Catégorie : Sciences Sociales

À redécouvrir, l’ouvrage « Sexe, race et colonies » 

La domination des corps du XVe siècle à nos jours

Édition : Paris, La Découverte. Parution : septembre 2018

Relire la mise au point publiée au moment de la parution, dans Madinin’art, « Autour de sexe et colonies »

Préfaciers et co-directeurs : Pascal Blanchard, Jacques Martial, Achille Mbembe, Leïla Slimani, Nicolas Bancel,  Gilles Boëtsch, Christelle Taraud, Dominic Thomas. Le site du groupe de travail Achac présente un portrait de chacun de ces contributeurs.

Que dit l’éditeur ?  » Ce livre s’attache à une histoire complexe et taboue…  C’est le récit d’une fascination et d’une violence multiforme… Une histoire dont les traces sont toujours visibles de nos jours, dans les enjeux post-coloniaux, les questions migratoires ou le métissage des identités. C’est aussi la révélation de l’incroyable production d’images qui ont fabriqué le regard exotique et les fantasmes de l’Occident. Projet inédit tant par son ambition éditoriale, que par sa volonté de rassembler les meilleurs spécialistes internationaux, l’objectif de Sexe, race & colonies est de dresser un panorama complet de ce passé oublié et ignoré, en suivant pas à pas ce long récit de la domination des corps ».

→   Lire Plus

125 personnalités lancent un appel pour sauver France Ô

Alors que la disparition de la chaîne des outre-mer est prochainement programmée, des personnalités dont Erik Orsenna, Lilian Thuram, Marius Trésor et Audrey Pulvar lancent un appel pour maintenir et transformer France Ô.
125 personnalités lancent un appel pour sauver France Ô
Tribune. Avec son réseau de neuf stations dans les départements et territoires d’outre-mer et sa station de Malakoff, France Ô est une chaîne unique dans le paysage audiovisuel français.

La décision annoncée en juillet 2018 de la supprimer a suscité un vif émoi parmi les ultramarins qui y ont vu une manière d’être traités comme des «citoyens entièrement à part» et par les téléspectateurs de la chaîne qui louent la qualité de ses programmes.

A travers la diffusion de ses concerts de zouk, de maloya, ou de ukulélé, de ses émissions littéraires, de ses pièces de théâtre d’Aimé Césaire, de ses fictions venant de Nouvelle-Calédonie ou de l’île de la Réunion, de ses documentaires sur l’histoire et la mémoire, la chaîne France Ô est le reflet de ce que l’écrivain martiniquais Edouard Glissant qualifiait de créolisation du monde, un espace où dialoguent les cultures de l’archipel France.

→   Lire Plus

La violence prend racine dans l’injustice et le mensonge

— Dr Josiane Jos-Pelage Présidente de l’AMSES —

L’association médicale de sauvegarde de l’environnement et de la Santé « AMSES-Martinique » rappelle que le chlordécone est un pesticide extrêmement dangereux, qui affecte surtout les sujets jeunes, les foetus, les enfants en bas âge les adolescents. Tous ceux qui ont ingéré du chlordécone dans les aliments depuis 1970 surtout s’ils étaient enfants ou bien adolescents ou bien embryons, paient ou paieront un très lourd tribut à cette intoxication.

Les troubles générés par ce toxique redoutable, polluant organique persistant, perturbateur endocrinien, génotoxique, cancérigène, sont sérieux et surtout risquent de perdurer sur plusieurs générations si aucune mesure SERIEUSE n’est prise dans l’IMMEDIAT.

Les risques principaux sont la stérilité des hommes et des femmes, le retard mental, les troubles de l’organisation du cerveau, entrainant dyslexie, autisme, dyspraxie, la grande prématurité avec son cortège de complications développementales sur le cerveau notamment. Sans insister sur le cancer de la prostate qui, même très bien soigné entraine des complications fonctionnelles sérieuses chez des hommes de plus en plus jeunes. Depuis dix années l’AMSES réclame une décision réglementaire ministérielle protectrice de la population à savoir l’interdiction totale de mise sur le marche de tout produit contenant du chlordecone meme a l’état de trace.

→   Lire Plus

Ce mortel ennui qui me vient…

La romancière dénonce le nouveau féminisme qui, selon elle, se complaît dans la morale au lieu d’agir de façon politique

— Mazarine Pingeot —

Ce mortel ennui qui me vient, devant la victoire d’extrémistes de la médiocrité au nom de « l’éthique », discréditant les combats féministes : ceux qui luttent pour l’égalité des droits, l’égalité des chances, avec à l’horizon une véritable révolution anthropologique. Combats politiques et non moraux ! Aujourd’hui, les femmes sont assez puissantes pour mener ce combat politique, pourquoi s’en tiendraient-elles à occuper la seule place du ressentiment et de la vengeance, de la délation et de la vindicte ? Est-ce cela, la place naturelle de la femme ?

Ce mortel ennui qui me vient, devant une certaine jeunesse sans désir mais pleine de colère, ces jeunes femmes mieux loties que leurs mères et leurs grands-mères, qui ont mené la lutte pour elles, déblayé le terrain pour leur laisser en héritage de continuer le combat : les unes se sentent insultées quand un homme, de sa violence ancestrale, ose un compliment – et c’est comme une gife en plein visage, certaines appellent ça un viol, au mépris de celles qui en ont vraiment été victimes ; les autres se déguisent en putes pour imiter les danseuses des clips de rap qui vantent l’argent facile et l’amour monnayable.

→   Lire Plus

D’accord on déboulonne, oui mais et après ?

— Par Danik I. Zandwonis —
Le grand déboulonnage qui a débuté a ouvert un débat sur le statut des statues qui depuis des décennies font partie de « notre « environnement colonial. J’ai presque envie de dire qu’on s’est « habitué » à vivre avec et que leur disparition ne change pas grand-chose à l’ordre colonial.

Bien entendu, quand leur idole est mise à mal, ceux et celles qui ont décidé de vouer un culte ad vitam eternam à Schœlcher, expriment avec force leur colère. Car pour eux Victor Schœlcher a été l’illustre « libérateur » des nègres réduits en esclavage, oubliant que c’est ce même Schœlcher qui organisa le dédommagement financier des esclavagistes au lendemain du décret d’abolition.

Nos schoelchéristes en colère et nostalgiques, préfèrent oublier la face cachée du pseudo « libérateur ».

Mais le déboulonnage de Schœlcher est en somme toute un mouvement très épidermique voire cosmétique qui a vu le jour avant le meurtre de George Floyd et s’est amplifié ensuite.
Peu après les colonisés de Guadeloupe, de Martinique, de Guyane se sont souvenus, qu’il existait des monuments emblématiques de la période coloniale.

→   Lire Plus

Gisèle Halimi, défenseuse passionnée de la cause des femmes, est morte.

L’Union des Femmes de Martinique salue la mémoire de Gisèle Halimi, femme d’exception et figure de la lutte pour les droits des femmes.

Pour elle le féminisme est une lutte émancipatrice.

Elle est un exemple d’engagement militant et citoyen.

Son parcours de militante a été celui d’une femme engagée et pionnière dans la dépénalisation de l’avortement, et la condamnation du viol.

Mais elle a aussi lutté pour la dignité des peuples tunisiens et algériens, et contre les crimes de guerre et les viols en tant de guerre. Elle a toujours mis l’accent sur la dignité, l’humanité et la conscience.

Notre calendrier féministe de juillet lui est en partie consacré.

*****

Gisèle Halimi (جيزيل حليمي), née Zeiza Gisèle Élise Taïeb (arabe : زيزا جيزيل إليز الطيب), le 27 juillet 1927 à La Goulette en Tunisie et morte le 28 juillet 2020 à Paris, est une avocate, militante féministe et femme politique franco-tunisienne.

Enfance et formation

Elle naît le 27 juillet 1927 à La Goulette en Tunisie, d’une mère juive, Fortunée Metoudi, et d’un père d’origine berbère, Édouard Taïeb. Après des études au lycée de jeunes filles de Tunis, à la faculté de droit et de lettres de Paris et à l’Institut d’études politiques de Paris, elle entre au barreau de Tunis en 1949 et poursuit sa carrière d’avocate à Paris en 1956

Son enfance dans une famille traditionaliste est à l’origine de son combat dans la lutte féministe.

→   Lire Plus

Dans le bloc-notes de Steve Gadet

« Sans projet politique, on ira de coup d’éclat en coup d’éclat »

Partout où il y a de l’injustice, il y aura des réactions. Éliminons l’injustice et il y a aura un peu moins de remous. Notre pays est jeune et il se construit.

Cette colère et cette impatience sont enracinées dans notre réalité mais on les voit aussi dans plein d’endroits où le peuple réclame autre chose. Je dois reconnaître que c’est une bonne décision de ne pas avoir envoyé les forces du désordre hier matin (dimanche 26 juillet 2020).

Ce n’est pas la première fois que des statues tombent. Plusieurs peuples dans le monde en ont fait tomber plusieurs à plusieurs époques de leur histoire. Ce ne sont pas les Martiniquais, les Guadeloupéens ou les Guyanais qui sont plus indisciplinés que les autres. J’en parlais avec une amie et ce qui s’est passé me rappelle une expression : « Power to the people ».  Je rappelle que les statues ne sont pas l’histoire. Elles sont des choix politiques, idéologiques à des moments précis. Les faits, mêmes les plus dérangeants, demeurent avec ou sans les statues.

→   Lire Plus

Qu’adviendra-t-il de La Porte du Tricentenaire ?

« Construire, pas détruire », exhorte la ville de Fort de France, après la destruction des statues de Schœlcher, de Joséphine et de d’Esnambuc, et la menace qui pèse sur la Porte du Tricentenaire

Sources : France Antilles, RCI, Zist, People Bò Kay

Une menace

« Aimé Césaire a demandé à Kho Kho René Corail¹ de donner, par une œuvre nouvelle, un autre sens à la Porte du Parc Floral — qui porte son nom désormais — une porte qui célébrait le tricentenaire de l’installation de la France en Martinique. Ainsi a été créée la fresque racontant le génocide amérindien, explique la ville sur son site Mangovea. Cette explication est accompagnée d’une vidéo (visible sur le site Facebook, ainsi que les retransmissions du Cénacle) dans laquelle Zaka Toto, chercheur en histoire, spécialiste en études des nationalismes et identités, regrette que cette démarche de décolonisation d’Aimé Césaire n’ait pas été transmise aux jeunes générations. « Malheureusement, ce qui nous explose au visage, ces derniers jours, c’est que cela a été conçu comme cela, mais cela n’a pas été transmis », déplore le chercheur.

Cette vision d’Aimé Césaire, jusque-là inconnue, s’inscrit dans la réappropriation des symboles sur lesquels la ville de Fort-de-France travaille, en ce moment, dans le cadre d’une Commission mémorielle qu’elle a mise en place, à la suite du déboulonnage de deux statues de Victor Schœlcher par des activistes martiniquais, le 22 mai dernier, jour du 172ème anniversaire de l’abolition de l’esclavage en Martinique.

→   Lire Plus

Démolir des statues ? Très bien mais après ?

Pourquoi pas démolir la Bibliothèque Schœlcher ?

— Par Karl Paolo

Depuis que deux statues de Victor Schœlcher ont été jetées à bas, la fièvre qui s’est emparée d’une petite minorité de Martiniquais mais il est vrai très bruyante, fait couler beaucoup d’encre, chacun livrant son analyse et/ou se perdant en conjectures.

Pourtant, la grande majorité de nos compatriotes ne prête aucune attention à ce fracas, occupés qu’ils le sont à trouver, le plus souvent seuls, des solutions aux difficultés qu’ils traversent : précarité, bas salaires, chômage, déplacement parfois peu aisé en dépit de quelques progrès, RSA au-dessous du seuil de pauvreté, problèmes de santé liés à une mauvaise alimentation, impossibilité d’avoir accès à la culture, au sport et aux loisirs etc.

Une gifle aux élus…

Certains de nos élus, sous le prétexte d’ouvrir le dialogue avec les briseurs de statues mais plus certainement, craignant que cette agitation ne vienne perturber les élections territoriales, se muent en courtisan, manifestent de la compréhension, dégainent des déclarations de soutien, acceptent même d’être enchainés sans même se rendre compte que c’est la démocratie qui est ainsi enchainée, espérant obtenir sinon, leur bénédiction, du moins leur mansuétude.

→   Lire Plus

Tambour sacré/maire « enchaîné »

— Par Danielle Laport, sociologue —

Les journées des 16 et 17 juillet 2020 ont livré des scènes de violence choquantes et inadmissibles qu’il convient de dénoncer ! D’un côté la police lance la charge contre les manifestants bousculant et faisant chuter lourdement jeunes et moins jeunes, blessant un jeune Martiniquais et de l’autre côté les manifestants agressent le Maire de Fort-de-France, Didier Laguerre, venu sur les parvis de la mairie, les écouter et échanger avec eux.

Si l’agression du jeune Keziah a provoqué l’indignation et c’est normal car inconcevable qu’un jeune soit agressé de la sorte, l’agression de Didier Laguerre a pour sa part explosé les contours de la raison. Discutant avec les manifestants, Didier Laguerre a été enchaîné, oui, enchaîné par un manifestant ! En l’enchaînant ainsi, que voulait démontrer ce manifestant ? Imaginez une seconde ce qui se passerait si Didier Laguerre avait repoussé ce manifestant pour se protéger… Visiblement le tambour cassé semble avoir beaucoup plus de valeur et d’importance pour les manifestants que la LIBERTÉ ! Le tambour ne vibre-t-il pas pour la LIBERTÉ ?

Le militantisme politique est en danger

Comment interpréter la sacralisation de ce tambour cassé et dans le même temps la privation de liberté pour le maire de Fort-de-France ?

→   Lire Plus

Faire Peuple, sans violence

— Par Yan Monplaisir —

Je tiens à exprimer mon indignation et ma totale désapprobation après les événements graves qui viennent de se produire à quelques dizaines de mètres du commissariat de police et de la préfecture de la Martinique.

La destruction des statues de Joséphine et de Pierre Belain d’Esnambuc porteuses de symboles est tout aussi bête et intolérable que les destructions perpétrées par Boko Haram, ces salafistes djihadistes qui s’en prennent au patrimoine de l’humanité. Notre système de valeurs nous a appris la tolérance et les actes violents de jeunes « activistes », irresponsables, manipulés par de pseudos-révolutionnaires frustrés, seront oubliés dans quelques années. La dérision de ce geste paraîtrait médiocre si ses effets n’étaient, eux, irréversibles. Ces statues ne seront jamais reconstruites et ne seront donc pas là pour témoigner de toutes les facettes de notre histoire et de leur intérêt artistique.

C’est à une démission de l’État et de ses représentants à laquelle nous assistons… J’appelle les élus de Martinique à une rencontre avec Monsieur le préfet, afin de lui faire part de nos interrogations et de notre exigence de voir assurer l’ordre public dans notre territoire.

→   Lire Plus

Violences faites aux femmes: les logiciels pour espionner les conjoints dans le viseur

Des agences de cybersécurité s’allient avec des associations d’aide contre les violences conjugales pour enrayer le développement des logiciels espions utilisés pour harceler des personnes.

— Par Clara Galtier —

 Elles sont traquées, suivies, leur vie est passée au crible, observée, analysée. Les femmes sont les premières victimes de l’espionnage numérique, un fléau en hausse de 31% dans le monde en 2019, selon la société Kaspersky, spécialisée dans la vente d’outils de cybersécurité. Ce phénomène se traduit par la recrudescence de logiciels espions permettant de s’introduire dans l’intimité d’une personne à son insu.

La France est le neuvième pays dans le monde le plus concerné par ces applications de surveillance (la Russie détient la première place), selon Kaspersky. Ces logiciels espions permettent, entre autres, de surveiller les activités d’une personne, de lire ses messages, ses mails, suivre ses déplacements, et d’avoir accès en direct à la géolocalisation, parfois même en temps réel. Ils permettent également d’écouter des conversations ou encore d’ouvrir la caméra de l’appareil infecté. Ces applications protéiformes sont vendues légalement comme des solutions pour surveiller des enfants ou des employés.

→   Lire Plus

La CTM nous prive d’Eau

— Par Florent Grabin, Président de P.U.M.A. —

A propos du rejet par le Juge des référés du Tribunal Administratif de la Martinique de la requête en référé-suspension présentée par l’association écologique Pour Une Martinique Autrement (PUMA), contre la décision de la CTM de dévier la canalisation de Séguineau au Lorrain afin de replacer son tracé sous emprise publique :

L’association écologique PUMA est catastrophée par la situation du service public de l’Eau en Martinique et l’absence de réparation de la canalisation de Séguineau, depuis près de onze ans. Inutile de vous préciser combien de Martiniquais sont pénalisés par cette rupture de canalisation et par là-même de la continuité du service public de distribution d’Eau.

Nous rappelons que nous ne sommes pas en train de parler d’un produit de luxe, mais au contraire d’un produit de première nécessité, indispensable à la bonne santé et l’hygiène des populations…

Quand PUMA a appris, au mois de mai dernier, que la CTM avait demandé et obtenu une autorisation au titre de la loi sur l’Eau, pour faire passer la déviation de la canalisation qu’elle envisageait sous le lit de la Rivière du Lorrain, elle a considéré que la CTM avait pris, au sens juridique du terme, la décision de procéder à la déviation de la canalisation passant à l’origine par le terrain de Monsieur Bernard BALLY.

→   Lire Plus

Racisme  et déni républicaniste-2

Deuxième partie: suite de Racisme  et déni républicaniste-1.

— Par Jacky Dahomay —

Nous avons voulu, dans la partie précédente, montrer le lien qu’il pouvait y avoir entre certaines pratiques policières et le racisme. Insistons d’abord sur un fait : la pratique quasi constante de contrôles d’identité par la police française est une atteinte à la liberté de circuler. Si on peut les justifier dans des cas précis et isolés, suite à de graves incidents, il n’est pas normal que des citoyens soient régulièrement contrôlés, à la sortie de du métro par exemple. Cette pratique a d’ailleurs été jugée inadmissible par les Anglais et par les Allemands.

Ensuite, ces contrôles sont nécessairement ciblés et vise une population bien particulière. Ainsi a-t-il pu exister une « police des Noirs » après l’abolition de l’esclavage dans les colonies, la police des Juifs sous Vichy et une « police des Arabes » sous la 4° république et sous les débuts de la cinquième. Dans son livre, Les origines républicaines de Vichy, l’historien Gérard Noiriel nous dit que c’est une pratique qui s’est développée sous la III° République. C’est qu’il y a eu précise-t-il, une véritable « révolution identitaire » qui se produisit dans les dernières décennies du XIX° siècle.

→   Lire Plus

« Tous écologistes ! » Par Jean Castex, Premier Ministre

« À l’heure où l’humanité traverse l’une des pires crises depuis des décennies, à l’heure où les entreprises luttent pour sauvegarder leurs emplois, à l’heure, enfin, où les Françaises et les Français craignent pour leur avenir, l’écologie est-elle une priorité ? La réponse est clairement oui.

Dans mon esprit, la netteté de cette réponse a sans doute été retardée par les tenants d’une écologie punitive et décroissante, d’une écologie moralisatrice voire sectaire qui, sans doute de parfaite bonne foi, ont beaucoup nui et continuent de desservir la cause. Mais mes années en tant que maire, mon vécu en tant que père, m’ont convaincu de l’urgence de ce combat.

Face aux périls que sont le réchauffement climatique, la pollution de l’air et des mers, la disparition de certaines espèces, notre pays agit déjà et se trouve à la pointe du combat mondial pour préserver la planète. Cependant, les scientifiques comme la jeunesse, nous poussent à aller plus loin et plus vite. Et ils ont raison. Mais je voudrais leur dire qu’ils n’y arriveront pas sans la politique, sans les politiques. Pas ceux qui sont dans l’incantation mais ceux qui sont au contact du terrain.

→   Lire Plus

Martinique : la statue de Joséphine de Beauharnais démolie à Fort-de-France

Des militants ont également mis à terre un monument représentant le colon Pierre Belain d’Esnambuc, qui avait pris possession de l’île au XVIIe siècle.

Deux mois après les premiers déboulonnages de statues de Victor Schoelcher en Martinique, de nouveaux monuments ont été mis à bas ou dégradés ces derniers jours dans les Antilles. Ce dimanche, à Fort-de-France, ce sont les statues de Joséphine de Beauharnais et de Pierre Belain d’Esnambuc qui ont été détruites par un groupe de militants, selon La 1ère.

Fille d’un riche planteur de l’île, Joséphine de Beauharnais était également l’épouse de Napoléon Bonaparte, qui rétablit l’esclavage dans les colonies françaises en 1802. La statue de l’impératrice, déjà privée de tête depuis près de trente ans, a été renversée place de la Savane dans le centre-ville de Fort-de-France en fin de matinée. Elle a été ensuite recouverte de feuilles de palmiers avant que les militants n’y mettent le feu.

Deux mois après les premiers déboulonnages de statues de Victor Schoelcher en Martinique, de nouveaux monuments ont été mis à bas ou dégradés ces derniers jours dans les Antilles.

→   Lire Plus

Olivia de Havilland, la Melanie d’”Autant en emporte le vent”, décède à Paris à l’âge de 104 ans

Olivia de Havilland, l’inoubliable Melanie dans « Autant en emporte le vent » décédée dimanche à 104 ans à Paris, où elle résidait, était la doyenne d’Hollywood dont elle incarnait l’âge d’or des années 1930-1940.

Près de 80 ans plus tard, la lauréate de deux Oscars de la meilleure actrice – pour “A chacun son destin” (Mitchell Leisen, 1946) et “L’héritière” (William Wyle, 1949) – reste indissociable du film de Victor Fleming, aux côtés de Clark Gable et Vivien Leigh.

“Autant en emporte le vent”, sorti en 1939, a été récemment temporairement retiré de la plate-forme de streaming HBO Max en raison de sa présentation édulcorée de l’esclavage. A Paris, le cinéma Grand Rex a annulé en juin une projection du classique à la demande du studio américain Warner, en raison de la polémique.

Lauréat de dix Oscars dont celui du meilleur film et du meilleur réalisateur (1939), ce film mythique, un des plus grands succès commerciaux de l’histoire du cinéma, a valu à Olivia de Havilland une nomination pour le meilleur second rôle. Elle aurait pourtant voulu être Scarlett.

Dernière actrice vivante de cette adaptation au grand écran du roman éponyme de Margaret Mitchell, Olivia de Havilland vivait en France depuis plus de 60 ans.

→   Lire Plus

Le prix payé par les femmes à la crise du Covid-19

— Par Bahar Makooi —

Le choc économique provoqué par la crise sanitaire affecte davantage les femmes que les hommes. Confinement, partage des tâches au sein du foyer et garde d’enfants ont eu un effet sur leur carrière. Leur taux de chômage est à la hausse.

Surreprésentées dans les professions médicales, les femmes ont été en première ligne dans le combat contre la pandémie de Covid-19. Mais parce qu’elles occupent des emplois plus précaires que les hommes, elles sont aussi les premières à pâtir du choc économique provoqué par la crise sanitaire.

La pandémie pourrait compromettre les progrès réalisés au cours des trois dernières décennies pour réduire leur écart économique avec les hommes, alertait mardi 21 juillet la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva, dans une tribune cosigné avec trois hauts responsables du FMI.

Les statistiques d’Eurostat pour le mois de mai dans la zone euro montrent déjà un impact sur la situation économique des femmes, puisque leur taux de chômage a grimpé à 7,9 % contre 7,7 % en avril, alors qu’il reste inchangé à 7,0 % chez les hommes. Céline

→   Lire Plus

Sciences sociales : nouveautés du 26 juillet 2020

L’histoire des sciences sociales débute avec le siècle des Lumières, autours de 1650, lorsqu’une révolution au sein de la philosophie naturelle a changé le cadre de référence avec lequel les individus jaugeaient de la scientificité. Les sciences sociales sont issues de l’éthique de cette époque et ont été influencées par le long XIXe siècle ( la révolution industrielle et la révolution française, notamment). Les sciences sociales se sont développées à partir des sciences (expérimentales et appliquées), de savoirs existants, de pratiques normatives, et ce, dans un élan et une vision de progrès social lié à des groupes sociaux donnés.

Le terme de science sociale apparaît pour la première fois en 1824 dans l’ouvrage de William Thompson (1775-1833), An Inquiry into the Principles of the Distribution of Wealth Most Conducive to Human Happiness; applied to the Newly Proposed System of Voluntary Equality of Wealth.

Les débuts des sciences sociales au 18e siècle se reflètent dans la grande encyclopédie de Diderot, avec des articles de Jean-Jacques Rousseau et d’autres pionniers. L’émergence des sciences sociales se reflète également dans d’autres encyclopédies spécialisées. La période moderne a vu la science sociale être utilisée pour la première fois comme un champ conceptuel distinct.

→   Lire Plus

A notre fils manifestant écolo

Mon chéri,
Vendredi, plutôt que d’aller au lycée, tu as participé à la manifestation pour la défense du climat et le sauvetage de la planète.
Tu n’imagines pas combien nous avons été fiers de te voir engagé dans une cause aussi essentielle.
Profondément émus par tant de maturité et de noblesse d’âme, nous avons été totalement conquis par la pertinence de ton combat.
Aussi, je t’informe que ta mère et moi avons décidé d’être indéfectiblement solidaires et, dès aujourd’hui, de tout faire pour réduire l’empreinte carbone de la famille.
Alors, pour commencer, nous nous débarrassons de tous les smartphones de la maison.
Et puis aussi de la télévision.
Tu ne verras aucune objection, naturellement, à ce que ta console subisse le même sort : on dit que cela génère des déchets électroniques polluants qui empoisonnent les rivières du sud-est asiatique.
Évidemment, nous avons entrepris de résilier aussi tous les abonnements téléphoniques et la box d’accès à l’internet.
Nous pensons également qu’il est nécessaire de corriger nos modes de vie : nous cesserons donc de partir en vacances au ski ou à l’étranger.

→   Lire Plus

Pourquoi les moustiques vont de plus en plus nous piquer

Un nombre croissant d’espèces de moustiques pourrait attaquer l’être humain, explique « The Guardian ». Parmi les facteurs déterminants : l’urbanisation.

Ils sont la terreur de l’été. La menace que vous cherchez à éviter tous les jours. En France, 65 espèces de moustiques sont recensées, dont le plus célèbre, l’aedes albopictus (le moustique-tigre), fait l’objet d’une campagne de sensibilisation de l’Anses. Mais la majorité ne sont pas une menace. Une situation qui pourrait toutefois être amenée à évoluer, explique The GuardianEn effet, certains facteurs favoriseraient l’évolution des moustiques, plus prompts à chercher à se nourrir sur l’homme et pas sur les animaux.

L’étude, publiée dans Current Biology, s’intéresse justement au fameux moustique-tigre. Présent dans cent pays sur les cinq continents, l’insecte originaire d’Asie du Sud-Est fait partie des espèces les plus invasives au monde. Les chercheurs ont collecté des œufs de moustique-tigre sur 27 sites d’Afrique subsaharienne. Leur analyse a permis de découvrir des variations inconnues jusque-là. Les moustiques vivant dans des zones plus densément peuplées ou dont le climat est plus sec étaient plus enclins à attaquer l’homme que les animaux.

Lire aussi Écraser les moustiques fait-il de vous un tueur sanguinaire ?

→   Lire Plus

Du « déboulonnage » de la statue de Joséphine de Beauharnais. 

Que faire de la statue de Joséphine ? Une histoire à rebondissements !

Lors des réaménagements du Jardin de la Savane en 1974, au centre-ville de Fort-de-France, l’administration municipale d’Aimé Césaire déplace la statue sur la bordure ouest du parc, au bord de la rue de la Liberté, sans son large socle de granit et sa grille ouvragée. Ce déplacement permet de rendre la statue moins visible et vient répondre au ressentiment d’une partie de la population.

En septembre 1991, la statue est décapitée par un commando anonyme, reprochant à Joséphine de Beauharnais, première épouse de l’Empereur Napoléon Ier, son rôle dans le rétablissement de l’esclavage en 1802. La statue n’ayant jamais retrouvé sa tête, est depuis laissée en l’état.

En 2017, 26 ans plus tard, un des membres du dit commando raconte cet épisode : « Enlever la tête de Joséphine fut très simple » ; le 23 août de cette année-là, le MIR (Mouvement International pour les Réparations) manifeste pour revendiquer le retrait pur et simple des deux statues présentes, place de la Savane : celle de Joséphine ainsi que celle de Pierre Belain d’Esnambuc, l’homme ayant pris possession de la Martinique au nom de Louis XIII en 1635.

→   Lire Plus

Racisme  et déni républicaniste-1

.— Par Jacky Dahomay —

Je livre ici les réflexions, sans doute un peu longues, que m’ont inspiré le discours de Macron du 14 juin dernier. Pourquoi Macron ? Parce qu’alors qu’il prétend représenter un nouveau monde, ses formules me semblent un condensé parfait de la vieille idéologie identitaire républicaniste française et du déni du racisme qui lui est consubstantiel. Si le fil de mon développement peut surprendre, c’est qu’il chemine à travers les affirmations du président afin d’en faire l’analyse critique, concernant 1) les violences policières 2) le séparatisme 3) le déboulonnement des statues et 4) le patriotisme républicain.

.PREMIÈRE PARTIE.

.Après le meurtre de Georges Floyd, assassiné par des policiers blancs aux Etats Unis, un vaste mouvement de protestation s’en est suivi un peu partout dans le monde, donc y compris en France. Les policiers, auteurs de cet odieux acte raciste, ont été mis en examen. De nombreux chefs d’Etat ont condamné cet horrible meurtre, Boris Johnson comme Angela Merkel. Cette dernière, en une phrase, a dénoncé le racisme aux USA en précisant, qu’en Allemagne aussi, existe le racisme.

→   Lire Plus

À Fort-de-France, création  de la Commission « Mémoire et Transmission »

Dans le cadre du Festival Culturel, ouverture du Cénacle sur le thème « Dialogue entre Histoire et Mémoire dans l’espace public »

France Antilles : Pour débattre de ces questions d’actualité : Karfa Sira Diallo, fondateur et président de l’Association Internationale Mémoires et Partages basée à Bordeaux et Dakar ; Sandrine Lemaire, agrégée et docteure en Histoire de l’Institut Universitaire Européen de Florence (Italie), la Martiniquaise Jeanne Wiltord, psychiatre et psychanalyste à Paris, Robert Philomé, présentateur des Matinales de France 24 ; mais aussi Danielle Marcelline, avocate, Keycia Virapin-Arnaud, étudiante au Campus Caribéen des Arts et membre du MIR, ou encore Alexane Ozier Lafontaine, qui intervenait à titre personnel.

Ce Cénacle se poursuit ce soir, vendredi 24 juillet, à 18h30, au Kiosque Guédon, sur le front de mer de Fort-de-France. Au programme notamment, le dialogue dans l’espace public.

Soirée du 23 juillet : 

Après un « débat » public qui, faisant suite aux prises de parole officielles, a par instants frisé la caricature, deux des spectateurs debout s’affrontant comme dans un combat de coqs, Danielle Marcelline, l’une des modératrices de la séance, a su faire preuve d’un bel esprit d’à propos, reprenant la demande de Karfa Sira Diallo à davantage « d’humilité », terme que d’aucuns contesteront sans doute, mais les humains de bonne volonté auront compris qu’il s’agissait là de montrer un peu plus de modestie et  moins d’orgueil, de reconnaître que nous sommes l’aboutissement d’une lignée de générations responsables, qu’en aucune façon il ne s’agissait de nous tenir humbles ni de subir ni de courber la tête !

→   Lire Plus

A une colonisation inédite, il faut inventer une solution inédite

A propos de l’intervention de Jeanne Wiltord au Cénacle

Sandrine Lemaire, agrégée et docteure en Histoire de l’Institut Universitaire Européen de Florence (Italie) a rappelé les deux grands mouvements de déboulonnage de statues survenus en France au moment de la Révolution Française, puis lors de la période d’Occupation par les troupes hitlériennes. Les vagues iconoclasmes interviennent le plus souvent de façon concomitante avec les grandes périodes révolutionnaires. Elle a évoqué les différentes possibilités pour gérer le leg historique des statues. Panneau expliquant le contexte apposé au pied du monument, déplacement dans musée conservatoire, érection d’une autre statue d’un personnage s’étant opposé au personnage, entreposage dans un lieu de défoulement, devraient permettre une contextualisation et éviter « le piège de l’anachronisme ». Chaque option retenue doit faire l’objet d’un choix qui peut être original mais toujours partagé.

.Karfa Sira Diallo, fondateur et président de l’Association Internationale Mémoires et Partages basée à Bordeaux et Dakar avec beaucoup d’emphase en citant Césaire dans son introduction a présenté, avec la sagesse tirée de son expérience française et sénégalaise un ensemble de questionnements autour de la nécessaire historicisation de l’élévation de monument avec ce qu’elle implique de développement des consciences historiques autour de l’esclavage.

→   Lire Plus