— Par Yves-Léopold Monthieux —
L’interruption des émissions politiques nationales dès le jeudi à minuit est devenue une source d’inégalités entre les citoyens. Inégalité entre les électeurs métropolitains et les électeurs domiens, les premiers bénéficiant au moment de voter de 24 heures d’informations supplémentaires liées à l’élection. Des faits de campagne ou des résultats de sondages intervenant le vendredi sont ignorés des électeurs des DOM au moment de leur vote. Inégalités entre Martiniquais, entre ceux qui sont affiliés à l’Internet et ceux qui ne le sont pas, peut-être un petit quart de citoyens.
Les premiers peuvent, en même temps qu’à Paris, vivre en direct lesdites émissions sur BFMTV, LCI, CNews et autres chaînes de télévision nationales à partir de leur smartphone ou leur ordi, d’où l’inefficacité et l’absurdité d’une mesure qui frappe le petit quart de Martiniquais qui n’a pas les moyens d’accéder à l’information directement de l’Hexagone. Par ailleurs, à l’ouverture du scrutin en France, toutes les rédactions et tous les partis politiques connaissent les résultats de l’Outre-Mer publiés la veille sans que cela ne prête à conséquence. Motif de ce décalage : empêcher, à l’inverse, que l’Outre-Mer ne connaisse les résultats de l’Hexagone alors qu’il ne leur resterait que quelques heures pour voter.