vraie question est de savoir : quand est-ce que l’on va arrêter de déchouker des statues pour déchouker des vivants ? Est-ce que l’on va se complaire à établir une liste des oppresseurs, des esclavagistes, des colonialistes, des révisionnistes d’hier qui fleurissent nos rues et possèdent nos places ?

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Sciences sociales : nouveautés du 31 mai 2020

L’histoire des sciences sociales débute avec le siècle des Lumières, autours de 1650, lorsqu’une révolution au sein de la philosophie naturelle a changé le cadre de référence avec lequel les individus jaugeaient de la scientificité. Les sciences sociales sont issues de l’éthique de cette époque et ont été influencées par le long XIXe siècle ( la révolution industrielle et la révolution française, notamment). Les sciences sociales se sont développées à partir des sciences (expérimentales et appliquées), de savoirs existants, de pratiques normatives, et ce, dans un élan et une vision de progrès social lié à des groupes sociaux donnés.

Le terme de science sociale apparaît pour la première fois en 1824 dans l’ouvrage de William Thompson (1775-1833), An Inquiry into the Principles of the Distribution of Wealth Most Conducive to Human Happiness; applied to the Newly Proposed System of Voluntary Equality of Wealth.

Les débuts des sciences sociales au 18e siècle se reflètent dans la grande encyclopédie de Diderot, avec des articles de Jean-Jacques Rousseau et d’autres pionniers. L’émergence des sciences sociales se reflète également dans d’autres encyclopédies spécialisées. La période moderne a vu la science sociale être utilisée pour la première fois comme un champ conceptuel distinct.

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Ne faisons pas de Schœlcher l’arbre qui cache la forêt !

— Par Jean-Pierre Maurice —

En cette année 2020, le 22 mai, date reconnue de célébration de l’émancipation des esclaves à la Martinique, a été marqué par le renversement sonore de deux statues de l’abolitionniste français Victor Schœlcher. Cette action, revendiquée haut et fort par de jeunes du péyi, a frappé les esprits, faisant prendre conscience aux Martiniquais de tous bords de la gravité de la situation.
À vrai dire, personne n’avait prévu un tel coup de tonnerre que les acteurs eux-mêmes ont largement diffusé en direct — puis commenté — sur les réseaux sociaux.
Pour ma part, ce coup d’éclat ne m’a guère surpris, car il entrait dans la logique d’une série d’actions récentes menées sur le terrain par cette même équipe.
Une société de l’impuissance
Car en réalité, cette mise à bas des statues de Victor Schœlcher est le fruit des blocages multiples de notre société d’aujourd’hui qui, non seulement peine à satisfaire les besoins de sa population, mais aussi voit les habitants douter de plus en plus chaque jour de l’efficacité de ses représentants. Transports, chlordécone, VHU, grèves et droits de retrait, santé publique, hôpital, gestion de l’eau… autant d’exemples d’une société de l’impuissance, autant de contre-exemples pour une jeunesse sans boussole et sans perspectives.

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Mort de George Floyd : une troisième nuit de violences au Minnesota 

Des manifestations, importantes et justifiées

Indignés et choqués par la mort de George Floyd lors de son interpellation par la police lundi dernier, et ce pour un délit mineur alors qu’il ne semblait pas opposer de résistance, des habitants de Minneapolis ont investi la rue pour dénoncer la violence dont il a été victime. Dans tout le pays, les appels pour que justice soit rendue se sont multipliés.

L’appel à la Garde nationale par les autorités locales n’a pas calmé les citoyens de Minneapolis, qui ont manifesté leur colère et leur indignation  au cours d’une troisième nuit d’émeutes.  En soirée jeudi, des manifestants ont mis le feu au poste de police où travaillaient les quatre agents mis en cause (…) Les manifestations avaient auparavant été majoritairement pacifiques, avec des foules contenues par des chaînes d’hommes en uniforme. Mais il y a eu dans ce secteur des heurts, des incendies, le pillage d’une trentaine de magasins, et l’usage de gaz lacrymogène par la police. Des dizaines d’entreprises des villes jumelles de Minneapolis et St. Paul ont couvert leurs fenêtres et leurs portes jeudi dans le but d’empêcher le pillage.

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Droit à l’image et forces de police, une proposition de loi

« Pas de droit à l’image spécial pour la police, la liberté de l’information prime sur le droit au respect de l’image » : une affirmation contredite en France par une proposition de loi.

Qu’en est-il aujourd’hui ?

En droit français, de nos jours, la liberté d’information prime sur le droit à l’image. Depuis quelques années, tant le Conseil constitutionnel, la Cour de Cassation, que la Cour européenne des droits de l’homme mettent en avant cette liberté pour le public de savoir, créant intuitivement une société basée sur des images.

Ainsi, si dans un lieu privé, prendre une photographie ou une vidéo d’un individu et la publier nécessite son autorisation, dans un lieu public, aucune autorisation ne sera nécessaire si la photo ou la vidéo n’est pas dirigée centralement sur le sujet. Et ce qu’il s’agisse d’une capture d’image ou de sa reproduction. Cependant, même si la photo ou la vidéo publiée est centralement dirigée vers le sujet, la justice privilégiera le droit à l’information si le préjudice subi est inexistant et si l’image avait un but informatif. (site web hors-frontières.fr)

Les forces de l’ordre et les agents publics n’échappent pas à cette règle et sont considérés comme des citoyens à part entière dans ce droit à l’information.

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La Martinique, malade de sa colonialité et de sa structure gérontocratique

— Par Isis Labeau-Caberia —

Les réactions extrêmement critiques qui ont déferlé suite au déboulonnement des statues de Victor Schœlcher sont symptomatiques de deux maux qui gangrènent la société martiniquaise : d’une part, son inertie face à un héritage colonial encore vivace ; d’autre part, le fossé grandissant entre une société vieillissante et embourgeoisée et sa jeunesse réclamant le changement social.
Le 22 mai 2020, de jeunes militant.es martiniquais.es procédaient au déboulonnement de deux statues de Victor Schœlcher, s’attaquant ainsi aux représentations de celui qui, depuis la IIe République, a été systématiquement érigé en symbole paternaliste de la « générosité » de l’État français à l’égard des esclaves de ses colonies. En choisissant cette date hautement symbolique du 22 mai — jour de commémoration du soulèvement servile qui, le 23 mai 1848, contraignit le gouverneur local à proclamer l’abolition immédiate de l’esclavage sur l’île et ce, avant même l’entrée en vigueur du décret d’abolition adopté le 27 avril à Paris — ces militant.es envoyaient un message fort : il s’agissait de dénoncer le récit colonial et assimilationiste d’une abolition « par le haut », un récit répété ad nauseam depuis 1848 et qui continue à ce jour à occuper une place centrale (voire exclusive) dans le champ de la mémoire officielle de l’esclavage, au détriment de la longue histoire des luttes serviles.

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Un modèle sociétal à élaborer en dehors de tout obscurantisme

— Par Jean-Philippe Nilor et Marcellin Nadeau, co-présidents du mouvement politique Péyi-A —

Nous prenons acte de l’ensemble des évènements survenus dans le cadre de la commémoration du 22 Mé 1848, en ce mois de mai 2020.
Ces commémorations multiformes dans leurs expressions et leurs méthodes, traduisent le long processus qu’ont eu à connaître des sociétés plus anciennes que la nôtre avant de pouvoir s’accorder sur des dates, des symboles et autres évènements leur permettant de faire Peuple. Faire Peuple, c’est-à-dire partager un passé commun pour construire un destin commun dans une dimension plurielle et diverselle.
La destruction des statues de Schœlcher a fait couler beaucoup d’encre.
De nombreuses personnalités politiques se sont empressées de prononcer des condamnations sans procès de ces jeunes militants.
À Péyi-A, nous avons toujours privilégié la réflexion sur les réactions dégainées à la hâte sur les réseaux sociaux.
La France n’a jamais regardé son passé colonial en face. Et par voie de conséquence, notre pays s’est forgé une lecture du passé grâce aux recherches et aux travaux émérites de certains de ses enfants, historiens, intellectuels, artistes…
Au-delà des faits, des dates, de telle ordonnance ou telle autre révolte, la lecture de l’Histoire restera toujours subjective.

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Destruction de statues en Martinique

Chaque génération pose sa pierre pour la décolonisation

— Par Danielle Laport, Docteure HDR – Sociologue —

L’histoire de la Martinique est riche en évènements qui interrogent la société dans son rapport à la France et de ce fait dans son rapport avec elle-même.

La dépose violente de la statue de Victor Schœlcher dans deux communes s’inscrit dans la continuité des actions directes menées depuis quelques mois dans les centres commerciaux sur la question de la chlordécone. En lieu et place d’une dénonciation consternée de ces actes du 22 mai 2020, nous devons nous attacher à mieux décrypter l’action de ces jeunes activistes qui posent, à leur manière, la question d’une Martinique à décoloniser.

La Martinique a déjà connu ce type d’acte sur les symboles de la période coloniale ; période constituant une page de l’histoire de la Martinique. Mais ces actes étaient anonymes ou identifiés à des slogans que l’on peinait à rattacher à un groupe.

Ce 22 mai 2020, les actes sont filmés, postés sur les réseaux sociaux, revendiqués ; les jeunes activistes ne craignent pas d’être identifiés. La Martinique franchit une étape ; celle de jeunes Martiniquais.e.s

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Les artistes au travail avec de nouvelles contraintes

Le symbole est fort : à Mulhouse, épi­centre de l’épidémie, le Centre cho­régraphique national Ballet du Rhin a repris le chemin du studio. Mais le choré­graphe et directeur le souligne, si reprendre les cours était une nécessité, cela ne règle pas grand-chose : « Il y a trois cours par jour, pour des effectifs de huit à neuf danseurs », selon un protocole précis et prudent : « 45 mn de barre, un peu de milieu, mais on s’arrête aux petits sauts. » Pas question de mettre la résis­tance cardiaque des danseurs à l’épreuve alors qu’elle n’a pas été maintenue à son niveau et surtout à cause du masque. Le porter oblige le danseur à respirer son propre CO2 et limite la ventilation. « Un danseur pour vivre à be­soin de son entraînement quotidien », justifie Bruno Bouché. Mais, pour le moment, la re­prise complète reste floue. Même les compa­gnies qui n’ont pas complètement fermé font face à l’incertitude. À Stockholm, Nicolas Le Riche relate : « Les danseurs restent en forme : nous avons établi un programme qui couvre la journée avec différents cours.

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La Martinique au bord du précipice !

Pierre Alex Marie-Anne

À force d’évoquer sans cesse de façon obsessionnelle l’époque de l’esclavage et de ses turpitudes, les manipulateurs professionnels, pour la plupart blanchis sous le harnais, sont parvenus à leurs fins: réécrire l’histoire ,à leur convenance ,en se servant de l’immaturité et de la naïveté de jeunes écervelés. Ceux-ci reprennent ,à coup de masse hyper-médiatisés et sans doute de bonne foi, la dénégation du rôle central du grand abolitionniste que fût SCHŒLCHER au plan national , parallèlement à celui des esclaves dans les colonies ,contre les idées et les féodalités esclavagistes.

Le but poursuivi est évident: dresser les communautés qui composent la Martinique les unes contre les autres afin de rendre au final toute cohabitation impossible ; l’étendard RVN qui leur sert de signe de ralliement ne dit pas autre chose : il exalte exclusivement une dominante raciale ,à l’exact opposé de ce qui constitue notre identité plurielle et composite.

Ce fait d’actualité n’est donc pas à prendre à la légère , il y va de la cohésion et de la survie de notre petite communauté; largement répercuté par ailleurs au plan national il est de nature à faire fuir les visiteurs et les investisseurs potentiels tout en accélérant l’évasion de nos cerveaux vers des cieux plus cléments .

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Déconfinement : comment contacter les services publics ?

Commissariats, préfectures, mairies, bureaux de poste, tribunaux, centres des Impôts, caisses d’Assurance maladie, caisses d’allocations familiales, caisses de retraite, agences Pôle Emploi… Compte tenu de leur contribution à la vie de la Nation, les services publics ont poursuivi leur activité pendant le confinement avec une organisation et des modalités d’accueil adaptées. À l’heure du déconfinement progressif, quels services sont à nouveau assurés ? Et sinon, comment entrer en contact ?

Les commissariats

Les commissariats ont ré-ouvert leurs portes. Avant de se déplacer, il est cependant conseillé de téléphoner au commissariat afin d’être orienté pour éventuellement reporter le déplacement ou bien effectuer une démarche en ligne. Attention, le 17 est réservé aux appels d’urgence.

Certains signalements ou déclarations peuvent se faire en ligne via le site de la Police nationale  : signaler des violences sexuelles et sexistes, déposer une pré-plainte pour une atteinte aux biens ou une discrimination dont l’auteur est inconnu, signaler un contenu ou un comportement illicite sur internet, signaler une fraude à la carte bancaire, signaler une malveillance sur internet, signaler une escroquerie, signaler un changement de comportement d’une personne pouvant conduire à sa radicalisation…

Les préfectures

Les préfectures sont ouvertes au public.

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« Nous condamnerons en image, en son, en zoom… »

France Inter, jeudi 28 mai 2020,  Augustin Trapenard, « Lettres d’intérieur » : Maïwenn

Maïwenn est comédienne, scénariste et réalisatrice. Sa lettre est adressée à celui qui a filmé l’assassinat d’un jeune homme noir par quatre policiers à Minneapolis.

Paris, le 27 mai 2020

« À toi qui as filmé,

Quand j’ai regardé mon téléphone, ce matin, il était 6h. Il était encore trop tôt pour lire l’application du Monde, leurs nouvelles s’affichent à 7h. Alors je vais faire un tour sur Instagram. Je tombe sur Madonna. D’habitude je passe, fatiguée de voir son botox ou sa vie extraordinaire, mais là je comprends qu’une vidéo ne la concerne pas, donc je regarde. C’est ta vidéo, celle de l’arrestation d’un homme à Minneapolis, en pleine après-midi.

Au départ, je ne comprends pas, je vois des flics pas du tout gênés d’être filmés par toi alors qu’ils plaquent un homme au sol qui ne présente aucune résistance.

L’homme supplie d’arrêter, il dit « I CAN’T BREATH, JE NE PEUX PLUS RESPIRER », mais le policier qui a un genou sur son cou a l’air d’apprécier que tu le filmes : il bombe le torse, il te regarde droit dans les yeux.

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34 mesures pour un plan de sortie de crise

— Par Collectif

Depuis plusieurs mois, des organisations syndicales et associatives convergent, convaincues que les réponses aux urgences sociales et écologiques doivent être construites ensemble. La crise qui a éclaté en ce début d’année 2020 montre une fois de plus la nécessité de changer de système. C’est pourquoi nos organisations ont constitué un front élargi et inédit pour initier une tribune, puis une pétition et un appel aux mobilisations du 1er mai.

Nous pensons que le moment est venu de préciser les contours du « Plus jamais ça » dans ce Plan de sortie de crise.

Les mesures que nous versons au débat sont volontairement précises et le plus souvent chiffrées. Il ne s’agit pas, cependant, de présenter un plan figé, ficelé et définitif. Au contraire, ces propositions ont vocation à être soumises au débat public et sont amenées à être complétées.

Nous ne nous contenterons plus des grands mots, des déclarations d’intention, des formulations creuses. Nous voulons démontrer, à travers l’articulation de mesures de court et de long terme, le pragmatisme et l’ancrage dans le réel de notre démarche.

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Pourquoi Victor Schœlcher voterait-il aujourd’hui pour l’indépendance de la Martinique ?

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

Les vieilles lunes historique,et les références idéologiques, c’est terminé et nous nous devons de passer à de nouveaux paradigmes au lieu de nous appesantir sur notre mal être identitaire. Au-delà des péripéties et des aléas de l’histoire, il est passionnant de chercher à dégager ce qui fonde l’engagement personnel de Victor Schœlcher et de voir comment les principes d’une conscience hors du commun trouvent un écho de nos jours.

« Il ne faut avoir aucun regret pour le passé, aucun remords pour le présent, et une confiance inébranlable pour l’avenir. » (Jean Jaurès).

Il est temps de cesser de décrier l’œuvre de Schœlcher et de restituer son action abolitionniste dans le contexte de l’époque. De même qu’il devient impératif de casser ce processus de schizophrénie dans les esprits de certains martiniquais de toute origine.

Indépendance ou autonomie ? Le temps viendra du choix , mais selon nous Victor Schœlcherr aurait aujourd’hui fait le choix de l’indépendance de la Martinique !

Au-delà de sa méfiance pour ce qu’il appelle les « ruades du peuple », Victor Schœlcher aurait ainsi considérer la départementalisation , qu’il soutiendrait encore, comme une étape transitoire.

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Les statues et la mémoire

— Par Philippe Pierre-Charles —

Le premier devoir des nouvelles générations à l’égard des ancêtres est de chercher à les comprendre, à faire corps avec leurs luttes, à étudier patiemment, avec empathie, leurs vies, hauts faits comme faiblesses, succès comme échecs, espoirs comme illusions, tout compris.

Cet exercice est salutaire à plus d’un titre : il est une bonne introduction à l’histoire qui arrive plus facilement à la vérité quand elle regarde depuis le bas de la société, là où on pousse de hauts cris. Elle est aussi un bel antidote contre le sectarisme et l’arrogance qui aigrissent l’âme. Dans le jugement qu’il porte aux « grands hommes » (expression bien plus courante au masculin, hélas !) le peuple est parfois plus sage que les intellectuel-le-s parce que c’est lui qui vit d’abord les effets et les méfaits des « grands » et de leurs politiques. Le peuple n’ignore pas les trajectoires humaines auxquelles il assiste aux premières loges. Ces trajectoires sont lumineuses quand elles sont ascendantes, affligeantes dans le cas contraire.

Schœlcher est partisan de l’esclavage à ses débuts, partageant les préjugés racistes dominants de l’époque, mais il n’est pas un cas unique.

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