Catégorie : Sciences Sociales

« Nous, les filles-mères », réalisé par Sophie Bredier

France 5 (émission « La case du siècle ») dimanche 5 juillet à 22 h 45

Peut-on imaginer à l’heure des procréations médicalement assistées, du mariage homosexuel et des nouveaux combats féministes qu’il fut une époque où l’opprobre pesait sur les « filles-mères », ces femmes rejetées et méprisées parce qu’elles avaient conçu un enfant en dehors des liens du mariage ? Mai 68 est passé par là, avec la contraception et la loi sur l’avortement, et progressivement ces « filles-mères » sont devenues des « mères célibataires » si bien que les nouvelles générations ignorent même jusqu’à ce terme.

Pourtant ce passé occulté, refoulé n’est pas si lointain. Les traces sont toujours là, à vif du combat que ces mères, abusées ou abandonnées, durent mener pour élever seules leur(s) enfant(s) alors qu’elles étaient méprisées et rejetées par la société. Il s’agit de la génération de nos parents et grands-parents.

En mêlant témoignages et archives, ce film raconte à la fois l’évolution et la permanence du regard posé sur les « filles-mères » et leurs « bâtards » et déroule les grandes étapes de la politique familiale en se focalisant sur l’histoire d’une institution méconnue : les établissements maternels.

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« Nu avec Picasso », d’Enki Bilal

Les éditions Stock publient, dans leur collection Ma nuit au musée, « la première incursion en littérature » de l’auteur et dessinateur Enki Bilal. Nu avec Picasso voit Bilal déambuler au sein de l’œuvre de Pablo Picasso, entre ses tableaux et les murs du musée qui lui est consacré, à Paris.

Quelle est cette main inconnue et surpuissante qui attrape Enki Bilal au beau milieu de la nuit et le projette sur un lit de camp ?
Quel est ce lieu mystérieux et hanté dans lequel il a atterri ?
Qui sont ces créatures, minotaure, cheval ou humains déformés, que l’artiste rencontre en essayant de trouver son chemin dans ce labyrinthe sombre et inquiétant ?
Que lui veulent-elles ? Et dans quel état sortira-t-il de cette incroyable nuit ?

Dans une déambulation hallucinée, Enki Bilal croise tant les personnages de Picasso, ses muses, ses modèles, que le grand maître lui-même et Goya, son idole. Son errance dans les couloirs du Musée Picasso prend la forme d’une rêverie éveillée qui nous fait toucher du doigt l’œuvre du peintre espagnol d’une façon sensorielle et envoûtante, pour aboutir en épiphanie à la présentation de Guernica, la grande toile du maître.

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Le président LREM de la région Guadeloupe visé par une enquête du PNF

Le président LREM de la région Guadeloupe, Ary Chalus, fait l’objet d’une enquête préliminaire du parquet national financier (PNF), a indiqué celui-ci vendredi à l’AFP, confirmant une information de Mediapart.

D’après le site d’information en ligne, cette enquête s’intéresse à l’activité de député de Ary Chalus et notamment à l’utilisation par ce membre du bureau exécutif du parti présidentiel de son indemnité représentative de frais de mandat (IRFM). Ary Chalus, âgé de 58 ans, est président de la région Guadeloupe et a été député de 2012 à 2017. Il a aussi été conseiller général de Guadeloupe et maire de Baie-Mahault.

Cette enquête aurait été ouverte après un signalement de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), qui a procédé à une revue de situation de l’ensemble des patrimoines des parlementaires et a signalé le cas de plusieurs d’entre eux au PNF.

Dans un communiqué cité par la presse régionale, Ary Chalus répond qu’il «trouve étrange que cet article apparaisse subitement trois ans après la fin de (son) mandat de député». «D’autant que je n’ai, à ce jour, reçu aucune alerte ni demande d’audition de la part de la HATVP sur l’utilisation de l’IRFM au cours de ma députation», ajoute-t-il.

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Transmettre et Être : Fabriquer le sujet, pérenniser la société

Numéro coordonné par Max Bélaise

«En Occident comme dans toutes les civilisations, l’homme doit naître une seconde fois – naître à ce qui le dépasse, lui et ses parents». Cette pensée de Pierre Legendre est intéressante pour l’ambition que se donne ce numéro d’Archipélies: réfléchir à la question de la transmission. Elle n’est pas que théorique et ne doit pas faire l’objet que de l’attention de théoriciens des sciences humaines.
Loin s’en faut. Des artistes, des éducateurs, des politiques s’en préoccupent. Ils sont particulièrement soucieux du délitement culturel que l’absence de transmission peut provoquer. Dans ce numéro, l’intérêt des contributeurs porte sur l’un des corollaires de cet acte de transmettre: instituer le sujet dans cette «liquidité culturelle» créole. Comment transmettre des savoirs, des connaissances, afin que cet héritier du traumatisme de la violence esclavagiste soit ce sujet résilient qui résiste contre tout ce qui peut menacer sa condition d’être libre, autonome et pensant? Une ambition qui nous semble avoir toujours été portée par les clercs de ces territoires.

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40,3 millions d’hommes, de femmes et d’enfants victimes de l’esclavage en 2016 !

La fondation australienne Walk Free a publié son Global Slavery Index 2018.Ce document rappelle que tous les pays du monde abritent esclavage, servitude et travail forcé. Il reprend les chiffres de l’enquête de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) et de l’Organisation Internationale pour les Migrations (IOM) avec qui Walk Free avait témoigné devant l’ONU en septembre 2017. Plus de 40 millions de personnes ont été victimes d’esclavage moderne dans le monde en 2016, affirmait l’Organisation Internationale du Travail à l’Assemblée Générale de l’ONU le 19 septembre 2017.
En 2016, sur les 40 millions, 25 millions ont été victimes de travail forcé et 15 millions de mariage forcé. 71% des victimes étaient des femmes ou des filles. On sait qu’elles constituent les populations les plus vulnérables de tous les pays. Dans sa précédente étude, parue en 2012, l’OIT ne recensait pas les victimes de mariage forcé et affichait 21 millions de victimes de travail forcé, contre 25 millions en 2016, soit une augmentation de près de 25% en quatre ans. Ce travail forcé rapporte plus de 150 milliards de dollars par an à ses auteurs dans le secteur privé.

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Black Lives Matter : la France face à ses impensés historiques

— Par Grégoire Mallard, professeur d’anthropologie et de sociologie, Institut de Hautes études internationales et du développement (Genève) —

La résonance du slogan «Black Lives Matter» en France impose d’enseigner aux jeunes générations les rapports entre l’État français et les populations «racisées». Cela permettra de mieux comprendre le sens des mobilisations actuelles au regard de notre passé colonial.

Tribune. Les mobilisations récentes du mouvement Black Lives Matter aux Etats-Unis ont manifestement donné une dimension transnationale et un sens politique renouvelé aux mobilisations françaises contre les violences policières, qu’il faudrait d’ailleurs nommer les «violences d’Etat» comme le propose Didier Fassin, dans la mesure où celles-ci engagent tout un système et une politique qui vont bien au-delà des actes de policiers isolés. On l’a vu sur la place de la République le 13 juin, cette transnationalisation reconfigure le lien entre mouvements sociaux – au premier rang desquels figure le Comité Adama –, partis politiques et monde universitaire. Or cette transnationalisation a fait immédiatement débat.

A lire aussi : Nommer la violence d’Etat, par Didier Fassin

Du côté des critiques, des politistes et des éditorialistes de tous bords, du Figaro jusqu’à France Inter – par la voix de Thomas Legrand dans la matinale du 25 juin –, ont critiqué l’amalgame entre les contextes américain et français.

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L’économie de la Martinique est anesthésiée, mais loin d’être moribonde !

— Par Jean-Marie Nol, économiste —
Déjà en préambule, on peut dire que l’économie française affiche les premiers stigmates de la grave crise économique du coronavirus, et que la Martinique ne sera pas épargnée !

Face à la crise du Covid-19, le gouvernement a ouvert les vannes de l’argent public pour éviter notamment la faillite de nombreuses entreprises. La facture des aides s’élève à 134 milliards d’euros, selon les prévisions du gouvernement. Mais néanmoins les entreprises les plus touchées par la crise ne résisteront pas au choc, et cela engendrera des faillites et par voie de conséquence un chômage de masse . Les entreprises perdent maintenant plus d’argent que jamais, licencient à tour de bras, et voient leurs espoirs de profits à la baisse en raison de l’incertitude économique.

Des milliers de plans sociaux, avec des cortèges de suppressions d’emplois à la clé, sont annoncés ces derniers jours. Ainsi, Airbus a annoncé hier mardi la suppression d’environ 15.000 postes, soit 11% de ses effectifs, et n’exclut pas des licenciements secs pour faire face à la «crise sans précédent» subie par le secteur du transport aérien terrassé par le Covid-19, un plan aussitôt jugé «excessif» par le gouvernement français.

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Ce qui change le 1er juillet

Parmi les mesures les plus marquantes : l’instauration d’un chômage partiel de longue durée pour aider les secteurs en difficulté à la suite de l’épidémie de coronavirus.

Des bonnes et des moins bonnes surprises. Prix du gaz, allocations chômage, encadrement des prix du loyer, ouverture plus large des frontières… Après un premier semestre secoué par l’épidémie de coronavirus et le confinement, de nouvelles mesures entrent en vigueur le 1er juillet. Certaines sont destinées à lutter contre la crise, d’autres traduisent surtout un retour à la normale. 

Le chômage partiel de longue durée instauré

Un nouveau dispositif entre en vigueur mercredi 1er juillet, avec l’instauration de « l’activité réduite de maintien dans l’emploi ». Grâce à ce dispositif, le salarié touchera 84% de son salaire et l’entreprise sera compensée à 85% de l’indemnité versée au salarié (soit 15% de reste à charge) pour un accord conclu avant le 1er octobre, et 80% pour un accord conclu après. Les frais de formation pourront être pris en charge à hauteur de 80%.

Ce chômage partiel de longue durée vise à aider les entreprises « confrontées à une réduction d’activité durable qui n’est pas de nature à compromettre leur pérennité », comme l‘aéronautique.

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En Guyane, des élus refusent un essai thérapeutique contre le coronavirus

— Par Jeanne Bulant avec AFP —

Plusieurs élus ont refusé qu’un essai thérapeutique contre le Covid-19 soit testé dans ce département français où les mesures de restriction ont été renforcées en raison de la reprise de l’épidémie.

Le président de la collectivité territoriale de Guyane, Rodolphe Alexandre, et les deux sénateurs LaREM de ce territoire ont « exigé » mardi que l’essai thérapeutique mené par le professeur Karine Lacombe, consistant à injecter à des patients souffrant du Covid-19 le plasma de patients guéris, « n’ait pas lieu en Guyane ».

« Nous avons exigé que la mission du professeur Lacombe n’ait pas lieu en Guyane. Elle n’est pas la bienvenue et nous avons demandé au préfet de prendre toutes les dispositions pour qu’elle ne soit pas accueillie en Guyane », a expliqué Rodolphe Alexandre, entouré des sénateurs Georges Patient et Antoine Karam, dans une vidéo diffusée à l’issue d’un rendez-vous avec le préfet et la directrice de l’Agence régionale de santé (ARS) lundi soir (mardi matin à Paris).

« D’où vient cette idée unilatérale? »

Le projet d’étendre à la Guyane et à Mayotte cet essai thérapeutique, déjà en cours en métropole, a été annoncé le 25 juin par Karine Lacombe au cours d’une audition à l’Assemblée nationale, mais cette initiative suscite de vives oppositions en Guyane, où nombreux affirment, sur les réseaux sociaux, refuser d’être « des cobayes ».

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Le gouvernement français veut inciter les maires à donner aux rues des noms de soldats africains

Un livret rassemblant les parcours de cent combattants de la seconde guerre mondiale issus des colonies doit être remis mercredi à un groupe de parlementaires.

« La France a une part d’Afrique en elle. Notre gratitude doit être impérissable. Je lance un appel aux maires de France pour qu’ils fassent vivre par le nom de nos rues et de nos places la mémoire des combattants africains », avait annoncé Emmanuel Macron, le 15 août 2019 à Saint-Raphaël (Var), lors des commémorations du 75e anniversaire du débarquement de Provence.

Trois jours après le second tour des élections municipales, Geneviève Darrieussecq, secrétaire d’Etat auprès de la ministre des armées, doit remettre à un groupe de parlementaires, mercredi 1er juillet, un livret intitulé Aux combattants d’Afrique, la patrie reconnaissante. Cet ouvrage de 210 pages publié par le ministère des armées, que Le Monde Afrique s’est procuré, a pour but d’inciter les maires à rebaptiser des rues, des places ou des jardins publics du nom de combattants africains morts pour la France au cours de la seconde guerre mondiale.

Lire aussi  « Nous, tirailleurs sénégalais, avons débarqué en Provence pour libérer la France en août 1944 »

« En mélangeant leur sang à notre terre, ils ont payé un lourd tribut au combat contre le nazisme », écrit dans la préface Mme Darrieussecq, qui remettra elle-même l’ouvrage, lors d’une cérémonie prévue à midi à l’hôtel de Brienne, aux députés de la commission défense nationale et aux sénateurs du groupe d’études anciens combattants : « Morts pour la France, morts pour notre idéal, ces combattants méritent la reconnaissance pleine et entière de la Nation. »

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Municipales : les citadelles sont ébranlées

— Par Yves-Léopold Monthieux —
Ce dimanche 28 juin 2020, la grisaille politique martiniquaise s’est éclairée d’une lueur d’optimisme inattendue, grâce à l’arrivée de visages nouveaux des deux sexes non issus des grandes écuries idéologiques. Les nouveaux élus sont assez nombreux pour ne pas se laisser inféoder et encourir les foudres de directeurs de conscience. Là où les maires sortants n’étaient pas candidats, les électeurs sont demeurés sourds aux tentatives de cooptation ou de mise en œuvre de dynasties. Enfin, j’ignore s’il y a un précédent au fait que deux frères, par ailleurs chefs d’entreprise, seront en même temps maires de deux communes, Ralph Monplaisir à Case-Pilote et Yan Monplaisir à St Joseph.
Le soir de sa victoire aux élections municipales de 1983, au Marin, Rodolphe Désiré déclarait être parvenu à renverser un « château-fort ». Il venait de succéder à Victor Charron qui paraissait imbattable. Il est vrai que le chemin lui avait été ouvert. Un an avant la fin de la mandature, le maire sortant avait été suspendu par une décision administrative stupéfiante, au motif d’une obscure affaire judiciaire. Une fois battu, les poursuites judiciaires allaient cesser.

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Une lumière dans la nuit !

— Par  Pierre Alex Marie-Anne —

La Martinique est politiquement dans l’impasse ; elle se trouve entre Carybde et Scylla.

Charybde, c’est l’immobilisme de la gouvernance actuelle de la Collectivité Territoriale de Martinique, incapable d’insuffler un souffle mobilisateur dans le pays pour lui permettre de répondre aux défis auxquels il est confronté;

Scylla, c’est l’aventurisme ,à la fois institutionnel et financier ,qu’incarne son principal challenger, grand manipulateur s’il en est, qui est tout sauf rassurant.

Entre ces deux extrêmes gravitent une myriade de prétendants ,de deuxième ou troisième niveau, dont les prétentions sont inversement proportionnelles à leur capacité et leur crédibilité .

Ne parlons pas de la Droite qui ,par opportunisme ,s’est hélas perdue en vendant son âme pour un plat de lentilles ,à moins que ce ne soit de “ti-nains”.

Pendant ce temps ,l’insécurité et la violence gangrènent chaque jour un peu plus la société ,déja ébranlée dans ses principaux fondements (la famille,la morale,la religion ), sur fond de dépeuplement et de vieillissement de la population.

L’horizon de la Martinique apparaît bouché , sans perspectives d’avenir , pour le commun des habitants de l’île et notamment sa jeunesse qui ,lassée de tourner en rond, ne songe qu’à partir ; faut-il se laisser aller pour autant à désespérer ?

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28 Cubains de la 25ème heure 

— Par Yves-Léopold Monthieux —

On ne les attendait plus, maintenant que la pandémie est maîtrisée. Mais il nous fallait des Cubains. Absolument. Nous les avons ! Les anciens se rappellent l’expression « yo rivé apré lanmo medsin » (ils sont arrivés après le mort du médecin). Aujourd’hui c’est le médecin qui arrive après la mort du malade, ou la guérison de celui-ci. Aussi bien, en prévoyant pour leur venue un budget plus important que celui qu’il aurait fallu pour défaire le nœud gordien de l’eau courante en Martinique, quel était le véritable objectif de celui qui les avaient invités ? « Historique » est le mot utilisé par le Président de la Martinique à la descente des médecins cubains sur le tarmac de l’aéroport du Lamentin. Ainsi, sans hypocrisie inutile, il mettait au second plan le caractère médical de la coopération. Il n’avait pas su empêcher que soit attaché à l’aéroport le patronyme d’Aimé Césaire, le laudateur de Victor Schoelcher dont la statue vient d’être brisée en morceaux. En revanche, le début de l’histoire qui pourrait commencer entre Martinique et Cuba, ce sera lui. A cet arrière-goût d’indépendance, il ne lui aura manqué que le tapis rouge.

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L’impact du coronavirus sur la santé mentale fait craindre une deuxième vague psychiatrique

Des médecins voient affluer des patients tristes, épuisés ou anxieux. Certains consultent pour la première fois.

— Par Juliette Demey —

C’est une conséquence encore mal évaluée de l’épidémie de coronavirus : son impact sur la santé mentale. Ces jours-ci, la psychiatre Marion Leboyer, du CHU Henri-Mondor à Créteil (Val-de-Marne), ne voit « que ça » : « Des gens épuisés, tristes, qui ont des idées suicidaires. » A la tête de la fondation FondaMental, qui réclame dans un manifeste une réponse urgente et des moyens pour sa discipline, la professeure s’alarme : « Des patients qui n’avaient pas de pathologie tombent malades. On voit apparaître des dépressions ou des troubles anxieux sévères… Il faut leur donner des clés. »

L’après-Covid sera psychiatrique.

Ce sont des soignants à bout ; des personnes isolées ; d’autres ayant affronté un deuil brutal. Si les maux sont de nature et de gravité variables – angoisse, insomnie, stress post-traumatique, burn-out, dépression, pensées suicidaires… –, pour la professeure Leboyer, c’est une certitude : « L’après-Covid sera psychiatrique. » D’autant qu’à l’instar d’autres pathologies inflammatoires « le Covid-19 peut être un facteur déclencheur de l’anxiété et de la dépression, qui sont des maladies comme les autres », dit-elle.

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Les Antillais sont-t-ils atteints de schizophrénie ? 

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

L’article de Guy Lordinot,  l’ancien député maire de Sainte Marie en Martinique, qui craint la « disparition programmée de l’identité martiniquaise », dans une tribune intitulée, « Notre Martinique aujourd’hui. Sera-t-on Martiniquais demain ?,(*)  fait l’objet de nombreuses publications dans les médias en France hexagonale accompagné de multiples réactions d’indignations voire d’accusations de racisme anti blanc .

Le buzz souhaité par Guy lordinot est patent dans la mesure où il dénonce dans sa tribune, que  » L’arrivée régulière d’une population de race blanche montre qu’un génocide par substitution est en marche en Martinique « 

Notons que rien que sur le site de Martinique première qui a comme France Antilles Martinique, publié la tribune on note 864 commentaires et 827 partages.

Qui a raison si l’on considère que  tous ces textes sont l’écume des choses et du verbiage de racialistes. Le débat public en Martinique ressemble de plus en plus à un asile de fous où la raison aurait définitivement perdu sa place. 

Place à l’émotion désormais !

La lutte des races va-t-elle remplacer la lutte des classes en Martinique et en Guadeloupe ? 

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Noir la couleur qui tue ! Noir la couleur qu’on tue !

— Lucien Cidalise Montaise —

« Croyant éphémère », chaque fois que l’Actualité cible un évènement meurtrier, malheureusement survenu à des humains, je suis touché, peiné, révolté. Ce contrat à durée indéterminée que j’ai passé avec la petite histoire, me permet de « zapper » avec elle. D’où la dénonciation de l’impudence, la cruauté, l’intolérance…le racisme et pour finir l’esclavagisme qui s’inscrit dans le monde.

D’où le sang qui coule partout, mais surtout dans les pays qui méprisent les Droits de l’Homme, fiers d’être leaders.

J’en ai assez d’être Noir pour les uns, j’en ai assez d’être Nègre pour les autres. J’ai des pleurs à vendre, des gémissements à faire entendre. J’affirme que je SUIS et devant le mépris de la non reconnaissance, du dégoût à clamer et de la haine à me faire pardonner. Les cibles meurtries du racisme sont toujours les mêmes. Noires, minoritaires, exploitées, contraintes aujourd’hui de subir les caprices des Trump, Bolsonaro et ceux d’ici, valets de ces exploiteurs.

J’ai pourtant accepté d’assumer, de porter cette couleur comme un lien qui me rattache à mon peuple et d’en être fier. Au point d’en avoir comme une cloche d’angélus, une affligeante sensation de mourir en détails chaque fois qu’un homme, une femme, un vieillard, un enfant appelés Noirs ou Nègres sont assassinés, attirant la balle raciste et fatale.

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Grande distribution: la concurrence ne concerne pas l’Outre-mer

— Par Julien Sartre —

Alors que les Ultramarins ne cessent de protester contre la vie chère, l’Autorité de la concurrence, avec l’aval du Conseil d’État, vient de donner son feu vert à une nouvelle opération de concentration dans la grande distribution, renforçant encore l’économie de rente qui domine dans ces collectivités.

Dans les collectivités d’Outre-mer, la concurrence semble appelée à rester à l’état de principe ou de vœu pieux. Alors que les pouvoirs publics – en réponse aux dizaines de manifestations contre la vie chère qui ont eu lieu ces dernières années en Martinique, en Guadeloupe, en Guyane, à Mayotte ou encore à La Réunion – n’ont cessé de promettre de veiller à un meilleur équilibre économique, l’Autorité de la concurrence adresse un signal inverse. 

L’instance vient de donner à nouveau son feu vert à une opération de concentration dans la grande distribution qui ne peut que renforcer l’économie de rente qui y prévaut. Et le Conseil d’État vient de lui donner raison. Dans une ordonnance rendue publique le 17 juin 2020, la juridiction administrative suprême a indiqué que rien ne s’opposait au rachat de Vindémia par GBH.

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Sciences sociales : nouveautés du 28 juin 2020

L’histoire des sciences sociales débute avec le siècle des Lumières, autours de 1650, lorsqu’une révolution au sein de la philosophie naturelle a changé le cadre de référence avec lequel les individus jaugeaient de la scientificité. Les sciences sociales sont issues de l’éthique de cette époque et ont été influencées par le long XIXe siècle ( la révolution industrielle et la révolution française, notamment). Les sciences sociales se sont développées à partir des sciences (expérimentales et appliquées), de savoirs existants, de pratiques normatives, et ce, dans un élan et une vision de progrès social lié à des groupes sociaux donnés.

Le terme de science sociale apparaît pour la première fois en 1824 dans l’ouvrage de William Thompson (1775-1833), An Inquiry into the Principles of the Distribution of Wealth Most Conducive to Human Happiness; applied to the Newly Proposed System of Voluntary Equality of Wealth.

Les débuts des sciences sociales au 18e siècle se reflètent dans la grande encyclopédie de Diderot, avec des articles de Jean-Jacques Rousseau et d’autres pionniers. L’émergence des sciences sociales se reflète également dans d’autres encyclopédies spécialisées. La période moderne a vu la science sociale être utilisée pour la première fois comme un champ conceptuel distinct.

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En France, la carrière des Noirs se heurte à un mur

Les décideurs tendent encore, par réflexe, à s’entourer de personnes qui leur ressemblent, à savoir de Blancs.  Les rares qui ont réussi à percer le plafond de verre blanc sont souvent des enfants des élites africaines.

— Par Isabelle Chaperon et Véronique Chocron —

Adieu, le portrait d’Uncle Ben’s sur les paquets de riz, celui d’Aunt Jemima sur les préparations pour pancakes. Les industriels américains Mars, PepsiCo ou encore Colgate-Palmolive ont promis, ces derniers jours, de purger leurs marques de tout « stéréotype raciste ». Google, Apple, Bain Capital se sont engagés à débourser 100 millions de dollars (88,6 millions d’euros) pour lutter contre les discriminations raciales. Même le très puissant Jamie Dimon, patron de JPMorgan, a posé un genou à terre devant les photographes, en soutien au mouvement #BlackLivesMatter (« les vies noires comptent »).

Depuis le calvaire éprouvé par George Floyd, asphyxié sous le poids d’un policier blanc à Minneapolis (Minnesota), le 25 mai, les entreprises américaines multiplient les gestes pour affirmer leur volonté de prendre en compte un appel à la justice qui résonne dans le monde entier. « Avec la mise à mort de George Floyd, tous les Noirs du monde ont eu le sentiment qu’un genou était posé sur leur cou.

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Notre Martinique aujourd’hui. Sera-t-on Martiniquais demain ?

Par Guy Lordinot —

« Entre l’intégration et la désintégration, il y a place pour l’invention. »
Aimé Césaire

Aujourd’hui, les Martiniquais sont en plein désarroi. Rien ne va plus.
Symptôme inquiétant : plus de trois mille jeunes émigrent chaque année vers d’autres pays afin de se forger, ailleurs, un avenir répondant à leurs souhaits, que la Martinique est incapable de leur offrir.

Conséquence : la population vieillit. Dans le même temps, l’arrivée régulière d’une population de race blanche montre qu’un génocide par substitution (expression d’Aimé Césaire) est en marche.

Le désarroi s’amplifie, certains cherchent les responsables de cette situation alarmante.
Pour eux, Victor Schœlcher, qu’ils considèrent comme un esclavagiste, en est le responsable. Décision est prise de démolir les deux statues érigées en son honneur. L’opération est menée le 22 mai 2020 par des hommes et des femmes, jeunes pour la plupart qui revendiquent leur geste symbolique à visage découvert face aux autorités de l’Etat.
Disparu depuis 1893, l’intéressé ne peut évidemment pas réagir. Il faut par conséquent trouver d’autres personnalités à incriminer, par exemple les békés, héritiers des esclavagistes. On les cloue au pilori et on s’attaque aux symboles de leur puissance économique.

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Des médecins cubains arrivent en renfort en Martinique, une première en France

Les médecins seront confinés pendant une semaine, avant de pouvoir prendre leur poste. Ils resteront trois mois sur place.

Quinze médecins cubains sont arrivés, vendredi 26 juin, en Martinique, pour aider l’île des Caraïbes à faire face à l’épidémie de coronavirus et pallier la pénurie de professionnels de santé. Il s’agit d’une première pour la France.

Les docteurs sont arrivés à l’aéroport du Lamentin, avec un drapeau cubain, par un vol spécial. Leur mission, qui durera trois mois, servira à couvrir certaines spécialités dont la pneumologie, l’infectiologie, la radiologie ou encore la médecine d’urgence.

Lire aussi Coronavirus : visualisez les pays qui ont « aplati la courbe » de l’épidémie et ceux qui n’y sont pas encore parvenus

La France devient ainsi le troisième Etat européen, après l’Italie et Andorre, à recevoir l’aide directe de professionnels de santé cubains. L’île socialiste a mis en place de longue date l’exportation de services médicaux, qui constitue l’un des moteurs de son économie.

Cette équipe de médecins compte un pneumologue, deux spécialistes en médecine interne, un infectiologue, deux anesthésistes, trois radiologues, deux néphrologues, un hématologue, un urgentiste, un chef de brigade et un directeur administratif.

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Le Cénacle 2020

Les 11, 23 et 24 juillet 2020

Cette année [le] rendez vous tant attendu aura lieu mais il s’organise autrement et sera de plus courte durée.
Votre espace de discussion vous accueille les 11, 23 et 24 juillet les thèmes abordés seront tout aussi intenses et captivants.
Chers auditeurs et amis du Cénacle nous débuterons l’édition 2020 autour de ce qui nous fonde, nos valeurs culturelles le Samedi 11 Juillet à 18h30 sur le thème: «Les Danses en ligne et en cercle dans le Danmyé-Kalennda – Bèlè.» avec les militants culturels de l’AM4
Nous avons grand besoin de nous retrouver culturellement après ces temps de confinement.
Puis le Jeudi 23 et Vendredi 24 Juillet le cénacle abordera la question des statues dans notre Histoire la parole sera donnée à tous tandis que des éléments de réponses seront exprimés par des historiens, martiniquais et d’ailleurs psychanalystes, politiques de toutes obédiences.
Venez nombreux car votre point de vue compte sur ce qui secoue fortement une grande partie du monde et nous avec.
Compte tenu des contraintes sanitaires, pour mieux évaluer notre jauge et organiser les soirées l’inscription est indispensable jusqu’au 19 juillet 2020.

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Baisse de motivation des étudiants, interactions « au point mort » avec les enseignants : le ras-le-bol des cours en ligne

Avant une rentrée universitaire qui s’annonce hybride, les enseignants s’alarment de la perte du « lien » pédagogique.

Par Alice Raybaud —

Chaque semaine depuis la mi-mars, Alexandre Mayol, maître de conférences en sciences économiques à l’université de Lorraine, allumait son ordinateur, se branchait sur Zoom et saluait ses étudiants. Ou plutôt, des dizaines d’écrans noirs : autant de petits carrés sombres que d’étudiants, invisibles. Les micros étaient fermés, les caméras éteintes afin d’éviter de saturer le réseau, et pour respecter l’intimité d’un chez-soi devenu brusquement lieu d’études. Puis, dans un « silence d’outre-tombe », Alexandre Mayol commençait son cours. « Mon monologue », rectifie l’enseignant, saisi par la désagréable impression de « parler dans le vide ».

Une situation inédite

Ces mots sont dans toutes les bouches : interaction « au point mort »« frustration », voire « tensions » manifestes… Lorsque, en mars, les universités et grandes écoles ont basculé vers des cours en ligne à cause de l’épidémie de Covid-19, la relation pédagogique entre enseignants et étudiants a en effet dû s’adapter, tant bien que mal et sans préparation, à cette situation inédite.

Un modèle qui pourrait se poursuivre en septembre, si la situation sanitaire ne permet pas un retour normal dans les établissements.

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Au Brésil, la redécouverte des grandes figures noires qui avaient été « blanchies »

Toute référence à la couleur de peau de Joaquim Maria Machado de Assis, monument national de la littérature, a, notamment, longtemps été proscrite.

Lettre de Rio de Janeiro

C’est à l’époque du baccalauréat, vers 17-18 ans, qu’André Tadao Kameda a découvert que le plus grand écrivain de son pays était noir. « Jusque-là ce n’était pas très clair, se souvient le jeune homme. Machado de Assis est un immense classique au Brésil, mais le sujet n’avait jamais vraiment été abordé en classe. Cette année-là, le professeur a finalement mentionné sa couleur de peau… mais sans s’attarder sur cet aspect. »

Comment aurait-il pu s’en douter ? Sur la photo officielle de l’auteur, illustrant la plupart de ses livres, Joaquim Maria Machado de Assis a le teint aussi pâle que sa chemise : visage surexposé, cheveux lissés, lèvres masquées par la barbe. « Difficile de trouver sur ce cliché la moindre trace de ses origines africaines ! », remarque André, aujourd’hui âgé de 37 ans, et qui consacre une thèse au grand auteur.

En vérité, le traitement réservé à « Machado » (comme on l’appelle) ne doit rien au hasard : l’écrivain, comme bien d’autres personnalités noires ou métisses, a vu son portrait volontairement « blanchi », résultat d’un racisme odieux à l’œuvre au début du XXe siècle.

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« La culture de la croissance ; les origines de l’économie moderne », de Joel Mokyr

À propos

On a beaucoup écrit sur la Révolution industrielle, ses lieux et ses étapes. Ce livre-ci prend le problème tout autrement. Il développe les conditions culturelles de cette révolution technologique et sociale. L’auteur, Joel Mokyr, professeur à Princeton et économiste parmi les nobélisables, est en même temps un historien de l’économie dont la réputation est internationale. Pourquoi la Révolution industrielle a-t-elle eu lieu en Europe et pas en Chine ou au Moyen Orient dont les conditions intellectuelles et sociales pouvaient faire des régions à prétention industrielle ? Pour l’auteur, le mérite de l’Europe n’est pas dans l’économie de marché ni dans l’innovation technologique mais dans une culture de la croissance qui s’enracine dans deux raisons, d’une part la fragmentation des États et des rivalités internationales et d’autre part, une République des sciences parallèle et intérieure à la République des Lettres. Les vraies raisons du développement européen tiennent à une forme de libéralisme qui fermente de 1500 à 1700 et s’épanouit avec les Lumières.

Traduction PIERRE-EMMANUEL DAUZAT 

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D’Isaac Newton à Francis Bacon : comment les intellectuels ont été à l’origine de la croissance économique

Dans un essai érudit, l’historien Joel Mokyr voit l’innovation intellectuelle comme la source de l’essor économique moderne de l’Europe.

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